Récemment mon fils me faisait remarquer que ses deux youtubers préférés avaient été intégrés à des produits commerciaux visant de larges publics.
Le premier a été invité à visiter l'équipe des trucages du dernier film mettant en vedette Has-Been Ford...euh...Harrison Ford en plus d'être invité et interviewé sur le tapis rouge de la première. Comme si il avait fait parti du film.
Du second, les rappeurs et musiciens Tigger Da Author & Tubes ont intégré un bout de rap (C'est lui de 1:16 à 1:52) dans leur dernière chanson Sway.
Le premier a 16 125 535 abonnés sur son compte Youtube (au moment d'écrire ceci).
Le second, 4 194 639, mais chacun de ses vidéos est vu par plus de 7 millions de personnes et il compte (au moment d'écrire ceci) 603 vidéos.
Les bonzes du marketing ne sont pas tous des lunes qui concoctent du candide pour Tim Horton.
Plus de 16 millions d'intéressés par le démon blond de Suède.
Presqu'autant chez le british black dude.
Ça en fait de clics de gens sur une chanson moyenne ça.
Et la clientèle du film Ender's game doit aller chercher un brin du public de Pewdiepie, un brin de 16 millions, c'est encore beaucoup. Moi je lui même donné une scène, ne serais-ce que pour m'assurer que 16 millions dans le monde, au minimum, se pointent au film.
Certaines techniques de marketing sont détestables (Tim Horton).
Celle-là est brillante à mon avis.
Elle rappelle le caméo, forme de clin d'œil qui, lorsque bien intégrée, est un véritable coup de chapeau artistique.
Arcade Fire (et Roman Coppola) ont joué du caméo dans la bande annonce de l'album lancé le 29 octobre dernier. Rainn Wilson, James Franco, Ben Stiller, Bono, Micheal Cera, Jason Schwartzman, Zach Galifianakis entre autre y offrent une agréable présence.
Voici 20 caméos au cinéma des États-Unis qui m'ont beaucoup plu:
20. Orson Welles dans The Muppet Movie. Personne à Hollywood ne voulait donner une chance à Jim Henson à ses débuts. Personne sauf l'enfant terrible derrière Citizen Kane et The Magnificent Ambersons, Harry Lime en personne. La faveur lui est redonnée par Henson en 1979, alors que le meilleur de Welles est derrière lui. Il apparaît en chef de studio, ennemis absolus de Welles puisque que ce sont eux qui refusent la plupart de ses projets. Le film de Henson est un hommage en soi aux caméos car il en contient des dizaines d'autres.
19. Bill Murray dans Zombieland. Zombies et comédies ne font pas que rimer, pour une grande partie de la population cinéphilique (et télévisuelle, la popularité de The Walking Dead en étant la preuve) they fuckin' rock! Comme Bill Fuckin' Murray se jouant lui-même dans le film de Ruben Fleisher.
18. Tom Cruise dans Tropic Thunder ou Young Guns II ou Austin Powers: Goldmember. Finalement Tom Cruise n'est pas si désagréable quand il est limité à 55 secondes de jeu. Il est même très bon dans la fumée de tir de fusil.
17.Judi Dench dans Shakespeare in Love. Tout comme Sean Connery dans Robin Hood: Prince of Thieves, Miss Dench fait une entrée royale à la fin du film oscarisé de John Madden. Elle n'aura que 6 minutes de temps d'écran mais ça semblera suffisant pour l'Académie afin de lui remettre l'Oscar de la meilleure actrice dans un rôle de soutien. Une insulte pour les autres actrices qui faisaient plus qu'une apparition cette année-là dans leurs films respectifs. (Kathy Bates, Brenda Blethyn, Rachel Griffiths et Lynn Redgrave).
16. Christopher Walken dans Pulp Fiction. Christophe Lemarcheur est tout simplement incapable d'offrir une mauvaise performance. Le Capitaine Koons de Tarantino est le summum du grotesque patriote. Quoi de plus horrible pour un enfant que de se faire offrir un produit issu de l'anus d'un adulte? Walken est presque aussi touchant que comique dans sa seule scène du film.
15. Alec Baldwin dans Glengarry Glen Ross. Ça prenait un certain talent afin de réussir à surpasser en sept petites minutes un casting comme celui du film de James Foley. Pacino, Lemmon, Harris et Arkin se font donner une leçon de vente en mâle alpha. De quoi rendre toute chose Geneviève Sabourin... Du feu, que du feu.
14. Alice Cooper dans Wayne's World. Ce n'est pas tout le monde qui sait qu'il s'appelle Vincent Fournier. Ce n'est pas tout le monde qui sait non plus qu'il était pasteur. C'est encore moins connu qu'il connaisse l'histoire des États-Unis (ici l'histoire de Milwaukee) et qu'il puisse la contextualiser sagement à deux fans.
13. Martin Sheen dans Hots Shots! Part Deux. Clin d'œil à la fois à Apocalypse Now, à Wall Street et à la famille Sheen/Estevez, Charlie a déjà été drôle avec les lignes des autres.
12. Danny Glover dans Maverick. Le temps d'une seule scène, on peut voir Glover et Gibson feindrent se reconnaître du tournage de la série Lethal Weapon. Reprenant même la ligne la plus récurrente de son personnage. Clin d'œil à un public conquis réussi.
11. Matt Damon en 2004. C'était l'année Matt Damon. Il était un concurrent dans une émission télévisée des années 60/70 tout juste à côté d'un autre caméo (Brad Pitt) dans le (fameux) film de Clooney Confession of a Dangerous Mind, il était aussi avec son ami Affleck dans Jay & Silent Bob Strike Back dans une (fausse) scène du (faux) film Good Will Hunting II, est apparu chez Coppola, a joué aussi brièvement chez l'ami Soderbergh, mais sa plus convaincante apparition cette année-là devait être dans Eurotrip, en chanteur de groupe de garage, chantant le cocufiage du personnage principal dans le public.
10. Stan Lee dans Mallrats. Le co-créateur d'Iron Man apparaît dans à peu près tout ce qui touche à Marvel. Auprès de Jason Lee (sans lien de parenté), il apparaît comme la voix de la raison, comme quoi les créateurs de bd ne sont pas tous de ados attrardés, parfois des sages aussi. En tout cas dans les scénarios de Kevin Smith...
9. Harrison Ford dans Apocalypse Now. Lucas et Coppola étaient des amis en 1979, ils avaient même une compagnie ensemble pendant un temps (ce qui a légèrement altéré leur amitié), Ford n'a qu'une seule scène, mais il s'agit de la scène qui présente le Macguffin du film. Les plus subtils remarqueront que Ford porte le nom de colonel Lucas, clin d'œil au réalisateur qui avait fait de Ford son Han Solo.
8. Buster Keaton dans Sunset Boulevard. C'est à la fois un clin d'œil et une scène tragique. Gloria Swanson joue dans ce grand et splendide film de Billy Wilder, une actrice de l'ère des films muets (ce qu'elle était) oubliée par Hollywood et vivant dans la gloire passée. La scène de Keaton est particulièrement cruelle puisqu'elle met en vedette trois autres artistes du cinéma muet 100% sacrifiés par l'arrivée du son en 1929 (nous sommes alors en 1949). Anna Q. Nilsson, H.B. Warner et particulièrement Buster Keaton qui était au sommet de son art, tout juste derrière Chaplin, Fairbanks, Barrymore et Pickford en 29, n'ont plus jamais eu la même carrière après l'arrivée du son. Keaton dit ici "Pairs", deux fois, ce qui est plus de texte que durant toute sa carrière.
7. Julia Roberts et Bruce Willis dans The Player. Le film d'Atlman tiré de la plume de Micheal Tolkin offre une pluie de caméo puisqu'il traite d'Hollywood et de l'industrie du film. Dans la scène d'ouverture deux scénaristes promettent à un producteur que leur film en sera un d'auteur, sans vedettes, ("no stars"), juste une bonne histoire et une intégrité artistique sans reproche. Surtout pas de Bruce Willis ni de Julia Roberts (les deux stars payantes du box office de 1991). Les rires fusent à la toute fin quand le film est finalement tourné avec dans la scène finale non seulement Julia Roberts et Bruce Willis mais aussi, se trouvent dans la scène, Peter Falk, Susan Sarandon, Hume Cronyn, money money money...
6. Ralph Fiennes dans The Hurt Locker. Le film oscarisé de Kathryn Bigelow offre deux séquences mettant en vedette le méchant Goethe de Schindler's List. Dans la première, on le reconnait surtout des yeux car il porte un foulard arabe autour de la tête et ne dit que "We're the same side, guys". Dans la seconde, il porte encore le foulard, crie beaucoup, pratiquement seulement le mot "sniper!", court dans les tempêtes de sable et se fait tirer presqu'aussitôt.
5. Le casting entier de The Thin Red Line. Grand film si il en est un. Outre Jim Caveziel dont nous suivons le point de vue, Sean Penn qui joue son antagoniste et Nick Nolte, Elia Koteas & Ben Chaplin avec lesquels nous voyageons un peu, tout le reste du casting ne sera que de passage le temps de quelques scènes. Si Travolta, Clooney, Cusack, Harrelson, John C.Reilly, Jared Leto & Adrien Brody survivent aux coupures du montage, Martin Sheen, Gary Oldman & Viggo Mortensen disparaissent complètement.
4.Neil Patrick Harris dans Harold & Kumar Go To White Castle. Les acteurs/actrices qui se jouent font parfois exprès pour se jouer en contre-emploi, se jouant de leur image publique et l'ancien docteur Doogie joue ici un obsédé sexuel sous l'effet de la drogue ne jurant que par des filles faciles à "piner" en tout temps. Encore plus marrant quand on sait qu'à la ville, Neil baise son compagnon et non mesdames.
3. Marshall Macluhan dans Annie Hall. Si la vie était si simple :)
2. Gene Hackman dans Young Frankeinstein. Le temps d'un scène, l'acteur qui avait déjà incarné Popeye Doyle dans l'oscarisé The French Connection incarne sous la houlette de Mel Brooks un prêtre aveugle qui, bien entendu, mettra le feu au pouce de son visiteur impromptu.
1. Alfred Hitchcock dans tous ses films.
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