Il était autour de midi, quinze. Hier.
Trois membres de nos équipes de bureau étaient retenus au travail, un prétendu congé férié, alors qu'ils devaient tous aller diner ensemble Je ne dine jamais avec les gens du travail. Toujours seul à mon bureau. Pour de multiples raisons. Quand on mange de quoi parle-t-on? De travail! Et comme je suis toujours très occupé jusqu'à 14h30, mon diner ne se consomme bien souvent qu'en 15 courtes minutes, en travaillant. J'étais aussi au bureau. Et très, trop, occupé. En moins de 20 secondes, tout le monde disparaissait. Sortis dans la chaleur du jour pour aller manger quelques part. Un autre, que j'ai cru parti, n'était que dirigé vers l'entrepôt. Bref, en l'espace de 60 secondes, on est passé de très bruyant à parfait silence.
J'étais archi tout seul. Et je réalisais que je n'avais pas pris le temps de me préparer à diner. La vérité était que je m'étais réveillé à 5h51, l'heure habituelle où j'entre au bureau. Ça scrappait pas mal ma dynamique du jour. Dernier à travailler avant les 9 prochains jours. Et comme tout gars qui part en vacances, j'avais une demi-tonne de choses à m'assurer de faire avant de quitter. Peu à peu, on a réalisé, un peu tous ensemble, que je faisais beaucoup beaucoup de choses que seuls moi était en mesure de faire de par mon passé de chauffeur de la compagnie et que cette expérience s'accompagnait de savoir sur le travail que je ne réalisais pas pleinement que ce n'était pas tout le monde qui le possédait.
C'est mal dit tout ça. C'est tout aussi mal pensé. C'est ce qui se produit quand on travaille trop fort, qu'on écoute du Mötley Crüe sans trop s'expliquer pourquoi, et qu'on tente de former une jeune fille pas vite, vite à vous remplacer pendant votre absence.
Ayant pris la pleine mesure du silence qui m'entourait, c'est le vombrissement d'un camion qui...non! c'était mon estomac! Dans mon urgence d'arriver au bureau le plus rapidement possible, le matin, je n'avais rien rien rien prévu mangé encore. J'ai donc choisi de prendre ma voiture, moi aussi, et d'aller me chercher du manger moche. Après avoir consulté le médecin la veille, qui vous disait qu'il fallait changer ses habitudes alimentaires, quoi de mieux que de s'offrir du McGronald. Je n'en achète jamais! et comme "cadeau" de vacances, modeste, pourquoi pas? J'y ai ajouté un sundae au chocolat. Faisais si longtemps que j'avais ingurgité tout ça! Mais de retour au bureau, le simple parcours en voiture du McGro à mon cubicule, le sundae perdait de sa froidure. Il faisait 34 dans ma voiture!
Alors que Lou Reed me chantait qu'il n'avait que 26 dollars en main, je réalisais que ce sundae que je tenais dans ma main afin qu'il ne coule de nulle part sur mes banquettes, reflétait légèrement mon allure des derniers jours. Mon cerveau était tout aussi fondant. Glorieux de réputation, mais en vrai, pas mal croulant quand sujet à trop de caloriférique.
Depuis la pandémie, notre entreprise s'est largement enrichie. On a bossé comme jamais auparavant. On avait des contrats pour entre vingt et trente villes il y a deux ans, et maintenant on en compte autour de 110. Dans mon nouveau poste de bureau, j'ai eu accès (par erreur) aux chiffres de la semaine. Ce sont plus de 3 millions que notre entreprise encaisse par semaine. Et c'est pas foutu de nous payer décemment! j'arrivais au terme de plusieurs mois de très dur labeur. Et je n'aurai pas senti la vacance avant le lendemain matin. Ce matin. la tête encore lourde à tenter de deviner ce qui va planter la semaine prochaine, dans mon département, avec Chu-Lee Notte dans une partie de mon rôle.
J'ai quand même, malgré mon retard du matin, été le premier au bureau et le tout dernier à le quitter. J'ai senti un réel malaise chez mes collègues de quitter avant moi, sachant que je travaillais encore trop. Et qu'eux étaient peut-être au dessus de leurs affaires. Mais justement, c'est probablement parce que je n'étais pas complètement à mon affaire moi-même que je me retrouvais maintenant si occupé. À expliquer encore plein de choses à pleins de remplaçant de moi la semaine prochaine.
J'ai dégusté mon sundae au bureau, et j'ai eu l'impression, réelle, d'être ce sundae. Peut-être bon, mais si mauvais pour la santé aussi.
Et sans panache, fondant encore platement. Mais fin prêt à partir en vacances au final. Même si chaton intérieur dans un monde de tigres.
Au moment de lire ceci, nous sommes sur la route en direction du Lac St-Joseph, à Fossambault-Sur-Le-lac. Un coin que je connais par coeur parce qu'on y a passé de 1986 à 2005-2006, en famille, y ayant un chalet autour du lac. L'ancien de la belle-mère de Jean Béliveau. Dont la fille est souvent montrée aux matchs des Canadiens.
Je dirais bien que je serais débranché, mais rien n'est plus faux. Il n'annonce ni très beau, ni très chaud. Je serais souvent à pianoter ici. Ou ailleurs.
En fin de journée, j'apprenais que Twitter me chicanait et suspendait temporairement mon compte pour "incitation au crime". Ça m'a beaucoup fait rire. À un Étatsunien qui disait que Bill Cosby n'aurait jamais dû faire un seul jour de prison, je lui répondais que c'était probablement vrai, il aurait dû se faire violer plus de 60 fois de la même manière que ses victimes. Cette ironie a mal passée. J'étais fier de cette censure amusante. je vous la partage en photo. J'ai retiré mon propos, tout en confirmant que j'en appuyais encore tous les mots, sous la promesse de ne rester gentil. Pour une unique fois (c'est lié?) le fil me suggérait un clip candide et inoffensif d'un bébé phoque, qui nageait. Ça ne s'invente pas!
"Suggéré pour vous". Par qui? Le pacificateur de Twitter?
Il était 21h15 quand j'ai réattéri mentalement hors de mon travail, hier. Quand Twitter m'a redonné mon compte. Avec promesse (menteuse) de bien me tenir.
J'ai alors choisi d'adopter la phrase d'un quidam tiré du fil. Et ce, pour une grosse semaine et deux jours.
"Je ne bois jamais à outrance, je ne sais même pas où c'est".
Bonnes vacances à tous ceux et celles qui les goûtes/goûterons.
Bon sundae à ceux et celles qui feront de même.
Crevés pas crevés.
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