mardi 26 janvier 2016

Ne Jamais Donner au Gens ce Qu'ils S'attendent à Avoir

Je suis très peu "service à la clientèle".

Je suis faible consommateur, plus anti-capitaliste qu'amateur d'argent et je fais rarement des choix qui favoriserait les ventes de ceux qui m'engagent.

Et pourtant, on me place toujours dans des positions de service à la clientèle. Semblerait que j'en ai l'apathie, la tête et le talent.

Ce qui est faux.

Je n'ai aucun talent pour le service à la clientèle. Je ne crois pas du tout en la phrase "le client à toujours raison".  Il s'agit d'une phrase créée par les gens qui veulent faire du gros ca$h en tout temps. Je suis d'une indépendance crasse et quand on parle de faire une plainte à mon sujet, c'est arrivé une seule fois dans mes 43 ans de vie, j'insiste pour qu'on ne se trompe pas dans mon nom qui serait rapporté à je-ne-sais-trop-qui-ça-m'est-égal, et je donne presque mes coordonnées personnelles à la maison, si jamais on voudrait régler ça aux poings.

Je suis le Brendan Gallagher du service à la clientèle. In your faces, pieces o' shit!

Plus sérieusement, je suis de ceux qui aiment se faire surprendre. Qui s'en trouve facilement séduit. Normal is boring. En avion, une des agentes de bord, lors du traditionnel rappel des codes de sécurité, expliqués en français et en anglais, a mimé de manière caricaturale et en y allant d'expressions faciales exagérées, chaque explication, nous forçant à la regarder plus longuement qu'on ne l'aurait normalement fait. Quand le mot mer a été prononcé, en français comme en anglais, elle a mimé une première fois une nageuse qui nagerait sur le dos, puis une autre qui sauterait dans l'eau en se bouchant le nez. Rires multiples. Quand le mot "ailes" a été prononcé, en français comme en anglais, elle a mimé les bras d'un avion une première fois et celles d'un oiseau la seconde.  Elle était drôle. Elle a surpris. deux puissants facteurs de séduction. On l'a tous écouté religieusement, puis applaudi. Pour quelque chose entendu des centaines de fois. Mais livré épicé.

Dans l'univers de la consommation, on ne mise que très peu sur la surprise. En musique, on ne créé plus rien, on sample, on copie et on reprend.
Au cinéma, on ne cherche plus à offrir de nouvelles propositions cinématographiques qui vous décoifferont de par leur originalité. On vous offre des super héros, de l'action avec de multiples effets spéciaux (vides), des suites de marde, des remakes.

On choisit de ne pas prendre de risque. On offre aux gens ce qu'ils veulent. Le contraire de ce que devraient être une proposition artistique.

Je n'écoute pas Star Académie ou La Voix et leurs émission cousines , mais je sais que le public y est impliqué. Une hérésie à mon avis. Toute émission qui implique le public est à mon avis une connerie.

NE DONNONS JAMAIS AU PUBLIC CE QU'IL S'ATTEND À VOIR.

Étonnez-les!

En amour, ça commence toujours par l'étonnement par rapport à l'autre.

En sport, ce dont je vous parle s'est retourné contre le système du "donnez aux gens ce qu'ils veulent".
Le hockey est devenu affreusement esclave du marketing. J'ai longtemps déploré le système du match des étoiles de la LNH qui demande que le public vote pour les 6 partants. C'est tout simplement ridicule. Quand le match était à Montréal, on a voté 4 des 6 partants des Canadiens. dont au moins deux qui ne le méritaient pas du tout (sans être mauvais).  Si le match avait lieu à Chicago, on aurait 6 joueurs des Hawks comme partants.Une autre année, des comiques ont testé les limites du système de vote en votant en masse en faveur de Rory Fitzpatrick, un défenseur, notoirement défensif et très peu spectaculaire.La ligue a dû modifier le calcul des votes pour donner une moyenne de vote et faire une lecteur des adresses URL de chaque voteur pour éviter les abus. Fitzpatrick ne s'est jamais rendu au match des étoiles.

Cette année, le système a complètement déraillé.

John Scott est un joueur de 6'8. Il n'est plus défenseur, mais pas complètement un attaquant non plus. Il est si mauvais qu'on le place un peu n'importe où. Souvent devant le filet. Il n'est que gros et avec une taille pareille, il a un gros avantage dans les combats. Mais qui veut se battre avec un ogre de 6'8 et qui ne sait pas vraiment jouer au hockey? Les internautes ont voté de manière excessive pour en faire le grand vainqueur du système de votes pour le match des étoiles. Des centaines et de centaines de votes avant les meilleurs joueurs de la ligue et les choix les plus évidents. Oui, on nous as étonné. Mais on a surtout prouvé que leur système de vote, basé sur le "give the people what they want" est une cochonnerie massive.
L'équipe de Scott, l'Arizona, lui a suggéré d'humblement se retirer du match. Ce qu'il a refusé. Donnons aux gens ce qu'ils veulent voir. Puis, la Ligue elle-même a demandé à Scott de se retirer, ce qu'il a toujours refusé. Les gens me veulent, j'y serai.
Quand les Canadiens de Montréal ont complété un échange dans le but d'obtenir Victor Bartley, l'Arizona a insisté pour qu'ils prennent aussi John Scott. Ce que Montréal a accepté (avec probablement un gros chèque de la LNH) avec la promesse de l'envoyer dans les mineures, là, où il mérite de se trouver, Rendant Scott illégal pour le match des étoiles de la LNH.

Puis, coup de théâtre, même si dans les mineures, Scott sera capitaine au match des Étoiles de cette année. La ligue a choisi de donner au public, le cirque qu'il voulait.

Vous pouvez être certain qu'on trichera les chiffres à chaque année à partir de l'an prochain dans le calcul des votes pour ne pas avoir l'air clown comme cette année.

La triche par le marketing de marde.







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