Il y a un trois an, presque jour pour jour, le président des États-Désunis traitait d'enfant de pute un quart arrière à la peau noire qui mettait son genou au sol pendant les hymnes nationaux jusqu'à ce que la dignité et le respect des humains à la peau noire soit un jour comprise de tous et appliquée aux citoyens noirs des États-Unis.
Il aurait pu, pour chaque match, énumérer à voix haute les noms d'humains à la peau noire abusés par des concitoyens policiers ou par de simples racistes. Il n'aurait jamais fini de nommer les noms car le mauvais traitement envers les humains à la peau noire aux États-Unis, ça continue, et ça continue donc...C'est sans arrêt. C'est un large ralentissement qu'on vise.
"Ah vous savez, moi, la politique, ça ne m'intéresse pas"
On entend ça si souvent. Ce que je sais c'est que si vous ne vous intéressez pas à la politique, celle-ci s'intéressera toujours à vous. À vos biens, à vos acquis, à vos impôts.
À vos droits.
Quand dans la NFL, Colin Kaepernick a mis son genou au sol et du même coup a entraîné un mouvement, les propriétaires des clubs ont fait les moutons. Les propriétaires sont
à 99% blancs. Ils ont menacé de mettre les joueurs à l'amende, certains l'ont même fait, ils ont en quelque sorte suivi le ton du président con et Kaepernick a perdu son contrat comme joueur dans la NFL. Il s'en est, au final déniché des meilleurs (contrats) en publicité et en causes sociales, un peu partout.
Les sports professionnels majeurs de l'Amérique du Nord suspendent leurs activités dans la foulée des 7 balles tirées dans le dos de Jacob Blake. On ne sait trop pourquoi encore.
Ce que j'aime de ce qui se passe en ce moment, il faut bien trouver un peu d'amour dans toute ce chaos haineux, c'est que quand les stars du basketball, un sport où plus de 80% des joueurs ont la peau noire, ont choisi de ne pas jouer leurs matchs de séries éliminatoires il y a deux jours, cette fois, les proprios les ont tout de suite secondé.
Au hockey, l'ancien gardien de but Kelly Hrudey, devenu analyste de hockey à CBC, fulminait qu'on parle de hockey et ne cessait de dire qu'on devrait parler de complètement autre chose. Qu'à l'image des Ligues de basketball professionnelles et du baseball, la Ligue Nationale de Hockey devrait faire une pause pour qu'on réfléchisse tous ensemble. Conseil que la LNH a suivi puisque hier, les deux matchs prévus ont été reportés.
L'argument étant que, s'amuser entre multi-milionnaires pendant qu'on au civil, on tire encore sur les noirs (et sur quiconque) au moindre faux pli, semble maintenant plutôt superflu. On boycotte le plaisir pour mieux réfléchir.
J'y vois beaucoup de bon. Priver la grande majorité de ceux qui diraient "Ah vous savez, moi, la politique, ça ne m'intéresse pas" de leur bonheur de salon, je trouve ça très bon. C'est la politique qui s'impose à eux. La dignité, ça concerne tout le monde.
L'unité dans le bouclier qu'on brandit au président des États-Unis m'impressionne.
C'est à mon avis, un sain boycott. Qui force l'attention.
Boycott: action de boycotter, refuser d'acheter un produit, de participer à un examen, etc. en particulier, cessation volontaire de toute relation avec un individu, un groupe, un État, en signe de représailles.
Il y a définitivement des éléments politiques dans un boycott.
Je le concède toutefois, je ne suis pas souvent un fan des boycotts. C'est quelque chose que je trouve fort pratique de faire comme on devrait pratique la religion. Dans le silence le plus absolu. Par exemple (et là, je brise le silence) on ne me trouvera jamais dans un Tim Horton. J'ai pas besoin d'expliquer pourquoi. C'est personnel et politique. Est-ce que je boycott Tim Horton? non, je suis intolérant au café, ça me disqualifie déjà d'une d'un de leur produit populaire. Je ne fais que l'ignorer. Personne n'est jamais forcé de consommer quelque part.
Un boycott de moins bon goût que le sportif énuméré plus haut est celui, suggéré sur le net, des entreprises de la Rue St-Denis qui se sont prononcé contre la piste cyclable qu'on est en train de mettre sur pied. Sous prétexte que ça enlèverait des places de stationnement pour les consommateurs d'ailleurs, venant en voiture. Parce que quand on est de l'île, on serait crétin de prendre sa voiture pour se rendre sur St-Denis. Tout se fait facilement à pied, en patins à roues alignées, en vélo ou en transport en commun sur l'île. Je rêve même d'une île sans voitures.
Je suis donc, oui, en faveur des pistes cyclables. Mais je trouve que les commerçants qui sont contre se trompent en pensant qu'on part encore de la rive-sud ou la rive-nord pour aller se stationner sur St-Denis. C'était une autre époque. On achète en ligne. Encore plus en temps de pandémie, on ne se déplace plus.
Je trouve aussi que le boycott est ridicule. La Rue St-Denis et ses commerces se mourraient déjà AVANT la pandémie, avec les craintes de la Covid-19, ils vont presque tous fermer. Et faudrait aussi frapper sur ceux qui ont le genou au sol?
Les commerçants qui veulent encore du stationnement pour les voitures s'accrochent à l'espoir d'antan. Mais le commerce en ligne les as éloignés à jamais. Voilà pourquoi la Rue S-Denis (et la rue Mont-Royal) se mourraient AVANT la pandémie.
Maintenant, elle est en coma artificiel. Et le cri du coeur de certains commerçants relève de la foi un brin naïve.
Et le boycott relève selon moi de cette culture de l'annihilation duquel je ne suis pas fan du tout.
On aime pas, on élimine.
Pas pour moi.
Le premier boycott, suspend, le second, propose la mort.
Le premier ranime les braises mourantes de l'espoir pour les humains à la peau noire aux États-Unis, le second tue.