mardi 20 septembre 2022

Une Mouche Dans un Verre de Lait

Guillaume Lemay-Thivierge est (a été?) un acteur enfant que le Québec a connu sur grand écran dans les années 80, dans le film Le Matou, adapté du livre d'Yves Beauchemin, où il avait été tout simplement brillant. Il a grandi sous les projecteurs où il a vite appris à se mettre en scène dès qu'une caméra s'ouvrait quelque part. Surxecité, il a toujours eu ce qu'on appelle parfois "la grouille". Ce tempérament d'animateur de camps pour enfants qui est constamment prêt à jouer à quelque chose de très actif. 

Guillaume est excessivement agité. Il (son frère tout autant, sinon plus) est très axé sur la bonne condition physique et a toujours été très athlétique. Il parait encore très en forme. Il n'a que 46 ans.  On l'a connu ailleurs, pas toujours heureusement, mais on ne pouvait jamais lui enlever que là où il passait, il donnait tout ce qu'il avait. Très souvent en faisant trop. Quand Patrick Huard tourne son premier long métrage, racontant l'histoire de trois frères, il incarne le plus jeune des trois et si le film est un vif succès commercial, Guillaume menace dans toutes les scènes de tout faire déraper, tellement il en fait trop, chaque fois.

    En publicité, où on a que 15 secondes pour charmer, ça fonctionne mieux. Il peut cabotiner et ça l'a rendu sympathique aux yeux de plusieurs.  Les madames l'ont souvent trouvé amusant. Pas ennuyeux. Un peu enfant hyperactif mais très homme aussi. Voilà pourquoi on le choisissait pour faire vendre des voitures de "gars", mais qui plairaient aussi à mesdames. Des VUS qui mettrait aussi en valeur le jeune homme actif. 

Il a toujours dirigé aussi son école de voltige en parallèle, où l'adrénaline est toujours au rendez-vous. On l'a connu amoureux de l'actrice/réalisatrice Mariloup Wolfe. Ensemble, ils sont devenus parents, mais ne sont pas resté amoureux. Il a refait sa vie avec Émilie Bégin.  Ancienne entraineuse de gym, aspirante chanteuse professionnelle, et occasionnelle personnalité télé. C'est pas de nos affaires leurs amours. 

Guillaume a aussi tâté de la réalisation. Il s'y concentrait même davantage qu'au jeu depuis quelques années. Davantage pour la télé que pour le grand écran. On le voyait moins. 

Jusqu'au jour il est revenu dans l'actualité, pour de très mauvaises raisons. Il perdait son emploi de réalisateur télé pour une quotidienne qui pouvait lui garantir longévité. La raison de son renvoi ? Au coeur de la pandémie, il refusait de se faire vacciner. Puis quand les gens ont commencé à se moquer de lui, quand il a perdu la plupart de ses contrats et qu'on le classait parmi les covidiots, il a creusé sa tombe.

Derrière le volant, oui oui, ça ne s'invente pas, il s'est filmé en train de se justifier sur le pourquoi il ne se faisait pas vacciner, qui se résumait entre autre au fait "qu'il attendait que le vaccin Québécois soit enfin accepté par l'OMS". Une justification risible qui a amené son lot de moqueries plus lourdes encore. Plusieurs ont menacé de ne pas faire poser leur pneus d'hiver, afin d'attendre que le pneu Québécois arrive sur le marché et ainsi de suite, vous comprenez     

Les covidiots en ont vite fait un demi-héros. Personnellement je l'ai toujours trouvé mouche autour de la queue des vaches. Fatiguant. Une fort bizarre et mal pensée émission le met en vedette, dernièrement, dans le rôle de couple commentateur (avec Émilie) de ce qu'on voit, (ce qui n'est jamais nécessaire, producteurs/concepteurs, on fait la même chose dans nos salons) dans une très ratée, selon moi, télé-réalité où des jeunes adultes cherchent le partenariat amoureux, guidés par moments par une psychologue qui a aussi des livres à vendre et une clientèle à faire engraisser. 

Dimanche dernier, c'était la remise des prix Gémeaux. récompensant les artisans de la télé Québécoise. C'était animé par la pas-assez-rare Véronique Cloutier. Alors qu'elle discutait du prix documentaire, pendant le gala, celle qui avait fait référence aux scandales récents lors de remises de prix, a semé une graine dans la tête agitée de GLT. 

Aux États-Unis, les yeux au beurre noir se collectionnent depuis quelques années. On a remis l'Oscar du meilleur film au mauvais film et à la mauvaise équipe. Will Smith n'a pas aimé une blague de Chris Rock, s'est levé et a giflé Chris Rock qui s'était moqué du look de sa femme. Aux Emmys, après 46 nominations différentes, la série Better Call Saul a encore mordu la poussière, 0/46, ce qui fait que le jour où la série en gagnera 1 seul, ce sera probablement par pitié, dans une année molle. 

Guillaume a choisi ce moment pour monter sur la scène, sans y être invité, sous prétexte que la soirée avait besoin d'un scandale, et il a tenu un discours incohérent sur le besoin de voter "en masse", ce qui était une allusion à peine voilée à le faire du côté de l'étonnamment idiot, Éric Duhaime, qui ramasse tous les désenchanté(e)s de la vie, les moins scolarisés aussi, les pas toujours heureux candidats et supporteurs. 

Nous les avons croisé en ville, samedi dernier. OUCH! foule de gens difformes. Principalement, mentalement. Il y avait un vif côté animal au rassemblement. Mais c'est nous qu'on qualifiait de moutons. Guillaume a fait sauté en parachute son ami, Eric Duhaime y a pas trop longtemps. 

Guillaume Laitue-Tomate a donc (mal) improvisé un discours où il n'était ni drôle, ni pertinent, une vraie mouche dans un verre de lait. Peu ont compris son intervention. Et ce pendant plusieurs heures et jusqu'à aujourd'hui. 


Renié par son métier, il avait besoin d'amour. Il a décliné le verbe "aimer" 3 fois dans court et incohérent laïus. 

Un nigaud en tuxedo, ça reste un nigaud. 

Les covidiots chez Duhaime en font maintenant une solide figure de proue de leur résistance au bon sens. 

Des initiatives du genre rendent les présentations sur scène en direct fort dangereuses. Ces gens, parfois très mal avisés, sont de vrais influenceurs. Espérons pas trop. À quand le moins équilibré qui fera la même chose, mais en moins bien intentionné ? 

Aucun commentaire: