"Bon papa" m'a texté l'amoureuse, restée au condo dans le Nord.
C'était pas mérité, je trouve. Je n'avais que quitté le condo du Nord, amené Punkee à son tournoi de soccer et marqué un des matchs avec elle, quand celle qui devait le faire a posé un lapin à tout le monde. Il me semble que je ne faisais que la chose à faire.
La chose à faire...
Les choses à faire...
Quand on devient parent, Personne ne nous dit les choses à faire et quand nos parents/grand-parents le font, il y a toujours plus de 20 ans de décalage sociétaire qui oblige des tonnes d'ajustements et de ménagement de susceptibilités de part et d'autres. On épouse le modèle familial qu'on a connu par défaut. Parce que ce sont nos repères. Il n'existe pas d'autres écoles de parents. On en prend, on en laisse, selon ce qu'on a vécu. Selon ce qu'on vivra.
J'ai une amie qui été élevée de manière si stricte, qu'elle a choisi de n'accorder absolument aucune restriction à son fils. Créant ainsi le pire des enfants gâtés. Ça a brisé son couple. On ne s'entendait pas sur la manière de faire les choses avec un enfant. Il sera enfant(roi) unique.
Moi j'en voulais 4. C'est mon ami le bon Docteur Breton qui fera le coup des 4. Stuart et Abigail seront parents 6 fois ensemble. Exploit tout ce qu'il y a de plus fantastique. La dynamique quand on passe chez eux...wow!. 5 filles 1 garçon, Impressionnant. L'ennui n'est pas un mot dans cette famille. Ça existe autant que les licornes.
Après notre garçon, l'amoureuse voulait prendre son temps. Celui-ci n'avait pas été tendre avec elle à l'accouchement. (Mais parfait depuis). Après trois ans sans faire suivre un frère ou une soeur, j'abandonnais mon idée de 4 kids. Je trouvais l'écart entre les deux si grand que j'étais même prêt à avoir un fils unique. Il n'y a que 13 mois entre moi et ma première soeur, Janiper Juniper et même pas 3 ans avec ma seconde soeur (bébé-bonus)Greenjellly. L'amoureuse, pour sa part, a 3 ans de différence avec son plus jeune frère et 5 ans de différence avec sa plus jeune soeur, je pouvais comprendre tout ça. Et à 4 ans de différence presque jour pour jour, ils ne joueraient pas souvent aux même jeux avant la vingtaine. Mais finalement, elle m'a donné le feu vert sans que j'y en parle et Pouf! Est née 4 ans plus tard, Punkee. Un gars, une fille, le coup du roi!
4 ans, ça l'a aidée. Quand Monkee a commencé à jouer au soccer, elle naissait. Les 4 années qui ont suivi, elle ne tenait pas en place sur les lignes de côtés. Alors je jouais au soccer avec elle. Sans le savoir je formais une splendide joueuse de soccer qui allait brûler sa ligue dès sa première saison puisque ça faisait déjà 4 ans qu'elle courait avec un ballon dans les pattes. Elle continue de fort bien faire car on nous demande chaque année de la faire jouer "compétition" ce que l'on refuse de faire et qui ne l'intéresse pas. Nous manquons, en raison des vacances, trop souvent, et voulons nous garder ce luxe dans le mode récréatif. Ce qui est moins accepté dans l'autre niveau. Dans le mode compétition, tout est plus sérieux et ON DOIT gagner et ne pas manquer de match ou de pratique. Le soccer de ma fille est le seul que je supporte. Même si les filles de certaines équipes pratiquent maintenant la comédie sur le terrain.
Depuis l'automne, elle joue au Futsal, du soccer 4 vs 4 en gymnase, sans hors-jeu, avec des buts de handball et dont les touches sont faites avec les pieds (et on a seulement 3 secondes pour les faire). au sein de l'équipe de l'école, On l'a aussi sollicitée pour le soccer intérieur d'hiver. Ce qu'elle a bien voulu faire. Et, bien que toujours la plus petite, elle se débrouille fort bien. L'été prochain, elle sera dangereuse après avoir joué tout l'hiver dans deux clubs!
Et c'est à un tournoi de son école que nous étions, ensemble. Père et fille. trouvant amusant que l'amoureuse me qualifie de "bon papa"ce qui me semblait tellement naturel. Cette petite punk a mon sale caractère. Et sans s'en rendre compte, elle m'aide à comprendre le mien. C'est dur de ne pas s'y associer. Je m'y reconnais. Elle n'a toutefois pas mes notes scolaires, où j'excellais. Et je l'aide sans arrêt. Tous les jours et les weekends. C'est ma punition pour avoir été bon à l'école. Je dois y retourner. Je déconne, j'apprécie les moments qu'on passe ensemble au dessus des livres et vice-versa, mais avec nos caractères d'irlandais: pas toujours facile.
Ce jour-là, en tournoi, c'était davantage "bonne fille" que "bon papa". Elle me rendait fier d'elle. Le fait plus souvent qu'elle ne se l'imagine d'ailleurs. Elle se rendait utile pour son équipe en produisant beaucoup et en jouant bien et a amené son équipe en finale. Qu'ils ont perdue en tir de barrage, mais rendu-là, c'est un pile ou face de toute manière.
Ce que j'aimais c'est qu'elle se retrouvait au coeur de toute l'action. Autant sur le terrain qu'à l'extérieur. Comme parent (sauf une fois quand on a marqué un match ensemble) je gardais mes distances de spectateur et la regardait interagir avec ses coéquipières. Les filles formaient une belle dynamique. Et Punkee jasait avec absolument les 9 autres tout le temps, même les plus discrètes. Je voyais de la graine de leader, ce qu'elle refuse de croire pour elle-même. On l'a forcée à se porter aux élections de sa classe, ce qu'elle ne voulait pas. Elle a terminé 3ème sur 4, en disant tout le long qu'elle ne voulait pas gagner. Mais elle a quand même chauffé la seconde!
Quand on a été avisé (trop tard) du tournoi de son école, notre séjour au condo du nord était booké depuis longtemps. Punkee voulait absolument faire son tournoi.
"Mais tu n'es pas pour faire des allers-retours?"
"Je ne fais jamais d'aller retour avec ma fille, chérie, je ne fais que des pour-toujours"
Pour toujours, ma Punkee-lou.
Luv U
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