"Baby pull me closer...."
-Taggart/Frangipane/Frank/Kennett/Slade/King
L'amoureuse, en mère pleine de flair, avait tout senti.
À mi-chemin entre Québec et Montréal elle suppliait Punkee et moi de retourner à la maison et de faire demi-tour.
Nous étions en direction de Québec, tous les trois, pour aller fêter l'arrivée de la nouvelle année entre amis chéris.
Monkee, notre fils de 17 ans. n'était pas de la partie. En compagnie, et grâce à son amoureuse, il se rendait dans la nuit au Panama, avec escale à Houston, pour y rester deux semaines avec la belle-mère et son chum, ainsi que les grands-parents de sa blonde.
Si la soirée chez les amis, pour nous, a été fort agréable dans la pénombre, la nuit allait porter sa veste totalement blanche. Dès que les Facetime à Montréal ont été fait pour se souhaiter la bonne année avec Monkee et sa blonde, nous sommes allés dormir chez ma belle-mère.
Le plan de leur voyage était le suivant: du 1er au 15 janvier, Monkee et sa blonde allaient séjourner, avec le beau-père et la mère de la blonde de Monkee au Panama. Ceux-ci y sont propriétaires d'un complexe de location et y ont, bien entendu, un pied à terre. Les deux premiers prenaient l'avion de Montréal le 1er, faisant escale vers midi (heure du Texas) à Houston avant de se rendre ensuite au Panama. Le beau-père et la mère de la blonde de mon fils prenaient un autre avion, vol direct, un peu plus tôt qu'eux. Mais les 4 se rejoignaient vers 20h00 en soirée à un hôtel de Panama City. Les grands parents maternels de la blonde de mon fils allaient prendre un autre avion le 2 et les rejoindre.
Mais voilà. Je vous raconte ça à l'imparfait. Parce que toute vie est imparfaite.
Celle d'adolescents, encore plus.
Un problème de passeport à refoulé la blonde de mon fils à Montréal. Les deux ados voyageaient seuls. Monkee allait soudainement voyager, parfaitement, mais parfaitement parfaitement seul. L'attention des gens sur place était concentrée sur les problèmes de passeport de leur fille, et fiston devenait, dans la panique, presque déterminé à ne plus partir. Ce que nous avons géré avec lui dans la nuit au téléphone, vers 3h45 du matin, alors que posions à peine nos culs dans un divan-lit chez la belle-mère. Sans avoir dormi encore, ni dégrisé. Ce que les deux ados avaient aussi faits dans la nuit du 31 au 1er: bu et pas dormi.
Le jugement devenait mou. En jeune prince charmant, il pensait rester auprès de sa douce pour l'aider à démerder son problème de passeport.
Mais on l'a bien convaincu de voyager seul. Les beaux-parents ont aidé, le temps qu'ils y étaient (ils quittaient avant je vous le répète) et la grand-maman s'est amenée en trombe pour calmer la peine de celle qui passait de la colère à la tristesse et vice-versa, et pour prévoir la suite des événements pour elle. Ou du moins, pour faire une esquisse d'un scénario devenu brouillon. Ne partant que le 2, elle pouvait (en complicité avec le père naturel de la belle) gérer les jours suivants.
Mais pour nous, à distance, il fallait maintenant digérer que ce voyage, pensé heureux, devenait nettement bouleversé, et que Monkee, 17 ans, allait soudainement voyager seul, avec correspondance, plus de 24 heures éveillé. Ce qui n'est jamais bon pour les sens, Vers 6h46, le 1er, l'amoureuse, me forçait à dormir car je devais conduire plus tard, de retour de Québec à notre 450. Elle se chargerait des communications avec fiston. la technologie ne faisait pas chier personne dans ces moments. La même situation en 1983...enfin...
Je me réveillerais deux heures plus tard, tandis que l'amoureuse ne fermerait pas l'oeil de la nuit.
Monkee partirait 45 minutes plus tard que prévu. Ceci ne lui laissait finalement qu'une heure trente pour faire sa correspondance à Houston. Tout seul. On a un peu repaniqué en constatant qu'il n'avait même pas une heure pour faire sa correspondance avant de réaliser qu'au Texas, il est une heure plus tôt que chez nous. Sur la route du retour, on s'est écrit, quand il a atterri à Houston en début d'après-midi. L'amoureuse, dans son poste de coordonnatrice des communications, sur la banquette arrière de la voiture, nous tenait au courant des aventures de Monkee dans le monde. Il réussirait assez facilement à faire son transfert (est-ce que les bagages ont suivi?- pas le droit de s'en stresser).
Mais avant 20h00, avant qu'il ne rejoigne sa belle-famille, nous serions secrètement stressés. Pendant ce temps, la blonde de Monkee allait débourser de gros sous pour un nouveau passeport non travaillable avant le 3 janvier, et non livrable avant le 4, pour un départ en avion, seule, elle aussi, le 5 et pas avant. Heureusement qu'ils resteront au Panama deux semaines!
Monkee allait rejoindre les beaux-parents à l'hôtel, ferait 4 heures de bus avec eux et passerait les 5 premiers jours du Panama, seuls avec eux (et la grand-mère). Ça tisserait des liens serrés. Et ça donnera des retrouvailles entre jeunes amoureux plus chauds encore.
Ce qui sera drôle dans le futur, restait fameusement angoissant pendant...pendant...
pendant trop longtemps, on a perdu la notion du temps dans tout ça. L'angoisse, ça épuise.
On a commencé 2017 en perdant la notion du temps.
On était suspendu au téléphone à 20h45 attendant des nouvelles de sa réunion avec les beaux parents au Panama (il était quand même atterri depuis plus d'une heure les bagages n'arrivaient pas?)quand on a sursauté d'ahurissement en entendant la ligne "...sans papiers au Panama" dans la chanson d'ouverture d'Infoman pour le gala télé de fin d'année.
Puis, notre téléphone a sonné. Tout allait bien. Mauvais wi-fi sur place, c'est tout. Il était rendu. Il était à l'hôtel de Panama City avec ses beaux-parents. Photos heureuses à l'appui. Nous étions au bout du rouleau de la fatigue mentale et physique.
2017, tu fesses avec ton stress.
Monkee, avait appelé son téléphone intelligent "Koala fait sa route" pour rire et par référence à sa blonde (Koala Kutie).
Nous lui avons maintenant préparé une playlist appelée "Monkee fait sa route"
C'est un voyageur du monde.
Les Chainsmokers ouvrent la playlist que nous donneront à sa blonde aujourd'hui.
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