Pour la frange 1965-1975 surtout.
Le meilleur est définitivement derrière eux et comme il n'y a rien de plus intéressant à Montréal ce week-end et qu'ils sont avec nous pour un spectacle demain soir au Centre-Ville, voici un survol et une appréciation tout ce qu'il y a de plus subjective de leurs albums studio.
Avril 1964: The Rolling Stones: Le groupe de Brian Jones offre un premier album qui expose leur amour du Rythm'n Blues. Toutes des reprises sauf 3 (sur 12). Blues fun. B+
Octobre 1964: 12 X 5: Suivant le modèle des Beatles de deux albums par année, un dans le premier 6 mois de l'année, l'autre avant Noël, les Stones continuent avec leur amour du R&B avec 7 morceaux sur 12 composés par d'autres. Quand la composition n'est pas (seulement) de Jagger/Richards et que Jones, Watts, Wyman & Stewart collaborent aussi à la création, on signe Nanker Pheldge. B
Février 1965 : Now!: Encore du Chuck Berry, encore du Willie Dixon, 8 reprises sur 12 morceaux, les "mauvais garçons du rock'n roll" prennent du grade, les États-Unis tendent maintenant l'oreille. C+.
Septembre 1965: Out of Our Heads: Un premier album avec 50% de compositions Jagger & Richards, dont une immortelle qui les fait passer à l'histoire. Sont capables de beaucoup les petits voyous. B+
Décembre 1965: December's Child (& Everybody's): Dégagez de mes nuages! et une collaboration Jagger/Richards et leur coloré manager, Andrew Loog Oldham. C
Avril 1966: Aftermath: 14 morceaux Jagger/Richards. Jones jouent de la guitare acoustique, électrique, de la slide, de l'harmonica, des marimbas, du xylophone, du dulcimer des Appalaches, de la sitar, du koto, du saxophone tenor, du clavier, de la percussion en plus de chanter. Génial. Pour rigoler, les Beatles souhaiteront appeler leur album suivant AfterGeography en clin d'oeil à leurs amis, mais ne le feront pas au bout du compte. A
Janvier 1967: Between The Buttons: Deux gros hits, le band a des problèmes avec la justice, on a sauté l'album de fin d'année en 1966. C+
Décembre 1967: Their Satanic Majesties Requests: Après avoir été délivré des affres de la répression policière contre leurs habitudes de drogue (Jones, Jagger & Richards), les bad boys envoient une réponse cosmique au Sergeant's Pepper's des Beatles. Richards désavoue l'album mais c'est un excellent effort. Du genre Godard dans la cinématographie d'un Scorcese. Andrew Loog Oldham quitte l'aventure avec le band. A-
Décembre 1968: Beggar's Banquet: Jimmy Miller à la production ramènera le groupe au son plus brut original, plus rock. Dernière collaboration généreuse de Brian Jones. De gros gros hits. Une brillante série d'albums inspirés qui s'en viennent. Et une pochette splendide. A
Décembre 1969: Let It Bleed: Derniers moments sur deux morceaux de Brian Jones maintenant décédé. Son remplaçant est déjà présent sur deux morceaux. Fabuleux équilibre Country/rock/blues, morceau d'ouverture donne encore des frissons. A
Avril 1971: Sticky Fingers: Les Stones ont maintenant leur propre étiquette de diques, un nouveau guitariste (prodige) et lance comme premier effort des années 70 un album parfait dont la pochette est signée Warhol. A+
Mai 1972: Exile on Main Street. A+
Août 1973: Goats Head Soup: Enregistré en Jamaique, album fantastique. La chimie opère, la recette de cette soupe est tout à fait bien accordée à mes oreilles. A-
Octobre 1974: It's Only Rock'n Roll: Premier album produit par Jagger & Richards cachés sous le pseudonyme des Glimmer Twins. Première collaboration de Ronnie Wood sur la chanson titre. Dernier effort de Mick Taylor qui trouve qu'il n'a pas suffisament d'espace et de crédit sur les morceaux. Il brille ici dans un des plus mélodique et lumineux morceau des Stones. B+
Avril 1976: Black & Blue: Richards commence à perdre le contrôle par son auto-destruction par intoxication diverse. Même sur la photo de la pochette, il semble ailleurs. Jagger commence à prendre le contrôle du band. Les deux extraits de l'album en seront la preuve, une ballade en voix de fausset et une ouverture sur le disco que Richards trouvait imbuvable. C
Juin 1978: Some Girls: Moitié punk mais aussi inspiré du disco encore passé au moulinet des Stones et signé presqu'entièrement Jagger seul cet album pendant que Richards est menacé d'être envoyé en tôle pour longtemps. B-
Juin 1980: Emotional Rescue: Richards désavoue la pièce titre mais est soulagé de ne pas aller en prison. Une collaboration Jagger/Richards/Wood ouvre un album qui a mal vieilli. C
Août 1981: Tatoo You: Beaucoup de morceaux avaient déjà été écrits pour l'album précédent mais c'est celui-ci, avec son morceau d'ouverture qui les remet au sommet des ventes. C+
Novembre 1983: Undercover: Album sale qui traduit bien l'acrimonie entre Jagger (qui s'est peu à peu approprié la direction du band) et Richards (qui avait toujours été la force créatrice musicale du band). B-
Mars 1986: Dirty Work: Grands-papas fluos, inégal mais encore capables d'excellents morceaux. C-
Août 1989: Steel Wheels: Dernière participation du bassiste Bill Wyman. Véritable retour en force du band qui fait même un clin d'oeil au père du band, Brian wherever he is up there. Solide. Rugueux. Efficace. Diversifié. Intime. B
Juillet 1994: Voodoo Lounge: Bien que l'unité entre les jumeaux Glimmer étaient revenue, Richards et Jagger avaient tous deux lancé des albums solos avant de travailler sur celui-là. Jagger regrettera la soustraction des influences africaines qu'il voulait y intégrer. On étire la sauce. C
Septembre 1997: Bridges to Babylon: Impressioné par le travail de Beck sur Odelay, Jagger demandera les mêmes producteurs et ce sera le seul album des Stones à utiliser des samplings. Quand la fille de Keith (Angie) lui souligne qu'ils ont peut-être utilisé un refrain déjà connu, Keef & Mick créditent K.D. Lang et Ben Mink comme co-auteurs à leur premier single. C
Septembre 2005: A Bigger Bang: O.k. bon, ce sont les White Stripes et les Black Keys qui influencent les Stones ou l'inverse? peut importe on ne distingue plus comme on l'a déjà fait. Impressionnant quand même. Premier album où Jagger joue de la base. C-
Pas de nouvel album depuis 8 ans, mais tout un héritage musical derrière pour ces grand-pères.
You got me rockin'!
Sur scène, demain soir à Montréal.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire