lundi 17 avril 2023

Blonde & Idiote Bassesse Inoubliable*****************Moving Pictures de Rush

Chaque mois, vers le milieu, tout comme je le fais pour le cinéma (dans ses 10 premiers jours) et tout comme je le fais pour la littérature (dans ses 10 derniers) je vous parles de l'une de mes trois immenses passions: La Zizik!

Le titre de la chronique est inspiré de 4 albums que j'ai tant écouté dans ma vie que j'en connais chaque note, chaque parole, chaque accord, chaque nuance, chaque ton, bref les sons sont devenus composantes de mon ADN (martienne). 

Par ordre de création:

Blonde on Blonde de Bob Dylan.

The Idiot d'Iggy Pop 

Low de David Bowie

The Unforgettable Fire de U2

B.I.B.I. c'est moi. C'est aussi la terminaison du mot arabe habibi voulant dire Je t'aime

Musique, je t'aime. 

MOVING PICTURES de RUSH.

1980. Le trio canadien composé de Neil Peart aux percussions et aux paroles, Geddy Lee aux claviers, à la basse et à la voix et Alex Lifeson aux guitares Rush termine sa tournée faisant la promotion de leur 7ème album, Permanent Waves. Avec ce 7ème album, on a volontairement tenté un croisement entre les sons progressifs et, à la demande de la maison de disque, mais par envie aussi, un son plus commercial, radiophonique. Ça devait commencer par des morceaux moins longs. Mais Permanent Waves terminait les deux faces du 33 tours par des morceaux de plus de 7 minutes, livrant au final seulement 4 morceaux de format conforme pour des diffusions radios. Toutefois Spirit of the Radio. single tiré de Permanent Waves, est leur plus gros succès jusqu'à maintenant. Ce qui reste très encourageant pour tout le monde. 

Rush est composée de 4 véritables nerds de la musique. Des experts mathématiques de leurs instruments. Ils auront l'intelligence des premiers de classe de toujours arriver à faire ce qu'ils ont envie de faire, tout en faisait quelques plongées ici et là dans l'univers populaire, suffisant pour avoir à la fois, les dividendes de la masse, et l'intérêt des amateurs de plus nichés. La musique de Rush n'est pas pour tout le monde puisque continuellement écrite et jouée sur des temps atypiques. Du 4/4 atterrissant sur du 7/8 et autres fractions impressionnantes du genre. Les trois sont magiquement extraordinaires. Il faut réécouter plusieurs fois afin de comprendre toute la difficulté de jouer ce qu'ils jouent, ensemble, sans jamais briser une certaine harmonie. 

Leur tournée pour Permanent Waves est leur première où ils font un important profit. À New York, un plan pour un album en spectacle est abandonné afin de choisir d'enregistrer un nouvel album. On écrit entre les shows et on pense avoir assez de matériel. Peart est particulièrement leader d'un enthousiasme qui contamine les deux autres. Peart a 28 ans, Lee & Lifeson, 27. On lance l'idée au gérant qui avait un horaire de deux ans de déjà présenté à la maison de disque par rapport à eux. Mais à l'écoute de ce qu'ils préparent. particulièrement le premier morceau, il annule ce qui était prévu et leur pave la voie au studio. 

Lifeson dira que cette décision a changé le cours de leur existence comme band de musique. Ce qu'ils tricoteront sera leur album le plus vendu et le plus reconnu, toute époque confondue. 

En enregistrant avec Max Webster, les gars de Rush font la connaissance de l'auteur Pye Dubois, avec lequel Peart compose Tom Sawyer. On retraite à Stony Lake, en Ontario, afin de fignoler la suite. La première à être travaillée sera aussi une de leur dernière longue. Plus de 10 minutes. Mais elle est instrumentalement magique. Je vous invite d'ailleurs à aller écouter le balado de Brad Page I'm In Love With That Song qui pose la loupe méticuleusement sur ce morceau exposant tout le talent de Peart/Lee/Lifeson. Même en pratiquant des semaines, il serait dur de trouver plus réussie comme cohésion triangulaire. 

Les paroles de Peart changent quelque peu. Les textes sont plus imagés, mais restent incisifs. Et critiques. Il écrit sur son intérêt de motos et des Ferrari. Inspiré de John Dos Passos, New York & Londres (ce qui inspirera aussi Big Money beaucoup plus tard). Sur son malaise d'être maintenant une personnalité connue.  4 autres morceaux sont signés avant d'entrer en studio à l'automne 1980. Le trio a toujours été efficace. On joue même en spectacle aux États-Unis testant quelques titres. Les gens répondent très bien. Terry Brown, leur collaborateur et co-producteur depuis Fly By Night, et pour lequel il ne restera plus qu'un seul album avec eux, Signals, en 1982, sera encore important aux consoles. Par une nuit froide Québécoise, on se réchauffe au scotch et tout le monde sort dans la neige afin de crier ce qui deviendra l'ouverture d'un morceau ensorcelé. C'est ici, à Morin-Heights, qu'on enregistre ce brillant effort. C'est le premier album que Brown enregistre digitalement et afin de ne rien perdre de la pureté du son, un micro est broché sur le gilet sur le ventre de Peart pendant qu'il joue. On peut le voir dans le clip de Vital Signs, chanson terminée en studio. On y voit aussi sa casquette des Expos de Montréal et les mots Le Studio, en néon bleu, derrière eux, à Morin Heights. 

En raison des nouveaux équipements digitaux, de l'adaptation et des échecs occasionnels de cette nouvelle technologie, l'album est complété 3 jours après ce qui était prévu, mais ce n'était jamais arrivé avec eux.  Et ça vaudra la peine, puisque tout le monde fera de l'argent comme jamais avant avec Rush. 

L'album a comme thématique le mouvement. Huge Syme a donc comme mandat d'illustrer le titre choisi Moving Pictures puisqu'on veut aussi un son cinématographique. Syme illustre trois formes de "Moving". Déplacer une image, être remué émotivement, et derrière, un plateau de tournage tournant la scène (a moving picture). 

L'album sera classé parmi les 1001 albums à écouter avant de mourir, sera classé premier sur Facebook, devant Depeche Mode, pour le meilleur album des années 80. Ce sera si payant qu'une tournée suit et qu'un album en spectacle, celui prévu avant, sort aussi, en 1981. 

Pour amateur de pop, de rock progressif, de performances musicales de musiciens hors pair, de rythmes atypiques, de guitares croisées de synthés, de batterie et de basse exceptionnelle, de band qui joue extrêmement serré et fameusement ensemble, de contenu canadien d'Amérique. 

Aucun commentaire: