samedi 7 septembre 2024

Le Moment

Cette semaine, le co-listier de Donald Trump a dit, a encore retenu l'attention pour les mauvaises raisons.

"Les tueries dans les écoles, je n'aime pas ça, mais sont des faits de vie". 

C'est vrai et pas vrai. Comme bien des choses malhabiles sortant de sa triste bouche barbée. 

Les tueries dans les écoles sont des barbaries alimentées par la libre circulation des armes qui elle, est cause de morts.

Inutiles devrais-je préciser. Toutes causes est solutionnable. Ou du moins, a des pistes de solutions.

Ce n'est même pas sujet à débat. Ce n'est qu'exposer la réalité. Ce que JD Vance voulait dire aussi c'était ça: "Les tueries dans nos écoles font parties de nos réalités". Ce qui reste extrêmement insensible. 

Un adolescent de 14 ans, en Georgie, a reçu de son père à Noël, un fusil. Oui, c'est le genre d'idioties qu'on fait aux États-Unis. Pour les filles des implants mammaires pour les gars un gun. Il l'a vidé dans les 7 derniers jours sur deux autres adolescents d'aussi 14 ans et sur deux enseignants en mathématiques, une femme de 53 ans et un homme de 39 ans, les tuant tous les 4, avant d'être maitrisé. On a aussi arrêté son père, parce que le jeune homme est mineur. 

Brian Kemp, le gouverneur (Républicain) de l'État a dit lâchement que "ce n'était pas le moment de débattre des armes à feu" ce qui reste d'une absurdité abyssale. Les inutiles tueries sont si régulières aux États-Unis, dans quel univers ailleurs qui ne soit pas en guerre est-ce acceptable ? Ne serais-ce qu'un peu ?

On ne voudrait pas être humain à la peau noire ni d'origine étrangère aux États-Unis. On ne voudrait surtout pas être une Femme aux États-Unis. On ne voudrait pas être parents aux États-Unis. On ne voudrait pas être étudiants aux États-Unis. Ça en dit long sur ce pays malade. Pas surprenant que dans les solutions républicaines ont tente de faire dévier les choses en suggérant de d'armer davantage. De faire l'école à la maison. Où la maladie mentale familiale peut croître dans une bulle malsaine.

La maladie mentale existe. Et les armes à feu sont la pulsion qui peut s'y soumettre facilement avec puissance quand on se sent démuni face à la vie. Je suis certain que 6 à 7 tireurs sur 10 sont des gens qui n'ont tellement pas eu d'impacts sur les autres dans leurs vies, qu'en jouant du fusil, ils ont inconsciemment eu la satisfaction d'avoir vengé une asocialisation, un involontaire célibat, des rejets multiples, des échecs, des humiliations qui ont mené aux corridors de la vengeance. 

Kemp
Ceci n'est pas le moment ? C'est même le jour, l'heure, la minute. Cet adolescent a été enquêté par la police de Georgie dès l'an dernier. Elle sera pointée du doigt. Des moyens avaient été mis en marche pour éviter que ça se produise. Papa a nourri le monstre il y a 8 mois en lui donnant une arme...à 14 ans ? J'étais si content d'avoir une guitare acoustique et un radio-cassette à cet âge. Une arme pour soigner les injustices qu'on croient percevoir à 14 ans ? C'est en ça que ça s'est transformé.

Il y aura absolument toujours des mauvais parents et de la maladie mentale. On ne pourra jamais enrayer ça complètement. Mais on doit avoir une protection de ce chaos de circulation des armes dans le pays de John Ford. Une amie m'envoyait le fabuleux décor de Monument Valley (ici à G), en Arizona. C'était le bureau de travail du cinéaste John Ford qui y a tourné presque 10 films, tellement il aimait le secteur. C'est tout simplement superbe. Ford y faisait d'abord tuer de l'autochtone comme tout le monde. Puis, peu à peu, à pris le côté des autochtones dans ses films. Montrant des défaites blanches. Plus sa carrière avance, moins il y a de fusils. Moins ils tirent. Plusieurs de ses films n'ont pas du tout de fusils. Ford a évolué. Les États-Unis en semblent de nos jours tout à fait incapable.

On a reculé sur la nature des Femmes. Elles ont moins de droits que leurs mères et grands-mères. On a reculé sur la justice. Au moment d'écrire ceci, des juges partisans républicains ont choisi de repousser le prononcé de la sentence contre Donald Trump qui devait se faire hier, jusqu'au 26 novembre prochain. Soit 3 semaines après les élections qu'on voudra gagner ou en renverser les résultats afin de placer le président en position d'intouchabilité criminelle. Il a vite pris le micro pour dire que (maintenant) il n'avait jamais rencontré Stormy Daniels, ce qu'il avait aussi dit de Jefrrey Epstein et s'est dit confiant que tout ça deviendra un non-lieu. Il a envie du non-lieu. On lui donne la chance. Comme on donne la chance à quiconque voulant  se livrer à la passion des armes à se les procurer comme ça lui chante. 

Pour être "juste" avec Vance, il n'a pas dit que c'était un "fait de la vie", il a dit qu'il n'aime pas l'idée que ce le soit devenu. Comme si il n'y avait aucune piste de solutions.

La vraie traduction est la suivante. Et je suis traducteur de formation.

Pour les Démocrates, il y a des choix qu'on refusent de faire pour le bien du pays. 

Pour les Républicains, il y a des choix où les pistes proposées sont autant de diversions que d'immaturité et de lâcheté. 

Quelle honte ce pays.

Et ça se prétend modèle. 

Brian Kemp est si populaire en Georgie, il dirait dès demain qu'il a envie de régler le problème, qu'il ne perdrait pas tant d'appuis. Surtout si rien n'est clair. Il n'a qu'à dire qu'il est dégoûté par ce type de tueries. Mais non. 

Il a dit que ce n'était pas le moment d'en discuter. C'est dans le chemin des élections. 

Ce n'est pas le moment de réfléchir existentiellement. 

Existentiellement: Qui appartient à l'ordre de l'existence; qui concerne l'existence en tant que réalité vécue personnellement et concrètement. 

Votre enfant s'en allant à l'école le matin. Les gens que vous aimez. Difficile de faire plus personnel.

Mais ce n'est pas le moment.

Confirmant indirectement que le 5 novembre prochain, on a tous les jours plus de raisons de vouloir que ce soit le moment Harris. 

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