lundi 23 septembre 2024

Automne, Mon Amour

"Le jour est court, la nuit pesante, le jaune et le rouge sur la ville..."

-B.B. 

Ceux qui me connaissent, connaissent aussi ma passion pour l'automne. Après la médiocrité, la mollesse et le bruit estival, tout reprend vie. Meilleure télé, meilleurs films, splendides couleurs, tenues vestimentaires nichées, retour des vacances un peu partout alors du service là où en attends, reprise du hockey de la LNH, du football de la NFL, séries du baseball et de la CFL, J'ADORE!!!!!!!!!!!

Quand on aime, on est bien. Quand on est bien, on est beau. J'ai rencontré en automne la femme de ma vie il y a 32 ans. Nous avons tricoté nos deux enfants l'automne, il y a respectivement 26 et 22 ans, nos 2 chats rescapés des bois sont nés l'automne dernier, tous mes jobs d'importance ont été trouvées en automne et je compte déguerpir d'où je suis dès cet automne ce week-end débuté. 

Mais samedi, c'était aussi, jour de PJ. 

Polly Jean Harvey. 

La chanteuse, poète et multi instrumentiste anglaise me plait aussi depuis 32 ans. Elle a l'âge exact de ma conjointe même. J'avais averti ma conjointe que je la trompais avec PJ, ce samedi. J'avais regardé les chansons qu'elle avait joué sur scène dans les spectacles précédents sa tournée sur le site setlist, et je savais d'emblée qu'elle jouait pratiquement aucun morceau des mes deux albums préférés. Je m'en moquais. J'y allais seul. J'avais lancé l'appel à mes amis, qui avaient aussi aimé PJ entre 1992 et 2000, mais justement, depuis 24 ans, ceux/celles-ci ne suivait plus Polly Jean. Alors que moi je suis resté fidèle à tout ce qu'elle a fait depuis. Comme l'automne, PJ, je l'adore. Je savais aussi que ma tendre moitié n'aimerait pas lui ayant fait écouter ma liste de lecture et elle me confirmait que non, ça ne la rejoignait pas. 

J'avais donc acheté pour moi tout seul (en mars) et samedi allait être une expérience tout à fait zen. Comme J'essaie de faire tous les samedis, je me suis occupé, en journée en adulte de banlieue. Grisé par l'écoute récente du dernier Beetlejuice de Tim Burton, je m'étais pris à la bibliothèque, les deux premiers Batman, que j'avais déjà vus, me rappelant que j'avais préféré le second au premier mais dont je voulais voir si ça passait l'épreuve du temps. Double phénomène rare, je consomme assez peu de suite et encore moins des films de ce genre. J'ai peiné à écouter les deux films qui m'ont passablement ennuyés en cours d'écoute. Ce qui n'arrive habituellement pas quand j'écoutes les films de Burton. J'ai encore préféré le second au premier, et ai reconnu la signature Burton qui ferait en sorte que ce serait toujours mes deux films préférés ever, dans la catégorie "super-héros" du genre. Mais dans les scènes d'action, mon attention dérivait absolument. 

Quand j'ai écouté Tokyo Story, film japonais de 1953 de Yasujiro Ozu, c'était deux heures 16 minutes que je grugeais encore dans ma journée. J'ai fait un peu de rameur pendant l'écoute parce qu'il faut toujours que je brûles mes 900 calories par jour, là-dessus, ça va bien, je suis 13 jours de suite à brûler 900 et plus, mais j'étais mal parti ce jour-là. Je sais comment occuper mes samedis, n'en déplaise à certaines certains, on a assez de se faire chier la semaine. les week-ends, on se fait plaisir. Le ton des films d'Ozu est toujours lent et axé sur la narration et les sentiments humains. Caméra presque 100% fixe.

Difficile de faire plus zen. 

Quand est arrivée l'heure du souper, la belle et moi avons mangé ce feuilleté aux poissons de St-Eustache qu'on aime tant, accompagné d'un surprenant bon vin rouge acheté un peu nulle part. Dans cet entrepôt où on se fait croire qu'on a conquis l'Amérique, les week-ends. Je me suis rendu, vers 19h00, écoutant ma liste de lecture de PJ en voiture, la stationnant volontairement à 20 minutes de marche de l'endroit du spectacle. À la fois pour ne rien payer, c'est dans la construction de mon être, à la fois pour brûler davantage de calories. 

Il n'y avait pas de première partie, ça commençait à 20h00 et elle s'est pointée tout à fait à l'heure avec son band. Comme si elle avait su ce que j'attendais, aucune chansons chantée prédécédait le spectacle. C'était de la musique nouvel âge. Le spectacle a une moyenne de durée d'1h36. Bien qu'effectivement seulement 8 des 25 chansons présentées sur scène, dont les 5 dernières, eût été de ma liste de lecture, j'ai adoré chaque instant de ce court spectacle qui durera exactement 1h36. Rappel inclus. 

J'arrive à comprendre que dans des villes extraordinaires comme Montréal, les artistes tiennent à terminer tôt pour savourer la ville la nuit. C'est si beau une ville la nuit. Bohringer ne l'a pas juste écrit (et joué). C'est aussi vrai. 

Et l'automne y place aussi son charme. Dialoguant une seule fois pour dire merci et que ça faisait longtemps qu'elle était passée par chez nous, nous présentant son band, elle a laissé parler son oeuvre et on s'en est imprégné entièrement.  

Au retour, je marchais jusqu'à ma voiture derrière un couple qui fumait un joint et comme le vent soufflait vers moi, aussi faible était-il par ce chaud soir de septembre, j'ai eu droit à un (second) voyage sans frais, cette fois. 

J'ai plané jusqu'à la maison, n'arrivant pas tellement tard pour un samedi soir et ai affirmé à ma conjointe que je l'avais trompée.  Avec PJ. Qui a son âge. Elle l'a bien pris. Je l'ai bien prise aussi. 

(...)

Est-ce que je viens de dire ce que je viens de dire ?

On a rebu de ce rouge qui nous as plu. Commencé la fiction de Netflix sur les frères Melendez. C'était un samedi parfait. Un samedi d'automne.

Avant d'apprendre que l'automne commençait plutôt hier...

Que son équinoxe... oooh peu importe. L'amour rend aveugle. 

Bel automne à tous. Je nous le souhaites. Partout en Amérique du Nord. Partout dans le monde.

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