En 1932, Vidiadhar naît. Fréquentant une école britanno-caraïbienne, il aura le luxe de choisir Oxford comme université. C'est là qu'il s'essaie pour la première fois à l'écriture, mais ne se fait aucunement confiance. À 20 ans, il choisit impulsivement de voyager en Espagne. Il dépensera tout ce qu'il possède, et appellera ce voyage une dépression nerveuse. 30 ans plus tard, il parlera de maladie mentale.
Il fait la rencontre de Patricia Ann Hale, une étudiante avec lui, blanche, et elle l'encourage à écrire. Elle sera l'important équilibre de sa direction de carrière. Ils graduent tous les deux en 1953. Année ou "Vido" perd son père. Il fera de menus boulots et empruntera de l'argent à la famille de son amoureuse pour survivre.
Le couple emménage à Londres et en décembre 1954, le couple est marié. Naipaul se déniche un emploi comme écrivain à la radio de téléthéâtres. Son premier effort radio sera inspiré d'un voisin qu'il a connu, enfant. Ça connait un bon succès. Assez pour attirer une éditrice qui voudra le présenter à son patron. Celui-ci n'est pas convaincu que des nouvelles d'un auteur inconnu des Caraïbes vendrait bien, et l'encourage à écrire un roman. Naipaul écrit alors The Mystic Masseur en 1955. Il retourne vivre à Trinidad et compose alors quelques sketches humoristiques inspirés de son voyage en bateau jusque là-bas. Ça servira d'inspiration pour son second effort. En travaillant comme assistant éditeur pour une compagnie de ciment, il en fera le décor de son cinquième livre. Il sera critique littéraire de 1957 à 1961. Il gagne un prix littéraire, devient le premier non-européen à le faire pour ce prix, pour son tout premier roman. Il lance en 1959 son troisième roman, pour lequel il est aussi récompensé, puis puise dans ses souvenirs d'enfance pour son quatrième. Inspiré de son père qui rêvait lui-même d'être écrivain.
Il passe 5 mois en voyage en Guyanne Britannique, au Suriname, en Martinique et en Jamaïque. Il en tirera son premier livre de voyage. Il publiera 16 livres de non fiction du genre entre 1962 et 2010.
En 1962, il voyage avec son amoureuse chez ses ancêtres en Inde et reste déçu et inconfortable de l'expérience. Il y décrochera toutefois un job de correspondant Indien à Londres. Cette fois, il est assez connu pour qu'on publie un recueil de ses nouvelles, et il le fera en 1967. La même année, il publie aussi, un autre roman. Pour la première fois, l'humour n'est pas à l'avant-plan. La narration est aussi non chronologique. Le langage est élusif et ironique. Dense et obscur. Croise fiction et non fiction. Il y explore le sexe directement aussi pour la première fois.
Encore incapable de vivre de la vente de ses livres, son épouse enseigne pour que le couple joigne les deux bouts. Le succès est critique, mais peu populaire. Antonia Fraser, femme du politicien britannique Hugh Fraser, sera leur mécène. Elle leur fait rencontrer les bonnes personnes
Dans un voyage au Kenya, où le couple passait par l'Ouganda et le district du Kisoro, près du Rwanda et du Congo, Naipaul y puisera l'inspiration (en Tanzanie surtout) au contact de Paul Théroux, pour sa 8ème fiction. In a Free State gagnera le Booker Prize.
Il resitue sa narration dans les Caraïbes pour sa 9ème fiction en 1974. Sa 10ème fiction marquera ses débuts à explorer les traditions historiques des premiers arrivants quelque part, cessant progressivement les explorations du "nouveau monde". En 1987, il publie un titre qui a probablement inspiré Dany Laferrière. Entre 1994 et 2004, il publie 4 autres fictions.
Il couvrira la convention Républicaine de 1984, l'islamisme et l'Afrique primitive, entre autres livres de non fiction.
Quand sa femme décède en 1996, à l'âge de 41 ans, il concède que sa propre cruauté y était peut-être pour quelque chose. Il se permettait tant d'écarts sexuels en parallèle, qu'on l'a vite étiqueté irrespectueux des Femmes, voire misogyne. On le perçoit aussi régulièrement raciste envers l'Afrique. Un oeil non sympathique au tiers-monde.
En 2001, on lui donne le Prix Nobel de Littérature pour son rôle de moderne philosophe, affilié au style de Joseph Conrad, transformant sa rage des injustices mondiales en précision des faits, les laissant souvent parler d'eux-même de l'ironie et de l'absurdité de l'Histoire.
V.S. Naipaul s'étient hier, à 85 ans.
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