Jean Beaudin qui nous avait donné l'adaptation du Matou et la naissance de la carrière de Guillaume Lemay-Thivierge, Les Filles de Caleb à la télé, phénoménal succès provincial, mais surtout J.A. Martin, Photographe, succès international.
Décédé à l'âge de 80 ans il y a moins de deux semaines.
Puis Jean-Claude Labrecque. Véritable témoin de toute l'histoire de notre cinéma d'ici.
J'ai connu Labrecque quand j'étais étudiant. Puis encore plus, quand je travaillais à la cinémathèque. Là, le le côtoyais encore plus régulièrement. On se parlait de temps à autres. Il avait un merveilleux sens de l'écoute. A toujours eu un fameux sens de l'écoute. C'est ce qui a fait de lui un si bon directeur photo, un si agréable gentleman, un réalisateur à l'oeil aiguisé. Un fameux regard. Jean-Claude a eu 20 ans au bon moment. En 1958. Pendant que Truffaut, Chabrol, Rivette et Godard épataient le monde entier. Ces merveilleux cinéastes filmaient leurs rues. Jean-Claude filmait les nôtres. Il nous as filmés nous, Québécois. Alors qu'on ne savait pas trop encore comment nous définir complètement.
Les images de Charles de Gaulle disant "Vive le Québec! Vive le Québec LIBRE!" c'étaient les images de Jean-Claude. À 29 ans.
Le puissant Speak White de la magnifique Michèle Lalonde, à la nuit de la poésie de 1970, c'était aussi Labrecque.
Entre temps, il aura tourné avec Michel Brault, un autre fameux directeur photo, et un homme formidable, il aura tourné Montréal et les régions avec Gauthier, Bujold, Charlebois, Julien et Godin, un film splendide, qui nous racontais nous, Québécois en devenir. Il tournera Jutra, à l'aube de sa carrière.
Il tournera Perreault, Groulx et Carle. Tous, au début de quelque chose.
Ce même quelque chose qui rendait René si fier. Au début de NOUS.
Il tournera ses propres films. De la fiction (Gurik, le scénariste sera aussi un de mes profs) et du docu. De la fiction inspirée d'injustices, de la fiction biographique inspirée de justes, de la bio de grands oubliés. Il fera de la bouleversante télé. Du documentaire sur des bouleverseurs, je le le fréquentais quand il travaillait là-dessus.
Il a humanisé une campagne électorale. Dans toute son animalité.
Il a enregistré les images de qui nous sommes dans les 60 dernières années. Il nous as dit, sans le vouloir, c'était pas son genre, qui nous étions.
Ce sont deux Hommes formidables qui nous ont quitté en moins de 10 jours.
De grands gardiens de la mémoire.
Ironiquement, hier soir, c'était la fête du cinéma au Québec et la remise des prix honorant ses artisans.
C'était tous leurs enfants et petits-enfants, hier, qui fêtaient.
Merci Jean, Merci Jean-Claude.
Notre cinéma vous doit beaucoup.
Nous vous serons éternellement reconnaissant.
Merci de passer si dignement le flambeau.
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