Né d'un père ayant grandi en Pologne Russe et d'une mère médecin originaire de l'actuelle Biélorussie, les parents d'Ariel sont tous deux en contact avec les pogroms antijuifs de 1903-1905 en Russie tsariste.
En 1920, les parents d'Ariel émigrent en Palestine. La soeur d'Ariel y naît puis Ariel en 1928.
Ariel sera membre des mouvements jeunesse paramilitaires créés avant la déclaration d'indépendance d'Israël.
Il sera commandant puis officier des services secrets pendant et après le conflit israélo-arabe de 1948.
Après des études à l'université hébraïque de Jérusalem, il reprend du galon militaire et cherche même à monter ses propres unités de commandos spécialisés contre les arabes. Et contre l'avis de ses supérieurs. Le Premier Ministre Israélien David Ben Gourion lui donne quand même la tête de sa propre unité.
Ariel est fait chef et le restera pour toujours.
En octobre 1953, Sharon chapeaute les premiers massacres faisant des victimes civiles arabes à Qibya. L'ONU dénonce aussitôt l'esclandre et des sanctions économiques sont appliquées contre Israël. Trois ans plus tard, Sharon se distingue aux commandes des brigades de parachutistes aidant Nasser à nationaliser le Canal de Suez. Sharon est alors aussi indirectement responsable du massacre de 200 prisonniers égyptiens et de civils soudanais dont les cadavres sont jetés dans des fosses communes.
Il retourne étudier le droit et les opérations militaires. Il se distinguera à nouveau pendant le guerre de 6 jours en 1967. Quatre ans plus tard, il prend en charge les berges du Canal de Suez et met un terme aux activités terroristes dans la bande de Gaza. Des centaines de civils palestiniens sont tués, souvent sur la base de simples doutes et des centaines d'autres sont capturés.
Il gagne en prestige en 1973 en résistant et dominant l'attaque surprise de l'Égypte lors de la fête du Yom Kippour.
Le Premier ministre Yithzak Rabin le nomme conseiller spécial à la Sécurité. Sharon prend alors personnellement la tête d'un groupe de colons pour établir des avant-postes illégaux, ce qu'il fera toute sa vie à partir de ce moment. De 1977 à 1981, plus de 25 000 juifs s'installent illégalement sur les territoires palestiniens grâce à Sharon.
En 1982, il est ministre de la défense quand il dirige les opérations d'évacuations du Sïnaï.
À la suite d'attaques répétées en faveur de l'Oragnisation de Libération de la Palestines effectuées par le Liban, l'armée israélienne envahit celui-ci et y massacrent entre 460 et 2300 palestiniens. Les Israéliens eux-même se montreront outrés par cette opérations menée par Sharon. Il se fait oublier quelques années.
Dans les années 90, avec l'éclatement de l'U.R.S.S., il favorise l'intégration des milliers de Russes en Israël.
En 1998, il est nommé ministre des affaires étrangères et fraye avec le monde entier. Il négocie alors beaucoup avec les autorités palestiniennes. Il travaille alors afin de favoriser un processus de paix avec les arabes.
Il prend la tête du Likoud, le parti politique sioniste israélien dont Benyamin Nethanyaou vient de quitter la direction. Il gardera ce poste jusqu'en 2005.
De 1992 à 2000, les négociations avec Yasser Arafat sont totalement infructueuses et la mauvaise foi est de mise de part et d'autre, chez les arabes autant que chez les Juifs.
"Je suis pour une paix durable… Unis, je pense que nous pouvons gagner la bataille de la paix. Mais cela doit être une paix différente, une avec reconnaissance totale des droits des Juifs dans leur seule et unique terre ; une paix avec la sécurité pour des générations et une paix avec Jérusalem unifiée en tant que capitale éternelle et indivisible du peuple juif dans l’État d’Israël pour toujours. la guerre d'indépendance d'Israël n'est pas terminée, toute ma vie s'est passée dans ce conflit. Combattre a été et restera la charge de ma génération. Telle sera la charge des générations à venir. " déclare-t-il.
En 2001, il est élu Premier ministre d'Israël, puis réélu en 2003.
Il stoppe toute négociation avec Yasser Arafat qu'il considère responsable de la situation et lance une campagne de répression très dure contre les activistes palestiniens. Il entame également la construction d'une barrière de séparation, d'un mur, à l'intérieur de la Cisjordanie et autour de Jérusalem.
Arafat meurt en 2004, Sharon, maintenant appelé le boucher de Beyrouth, négociera avec Mahmoud Abbas, nouveau chef de l'autorité palestinienne. Toujours sans succès puisque les mots ne suivent jamais les gestes de part et d'autre.
Il annonce le retrait unilatéral des colonies juives de la Bande de Gaza. Son parti, le Likoud s'oppose à ce retrait et Sharon quitte la direction du parti pour fonder le sien, de centre-droit. Il annonce en janvier 2006 qu'il veut se représenter comme candidat pour un troisième mandat.
Comme si une force surhumaine voulait le punir de cette annonce, il est presque aussitôt frappé d'une attaque cérébrale fatale qui le plonge dans le coma pendant 8 ans.
Il meurt à l'âge de 85 ans, samedi dernier. Il est porté en terre lundi dernier.
Ses traces, à jamais, toujours controversées.
Des traces parfois plus près des taches que de la grâce.
Ariel aura tour à tour porté les masques du bon, de la brute et du truand.
Les zones les plus obscure de l'homme à la grotesque silhouette ayant été emportées avec lui sous terre.
Une terre qu'il aura défendu, parfois horriblement grossièrement, toute sa vie.
Comme un molosse autour de son os.
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