Piqué de curiosité par un commentaire radio, j'ai été voir les vidéos du youtubeur Émile Roy. Il a l'âge de mon fils, alors ça m'a intrigué. On en disait beaucoup de bien à la radio, mais c'était aussi la maison-mère où bosse son père, le lecteur de nouvelles, Patrice Roy, à Radio-Canada. Je voulais voir si ce n'était pas un cas de "jupon qui dépasse un peu trop". On connaît le fils du collègue de travail, et il sera bon et intéressant simplement pour ça. Par devoir de sympathie. Et ainsi de suite.
Bien qu'au début je ne cessais pas de rire de le voir nous parler EXACTEMENT comme son père le fait aux nouvelles tous les soirs, c'est-à-dire beaucoup beaucoup trop avec ses mains, je lui trouvais beaucoup de défauts. Il illustrait franchement trop son propos. Mais c'était oublier qu'il avait fait ce clip à 20 ans. C'est son plus long (48 minutes-les autres sont plus entre 12 et 22 minutes). Je dis que j'ai vu "ses" vidéos", c'est faux. J'ai vu ce 48 minutes seulement. Au complet. Bien que maladroit par moments, le jeune homme était très inspirant. Plein de bonne volonté. Ma fille s'est spontanément greffée à mon écoute et mon fils l'a aussi écouté. Ça faisait écho à leurs réalités.
J'étais content de voir que mes enfants se voyaient intéressés par des gens qui leur ressemble beaucoup. Je comprenais qu'il y avait un petit côté "miroir" qui, qu'ils soient d'accord avec ses propos ou non, les faisaient surfer en lieux connus. Les faisaient nager en eaux saines et agréables.
Presqu'au même moment, je prenais connaissance d'une vidéo qui devenait virale du leader parlementaire du parti d'opposition conservateur canadien, Erin O'Toole, qui lui, a presque mon âge. Il est en fait un an plus jeune que moi. Il est né en 1973. Il a l'âge de ma soeur J.J.
Dans ce clip, d'un homme de 47 ans (ça a été tourné en juin dernier), O'Toole (chuadasse?) est filmé devant les bureaux du Premier Ministre Canadien en train de pointer l'adresse des bureaux du gouvernement et de dire que "au jour où ce sera lui le Premier Minus du Canada, il sera bon joueur pour l'ancien Premier Minus Trudeau et qu'il comptait même le garder tout proche, dans un bureau qui lui conviendrait très bien: une latrine mobile publique..." Et il s'étouffe de son propre rire et de celui de la personne qui filme.
(...)
Le type d'humour juvénile de cet homme de 47 ans était légèrement plus gênant que l'humour, même maladroit, d'Émile Roy. L'humour (si parfois gauche) de Roy n'a de coupable que ses 20 ans. Celui de O'Toole est plutôt navrant. Dans les deux cas, ce qu'on perçoit est la naturel de le personne qui s'adresse à nous. Si Roy nous charme, O'Toole, navre vraiment. Il semble plaire aux gens politiquement sous-éduqués qui trouvent, dans cet humour gratuitement crasse, peu mature, matière à platement discréditer l'opposition. Du bashing partisan à l'État brut. Un jellyfish dans l'océan politique. Sans aucune substance. Simple ridiculisme infantile, dans le but de se rehausser, en le...rabaissant?
Je ne suis pas certain de qui rabaisse qui dans ce vidéo qui est vite devenu viral, mais qui a été rendu introuvable sur youtube. Il semble, (Dieu, merci!) s'en trouver pas mal plus qui l'ont trouvé plutôt crétin, immature, peu professionnel et d'un jugement douteux, mais, si les commentaires pointaient surtout dans cette direction, 1044 personnes (au moment où je regardais le clip) avait eu le temps de "l'aimer". Un peu désolant. Et rabaisser pour rabaisser, c'est profondément immature. Ça n'élève vraiment personne.
N'importe quoi. Pipi-caca-fesse. Genre.
Erin O'Toole baigne en eaux sales. Rien ne vous empêche de vous y baigner ou d'y boire, milliers qui aiment. Je ne voyais l'opposition aussi basse dans l'échelle des politique. Now I do. J'ai vu son naturel.
Justin Trudeau, que je ne porte pas particulièrement dans mon coeur, ne serais-ce que parce qu'il porte le nom et est de la lignée d'un redoutable minable, n'a pas réagi et c'est tout à son honneur.
Comme l'a dit si habilement Michelle, aux États-DésUnis Déshonorées d'Amérique:
"When they go low, we have to go much higher".
Pendant que le premier, Émile Roy, malgré quelques maladresses, restait charmant, inspirant et porteur d'avenir, le second, O'Toole, très malhabilement, semait les doute, vide et sans substance, se présentant pourtant comme porteur d'avenir.
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