dimanche 30 avril 2023

Paddy Chayefsky

Sidney Chayefsky est né de parents Russo-Juif dans le Bronx. Son père avait servi 25 ans dans l'armée Russe, à Moscou et a rencontré la mère de Sidney à Odessa. Ils émigrent en 1907 (lui) et en 1909 (elle) aux États-Unis. Sidney nait 14 ans plus tard. 

Dès ses 2 ans, il est verbomoteur et très expressif. Il peut tenir des conversations avec des enfants de 4 ans plus vieux que lui. Précoce, il fera toute sa scolarité en sautant plusieurs années, graduant le collège à 16 ans. Il jouera au football avant de faire son service militaire où il hérite du surnom péjoratif de Paddy, qu'il conservera toute sa vie pour bien montrer que ça ne l'atteint pas, et sera blessé au combat se méritant la Purple Heart Medal après la Seconde Guerre Mondiale. Pendant son passage militaire, il écrit une comédie musicale qui aura beaucoup de succès parmi les troupes. On joue même la comédie musicale sur scène, à Londres.

À son retour en Amérique, il travaille dans l'imprimerie de son oncle, mais le succès de ses écrits dans l'armée lui donne la chance d'écrire pour la naissante télévision. Il écrit pour le théâtre et pour les magazines qui achètent mais étrangement, ne publient pas toujours. À 24 ans, il s'établit à Hollywood pour tenter d'y écrire pour le cinéma. Ses amis Garson Kanin et Ruth Gordon lui trouvent un poste pour Universal Pictures. Étudiant le jeu, il a un petit rôle dans un film, mais est vite muté comme apprenti scénariste pour Universal, bureau de New York. Après 6 semaines, il est limogé, ses écrits sont toujours refusés.

Il écrit une pièce, qui devient une nouvelle, vendue à un magazine, mais qui, ironiquement, est achetée par un studio hollywoodien pour en faire un film. Il retourne donc adapter à Hollywood mais est si déçu de son expérience qu'il revient à New York et promet de ne plus jamais revenir dans ce milieu.

Dans les jeunes années 50, il écrit pour la radio. James Stewart, Ruth Gordon, Wally Cox, Van Heflin le jounte. Elia Kazan choisit d'adapter une de ses pièces mais ça ne sera jamais produit. Lamar Trotti a plus de succès avec une des histoires de Paddy qui sera adaptée en film mettant en vedette une jeune Marilyn Monroe dans un rôle secondaire. Il écrit alors pour la télévision et est très en demande. E.G. Marshall, Eva Marie Saint, Edward G. Robinson, Gena Rowlands le jouent sur scène. Kim Novak et Fredric March sont d'adaptation de ses écrits au cinéma.

En 1953, Paddy écrit Marty au théâtre, l'histoire, un peu la sienne, d'un boucher ne se trouvant pas particulièrement beau, désespéré de trouver l'amour jusqu'à ce qu'il rencontre une timide enseignante plaquée par un rendez-vous dans lequel on lui a posé un lapin. Rod Steiger et Nancy Marchand incarnent les personnages sur scène, et Chayefky accepte finalement d'adapter pour le cinéma, mais seulement si il est aussi co-producteur.  Bonne décision, le film gagne l'Oscar du meilleur film, de la meilleure réalisation (Delbert Mann) du meilleur acteur (Ernest Borgnine) et du meilleur scénario (Paddy). Ensuite, il est en demande partout.

Il écrit pour la radio, la télé, le cinéma. Il demande d'être co-producteur et on lui accorde. Il a donc souvent son mot à dire sur les tournages. Ça le fait souvent se prendre la tête avec certains artistes. Pour The Goddess, il n'avait que Marilyn Monroe en tête. Mais elle refuse de jouer ce qui ressemble trop à sa propre vie. Arthur Miller, son mari alors, s'en plaindra d'ailleurs. Kim Stanley jouera le rôle mais ne s'entend aucunement avec Chayefsky. Il sera nommé aux Oscars pour son scénario. 10 fois dans sa carrière il sera nommé pour l'Oscar du meilleur scénario.

Au théâtre, il est aussi nommé pour des Tonys et ses écrits sont souvent primés. Originalement dégoûté par le cinéma, il y collera, alors qu'ironiquement, c'est le milieu de la télé qui maintenant, au début des années 70, le désenchante grandement. Il ne faisait jamais ça, mais il est persuadé d'adapter les écrits d'un autre (William Bradford Hule) pour le cinéma et il en sera encore écorché. Même si Julie Andrews et James Garner parlent de leur meilleure expérience en film à vie. Après que sa femme eût eu une mauvaise aventure à l'hôpital, il s'en inspire pour écrire un de ses meilleurs films mettant en vedette George C.Scott & Diana Rigg. Il gagne un second Oscar pour son scénario. (J'ai acheté ce film)

Il demande à un ancien collègue de la télévision si ce serait plausible un présentateur de nouvelles perdant la tête en direct à la télé. On lui répond que "oui, tous les jours". En moins d'une semaine non seulement il écrit le scénario de Network, mais Christine Chubbuck se suicide en direct à la télévision.

Network est nommé 9 fois aux Oscars, les prix les plus importants, gagne 4 fois, meilleur acteur (Peter Finch), meilleure actrice (Faye Dunaway), meilleure second rôle féminin (Beatrice Straight) et meilleur scénario (Chayefsky). Il sera l'unique scénariste, seul, à gagner l'Oscar du meilleur scénario 3 fois, Woody Allen, Charles Brackett, William Wyler, Francis Ford Coppola l'ayant aussi gagné 3 fois, mais au moins une fois, avec d'autres co-scénaristes. 

Paddy a du caractère. Quand Vanessa Redgrave gagne un Oscar et qu'elle en profite pour faire une critique politique au micro, il lui réplique, le même soir, que ce n'est ni l'endroit, ni le moment de mettre à jour son agenda politique, que gagner un Oscar n'est jamais une catastrophe et qu'un simple merci peut aussi suffir.

Chayefsky signera souvent des écrits où il y a déshumanisation par la vie moderne. Un thème encore nettement pertinent. Il était impliqué dans l'adaptation de Ten Days That Shook The World de John Reed, avec Warren Beatty, un de mes films préférés. Mais les négociations entre les deux hommes achopperont. Beatty conservant l'idée des témoignages réels. 

Il écrit Altered States, mais Chayefsky, même si il est brillant scénariste, est douloureux collaborateur. Il limoge le premier réalisateur, Arthur Penn, et ne s'entendra pas avec le second, Ken Russell. Chayefksy ne voudra pas son nom au générique, mais le pseudonyme de Sidney Aaron.

Il meurt du cancer à 58 ans, en 1981. Méfiant des médecins qu'il avait dépeint défavorablement en 1970.

Là où plusieurs personnes évitent les conflits, Paddy les cherchait et s'en nourrissait. Il avait l'attitude d'une brute du football. Du chien parmi les chats. Il a fait beaucoup pour le rôle du scénariste sur une équipe de tournage en Amérique du Nord.

Étudiant diplômé et récompensé par le milieu comme scénariste, moi-même, c'est une idole pour beaucoup d'entre nous. Nous avons appris beaucoup de ses bons comme de ses mauvais côtés.

Mais avant tout, nous avons compris de rester allumé(e)s.

Paddy aurait eu 100 ans cette année.

samedi 29 avril 2023

À La Recherche du Temps Perdu*****************Les Détectives Sauvages de Roberto Bolano

Chaque mois, dans ses 10 derniers jours, tout comme je le fais pour le cinéma (dans ses 10 premiers) et tout comme je le fais pour la musique (vers le milieu) je vous parles de l'une de mes trois immenses passions: La littérature !

Lire, c'est choisir d'investir un autre monde, explorer des univers, se réconforter, s'éblouir, rire, pleurer, c'est apprendre, s'informer, se questionner, s'ouvrir les sens. C'est accepter de vibrer sur le rythme du souffle de quelqu'un d'autre. C'est respirer, pendant un temps, autrement.

Et respirer, c'est vivre.

LES DÉTECTIVES SAUVAGES de Roberto Bolano

Roberto Bolano a été une voix latine importante durant son époque qui s'est étendue sur 10 ans, de 1993 à 2003. L'auteur chilien avait été journaliste, supporteur de Salvador Allende, àthéiste, Trotskyste, et co-fondateur d'un club de poésie dont il en fait un peu la parodie dans son 3ème livre Les Détectives Sauvages, traduit en 2007. 5 ans après sa mort. Mais originalement paru en 1998. 

Narré à la première personne, le roman est divisé en trois parties avec plusieurs narrateurs différents. 

La première partie situe l'action en 1975 et est narrée par un jeune aspirant poète de 17 ans. On gravite autour de son admiration d'un club de poète appelé les viscéraux réalistes. Il quitte l'université pour aller vivre au Mexique (ce que Bolano a aussi fait). 

La seconde partie est la plus longue. Plus de 40 narrateurs nous la raconte sur une période de 20 ans entre 1976 et 1996. Il s'agit d'une série d'entrevue avec des gens qui auraient été ou côtoyé les viscéraux réalistes. On passe de l'Amérique du Nord, à l'Europe, jusqu'au Moyen-Orient et en Afrique. On parle des deux fondateurs du mouvement de poètes selon plusieurs perspectives. L'un d'eux passe du temps en prison, à Israël tandis que l'autre défie un critique dans un absurde combat d'épée sur la plage.

La dernière partie revient au premier narrateur et reprend aussi l'action tout de suite à la hauteur de la fin de la première partie. Nous sommes en janvier 1976 dans le désert de Sonora, au Mexique. Notre jeune poète est impliqué avec une prostituée et a des démêlées avec son pimp et un corrompu policier mexicain.

Il reste impressionnant que Bolano arrive a produire une narration aussi puissante dont l'arc se déploie autour de 2 personnages absents. Le livre contient de très nombreux monologues intérieurs ce qui nous fait comprendre les personnages assez complètement puisque nous les habitons longuement sur plusieurs pages, de l'intérieur. Du moteur de pensée. Ce qui semble périphérique ne l'est jamais complètement. Ça peut paraître intimidant de suivre près de 50 voix différentes, mais c'est si habile qu'on ne s'en rend plus nécessairement compte quand les propos sont si imagés, on est mentalement placés ailleurs, nous aussi. 

Le roman est une chanson d'amour sur la grandeur de l'Amérique Latine. Sur les passions que celle-ci inspire. Et sur les raisons pour que ces passions ne s'éteignent jamais. 

Bolano mourra à tout juste 50 ans. Dans l'attente d'une greffe du foie qui n'arrivera jamais à temps. Poète lui-même, son lyrisme a quelque chose de baroque. Son alter ego dans le livre est très facile à identifier. Il a presque son nom. Mais il s'inspire de plusieurs personnalités qu'il a connu, Mario Santiago Papasquiaro, Juan Garcia Ponce, Octavio Paz, Concha Urquiza, Ramon Mendès, Carla Rippey, Ignacio Echevarria. Plusieurs portant carrément leur vrai nom. On pourrait supposer que ce qui est dit et ce qui leur arrive dans le livre serait vrai, alors que plus souvent qu'autrement, non.

Dans son dernier roman, 2666, livre inachevé au titre inexpliqué, il fera de nombreuses connections avec ce livre. Les deux se concluent dans la ville fictive de Santa Teresa au Mexique (ville inspirée de Ciudad Juarez). Arcimboldi, auteur mentionné dans la seconde partie, sera un personnage central de 2666. On parle de l'année des infortunes comme étant 2660 dans Les Détectives Sauvages. Dans la dernière partie du livre on dit que quelque chose de grave surviendra et lorsqu'on demandera quand, on répond que ce serait autour de l'an 266quelquechose. 

Bolano est décédé avant la sortie de 2666, brique de 1100 pages, dont il avait dit qu'il restait plus de 1000 pages à réviser encore, sur son lit de mort. Donc pratiquement tout le livre. Un intéressant livre à lire quand même aussi, mais visiblement non révisé. 

Ce 3ème roman (il a fait une nouvelle après 2 romans) est un livre chorale sur le chaos magistralement orchestré. C'était une spécialité de Bolano. De baigner au travers du chaos. Il nous plonge dans ses années 70 (photo, ici, à gauche)

Le livre est comparé aux grandes oeuvres de Cortazar, Garcia Marquez et Thomas Pynchon.

À juste titre. Ce n'est pas rien. 

vendredi 28 avril 2023

L'Homme Qui N'était Pas Lui

Herman Glenn Carroll est né le 26 avril 1960, à Détroit de parents très éduqué aussi élevés au Michigan. 

Dans les années 80, gay, son partenaire décède des complications du SIDA, et il choisit de se relocaliser à Chicago. Cherchant à se réinventer, il se présente sous l'identité H.G.Carrillo, qui n'est pas complètement éloigné de sont nom d'origine. Il s'invente alors aussi un passé d'immigrant cubain, né à Santiago qui aurtai quitté l'île avec sa famille, enfant, pour aller vivre en Espagne et ensuite aller vivre au Michigan. Il se disait enfant-prodige au piano. 

Nos rapports avec le mensonge, en assez peu de temps, ont beauvoup changé avec le passage de l'erreur Trump à la présidence des États-Unis. Le renvoi de Tucker Carlson de la station de télévision Fox, qui relayait mensonge sur mensonge maintenant un niveau de popularité surnaturelle jusqu'à encore la semaine dernière, le confirme encore.

H.G. faisait prononcer le "H" de son nom à l'espagnole (et à la française) qui sonnait comme "hache". Il inventait des passés avec des amoureux fictifs, et avait le moteur du mensonge bien activé. Il s'inventait aussi des emplois passés dans des écoles complètement fictifs, passages scolaires qui trouvaient parfois leur chemin dans son curriculum vitae.Il a maintenu avoir écrit dans la section des sports d'un journal de Detroit et pour le New Yorker. Il disait aussi avoir eu un enfant d'une femme Française et que cet enfant fréquentait la Julliard School. Plusieurs des gens de son entourage savaient qu'il mentait mais n'y trouvaient pas de malice, une simple compulsion eu peu immature. 

En vérité, en 1989, un an après la mort de son partenaire du SIDA, H.G. a été engagé par la station télé HBO dans un centre d'appel où il y a travaillé les 6 années suivantes. Il aurait perdu son emploi quand son empoyeur aurait découvert qu'il n'avait pas de bac comme il l'indiquait sur son CV. C'est en étudiant dans une université de Chicago, diplomé en espagnol et en anglais qu'il se bâtit son personnage d'immigrant cubain. 

Il change légalement son nom en 2003. Il a légitimement décroché un diplôme en Fine Arts de Cornell, en 2007. 

 Il écrit et fait publier son unique roman en 2004 appelé Loosing My Espanish. Le livre raconte les complications de l'immigration latine en Amérique du Nord, l'éducation religieuse qui y est accociée, traite de l'homosexualité et de luttes des classes du point de vue d'immigrés cubains de classe faible. Bien entendu, le narratif fictif écrit devait rejoindre aussi le narratif fictif qui sortait de la bouche de H.G.Carrillo quand il parlait de son propre (faux) passé. 

Il gagnera 5 prix littéraires et plusieurs bourses lui seront versées. On lui offre même un poste d'assistant professeur à la George Washington University. Il y travaille de 2007 à 2013, publiant dans plusieurs magazinesm mais quittant en 2013 quand l'Université ne renouvelle pas son contrat car il n'a pas respecté le nombre de publications qu'il devait faire dans sa position.

Marié légalement à un enthomologiste en 2015, le couple vit dans le chic quartier de Berwyn Heights, en banlieue de Washington D.C. 

Atteint du cancer de la prostate, sa santé décline terriblement suite aux traitements. Mal vacciné, sinon pas du tout, étant admis à l'hôpital en avril 2020,  il y contracte le Covid19. Il en meurt le 20 avril 2020, six jours avant ses 60 ans. Il aurait eu 63 ans, avant-hier. 

C'est en lisant son oraison funèbre dans le journal que sa famille réagit. Il y a si peu de vrai. Ses ami(e)s ses anciens collègues, ces anciens élèves qui l'aimaient bien, ses proches sont désenchanté(e)s. Son mari est parfaitement stupéfait, mais finit par prendre cela avec un grain de sel. Il a un deuil à vivre. Tout ce qu'il sent avoir eu comme vérité de sa part semble avoir été son jour d'anniversaire et son éducation catholique.

En relisant ses écrits plus attentivement, des incohérences sont trouvées dans ses affaires, son narratif, son CV, et aussi trouvées dans l'espagnol parfois utilisé dans ses écrits.

Il n'avait jamais été celui qu'il prétendait être. 

Mentir, aux États-Unis et ailleurs, avec l'éclosion des réseaus sociaux, est devenu monnaie courante. 

Manières très désolantes. 

jeudi 27 avril 2023

Harold George Bellanfanti Jr (1927-2023)

 Né à Harlem de parents Jamaïcains et franco-martiniquais, il passe une bonne partie de sa scolarité infantile en Jamaïque. Mais fait son école secondaire à New York, son passage militaire dans la Navy et servira dans la Seconde Guerre Mondiale. 

Dans les années 40, il est assistant concierge quand un ami lui donne des billets pour assister à un spectacle de l'American Negro Theater, et Harry est subjugué. Ami d'un aussi jeune Sidney Poitier, ensemble, ils font tout pour obtenir des billets pour n'importe quoi sur scène. Parfois, quand ils ne réussissent qu'à n'avoir qu'un billet, un fait la première partie, raconte à l'autre à l'entracte et on échange, l'autre racontant la fin qu'il a vue.

À la fin des années 40, il prend des cours de jeu avec comme partenaires scolaires Marlon Brando, Tony Curtis, Walter Matthau, Bea Arthur, et Poitier. Avec Sidney, ils jouent tous deux dans l'American Negro Theater. Afin de payer pour ses études de jeu, il chante dans les clubs. La première fois, soutenu par le band de Charlie Parker, qui inclus alors Max Roach et Miles Davis. À 22 ans, il signe pour une maison de disques. Et s'intéresse vivement à la musique folklorique en l'étudiant à la Librairie du Congrès des États-Unis. Il chantera au mythique Village Vanguard Jazz Club et gagne un Tony Award pour sa performance sur scène dans John Murray Anderson's Almanah, jouée à Broadway, à 27 ans. 

Il fait le passage au cinéma

Sur scène, il est très aimé faisant participer très régulièrement la foule. Il fait découvrir le calypso l'année où Elvis bouleverse le monde de la musique. Il vend quand même un million de fois, simplement en Angleterre. En Amérique, son album reste dans les palmarès 99 semaines, dont 31 comme #1. Il est baptisé le roi du calypso. Un titre qu'il porte très modestement ne se réclamant d'aucune monarchie. Sa chanson la plus populaire atteint le #5 des palmarès traditionnels. Et devient immortelle étant réutilisée régulièrement jusqu'à nos jours. Habilement chez Tim Burton en 1988.

