lundi 22 février 2021

L'Impasse Haïtienne à Saveur U.S.

La semaine dernière a été le théâtre de deux rassemblement en Haïti. 

Le premier, à Port-Au-Prince, le 14 février, des milliers de citoyens marchant CONTRE la dictature actuelle du président Jovenel Moïse. Ce dernier a été placé "élu" en 2016 dans l'immense controverse de votes calculés absolument n'importe comment. C'était la même année qu'une grossière erreur aux États-Unis d'Amérique, qui, eux aussi, allaient malmener leurs votes en votant, pour leur part, absolument n'importe comment. Une erreur qu'ils paieront encore longtemps. 


En Haïti, où l'organisation, en général, est souvent pauvre, une coalition regroupant le parti d'opposition, un regroupement de comité représentant la société civile, le Conseil Supérieur de Haute Justice Haïtienne, la fédération du barreau d'Haïti, des gens de lois, aux États-Unis, les cliniques de respect des droits humains un peu partout et la diaspora haïtienne mondiale ont rappelé à Moïse qu'il avait été "élu" le 7 février 2016, et qu'au plus tard, le 7 février 2021, fallait au moins être passé par des élections. 


La semaine dernière était du 15 au 19 février 2021. 

Ces supporteurs disent, en revanche, qu'il doit au moins se rendre, pas avant 2022, puisqu'il n'est entré en fonction (organisation, organisation...) qu'en 2017. Ceux-là ont fait durer leurs marches dans les rues, à Port-de-Paix, plusieurs jours, au terme desquels Moïse confirmait qu'il ne quitterait pas avant 2022.

Ça ne vous rappelle une verrue des États-Unis?


On a même fêté lourdement en mettant en scène un carnaval où la distanciation sociale semblait d'une autre époque. L'ignorance frappe encore fort dans certains coins du monde. 

On a brandi des affiches de la constitution de 1987, et des affiches du juge de la cour suprême Joseph Mécène Jean-Louis, un homme de 72 ans, que l'opposition nommait alors président par intérim dans la "transition" (non-avalisée). Moïse a répondu en le limogeant de ses fonctions, lui et deux autres juges, qu'il a accusé de planifier un Coup d'État contre lui et un potentiel assassinat. Il a aussi emprisonné plein de policiers et de gens qui ne semblaient pas de son côté. Quotidien tralala de dictature. 


Michel Martelly, un musicien qu'on reconnaît sous le pseudonyme de Sweet Micky* est un autre personnage controversé lié à Moïse, comme étant le "fabricant de roi". Ensemble, ils ont annoncé un plan de gouvernance de 20 ans, (avec eux au pouvoir?) afin d'afficher une stabilité, rare, en Haïti. Disant que la constitution de 1987 rendait le régime ingouvernable (on ne peut même pas tricher? non mais!)  Moïse veut faire des réformes d'ici 2 mois. Et faire passer par référendum tronqué. Oui, il a pensé élections, vers septembre 2021. Ce qui semble hautement impossible considérant le chaos actuel, là-bas. 

Moïse n'ayant pas eu d'organisation (pas encore) à propos d'élections, (fallait faire en 2019 pour des élections fin 2020), le parlement a été légalement dissous en janvier 2020. Le gouvernement est depuis mené par décrets. Moïse commande des massacres discrets de la part de l'armée. Ne réagit pas quand des manifestants contre lui sont assassinés. Encore moins quand ce sont des gens de la presse. Rend interdit certaines marches publiques pour des raisons floues, Mécanique de la manipulation dictatoriale. 

Un brouillon de sa nouvelle constitution a été rendu public. On exige ce type de choses maintenant afin d'éviter une nouvelle dictature Duvalier qui avait sévi de 1957 à 1986. Mais tout est en place pour, disons... 


...réinitier. Faire une mise à jour.

On sait tous que ce n'est pas tout le temps nécessaire, une mise à jour. 

Et que c'est louuuuuuurd!

Lourde est l'Haïti. 


Il y a ce très joli mot haïtien qui est lamayot. Voulant dire quelque chose de plutôt laid. Il s'agit d'une boîte dont on ne connaîtrait le contenu qu'en ne payant son propriétaire, qui lui, est le seul à savoir ce qu'il y a dedans. On l'utilise beaucoup en politique depuis un an en Haïti.

Pour parler de corruption politique.

Deux mots presque devenus indisociable pour gouverner la société là où les sourires sont si beaux


Peu ici ont entendu parler de la petite Olsima Jean Méus, 5 ans, kidnappée 8 jours avant et retrouvée pendue la semaine dernière dans un quartier extrêmement pauvre d'Haïti. Les kidnappeurs exigeant 40 000$ de sa mère, une vendeuse d'arachides, qui n'en avait pas les moyens. 

Olisma Jean Méus méritait un futur.

Haïti, depuis trop longtemps, aussi. D'autant plus que le pays encaisse sans cesse depuis tout le temps.

Encore maintenant

Le président Moïse ne veut pas quitter le pouvoir. Film connu. 

 *C'est aussi Martelly en costume militaire, plus haut.

Aucun commentaire: