"Une bonne cause doit faire attention des gens duquelle elle s'entoure"
-Rebecca West
Cicely Isabel Fairfield était la plus jeune de trois soeurs. Née en 1892 à Londres, son père était d'origine irlandaise et sa mère d'Écosse. Papa, était un important journaliste, écrivant sur des thèmes politiques controversés, et maman était une pianiste accomplie et une intellectuelle au flair aiguisé. Quand Cicely Isabel a 8 ans, son père quitte la famille. Quand elle en a 14, son père décède et les finances de la famille s'en trouvent affectées. Les 4 femmes déménagent en Écosse pour poursuivre leur vie. Toutefois contractant la tuberculose, Cicely Isabel doit arrêter son cheminent scolaire à 16 ans, sa mère n'ayant de toute façon plus d'argent pour leur payer l'école.
Relocalisée en Angleterre, sa grande soeur, qui a eu la chance d'avoir la plus longue éducation, devient l'une des premières femme-médecins pleinement qualifiée à pratiquer. Avec son autre soeur, Cicely Isabel prend part aux mouvements des suffragettes dans les rues. En parrallèle, elle tente de se faire une carrière d'actrice à Londres et prend le nom de Rebecca West du nom de l'héroïne rebelle d'un roman d'Henrik Isben. Comme actrice, elle a peu de succès mais elle a hérité du talent de son père et de son sens de la critique sociale et écrit comme journaliste pour les journaux Freewoman et Clarion. C'est en écrivant une critique mordante d'un roman de H.G.Wells, que celui-ci l'invite à s'expliquer en tête-à-tête et commence ainsi une liaison secrète. Wells est marié mais fréquentera West pendant dix ans, lui faisant même un garçon. Peut-être inspirée par son amant, elle commence à publier elle-aussi. Deux ans plus tard, elle publiera sa première fiction. Cette fiction sera la première écrite par une femme sur la Première Guerre Mondiale. Elle attirera nécessairement beaucoup l'attention.
Brillante commentatrice et observatrice des mouvements sociaux, elle est très en demande. Elle travaille comme journaliste (et publiera des fictions en parrallèle toute sa vie) pour le New Republic, le New York Herald Tribune, le New York American, le New Stateman, le Daily Telegraph et plusieurs autres importants journaux. George Bernard Shaw la qualifie d'égale à son propre talent et peut-être même plus habile encore. West commence des séjours aux États-Unis qui lui donneront l'envie du voyage pour la vie. Elle y donne des conférences, signe des articles et y fait la rencontre du fondateur de la CIA, du fondateur du New Yorker, de l'historien Arthur Schelsinger Jr et de Charlie Chaplin. On lui prête une liaison avec le chaud lapin Chaplin.
Ce n'est qu'en 1930, à 37 ans-très tard et osé pour l'époque, qu'elle se marie avec un banquier. Dix ans plus tard, avec le succès de ses écrits, elle est riche. Comme c'est alors la Seconde Grande Guerre, elle héberge dans sa vaste demeure (dont l'électricité à été coupée par les nazis) des réfugiés Yougoslave. Elle développera une véritable affection pour ce pays et ses gens. Elle se découvre un talent pour l'agriculture, passion qu'elle entretiendra toute sa vie.
En 1941, elle lance un récit de voyage qui fera école, Black Lamb & Grey Falcon. C'est ce livre pour lequel elle sera reconnue toute sa vie. À la fois, histoire des Balkans, ethnographie et traité sur le nazisme, le livre devenu classique dans le genre, est structuré autour de voyages fait en Yougoslavie.
Jugé comme l'apothéose du livre de voyage, elle est maintenant plus-que-solicitée. On lui demande de suivre et rapporter le Procès de Nurembourg à la fin de la Guerre pour le New Yorker. Elle réunira ses chroniques dans une publications de 1955. Elle a entre-temps aussi écrit un fameux essai sur les penseurs de la Guerre.
Dans les années 60, elle voyage en Afrique pour chroniquer sur l'apartheid pour le Sunday Times. En 1966 et en 1969, elle fait de longs séjours au Mexique, fascinée par la culture indgène et la population métis qu'elle y découvre. En 1968, elle est veuve. Ses impression de voyage, comme en est devenue la tradition, deviendront des écrits qui, toutefois, ne seront jamais complètement terminés.
Malgré ses 70 ans, elle visite quand même le Liban, Venise, Monte Carlo et se rend régulièrement aux États-Unis.
Lors de l'invasion de l'ambassade d'Iran en 1980, elle est évacuée puisque voisine de cette ambassade. Elle a alors 87 ans. Malgré son âge vénérable, elle est toujours très active et a comme amie Doris Lessing et Warren Beatty qui la filme pour son chef d'oeuvre Reds.
L'année de la sortie de Reds, 1982, elle publie son dernier livre de son vivant, 1900, une lecture de la dernière année du long règne de la Reine Victoria.
Elle meurt en mars 1983, à l'âge de 90 ans. 7 autres livres seront publiés posthumes.
Rebecca West aura été une femme de lettres extrêmement importante et une fine observatrice des mouvements de société.
Une féministe avant l'heure qui aura toujours su comment développer son flair, même en temps de guerre. Avec beaucoup d'intelligence.
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