À la fin des années 50, il participe à un spécial télé qui connait un vif succès. Ça lui fait gagner un Emmy et il devient le tout premier Jamaïcain à le faire. Sa musique est contagieusement populaire. Il gagne son premier grammy en 1960. En 1961, avec Marilyn Monroe et Frank Sinatra, il est parmi les multitudes de vedettes choisies pour jouer des morceaux sur scène à l'inauguration du Président John F. Kennedy. Ella Fitzgerald et Mahalia Jackson sont aussi invitées. La même année, un autre de ses albums vend plus d'un million de fois, mais cette fois, aux États-Unis. Il est accessoire à faire découvrir les talents de Miriam Makeba et Nana Mouskouri. Son album de 1962 fait jouer un jeune joueur d'harmonica du nom de Bob Dylan.

L'invasion musicale britannique efface un peu de sa popularité, et il obtient son dernier album parmi les meilleures ventes en 1964. Il devient plus politique s'engageant contre l'Apartheid, faisant de la télé avec Julie Andrews, Nana Mouskouri, Lena Horne ou Petula Clark. ll devient le premier artiste qui ne soit pas issu de la musique classique à se produire au Saratoga Performing Art Center de New York avant que The Doors, The 5th Dimension, The Who & Janis Joplin ne le fasse eux aussi. Pendant une semaine de février 1968, il est encore si populaire qu'il sera celui qui remplacera Johnny Carson à la barre du Tonight Show. Il a le temps d'interviewer deux futurs assassinés la même année: Martin Luther King et Robert F. Kennedy. Un spécial télé sera censuré quand il joue sa musique en intercalant des images des émeutes de la Convention Démocratique de 1968

Son dernier album calypso sera lancé en 1971 mais fera de la nouvelle musique jusqu'en 1988. Il devient très militant pour les droits civiques des humains à la peau noire. Il fait des tournées mondiales au Japon, en Europe, à Cuba, et devient un des premiers artistes qu'on étiquette faisant de la musique du monde. Il est un invité mémorable au Muppet Show. Il fait toujours du cinéma. Dans les années 80, il s'implique dans le développement du rap. Et sera très impliqué dans l'organisation de la chanson We Are The World. Il sera ambassadeur de l'UNICEF pendant un temps. Et s'impliquera dans le développement des artistes, intellectuels et des enfants du Sénégal. 

Il jouera dans Kansas City de Robert Altman et sa dernière présence dans un film sera dans un film de Spike Lee, en 2018.

Il sera inspiré toute sa vie par la vie de Paul Robeson

Politiquement, il sera toujours assez ouvertement Démocrate, le plaçant du même coup plutôt contre Reagan, très anti-Bush et naturellement encore plus anti-Trump. 

Belafonte s'est éteint avant-hier, à 96 ans.

mercredi 26 avril 2023

Bulle (Envoles-Toi)

Nous vivons des semaines intenses à la maison depuis quelques temps. 

Principalement avec notre plus grand, Monkee, 23 ans. 

Il a brisé trois parois de sa voiture en voulant s'extirper d'un parking impossible au Centre-Ville. Il a écopé d'une contravention pour avoir brûlé un arrêt parce que trop pressé et énervé de se rendre à son examen final de paramédic. Ce n'était pas assez, mal organisé, ses papiers d'assurances étaient passés date et ça lui a fait une seconde contravention. 300$ total. 

Finalement, comme si un Dieu du désarroi s'acharnait sur lui, il a très soudainement, et ce, sans aucune explication, vomi sur son clavier de MacInstosh et ce clavier ne répond maintenant plus. 

Tout ça, en 7 jours. Il terminait sa scolarité, Urgence Santé a très envie de très vite l'engager, mais oh! surprise, il a choisi de se greffer à 8 autres ami(e)s, 4 gars 5 filles au final, afin d'aller avec eux au Costa Rica.

Fêter tout ça ensemble dans un RCBO pouvant contenir 10 invité(e)s. Fin de session rock'n roll comme elles le sont toutes mais en choisissant le ton de sa musique. Il y a 7 jours, il n'allait nulle part, hier matin je le déposais à l'aéroport.

C'est la veille qui m'a marqué. 

J'écoutais les séries éliminatoires de la LNH. Crevé de ma journée de travail et après avoir installé de l'urine de coyote à l'entrée du trou de la marmotte qui se terre sous notre cabanon. J'avais facilement 10 tiroirs d'ouverts dans ma tête. L'amoureuse aussi. On a pas connu ça, plus jeune, deux parents crevés du travail, au retour à la maison. Et je nous ai trouvé à la traine avec nos deux kids. Mais en même temps, à leur âge, on ne restait plus avec nos parents. (23 ans et sa soeur Punkee, 19).

J'avais le tiroir du souper à préparer d'ouvert. Celui de l'urine de coyote. Celui de la fête à une nièce à ne pas oublier d'appeller quand on serait tous les 4 à la maison en même temps. Celui de mes idées sur le blogue que j'écris sur Bowie, qui m'inspire encore beaucoup au travers de la mort. Celui de ce blogue où je me disais que j'avais pu être plus riche et généreux dans ma chronique d'hier sur Fucker (sic) Carlson. J'aurais pu détailler davantage pourquoi il est un grave danger. J'avais aussi le tiroir des ballados que je suis actuellement. Celui de Tarantino/Avary/Avary qui se renouvelle tous les mardis, mais celui sur Rush et celui sur Bowie qui se renouvelle aléatoirement aussi. Et celui des 1001 albums que vous devriez écouter avant de mourir. J'avais le tiroir d'être dispo pour notre fils qui faisait les préparations de dernière minute de son voyage de 10 jours. J'avais un oeil sur les séries de la LNH qui jouaient à la télé. J'avais en tête de compléter ma consommation de calories qui est de 900 par jour, je n'étais qu'à 389 calories vers 19h00 je suis facilement avancé dans le 500 d'habitude à cette heure, rameur ? vélo ? marche ? jogging ? Quand notre fille est arrivée, elle a plongé dans une boite de souvenirs personnels, de sa naissance, et s'émerveillait là où avait plus beaucoup d'espace mental pour le faire. Je lui ai accordé de mon attention. Mais je me savais mentalement éparpillé.

Charge mentale, vous dites ?

Je voulais, jadis naguère, 4 enfants. Ce serait toujours ainsi dans nos têtes si j'avais poursuivi l'idée avec ma blonde. J'ai eu une pensée pour mon ami Charp et sa sainte amoureuse qui ont ensemble 6 enfants.

Vous avez bien lu. 6.

J'ai pas atteint les 900 calories brulées en soirée. Fallait jeter du lest. J'ai pas encore trouvé de moyen de vérifier si la marmotte a quitté le dessous de mon cabanon, je trouverai bientôt. Faut que je refasse de toute manière, hier matin j'ai pris le petit plat d'urine de coyote et l'ai échappé dans le sol déjà humide de l'entrée du trou sous le cabanon. Vidant le contenant de son contenu. Ça sera efficace ? J'ai encore de l'urine de coyote. Je vais retravailler le concept de distanciation du siffleux. L'équipe que je voulais voir gagner ne l'a pas fait au hockey. 

Certains tiroirs ne fermaient pas bien dans ma tête.

 

J'ai regardé ma puce, sur le divan. Qui épluchait la petite boite contenant ses premières dents, sa première mâchoire pré-broches moulée dans le plâtre, de vieilles photos. Je la voyais rayonnante, du pétillant dans l'oeil, elle qui venait d'apprendre qu'elle avait eu 85% sur son rapport de stage comme infirmière. Qui adore ce qu'elle étudie. Je suis fier d'elle.

Son frère, qui bookait sur le net un dodo pré-RCBO, dans le coin de San José, ils sont 2 à arriver plus tôt. Un troisième demain. Les autres, au compte-gouttes d'ici vendredi.

Pendant quelques instants, on était complètement 4 bulles.

Ma fille dans ses souvenirs de bébé. Mon fils dans ses préparatifs de voyage. L'amoureuse sur son téléphone consultant le site "Les Voyageuses du Québec" (une perle pour les questions voyages). Moi qui écrivait sur Bowie devant le hockey, mon manteau sur le dos car je devais aussi déplacer les autos dans l'entrée et ramener le chat. 

Hier matin, rituel habituel pour moi, levée du corps à 5h00 mais cette fois j'avais Monkee à mes côtés.

Que je laissais à l'aéroport à 6h00. Mon heure habituelle d'entrée au bureau. Au moment de vous écrire ceci, il profite, avec un ami, du salon VIP auquel le statut royal de l'amoureuse qui peuple ma vie offre un service princier et le comble de gratuités et de privilèges que je suis fort heureux de le voir savourer. 

À 9h41 AM , il nous textait "Dans l'avion !"

Comme disais Pépin, dans ma jeunesse, série jeunesse qui avait déjà 10 ans: Bulle, envoles-toi.  

mardi 25 avril 2023

Monstre à Plusieurs Têtes

La montée de Tucker Carlson, devenue la définitive personalité conservatrice de l'animation télé sur la station Fox durant la triste ère Trump aux États-Unis, a été une sorte de surprise. 

Sa dispariton soudaine hier, sans adieux ou indice de départ vendredi dernier, est tout autant, une surprise. 

Carlson s'est transformé de journaliste alerte, complet-cravate, à porte-voix et héros des MAGA (Make America Great Again) it already was. Il est devenu la plus grande star de Fox en véhiculant les plus odieux mensonges conservateurs, covidiots et Trumpiens. Et plus il mentait, plus il était aimé. Il lance entre autre un criminel documentaire disant faussement que le Canada est sous didacture au moment de lire ceci. Ceci expliquant peut-être cela, car Fox doit maintenant débourser 787 milliards après avoir été trouvée coupable de complicité dans des tonnes de désinformations. Le capitaine lançant un documenteur (sic) sur un autre odieux mensonge ne peut pas aider Fox à devenir crédible et bien intentionné.

Mais avant ce monstre aux yeux trop près les uns des autres, il y avait eu Glenn Beck et Bill O'Reilly et il y a encore Sean Hannity et Maria Bartimoro. Des ordures de premier ordre. 

Beck est un ancien consommateur de drogue et alcoolique soigné, qui a trouvé "Dieu" et a choisi de se concentrer sur les "valeurs américaines". Ce qui veut souvent dire patriotisme aveugle. Disant souffrir d'un désordre neurologique, il se définit comme libertarien et très conservateur. Il livre une guerre sans merci à ce qu'il appelle le socialisme (le mot "woke" pourrait facilement apparaître dans sa bouche) et écrit beaucoup sur ce qu'il appelle, "le vrai monde". En usant de beaucoup de faux. 

Sa rhétorique démagogue était si dangereuse qu'on a choisi de le tasser des ondes quand il était animateur vedette sur Fox, en 2011. 

Bill O'Reilly était pire ayant en plus un tempérament bouillant et des comportements hautement discriminatoires. Il a fallu des accusations d'agressions sexuelles et des accusations réglées hors cour pour le mettre à la porte. Il porte le nom de famille de mes grands parents calisse! Quelle honte ! Il a été remercié en 2017 sous le mot légitime qui lui va si bien : "embarrassement". 

La station télé Fox vient de payer près de 800 millions en fraude intellectuelle. Fait face à encore beaucoup de poursuites. Les enquêtes ont prouvé que les communications internes confirmaient que Carlson savait que ce qu'il allait dire en ondes était faux, mais le faisait quand même. Qu'il n'y avait jamais eu de fraude électorale mais qu'il fallait faire circuler le mensonge. On l'a aussi lu, et plusieurs l'ont vu, s'emporter contre des journalistes voulant véhiculer la vérité afin de les rediriger vers les mensonges. Pour ainsi ne pas affceter les sondages contre Trump. On l'a aussi lu dire qu'il détestait Trump. Ce qui bipolarise ses états mentaux. Carlson était devenu plus grand que la station. Comme O'Reilly quand on a choisi de s'en débarrasser.

Ou que l'actualité et sa naturelle vilenie l'ont rattrapé.Quand O'Reilly a disparu, on a cru que ça ferait du bien à la télé, mais ça n'a fait que libérer la voie à Sean Hannity et Tucker Carlson. Hannity a aussi été tête populaire de Fox et l'est toujours. Mais il a été éclipsé par Carlson. Sean (un autre Irlandais christ! on est pas tous de même !) est capable de contrition et d'aplat-ventrisme quand on le gronde. 

Fox est toujours la station mère des Républicains. 

Maria Bartimoro pourrait être la prochaine à tomber elle qui fait face à des accusations de diffamation. 

Carlson est parti, mais la couronne est à prendre. 

Regardez bien Ron DeSantis devenir le nouveau clown du cirque d'ici peu...

Ou Donald lui-même...

Le mensonge est impérissable depuis toujours.  

Les conséquences de son utilisation, multiples.

Ert parfois pleines de pouvoirs magiques.   

Mais ce n'est jamais une vague à surfer trop longtemps. 

Son congédiement (s'en est un) est une grand victoire pour la vérité et pour la démocratie.

Never come back, Fucker. 

lundi 24 avril 2023

Barbara Newhall Follett

Bar, comme son entourage l'appelait, est née au New Hampshire d'un père éditeur et d'une mère écrivaine de livres pour enfants. La littérature et la lecture étant très présents dès son jeune âge. Elle a une grande demie-soeur, mais c'est elle qui, dès ses 4 ans, commence à composer de la poésie. Elle a aussi, une plus jeune soeur. Cette dernière, très intelligente aussi, sera la première Femme admise à l'Université de Princeton, en 1961. 

Papa est éditeur, mais aussi, critique littéraire et conférencier universitaire. Barbara est très stimulée et une grande imagination. Apte à écrire très tôt, dès ses 7 ans, elle s'invente non seulement un monde parallèle, Farksolia mais une langue aussi, qu'elle appellera le farksoo. Bien entendu, enfant, son écriture est souvent associée aux éléments de la nature, à laquelle elle est sensible et au monde sauvage qu'elle explore beaucoup physiquement aussi. 

À 8 ans, en 1923, elle commence à écrire The Adventures of Eepersip, qui sera plus tard rebaptisé The House With No Windows. Elle offre ce premier livre écrit à la machine à écrire, à l'anniversaire de celle-ci. Le livre raconte l'histoire d'une jeune fille, Eepersip, qui quitte tout pour aller vivre dans la nature et qui s'y fait des amis animaux. Ce même livre, offert en cadeau, brûlera dans l'incendie de leur maison, mais Barbara, ayant gardé tout ça dans sa tête, le réécrit au complet, sinon l'améliore, autour de ses 10-11 ans. Papa, "supervise" (mais probablement réécrit beaucoup aussi, maman aussi peut-être) et le livre est publié quand elle n'a que 12 ans. 

Le New York Times, le Saturday Review, H.L. Mencken, critique littéraire extrêmement respecté aux États-Unis, la couvre tous d'éloges. Elle est considérée comme une enfant prodige, une génie. Elle sera demandée dans les stations de radio, afin de critiquer les nouvelles oeuvres pour enfants de A.A. Milne, auteur de Winnie The Pooh.      

Comme le premier livre est un succès, on livre assez vite une nouvelle oeuvre, elle qui n'a maintenant que 13 ans. The Voyage of Norman D. raconte ses expériences à bord de bateau côtier. Ce sera aussi un bon succès, Papa et maman sont toujours ensemble et auront (peut-être) la main lourde sur les écrits. Mais peu de temps après, les parents de Bar se séparent. Papa quitte pour une autre femme. Ceci aura un effet dévastateur sur l'adolescente qui lui vouait un immense respect. Il quitte le noyau familial. 

La Grande Dépression frappe les États-Unis et la mère monoparentale en souffrira. Les enfants aussi. À 16 ans, elle se voit forcée de travailler comme secrétaire à New York. afin d'amener un peu d'argent à la maison. Elle continue d'écrire beaucoup, Lost Island et Travels Whitout à Donkey, entre autre, le dernier titre étant un clin d'oeil à Travels With a Donkey de Robert Louis Stevenson. 

Elle fait la rencontre de Nickerson Rogers, avec lequel elle trekke dans les Appalches durant l'été 1932. De Kathadin jusqu'à la frontière du Massachussetts. Ensemble, ils voyagent en Espagne où ils naviguent en mer et trekke aussi à Mallorca, dans les Alpes Suisses. 

Une fois revenus à Brookline, Massachussetts, le couple choisit de se marier. Elle a 20 ans. Barbara écrit toujours et suggère aux éditeurs, mais cette fois, il la rejette. Peut-être que papa ou maman n'y ont plus leurs regards sur le matériel. D'abord heureuse mariée, trois ans plus tard, elle déchante, et à la quatrième année, elle confirme à des proches que sa vie de femme mariée la déprime. Elle est d'autant plus convaincue que son mari la trompe. 

Le 7 décembre 1939, Barbara quitte l'appartement avec 30$ en poche, l'équivalent de près de 600$ de nos jours. On ne le reverra jamais plus. Croyant qu'elle ne l'avait que temporairement quittée pour mieux revenir, son mari ne la déclare pas disparue avant deux semaines. Seulement 4 mois après sa disparition, ne remplira-t-il les papiers de disparition. Ceci inquiète la mère de Barbara qui trouve le manque d'empressement plutôt louche. Mais une enquête sur le mari le disculpe. Celui-ci finit par visiter quelques institutions de patients atteints de maladie mentale et des églises afin de voir si elle ne s'y serait pas confiné. Sans succès.

Elle reste introuvable. 

Comme sa fiche de disparition avait été enregistrée sous le nom de femme mariée Rogers, ce n'est remarqué par les médias qu'en 1966. La mère de Barbara exigera qu'on cherche davantage de la part des enquêteurs. 

On a peut-être trouvé. En 1948, on aurait trouvé son corps qui aurait été mal identifié. On l'aurait identifiée à Elsie Whitemore, aussi disparue. Elle avait été retrouvée au pied d'une falaise où le couple Follett/Rogers avait son appartement à distance de marche. Ce qu'on trouve comme accessoire avec ce corps pouvait appartenir à Barbara, mais surtout, les résidus de barbituriques qu'on trouve sur elle sont ceux qu'elle prenait. Mais comme les enquêteurs ne savent même pas qu'elle est alors disparue avant  18 ans encore, on ne cherche pas à identifier Barbara Newhall Follett. 

Elle n'avait que 25 ans.

Elle n'a aucun lien de parenté avec l'auteur à succès Ken Follett. 

Son corps est retrouvé, vraisemblablement suicidé, cette année, il y a 75 ans.    

Il y a 75 ans, on trouvait probablement son corps.

On ne l'a jamais déclarée morte. Simplement disparue, depuis 84 ans.

Ses rêves fleurissent de par la mort. Ayant périe de l'épée et des flèches et javelots du temps et de l'argent.

Ce sont "ses" mots.