samedi 11 janvier 2025

R.E.M en 3 cycles de 5

Je lis actuellement sur le band d'Athens en Georgie qui a accompagné de nombreuses années importantes de ma vie. J'écris même ce que le livre (et leur musique) m'inspire dans un blogue parallèle chaque dimanche. Je ferais ça 52 fois cette année.

Pieusement, je m'en fais une religion que je ne perds pas. Ne perdrai jamais.

Sur 15 albums studios (et 1/2), ils semblent avoir fonctionné par 3 cycles de 5 albums. Survol d'une trame sonore qui était inspirée de l'air du temps de mes 10 à mes 39 ans. Et qui m'inspire encore de nos jours.

Les Années I.R.S. (1981 à 1987).

La 1/2: Chronic Town, un mini album de 5 chansons dont la face A se nomme Chronic Town et contient 3 morceaux et la Face B se nomme Poster Torn (déchiré) comprenant 2 morceaux. Petit EP qui sera une sorte de passeport/carte d'affaire pour un long jeu. On fait jouer dans les collèges, on utilise pour faire convaincre de faire les première parties dans les tournées, mais ils en refusent plus qu'ils en font. Expériences qu'ils n'aiment pas tellement. Appréciation personnelle du contenu: B

Le premier vrai long jeu est Murmur, un album que plusieurs considèrent comme l'un des meilleurs débuts pour un nouveau band. En 1983, je suis en 5e année de l'école primaire, je ne peux pas prétendre connaître le band encore. La magazine Rolling Stones le classe au 8e rang des meilleurs albums des années 80. L'ambiante guitare de Peter Buck créé un son distinct americana-folk, folk rock, post-punk, garage rock. Mélodique autant dans les riffs que les harmonies vocales, ils attirent l'attention favorablement. Underground rock. A

Enregistré entre décembre 1983 et janvier 1984, toujours avec Don Dixon et Mitch Easter à la production, ce sera le dernier album avec ces deux derniers à la prod. On se pousse à tricoter deux chansons par semaine. Ce seront 22 chansons qu'on brodera comme ça. Buck veut convaincre tout le monde d'en faire un album double, sans succès. On travaille 25 jours, 18 heures par jour. Reckoning est encore un de mes préférés, sinon mon préféré et mon plus écouté de l'école secondaire à nos jours. Sur ma liste de lecture (de 4h30) du band TOUTES les chansons de cet album s'y trouvent. Je m'en suis rendu compte sur le tard. Jangle pop, rock alternatif, poésie intéressante. Bijou personnel.A+

De février à avril 1985, on enregistre la suite avec Joe Boyd à la production. Ils font la première partie de The Police, on déteste maintenant jouer les seconds violons. Boyd est Britannique et a travaillé avec Nick Drake, Fairport Convention, Richard & Linda Thomspon. L'album a des tons de tous ces gens. Southern rock, gothico-country. Folk psychédélique. Stipe voulait le producteur de Neil Young ou le producteur du dernier album de Van Dykes Parks. L'album a aussi de leurs tons. Le band enregistre à Londres et trouvera les longs mixages moins spontanés pour leur créativité. Arythmique dynamique de création. Boyd reste surpris qu'aucun des musiciens ne veuille qu'on monte le son de sa guitare, sa base, son piano, sa batterie ou du chant. Unité de ton. Tous enregistrés au même niveau. Original, mais aussi critiqué. B- 

En avril et mai 1986, on enregistre et la maison de disque souhaite au moins un hit. La critique est unanime. Même si le premier single est un succès modeste, le son est universellement de son époque et on sent qu'on tient quelque chose. Les guitares sont riches, les anxiétés chantées sont multiples, l'esthétique est encore sudistement folk alternatif. On peint un portrait impressionniste d'un pays, les États-Unis, aux frontières morales qui fondent. Plus pop tout en restant alternatif. Micheal Stipe reste ténébreux avec les paroles de ses chansons dont il ne publiera jamais les paroles. J'ai 14 ans, je les découvre. J'aime bien. Choc sonique qui me plait grandement. Dom Gehman est à la production. B+

Des enregistrements entre 1981 et 1986 sont lancés, des reprises principalement, des morceaux rejetés. Des morceaux choisis. Il ne reste plus qu'un album à faire pour l'étiquette I.R.S. C+

Document sera un immense succès. Premier album produit par le band et Scott Litt. Maintenant tout le monde connait R.E.M. en deux singles. Le troisième fait aussi très bien. On pense appeler Mr Evil Breakfast, Skin Up With R.E.M, Last Train to Disneyland ou Table of Content. 5 (comme dans 5e album) sera aussi considéré si longtemps, qu'il sera sur la pochette. J'ai 15 ans, moi et tous mes amis en avons la cassette originale. On appelle même cet album Document #5. Sûrement encore aujourd'hui si on s'en reparle. Sur Reckoning, on voulait évoquer l'eau. Sur Document on fait un thème du feu, chanté et électrifié sur la 6 cordes. La défiance et les hommes enragés que nous sommes trouvent une trame sonore. Mémorables mélodies dont les riffs s'inscrivent dans nos ADN. C'est fini avec I.R.S. Warner leur font une offre qu'il$ ne peuvent pas refu$er. A     

Les Années Warner (1988 à 1996).

Premier album sous l'étiquette multimillionnaire, on co-produit encore avec Litt, on reste politique et la mandoline prend encore plus de place. Warner leur paiera une trè$ enrichi$$sante tournée de 11 mois. Il ont le champs libre en ce qui concerne la création. Dans un premier temps on enregistre batterie, guitare et basse. Dans un second temps, les percussions, mandolines, l'accordéon, puis les voix. Enregistré entre mai et septembre 1988, lancé en novembre, on a 16 ans, on capote sur ce band. On a tous la cassette. Entrainant, drôle, sérieux, profond, élégiaque, country folk, americana kitch pop, mandoliné, Rock.  4 singles en seront tirés. Notre band, BirthdayParty Cheesecake, Jellybean Boom, apprendra à jouer Orange Crush qu'on fera sur scène au Café Wazo du Cégep, un an plus tard. On chante "Stand de patates pis de burger (pis du ketchup)" pour le fun mais pas sur scène. Avec bibi au chant et à la guitare. Le mot Green sur pochette jaune: Subversif. Très Magritte. B

Enregistré tout 1990, toujours co-produisant avec Litt, classico country, pop de chambre, harmonieux, gothique, KRS-One & Kate Pierson (sur 2 morceaux, celle-là), seront invités sur un album qui les propulsent au sommet du monde musical populaire. 22 millions de fois on vend dans le monde. On enregistre à Woodstock, Athens et à Atlanta, mais on pourrait maintenant le faire n'importe où dans le monde. Acoustico-électrique, je rencontre la femme de ma vie quand leur premier single prend toute la place sur les ondes. Encore aujourd'hui "C'est notre chanson" Nous sommes universitaires depuis deux ans. Oui, je sais, je ne suis pas supposé être à l'Université à cet âge (18 ans) Mais bon, on m'a fait sauté une année par en avant. Ce qui fait que ma conjointe, 2 ans plus vieille que moi, n'avait qu'un an scolaire de différence avec moi. R.E.M. fait un immense bond par en avant également. Ils auront carte blanche pour l'album suivant. B+

C'est en fait en 1992 que la belle et moi nous nous rencontrons. En Octobre. Mois où est lancé ce 3e album sur étiquette Warner, et enregistré entre juin 1991 et juillet 1992. Reste que Losing My Religion jouait tant que c'est quand même notre chanson*. On veut cette fois plus rock. On change nos instruments. Mills est à l'orgue ou au piano plus souvent au lieu de la base. Berry à la basse au lieu de la batterie. Buck à la mandoline. On créé différemment. Sans batterie. Qu'on ajoute après. Litt & R.E.M toujours à la prod. Au studio de Daniel Lanois, en Nouvelle-Orléans. 6 singles. 30 chansons qu'on réduit à 12. Plusieurs considèrent cet album comme le sommet de leur carrière. Désespoir, colère, ténébreux, pop baroque, folk rock. Thèmes toujours assez sombres. Premier CD du band que je m'achètes. Achèterai à rebours, en CD, Murmur, Document, Life's Rich Pageant, Eponymous, Green, Fable of the Reconstruction, et les trois prochains. B

Ooooooooooooouh le grunge me pollue les oreilles alors je ne serai pas si charmé par cet album dont deux morceaux avaient été offerts à Nirvana et qui fait participer Rain Pheonix aux voix sur un morceau et Thurston Moore de Sonic Youth sur un autre. J'ai fini par aimer plusieurs morceaux avec le temps, mais pour une rare fois, je sens qui mon band ne veut pas mener la parade, mais la suivre. Guitare sale, glam rock, garage rock, plus punk rock aussi. L'album qui a failli s'appeler Songs to Sing With a Ketchup Bottle as Your Mic s'aime de loin. J'ai 22 ans, ils me parlent moins si ils grungent. 5 singles, tournée mondiale. Beaucoup beaucoup d'argent. Mais voyez, je l'écoute en vous écrivant et repeuple ma liste de lecture de deux morceaux de cet album. C+

En 1996, ils me regagnent avec leur généreux album de 14 chansons. On se fout de la réception critique ou populaire, on a une de ses idoles qui fait son tour de chant sur un morceau. C'est techniquement un album double, mais maintenant tout se fait maintenant principalement en CD. Il y a un côté Hi side et un Fi side. Stipe considère que c'est le meilleur album du band, le band à son meilleur, texte, musique et variétés. Thom Yorke de Radiohead, s'en dira très inspiré. Ironiquement, R.E.M. copie aussi leurs méthodes de prod. sur The Bends. On sent que c'est enregistré et composé sur la route car les directions sont multiples. Sophistipop, folk rock, pop, jangle pop, rock. Bill Berry se relevait d'un anévrisme au cerveau qui lui avait fait frôler la mort. Ça a resoudé tout le monde. Dernier grand album du band en ce qui me concerne. B+

 

Les Années Post Bill Berry (1998 à 2011).

Même si j'aimerai aussi beaucoup le suivant. Le premier sans Bill Berry qui a eu si peur de perdre la vie qu'il préfère se retirer. Et restera impressionné de ce qu'ils ont fait sans lui. Moi aussi. Plus expérimental, avant gardiste. Stipe avait insisté pour qu'on compose "pas du R.E.M." On veut un son différent. Plus rocktronic par moments. Un morceau d'ouverture baveusement ambiant. Pat McCarthy devient le nouveau co-producteur. Maintenant trio, on veut du nouveau partout. Lounge pop, électronico rock, alternatif, il y a encore beaucoup à aimer sur cet effort. Plus baroque, plus Eno, plus Brian Wilson, plus bidouilllage studio. Rockeurs déconstruits. Noise guitar et presque shoegaze. En raison de My Bloody Valentine je serai grand fan de shoegaze. Cet album est le dernier qui me plait entièrement. B

Reveal est le premier album du band que je me fais graver en CD par un ami. Le premier single reste un de mes morceaux préférés de toute l'oeuvre du band. (mais le pire vidéo). On enregistre au Canada, Athens, Dublin, Miami, on continue l'expérimental. Surtout pour palier l'absence de percussions permanentes. On est créatif des percussions. Mais n'est pas Tom Waits qui veut. L'album précédent avait mieux vendu en Europe qu'ailleurs. Un peu Beach Boys, hommage à Cobain maintenant disparu aussi. Acoustique et orchestral, sons distordus aux pédales de guit. et synthés. Moins réussi que Up, selon moi. C

Around the Sun sera leur moins vendu. Ever. Le premier depuis longtemps (depuis Fable) à ne pas faire le top ten des ventes d'albums. Bill Riefin, ancien batteur de Nine Inch Nails est amené à la batterie mais cet album n'est pas très écoutable. Même le trio confesse avoir perdu son focus en studio. D

L'album suivant est pire selon moi. Enregistré en vitesse sur 9 semaines, il porte bien son titre semblant avoir été créé avec une urgence non nécessaire. J'avais alors reçu sur mon ordinateur un message personnel de Micheal Stipe expliquant ses états d'âmes, et je l'avais trouvé tellement, mais tellement immature de me parler de Bush fils qui le mettait "en colère"...enfin, ça ne m'a pas aidé à aimer. Rien à en retenir. E

Collapse Into Now est aussi inécoutable pour moi. Reveal aurait pu être leur dernier album. ça aurait été une meilleure fin. Stipe se tourne vers Peter Buck et Mike Mills, leur demande "Et si on prenait une pause?" Buck ou Mills demande, "combien de temps ?". Stipe répond très sérieusement "Comme... pour toujours ?". E

Le band fait tomber le rideau. On fera plein de projets musicaux chacun de son côté. Production surtout. 


 R.E.M. aura été mon coming of age musical. Mes trois stages d'apprentissages de la vie.

La musique qui m'a fait passer de pré-ado à ado à adulte.

C'était mon Amérique en musique. 

Ça l'est encore avec ces prétendus leaders mondiaux

* Avec ceci

vendredi 10 janvier 2025

Le Révisionisme du 6 Janvier

Si le mensonge devient les faits, imprimez le mensonge.

Le 6 janvier existe désormais hors contexte aux États-Unis.

Est-ce que cette violente et mortelle attaque a vraiment eu lieue contre le Capitol et ses membres? Des millions de gens ont vu une insurrection et une tentative de renversement de pouvoir en direct, mais 4 ans plus tard, aussi peu d'États-Uniens qu'autrefois ne s'entendent sur ce qui s'y est passé. Même que malgré la couverture médiatique et une enquête bipartisane, donc qui impliquait des gens raisonnés des 2 partis, Il, y a, de nos jours, plus d'Étatsuniens qui croient que la tentative de putsch était nécessaire et justifiée. 

C'est dire à quel point le pays d'en bas est malade. 

Depuis le jour même du crime, les Républicains et leurs alliés n'ont jamais cessé d'amenuiser ce qui s'est passé le 6 janvier 2021, n'ont jamais cessé de le rationaliser malgré tout ce que nos yeux ont vu. Plus gênant encore, les hommes et femmes de loi, alors unanimes à condamner les gestes posés ce jour, sont aujourd'hui, pour plusieurs, des propagandistes de contre-vérités. L'attaque mortelle pour 5 personnes est présentée par le MAGA mongols comme un second Boston Tea Party. Un point de fierté et d'orgueil où les participants sont considérés comme des héros et des patriotes. Non seulement Ding Dong Trump prévoit pardonner très rapidement les plus de 1000 vandales en prison fédérale, mais il compte exiger un pardon national de la part du gouvernement pour les avoir arrêté tout court. 

Comme forme du mal, c'est du parfait pourri.

La transformation de la honte culturelle nationale profonde du moment n'a pris qu'une semaine ou deux à devenir un symbole de résistance et de défiance républicaine face à "la corruption du gouvernement Démocrate". Les Républicains ont entonné un nouveau discours quand ils ont réalisé que la grande ignorance Étatsunienne était plus nombreuse que l'intelligence équilibrée. Mitch McConnell, Républicain qui a le soir même où le lendemain trouvé tout de suite le président déchu responsable des attaques, tente depuis de nous vendre les conspirations suivantes: ce sont les États-Unis profonds qui organisé tout ça, de mèche avec le FBI, c'était aussi des antifa, (parce que l'antifascisme, ce n'est pas bien pour les autocrates...), peut-être même George Soro$.   

Le 7 janvier 2021 au matin, la représentante républicaine de la Caroline du Sud, Nancy Mace, blâmait aussi DJT et se portait volontaire au mouvement "Ne plus jamais le ramener au pouvoir". Le 13 janvier suivant, elle avait perdu la mémoire. Et la violence était imputable aux Démocrates qui en avait créé l'escalade. Un mois plus tard, toutes les critiques virtuelles sur les réseaux sociaux contre Trump étaient effacées des comptes de Mace. En janvier il y a un an, elle réappuyait le retour du criminel disant que les citoyens ne s'intéressaient plus au 6 janvier 2021.

Le jour de l'attaque, le sénateur Lindsey Graham, chien de poche de DJT, voulait faire déclarer son maître inapte mentalement à resiéger, un jour. Le 25e amendement de la charte le permettrais, aux É-Unis. Il a ensuite voter en faveur d'innocenter entière Trump de toute responsabilité dans les horreurs de ce jour funeste. En 2023, il disait désormais que Trump n'avait rien à voir dans tout ça, qu'il ne faisait que son devoir de président et qu'il était ainsi intouchable par une immunité judiciaire et ne devrais même pas être enquêté.  Tichien aura son nonos.

Ces 3 là étaient eux-mêmes au coeur du drame et avaient eu le temps faire part de l'horreur du jour à leurs proches. Ils étaient parmi les gens qui avaient craints pour leur vie. Et bien que baigné dans le vérité du moment, ils ont tous choisi le mensonge. 

Un Congrès légitimisant un évident crime ne peut que nuire à la foi aux institutions gouvernementales. Et fait des gens qui investiront le pouvoir dans 10 jours, des criminels aussi. Ils promettent d'attaquer en justice, les hommes et femmes de loi qui ont jeté les voyous en prison. Et qui poursuivent Trump. La stratégie Steve Bannon d'inonder l'actualité de merde afin de plus y voir clair. 

Les otaries Russes applaudissent. Car pour l'instant, la Russie n'est qu'animale. 

Il y a 4 ans, 6 citoyens sur 10 des États-Unis pensaient que DJT était responsable du désastre du jour. Après les procès annoncés contre Trump, près de 50% pensent que le 6 janvier est une attaque orchestrée par le FBI.

Dans les deux première années. la grande majorité des Républicains parlaient d'un jour extraordinairement violent. Novembre électoral 2024, ils étaient 18% chez les Républicains à le penser encore. Le temps de gagner l'élection.

Le jardin de la désinformation a fleuri et les contre vérités ont muri. 

Le nombre de gens, aux États-Unis, pensant que tout président peut tricher la loi si ça le mène là où il en a envie est devenu astronomique. Comme en Chine ou en Russie, tricher pour atteindre ses buts, jamais grave. 

Le triomphe Russe Trump aura été de faire douter de tout ce dont ont a été visuellement témoin. 

La libération des milliers de vandales du Capitol viendra valider que le gouvernement Biden était les vrais "mauvais garçons" du film qu'on nous présente. 

Un drame d'horreur. Dont ne départage plus le vrai du faux.

Il n'existe plus de consensus face à la vérité.   


 Et pour ça, sur toute la ligne, Trump et ses sbires ont gagné.

Avec toutes les menaces que l'étron Trump a déjà lancé, assurez vous de beaucoup de sécurité le prochain 20 janvier...

Dans 10-12 ans, le 6 janvier ? est-il vraiment arrivé ? Ça dépend à qui vous demanderez. 

jeudi 9 janvier 2025

Dylan 1966-1976

Fin 1965. Bob Dylan marie Sara Lownds, actrice et mannequin de 26 ans (2 ans de plus que Bob, comme mon couple!).

À la suggestion du producteur Bob Johnston, Bob Dylan, Al Kooper et Robbie Robertson se dirigeront dès janvier vers les studios de la station télé CBS, à Nashville. Ils ont tenu des sessions avec d'autres anciens musiciens des Hawks, dont il ne garderont qu'un morceau pour le 7e album studio qui est en cours de production.  

Dylan se sort d'un cycle où on a pressé le citron depuis deux-trois ans, et il étouffe. Il sera victime d'un accident de moto léger durant l'été 1966, quand on lui apprend que Grossman l'envoie encore dans de multiples tournées mondiales sur les 9 prochains mois,  ce dont il n'a pas envie. Ses blessures, réelles, sont aussi légèrement exagérées et il s'impose une période de retrait public, afin de "récupérer". Sa santé mentale surtout. Mais aussi une certaine liberté. Il a composé/enregistré/livré 5 albums en 2 ans et 3 mois. Il a multiplié les tournées aussi. Il est épuisé. 

Dylan, en entrant à Nashville, se réapproprie sa vie. Avec Charlie McCoy, Wayne Moss, Joe South et Kenny Buttrey, Robbie Robertson, on fait des sessions d'abord composées entre Dylan et Al Kooper, au piano. On sera si productif qu'on produira un des premiers album double de l'histoire de la musique populaire. La Face 4 du 33 tours, est une seule chanson de 11:23. Une ode à son amoureuse Sara. Cet album est un chef d'oeuvre personnel pour mes oreilles. Croisement de folk poétique, country pop, jazz. 

Comme il a donné quelques indices de retraite et de détachement de la gérance d'Albert Grossman, une compilation est lancée. 18 mois sont passés entre le 7e album et le 8e qui sera lancé. En décembre 1967. Avec Buttrey à la batterie, Pete Drake à la guitare et Charlie McCoy à la brillante basse, il compose et enregistre, toujours à Nashville, un excellent minimaliste album autour duquel il ne voudra aucune publicité et aucun single. Mais qui vendre tout de même 250 000 fois dès sa sortie, et contient certains de ses plus beaux morceaux

Voulant toujours contrôler sa propre vie, il fait ensuite une immersion complète dans le country, qu'il rebaptisera country croon et chante d'une voix nouvelle. Un de ses morceaux est honoré dans un film multi-oscarisé, un autre est revisité avec son ami Johnny Cash. Charmant americana.

L'album suivant sera un second album double, mais cette fois, une catastrophe. Ponctué de reprises, de morceaux traditionnels et de morceaux semblant être des rejets d'albums précédents. Une longue erreur de 23 morceaux. Très rapidement, la même année, il lance son 11e album studio, beaucoup plus concis, beaucoup plus près de ce qu'avait été Nashville Skyline et qui plait à plusieurs. Une seconde compilation sera lancée. 

Dylan est impliqué dans un film de Sam Peckinpah et compose une trame sonore dont un morceau sera considéré comme un de ses meilleurs. La même année. un album de morceaux ouvertement rejetés de projets précédents est lancé. Négligeable au point de ne pas lui donner de titre.

Au privé Sara & Bob auront 4 enfants, 3 garçons, dont Jakob, et une fille et Bob adopte la fille de Sara, née de son mariage précédent. Mais Bob couche ici et là et bien entendu, ça ne plait pas à Sara. Un premier album entier de nouvelle musique depuis longtemps est lancé et sera très modeste. Un album enregistré en spectacle (double), annonçant la tempête est aussi proposé au public. 

Quand la séparation est annoncée par Sara (PAS comme mon couple!), Bob est rechargé par la misère sentimentale et signe un formidable album entier racontant les déboires amoureux. Du moins, métaphorisant sur ses amours qui se désintègrent. Blood on the Tracks est majoritairement composé en ré majeur, appris de Paul Brady, musicien irlandais et ami de Bob. L'album est un véritable chef d'oeuvre pour moi. Son fils Jakob dit, de nos jours, qu'il entend ses parents se parler quand il l'écoute. 

Avec ses amis de The Band, en 1967, il avait enregistré plusieurs morceaux dans sa "retraite de récupération de blessures d'accident de moto". Un généreux et fort agréable album double est lancé.

Finalement, inspiré de sa tournée Rolling Thunder Revue, qu'il fait d'octobre 1975 à mai 1976, et documente sur film, qui restera un collage lancé comme film surréaliste en 1978, avant que Scorcese n'en fasse autre chose, Dylan compose un dernier album de haut calibre avant de verser dans la mélasse religieuse qui suivra. Un album mettant en vedette les harmonies vocales d'Emmylou Harris et le violon de Jacques Levy. Inspiré. Avant de s'éteindre dans une certaine noirceur.

Alors, divorcé de Sara. Et aussi misérable au privé que sur disque.  

Après avoir vu A Complete Unknown, qui s'arrête là où j'ai commencé, j'avais envie de vous jaser de sa si intéressante suite. 

mercredi 8 janvier 2025

Surnaturel Samedi

J'ai vécu quelques moments surnaturels depuis 15-20 ans. 

Je n'en parles pas souvent. 

De l'inexpliqué. À la fois parce que, extra-terrestre/vampire vous ne comprendriez pas tout, mais aussi parce que votre humble serviteur ne comprend pas tout lui-même. 

Nous sommes passés à Hélix. Depuis très longtemps nous avions trois systèmes Illico sur trois télévisions différentes avec deux enregistreurs et n'avions aucunement l'impression de manquer de quoi que ce soit en ce qui concerne nos plans télés. If it ain't broken never fix it. C'est une maxime qui m'habite. Mais l'amoureuse insiste depuis longtemps pour que l'on change à Hélix. Je n'en ai jamais eu envie. Avec l'assurance que nous allions nécessairement payer plus cher et perdre de ce que nous avions. 

Je ne me trompais pas. Tout ce que j'avais d'enregistré, a été supprimé. En revenant à la maison vendredi, j'ai regardé dans les archives de ce qui était enregistré et nous n'avions rien. J'ai fortement ragé de l'intérieur, déçu d'avoir eu si raison. 

Avec la 50e saison de l'émission d'humour de New York Saturday Night Live, les samedis à 23h30 jusqu'à 1h du matin, j'ai choisi d'enregistrer toute la saison depuis l'automne. J'en ai vu quelques 6-7. Dans le temps des fêtes, j'avais enregistré l'épisode du 14 décembre avec Chris Rock et celui du 21 avec Martin Short. J'ai eu le temps de voir celui avec Rock, mais pas celui avec Short. Dont j'ai depuis vu un extrait où on faisait un clin d'oeil à une oeuvre fétiche pour moi durant le temps des fêtes: Peanut's Christmas. Ça me mettait encore plus en rogne de savoir que je ne le verrais pas. Après une longue marche dehors afin de me calmer les esprits, mon fils m'a déniché l'émission sur l'application de Global TV et j'ai finalement pu la voir. Mais sans les performances musicales du chanteur d'origine irlandaise Hozier que je découvrais dans les derniers mois et que j'aime beaucoup. 

Je ne comprends pas ma fascination pour Jane Wickline dont j'aime absolument toutes les présences mêmes quand elle n'est pas drôle. Mais encore, dans le sketch de Peanuts, j'étais amoureux de sa présence, de sa manière de bouger, de sa manière d'être. Même si elle loge dans une toute autre famille sexuelle. 

Vendredi, revenu de ma peine colérique initiale, je n'ai quand même plus le documentaire Bye! sur le suicide du fils de l'homme d'affaires Québécois Alexandre Taillefer que je n'avais pas pris le temps de voir et le dernier spectacle des Tragically Hip, enfin, le dernier du chanteur Gordon Downie, (retrouvé) décédé du cancer du cerveau en octobre 2017; après avoir décompressé, j'ai programmé à nouveau la saison qui se continue les samedis, sur NBC, à 23h30, pour le 4 janvier. 

Mais ce 4 janvier, après une journée joliment occupée, je me retrouvais, à 23h15 près de la télévision. À lire. Je me suis donc dit que je regarderais l'ouverture en direct et tenterait de comprendre le nouveau système Hélix, en direct aussi. À 15 minutes du début de l'émission en (parfois prétendu) direct.

Je crois comprendre qu'on fait un mélange de reprises et de vrai direct depuis l'automne. C'est assez confus. Même qu'un vendredi, passé, en 2024, le 20 décembre, je voyais sur l'ancien système que ça enregistrait quelque chose. Comme je n'avais rien programmé j'ai été voir ce que ça enregistrait et c'était...SNL...How live is SATURDAY Night Live on a FRIDAY ? Je n'ai pas eu le temps d'aller revérifier tout ça avant qu'Hélix ne soit installé et que je ne perde tout. 

Donc vendredi le 3, je programmais l'émission du 4 que je m'apprêtais à voir en direct. Quand elle a débuté, c'était une claire reprise de l'automne que j'avais vue, avec Micheal Keaton faisant la promotion de Beetlejuice Beetlejuice et avec comme artiste musical Billie Eilish. J'étais déçu mais surtout surpris que rien ne m'indiquait sur le nouveau système que quelque chose s'enregistrait. Ce n'était pas grave j'avais vu cet épisode, mais je voulais m'assurer que ma programmation avait fonctionné comme avant. Avant, on pouvait voir l'heure sur le système et les lettres "REC" en rouge qui nous indiquaient que quelque chose s'enregistrait. Mais là, rien. Pas même l'heure dorénavant. 

Je suis donc descendu où l'amoureuse finissait d'écouter Virgin River sur une autre télévision et lui ai demandé de voir si mon SNL s'enregistrait. Après quelques manoeuvres égarées (c'est notre fille qui était sur place quand tout a été installé), nous avons retrouvé les archives et il y avait bien un Saturday Night Live. Nous étions si égaré(e)s qu'on réalisait qu'on enregistrait Gladiateur au même moment, en direct. On a supprimé ça. 

Mais on a cliqué sur le SNL pour voir ce qui s'enregistrait et c'est là que le surnaturel s'est produit. 

Je trouve ridicule de "parler" à notre commande comme des personnes âgées, mais c'est ce que j'avais fait pour programmer l'enregistrement sur NBC, le vendredi, et le samedi soir pour l'écouter en direct. J'avais dit à ma commande "NBC" et la télévision m'y avait amené. L'amoureuse a fait jouer le SNL en train de s'enregistrer...et ce n'était aucunement celui qui jouait sur ma télévision en haut, avec Keaton et Eillish...

C'était animé par Nate Bargatze et musicalement ponctué des Foo Fighters. 

Je lui ai fait part du moment de folie, deux télévisions jouant des choses différentes sur la même station et elle a ri. Je lui ai demandé de se rendre sur NBC et elle a fait comme les vieux moi et a parlé à la commande afin de dire "NBC" qui l'a effectivement envoyée sur la station qui jouait un SNL mettant en vedette Nate Bargatze et la formation musicale Foo Fighters...¸

Une reprise du 28 octobre dernier...Que j'avais aussi déjà vue.

Donc: NBC, sur la télévision du salon, nous jouait Nate Bargatze & Foo Fighters. Et sur NBC, la télévision d'en haut nous jouait Micheal Keaton & Billie Eillish. L'enregistrement dit bien que Bargatze/FF a bien été enregistré le 4 janvier 2025 sur NBC. Au moment où j'écoutais Keaton/BE sur la même station...

C'était trop pour nos vieux cerveaux, on est allé se coucher. 

Mais avant, me brossant les dents, pendant que l'amoureuse était déjà au lit, se tenait derrière moi, bien droit, un homme.

Pas n'importe lequel, David Bowie.

"Que....? que fais tu là toi?" j'ai demandé.

"Tu parleras de moi le jour de ma fête? le 8 ?" m'a-t-il demandé.

"Je...je ne sais pas...mentalement, je n'y suis pas rendu encore. Je n'ai pas besoin de ta fête pour penser à toi, tu y est souvent, dans ma tête, tu es le frère que je n'ai jamais eu"

 "Je suis content de voir que je suis encore l'artiste que tu as le plus écouté l'an dernier malgré mon absence de 9 ans..."

"Tu t'es rendu immortel"

Reprenant une de ses paroles de chanson je lui ai ajouté "...seeing my past to just let it go..."

Je ne sais pas si c'était un sourire de sa part, mais il a fait quelque chose du visage puis s'est dissipé dans l'espace temps. Qui avait définitivement quelque chose d'étrange, ce soir-là. 

Écrire tout ça sur mon clavier d'ordi, c'est un peu comme sculpter de l'eau. 

Tenter de saisir l'irrationnel. 

Naviguer dans des ondes confuses. 

Au lit, l'amoureuse m'a demandé à qui je parlais.

Je lui ai dit que c'était du plastic soul. De ne pas s'en faire. Qu'une chandelle solitaire est toujours comme cet oiseau bleu. Bleu jean. Aimant l'étranger. D'un amour moderne. Ce ne sont pas les effets secondaires de la cocaïne. Ce n'est que l'amour je présumes. Ton amour est extraordinaire

Les Étoiles étaient toutes sorties ce soir là

J'étais décousu. Ça l'a assommée. 

Elle s'est rendormie.

Rien n'a été rêvé dans ce que vous avez lu. 

Tout s'est produit samedi.

Bowie aurait eu 78 ans aujourd'hui. 

mardi 7 janvier 2025

Premier Minus & Premier Sinistre

 "I can't stand up, for falling doooooown"

-H.B & A,J. 

Justin a quitté. Trop tard. Drapé d'orgueil. Il a prorogé le parlement jusqu'au 24 mars, ce qui veut dire que le gouvernement ne peut pas tomber d'ici là. Mais vous pouvez être certain(e)s que le 25, le pays tombe en élections. Sinon, pas longtemps après. Et les CONServateurs vont passer. Avec le nabot intellectuel PoiLIEvre à bord du canot de bois face au paquebot Étatsunien. 

Justin ne voulait pas partir. C'était criant dans sa conférence de presse de sortie. Il a toujours eu tout faux. Même avant d'être Premier Minus Canadien. À la mort de son père, en 2000 je ne peux pas oublier le mépris que j'avais eu pour lui quand il était revenu de la Colombie Britannique où il enseignait l'art dramatique, et s'était donné en spectacle aux funérailles de papa et faussant son héritage entièrement. Il ne cessait de dire que son père inspirait d'abord et avant tout le mot "respect".

Celui qui avait du sang sur les mains pour avoir tenu tête au FLQ ? Celui qui avait poignardé dans le dos René Lévesque dans la nuit des longs couteaux avec son bossu de Shawinigan, Jean Chrétien ? Celui qui avait méprisé les questions d'Anne-Marie Dussault au point de la faire pleure de rage ?  Celui qui ne se gênait jamais pour dire que le Québec était né pour un petit pain ? Celui qui a vidé les coffres de l'État ?

Au Canada, trois fois avait-on eu des gouvernements majoritairement déficitaires et très endettés à la fin de leurs mandats mais les trois fois il y avait des raisons assez claires. Le première fois, c'était en raison des investissements forcés dans la Première Guerre Mondiale. Ensuite, c'était pendant la Grande Dépression des années 30, où l'économie mondiale avait dramatiquement chutée. Puis, la Seconde Guerre Mondiale. Alors quand passe Pierre Eliott Trudeau, qui a sévi entre 1968 et 1984 comme Premier Minus Canadien, la dette nationale est passée de 18 milliards à plus de 200 milliards. 

Avec comme explications molles les crises d'octobre et du pétrole. Mais les programmes sociaux les plus importants au pays, comme le système de santé universel, y sont nés. L'homosexualité a été décriminalisée. La gestion de la dette et les finances publiques ont été une catastrophe sous Trudeau père. Le gouvernement de Trudeau fils fait de même. Il a présenté un déficit largement plus pesant que prévu quand Krysta Freeland a quitté. Ils ont la pandémie pour s'en justifier.

Pierre Eliott Trudeau avait aussi traité le Premier Ministre Québécois Robert Bourassa de "mangeur de hot dogs" qui parlait aux journalistes avec arrogance et qui avait choisi de punir économiquement l'Alberta qui ne votait pas pour lui. Ce ne sont que ce qui me vient à l'esprit, sans réelles recherches. Papa Trudeau était trou-de-cul. 

Le mot respect était le mot le plus éloigné de sa personne possible. Justin associant son père à ce mot était un détournement de personnalité. PET était une arrogante charogne. Justin sortait de l'ombre de l'ego de papa quand ce dernier est décédé. Mais il a aussi de cet ego lui-même. La moutarde m'est presque toujours montée au nez à l'entendre conjuguer le verbe "continuer" à toutes les sauces. 

Je ne l'invente pas, il a terminé son allocution d'hier encore en disant qu'ils allaient continuer !

Justin déviant le souvenir ordurier qu'à été son père pour des millions de Québécois, a fait la même chose hier. Il a parlé comme du plus bel héritage de son passage "de la réduction de la pauvreté". Pas prouvée. Alors que les épiceries nous volent de plus en plus ouvertement sans gêne. Il a aussi dit que si il quittait c'était parce que les travaux du parlement étaient paralysés depuis trop longtemps déjà. Mais tout le reste de son discours pointait sur le fait que son caucus ne l'appuie plus en majorité. Il est aussi certain qu'il a sous estimé l'usure du pouvoir. 9 ans et 63 jours c'est éternel. Stephen Harper était tombé après 9, Brian Mulroney, Louis Saint-Laurent et Robert Borden après 8. 

Il fallait voir venir le train. Mais il ne comprend même pas les passagers de son propre wagon. 

On dirait qu'on rejoue dans un film trop connu. Un film dont on connait l'issue. 

 Un film de Marvel qui intéresse une majorité mais qui reste de la marde. 

Avant que Justin ne démissionne, depuis quelques 12 heures, les réseaux sociaux ne parlaient que de #NeverPoilièvre ou de Femmes contre Poilièvre. Comme avec Kamala Harris dont un vent si optimiste soufflait sur Threads avant qu'elle ne perde majoritairement. Elle était passée en direct à Saturday Night Live trois soirs plus tôt. Hillary Clinton avait fait un stop motion la veille de l'élection qui l'a torpillée aux oubliettes. Les sondages ne la mettaient nulle part perdante. 

Mais les réseaux sociaux, ce sont aussi des chambres d'échos. Quand j'ai crains que le parti conservateur d'Eric Duhaime ne prenne le contrôle du Québec, c'est parce que je trainais sur Twitter. Et où pensez vous est l'endroit où Pitre (sic) Poilièvre a uniquement réagi hier ? Le site de propagande et de promotion haineuse X, d'Elon Musk. 

J'ai beau souhaiter un pays débarrassé de pustules comme PP, je crois qu'on se dirige pour vrai vers le gouffre du conservatisme religieux dès le printemps. 

Un pays qui ne sera jamais le mien. Vraiment jamais été, jamais ne le sera. Mesdames, sous son regard

Ce sera une "bumpy ride", Canada. Attaches ta tuque !