lundi 19 juin 2023

20 films de Guerre

Il s'agit d'un art qui a inspiré plus de 100 ans du cinéma. Tourner des films de guerre. 

Il s'agit aussi, au civil de l'horreur le plus immonde qui ne cesse de durer dans la destruction abyssale et humaine comme l'Ukraine la subit en ce moment.

Voici 20 films de guerre que j'ai pour la plupart vus, et qui sont dignes de mention selon moi pour avoir une faible impression du désastre que l'Homme s'est créé contre l'Homme. 

La Grande Illusion (1937) 

La dynamique entre quelques officiers Français et la division des classes entre prisonniers durant La Première Guerre Mondiale, tentant de se travailler une évasion. Le titre est une définition de la guerre selon le scénariste Charles Spaak qui l'avait pris du journaliste britannique Norman Angell. La narration du film est généreusement humaine pour des personnages de toutes les nations. Régulièrement voté parmi les meilleurs films de tous les temps. Avec Eric Von Stroheim, Pierre Fresnais et Jean Gabin. Tourné par le grand Jean Renoir.

Casablanca (1942)

Un expatrié des États-Unis, propriétaire de café, qui doit choisir entre son amour pour une Femme ou aider le mari de celle-ci, un résistant slovaque du régime de Vichy qui contrôle la capitale marocaine. Le film avait été adapté de la pièce Everybody comes to Rick's de Murray Burnett et Joan Allison qui n'avait jamais été joué sur scène. Au cinéma, les scènes d'aéroport sont devenues des classiques de moments romantiques qui pourtant, sont bien installés dans le cadre de la sale guerre. Qui ne cessera malheureusement jamais. Qui surviendra toujours. Maybe not today, maybe not tomorrow, but soon, & for the rest of your life

Paths of Glory (1957)

Co-scénarisé par Stanley Kubrick et l'auteur original Calder Willingham (et Jim Thompson) un groupe de soldats refuse de se battre dans une mission de guerre où la défaite est assurée. On voudra punir les 100 soldats pour lâcheté devant la cour martiale, mais on choisit plutôt trois candidats, un par bataillon. Un caporal qui taira les erreurs de son lieutenant sous l'effet de l'alcool au moment de diriger ses troupes, un indésirable et un soldat choisi au hasard, un officier héros, doublement décoré par le passé. Bien que les soldats soient Français, aucun mot de français n'est prononcé. Mais ce film de guerre reste profondément anti-guerre, et humain. 

The Dirty Dozen (1967)

Adapté du best-seller de E.M. Nathanson, il s'agit d'un des 2 films des 20 que je n'ai pas vu. Inspiré d'un incident réel de la Seconde Guerre Mondiale qui impliquait plutôt 13 soldats appelés The Filthy 13, et aussi inspiré d'une mission suicide de 1944 où Franklin Delano Roosevelt avait envoyé 44 condamnés à mort des États-Unis en mission suicide contre des Japonais dans des batailles du Pacifique, le film raconte la mission suicide de 12 prisonniers des États-Unis dans une mission suicide au débarquement de Normandie.  Avec une fameuse distribution. 

The Deer Hunter (1978)

Chef d'oeuvre de Micheal Cimino en trois actes commençant à Pittsburgh où on fête le départ prochain des trois jeunes du coin, interprétés par Robert DeNiro, Christopher Walken et John Savage pour la Guerre du Vietnam. On y prend le pouls du groupe dans le premier acte, dans l'innocence de Pittsburgh. On atterrit au Vietnam alors que les trois sont prisonniers de guerre. Comment ils en souffrent, comment ils s'en sortiront, peut-être. Le personnage de Christopher Walken est disparu, celui de John Savage saute avec une bombe. Le troisième acte est DeNiro, revisitant, Savage, aux États-Unis, plus jamais le même, et qui apprend que Walken serait encore vivant, là-bas, mais dans quel état mental et physique. Chef-d'oeuvre.

Apocalypse Now (1979)

Autre chef d'oeuvre, de Françis Ford Coppola qui a vécu sa propre guerre personnelle en le tournant à partir de 1975. Inspiré librement de Heart of Darkeness de Joseph Conrad, et du Aguirre, The Wrath of God de Werner Herzog, Coppola tourne sur l'eau ses protagonistes, qui sont l'équipage du Capitaine Willard, envoyé en mission dans la jungle afin d'assassiner le Colonel Kurtz, qui aurait déserté ses troupes au Vietnam et perdu la tête. Film considéré comme l'un des meilleurs de tous les temps. Le documentaire de son tournage est tout aussi troublant et divertissant. Spectaculaire. 

Das Boot (1981)

Second et dernier film que je n'ai pas vu (encore, j'y remédierai). Rare film tourné du point de vue des Allemands. Adaptation du livre de Lothar-Ghünther Buchheim de 1973 qui y parlait de sa propre expérience dans les sous-marins allemands de la Seconde Guerre Mondiale. Le film démontre une certaine futilité de missions errantes et sans succès et expose des humains cherchant à donner le meilleur d'eux mêmes pour leur pays. Allemand. Carte de visite pour Wolfgang Pettersen qui ira tourner brillamment aux États-Unis principalement, le reste de sa carrière. 

  Platoon ((1986)

Oliver Stone s'est inspiré de sa propre expérience au Vietnam pour raconter cette histoire que je juge parfaite exposant la déconfiture États-Unienne au Vietnam et ses multiples trahisons par le prisme de quelques personnages aussi terrorisants que touchants. Willem Dafoe y trouve le rôle de sa vie. Tom Berenger aussi. La musique, le montage, la réalisation y sont fameuses. Chef d'oeuvre.

Full Metal Jacket (1987)

Stanley Kubrick fait un retour après 7 ans sans tourner et reviens à la guerre où dans une première partie, il nous montre l'entrainement militaire d'un groupe de soldats, tel que dirigé par un vrai militaire y jouant son propre rôle, et dans la seconde, nous présente l'expérience sur le terrain de quelques uns d'entre eux, tout juste avant l'offensive de Tet dans les villes de Da Nang et Hué. Tout ce que Kubrick a offert est assez formidable. 

Casualties of War (1988)

Brian DePalma s'est inspiré d'un article de Daniel Lang dans le New Yorker afin de raconter l'horrifiante histoire vraie d'un commando de 1966, et le triste sort de Phan Thi Mao, une jeune vietnamienne au mauvais endroit, au mauvais moment. Bouleversant d'horreur. Le choix de Sean Penn comme affreux leader et celui de Micheal J.Fox dans celui du narrateur est assez judicieux. Rôle douloureux pour Tran Thu Le qui nous fait croire à l'intolérable horreur. Vraiment bouleversant. 

Born On the Fourth of July (1989)

Tiré du livre du vétéran Ron Kovic, second volet de la trilogie de guerre d'Oliver Stone (le dernier volet étant Heaven & Earth-excellent aussi), on suit la passage militaire de Ron Kovic, et son service à la guerre qui lui fera perdre l'usage de ses jambes. On le voit revenir et ne pas recevoir l'accueil du héros anticipé. Même sa propre famille ne peut plus le voir de la même manière. Brutal au front, brutal au retour à la maison, rien de formidable. Tiré de l'histoire vraie de Kovic. 

Schindler's List (1993)

Variation dramatique de l'histoire vraie de l'homme d'affaires Oskar Schindler qui avait engagé des centaines de Juifs afin de faire des affaires sans jamais payer personne sinon en leur garantissant la survie, pendant la Seconde Guerre Mondiale. Il a davantage voulu faire des affaires que de sauver des vies, mais la filon dramatique est intéressant et Ralph Fiennes nous est introduit fameusement pour la première fois. Filmé dans un glorieux noir et blanc, et avec moins de candeur que ce que Steve Spielberg nous habitue. Musicalement parfait et touchant. 

Capitaine Conan (1996)

Bertrand Tavernier tourne l'histoire du roman de Roger Vercel d'un capitaine Français, pendant la Première Guerre Mondiale, qui est bouillant, leader, héroïque, sensationnel, intense et tout ce qu'il y a de plus utile pendant la guerre, et des années qui suivent la fin de la guerre, où ce même homme ne semble plus savoir comment exister et se rendre utile. Performance extraordinaire (et largement récompensée) de Philippe Torreton. Intense et qui ne semblait qu'exister pour vrai, en guerre, et nulle part ailleurs. 

Saving Private Ryan (1998)

La scène d'ouverture de ce film, le débarquement de Normandie, est probablement la meilleure jamais tournée afin de nous faire sentir comment ça a pu se peut-être passer à ce moment, en juin 1944 de la part des alliés qui y arrivaient. Pour cette seule séquence, qui dure aussi longtemps que le débarquement à duré, donc qui ne finit plus, le film mérite d'être vu. Spielberg a d'ailleurs reçu l'Oscar de la meilleure réalisation, pour ce film, principalement pour cette fameuse scène d'ouverture. J'avoue ne jamais avoir cru réellement la suite qui nous montrait un groupe qui devait retrouver le soldat Ryan, dont les 4 plus grands frères ont été tués au front. Il semble exister une loi, auquel je ne croyais pas, que si plusieurs frères d'une même famille meurt au front, il faut retirer le/les autres afin d'épargner la douleur familiale aux États-Unis. Jusqu'à la fin, j'ai cru qu'on nous cachait autre chose comme punch. Cette loi est si absurde. Si vous allez à la guerre, c'est une des possibilités d'y mourir. Ne faites pas croire le contraire. Je ne comprends pas le raisonnement. 

The Thin Red Line (1998)

Three Kings (1999)

Rare comédie noire sur la guerre, (Full Metal Jacket l'était un peu, aussi) de David O.Russell, très habilement tourné, et avec encore une distribution plutôt formidable. 4 soldats sont en mission spéciale afin de retrouver un trésor contenant entre autre, de l'or, dans les soulèvements en Irak de 1991 qui allaient mener à la chute de Saddam Hussein. J'adore les petites histoires en parallèles des grandes, en marge de celles-ci, qui donnent parfois des angles assez intéressants à un événement plus grand encore (la chute de Saddam) qu'on ne fera que suggérer.

The Hurt Locker (2008)

Rares sont les Femmes qui tournent des films de guerre. Rares aussi celles qui gagnent l'Oscar de la meilleure réalisatrice. Kathryn Bigelow a fait les deux avec ce film. Mark Boal, ancien soldat, a tiré cette histoire de sa propre expérience en Irak. Le film suit une équipe de travailleurs des explosifs des États-Unis, en territoire moyen-oriental. ciblés par des insurgés locaux et en proie au stress du feu de l'action. Les scènes d'action sont assez intense et impressionnantes. On ne peut pas encore parler de beauté. La beauté meurt avec la guerre.

Inglourious Basterds (2009)

Uchronie (ce que j'haïs, je l'avoue) autour d'une équipe (Inspiré des Dirty Dozens) de soldats Juifs, recrutée afin d'aller assassiner Hitler, ce qui pourrait aussi être la mission d'une propriétaire de cinéma Français. Un Colonel SS traque le chef de l'équipe des soldats Juifs, Christoph Waltz gagne un Oscar pour ce rôle. Quentin Tarantino combine, comme d'habitude humour, violence et brutales scène d'action. La délicieuse Léa Seydoux est de la séquence d'ouverture.

Jojo Rabbit (2019)

Pari presqu'impossible de faire une comédie sur Hitler, avec le réalisateur/scénariste Taïka Waititi, inspiré du livre Caging Skies de Christine Leunens. On y suit les jeunesses Hitlériennes avec un jeune garçon allemand qui a comme ami imaginaire Adolf Hitler, incarné grotesquement par Taïka Waititi, et fils d'une mère qui cache une jeune adolescente juive sous les escaliers chez elle. J'ai si aimé ce film, je l'ai acheté. Sam Rockwell est aussi de ce fameux film. Je l'ai vu trois fois, et, connaissant la fin deux de ses trois fois, j'ai quand même pleuré les 3 fois. Pas parce que c'était triste, parce que c'était beau. Rare aussi face à un film de guerre.

All Quiet On The Western Front (2022)

Encore du point de vue Allemand, seconde adaptation du livre d'Erich Maria Remarque racontant sa propre expérience de la Première Guerre Mondiale, où l'innocence s'éteint au jour 1 dans les tranchées. Phénoménalement bien tournée, perfection sonore, effets visuels si réalistes qu'on s'y croit en plein coeur, remarquable et intense, tourné dans la langue de Wagner. Gagnant de 4 Oscars. Meilleures cinématographie (James Friend), meilleure trame sonore originale (Volker Bertelmann),  Meilleur film tourné en langue étrangère et meilleur design de production. Extraordinaire expérience.

Faire la guerre pour préserver la paix est aussi absurde que de faire l'amour pour préserver la virginité.

C'est le grand George Carlin qui a dit ceci.

Il se trompe peu. 

Aucun commentaire: