vendredi 17 janvier 2014

Blonde et Idiote Bassesse Inoubliable***********Rio de Duran Duran

Une fois par mois, un très très personnel musée sonore des albums qui ont su charmer mes oreilles au travers des années et qui le font toujours malgré le passage du temps, vous sera offert sur ce site.

Habitués de ce blogue, vous savez que je suis très très intéressé par la zizik, forme de voyage facilement accessible et à peu de frais.

J'ai baptisé mon catalogue sonore d'incontournables de quatre mots tirés d'albums dont je ne causerai pas, conscient de l'avoir déjà fait ici trop souvent. Ils sont tous les 4 mémorables pour moi en ce sens qu'Ils ont tous les 4 changé ma vie à leur façon. Ces quatre disques sont dans mon ADN, j'en connais chaque son, chaque accord, et ils me transportent encore de manière inexplicable dans des endroits continuellement nouveaux même si les notes restent inchangées. Ils atterrissent tout simplement à des lieux différents selon la météo mentale et physique des saisons.

"Blonde" pour Blonde on Blonde de Bob Dylan.
"Idiote" pour The Idiot d'Iggy Pop.
"Bassesse" pour Low de David Bowie.
"Inoubliable" pour The Unforgettable Fire de U2.
Par ordre de création.

Blonde et idiote bassesse inoubliable c'est aussi B.I.B.I. c'est à dire moi.

C'est aussi la terminaison du mot habibi qui, en dialecete irakien veut dire Mon amour.

Blonde et idiote bassesse inoubliable c'est également parce que ça pourrait évoquer une maîtresse, une erreur commandée par une appendice précise du corps.

Ce que le musique est très souvent.

Quand elle reste inoubliable pour les bonnes raisons.

RIO  de Duran Duran

1983.

J'ai 10 ans. Dans moins d'un mois, 11.

À Noël j'ai eu le disque vinyle Star Tracks réunnissant les hits de l'année passée/en cours.

La chanson 4 en est une de Duran Duran, la formation britannique qui fait de si bons vidéos dans cette industrie naissante qu'est le clip.

Pire, ces gars là sont de maudits beaux bonhommes. Les filles deviennent folles en les voyant. Je veux ÊTRE un de ses garçons. Mon adolescence est à l'aube mais je pense déjà à la nuit. Je veux être un des Taylor, je veux être Simon, Je veux (moins) être Nick  le trouvant plus éffeminé. Mais c'est lui le leader. Et le plus jeune. J'admire son leadership qui ressemble au mien. Et je suis toujours le plus jeune partout.

Le second album du band de Birmingham  est lancé en Europe en Mai. La pochette est signée de la main de Patrick Nagel et est designé par Malcolm Garrett. Le baseman de ses dames John Taylor est celui qui trouve le titre Rio en voulant à la fois offrir un brin d'exotisme au groupe et en voulant aussi parler (à mot feutrés) de leur potentielle conquête de l'Amérique. Ce qui n'est pas encore obtenu pour les 5 Wild Boys.

En Novembre 1982 est lancé l'album en Amérique. Le succès sera planétaire. Les vidéos au Sri Lanka et dans les Antigues aidant beaucoup mais la musique, tout à fait dans le ton de l'époque, séduit tout autant.

Et l'effet sur les filles est sidérant pour le jeune adolescent que je suis.
Je veux et vise leur vingtaine.

L'album sera le second du band, mais aussi le dernier où les 5 talents, Chant, claviers, basse, batterie, guitare, seront mis à égale contribution.

Le groupe est au faîte de la montagne musique pour les trois années suivantes avant de lentement devenir plus underground et parfois plus culte.

Pour moi, c'est une portion magique de mon adolescence naissante.
(Plus de détails là-dessus demain)

Il est presqu'obligatoire à l'époque, quand on a une chanson-titre, de la mettre en ouverture d'album. Rio ne fait pas exception. LeBon masque leur conquête d'Amérique en femme à conquérir. Je jouais à la guitare sèche le riff d'Andy Taylor à l'époque. L'intro psycho-jazzée me plait encore beaucoup avec le band qui semble débouler les escaliers tous en même temps sauf LeBon qui apparaît plus loin. Je me sentirai membre du band de 15 à 21 ans, patrouillant le Lac St-Joseph en bateau moteur/voilier/catamaran dans mon boulot d'été.

La seconde pièce était le premier extrait en Angleterre. Lourdement modifiée pour la version d'Amérique, celle-ci me paraît bien meilleure. Il s'agit du premier morceau écrit pour cet album. C'est un morceau qui me plait très moyennement. Le band déteste tant ce morceau qu'il ne la jouera qu'une ou deux fois en spectacle. Sinon jamais.

Le troisième morceau offre une guitare qui me rappelait un autre band qui me plaisait beaucoup à la même époque (et encore aujourd'hui): The Smiths. Il s'agit de l'un des trois clips tournés au Sri Lanka. Le réalisateur australien Russell Mulcahy tourne le clip (comme celui de Rio), il tournera 10 clips pour Duran Duran culminant avec Wild Boys. Il mène aussi une carrière de réalisateur de films en parrallèle avec comme meilleur fait d'armes le film Highlander en 1986. Il tournera aussi une demie-tonne de clips pour autant d'artistes faisant de lui un incontournable du métier dans les années 80/90.

Hungry Like The Wolf est cette 4ème chanson de l'album Star Tracks qui me met sur la piste du band. Je me lasse vite de ce morceau et de ses gémissement sexuels mais je ne peux effacer de ma mémoire les étés au Lac St-Joseph, au Camping Germain, où ce morceau jouait continuellement. C'est le rire de l'amoureuse de Nick Rhodes qui ouvre le morceau. Tututulutulutututu.

En mars 1982, Simon LeBon trouve que John Taylor se couche trop tard, boit trop, prend trop de drogues et termine ses soirées avec les mauvaises personnes. Il lui écrit les paroles de Hold Back The Rain au lieu de le confronter et glisse le texte sous sa porte. Taylor ne lui en parlera jamais. Ce ne sera que 12 ans plus tard que Taylor fera face à ses démons. J'adore ce morceau dont la base de JT est nettement la vedette.

Le dialogue entre l'égo et l'alter-ego qui suit est bien illustré dans le refrain qui superpose deux voix qui s'entrechoquent. Excellent morceau à l'intro ambiante encore agréable, plus de 30 ans plus tard. Il y a parfum de Marillion sur ce morceau.

Je ne suis pas un fan du 7ème morceau qui aurait fait un bien meilleur morceau instrumental. Le solo de xylophone qui précède un rare élan d'Andy Taylor à la guitare est exotique mais ne fait pas une chanson. Il prépare toutefois très bien la table pour les deux chef-d'oeuvre qui suivront.

Combien de ballades ont été dansées, de baisers échangés sur ce bijou? Quand le vidéo jouait là où nous dansions, au fond sur un mur des école secondaires qui nous offraient des "soirées dansantes", nous passions du 418 au contient africain.
Some people call it a one night stand, but we can call it paradise.
The Chauffeur était un poème de Simon LeBon avant même de faire parti du band. Ce qui sonne comme une flûte à la fin est en fait un ocarina joué par LeBon lui-même. Inspiré par le film de Liliana Cavani The Night Porter, le clip rend aussi hommage à la photographie d'Helmut Newton. Facilement l'un des meilleurs moments sons et images d'un groupe qui aura beaucoup marqué ma vie.

Pour néo-romantiques, ado des années 80, hédonistes, nostalgiques, adulescents.

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