mercredi 28 février 2018

Non à PKP! NON!!!

Si le PQ veut la mort de son parti, aller le faire rejoindre celui de Martine Ouellet, anciennement celui de Lucien Bouchard, Gilles Duceppe, Michel Gauthier, Daniel Paillé, Mario Beaulieu et Gilles Duceppe encore, si le PQ veut ne plus exister avec pertinence, il se doit de réintégrer Pierre-Karl Péladeau dans ses rangs.

En politique, métier public, mesurer adéquatement le capital de sympathie qu'impose un de ses candidats est un talent qui relève du flair. Le PQ manquerait sérieusement de flair de le réintégrer dans ses rangs.

Si Pierre Karl Péladeau met sa menace, car s'en est une, à exécution, et qu'il revient dans les rangs du PQ comme candidat dans une circonscription, on aura accepté, au PQ qu'il y revienne. Et ça aura fait preuve d'un grand manque de jugement. De flair. De mesure du pouls québécois.

Personne ne peut faire l'unanimité. Personne. Mais on peut toujours limiter les impacts négatifs qu'inspirent une personne. Au Québec, on aime les gens ordinaires que l'on découvre extraordinaire. Alexandre Taillefer en est un exemple. Un homme d'affaires comme il s'en fait plusieurs, mais qui a offert de nouveaux modèles inspirants. Qui, de plus, a été affligé par un drame familial important. Qu'il a transformé en outil pour générations futures dans un documentaire et une fondation.

On aime beaucoup les gens qui surmontent les épreuves au Québec. Lucien Bouchard n'a jamais été plus populaire que lorsqu'il était sur son lit d'hôpital, ravagé par la bactérie mangeuse de chair, et qu'il avait dramatiquement écrit sur un bout de papier "que l'on continue!", alors incertain de survivre à tout ça.

Pierre Karl Péladeau n'a rien de sympathique. Rien du tout. Il est l'homme qui, assis à la table des audiences du CRTC, disait sans rire, alors qu'on mesurait si Québecor pouvait acheter Videotron sans risquer de devenir une succursale publicitaire de toutes ses tentacules d'affaires, jurait que la convergence ne serait pas incestueuse.

Québécor est un exemple parfait d'inceste.  Tout montage de TVA offre une musique vendue par Archambault Musique & Livres, c'est clairement spécifié dans le bas de l'écran. Videotron est une pieuvre à 8 pattes toujours médicalement liée aux postes de TV de TVA. La liste pourrait être sans fin de tout ce qui est à la racine de l'autre. On fait du fruit plein d'OMG. Québécor et Videotron sont devenus tout ce que le CRTC craignait. Des succursales publicitaires les unes pour les autres. PKP avait plaidé devant le CRTC, le bras en écharpe.  Victime d'un accident de ski peu de temps avant. Si il a été aimé par le public, ça a été beaucoup à ce moment là. Victime survivante comme on les aime. Avant même Julie Snyder.

Puis, Julie Snyder et lui ont été couple et ont eu des enfants. Julie avait un énorme capital de sympathie public. Ses émissions se vendaient bien et plaisaient au Québec. Et son union avec le boss de la station qui les diffusaient rendait ce boss sympathique aux yeux de bien des gens. Le Québec a aimé Jeanette Bertrand et Jean Lajeunesse,  René Angelil, pygmalion de Céline. Il aimera Julie, part colorée du plus sérieux, mais toujours beau PKP.

, le capital de sympathie à l'égard de PKP était à son paroxysme.

Puis, PKP s'est lancé en politique. Pour le PQ. Député de St-Jérome qui deviendra chef du PQ.
Sans jamais lâcher ses mains complètement du volant de Québécor. Mais lâchant ses mains peu à peu de Julie.

Il sera celui qui criera effrontément "en français, s'il vous plait!" à un groupe de musique Québécois chantant en anglais, en plein spectacle. Et si ses gens voulaient goûter au buffet au grand complet et non seulement à la salade, Pierre-Karl? Ça les regarde non? Crierais tu la même chose à Arcade Fire ou le Pascale Picard Band ?

Il sera celui aussi qui ne s'entendra plus assez avec Julie pour que ceux-ci restent un couple. Le capital de sympathie fondant au 3/4 à son égard. Puis il sera une comète peu remarquable comme chef du PQ. Quittant dans le désordre. Désordre pas complètement réorganisé de bon pied, encore.

Et vous vous voudriez le ramener?

Comment ses propres journalistes parleraient-ils de lui? Comment ses magazines oseraient le critiquer? Quelle république de bananes sommes nous?

Le jugement de PKP laisse aussi à désirer. Comme François Lambert, autre millionnaire Québécois, PKP se pense citoyen ordinaire. Mais dès que vous êtes millionnaire, vous n'êtes plus ordinaire. Dès que vous êtes personnalité publique, vous n'êtes plus ordinaire. Dès que vous êtes le fils d'un important personnage public québécois, vous n'êtes très certainement pas ordinaire. PKP est triplement pas ordinaire.

Et comme il est propriétaire de multiples tentacules véhiculant toute l'actualité du Québec, il ne peut pas être un candidat sans conflits d'intérêts. Les malaises de ses journalistes, chroniqueurs, reporters télé seraient permanents avec le boss dans les nouvelles.

Imaginons un voyage plein de ratés comme celui que Justin Trudeau a fait en Inde, mais mettant en vedette, dans le rôle du clown, PKP, comme ministre des affaires. On présenterait la nouvelle avec la dérision nécessaire ?

Quand Yves Boisvert, a chroniqué sur la grande gueule de PKP, celui-ci a aussitôt répliqué sur Twitter des choses qui confirmaient toutes les appréhensions. Il a fait bifurquer tout ça vers les Desmarais et le monde des affaires. Mêlant déjà business et commentaires politiques. Il a tweeté impulsivement trois fois en 21 minutes.

Discréditant un adversaire (Boisvert écrit pour un journal concurrent au Journal de Montréal de Péladeau) en utilisant Twitter.

Ça vous rappelle quelqu'un?

Pas mal moins beau, mais catastrophique.

NOUS DEVONS APPRENDRE DE NOS ERREURS ET DE CELLES DES AUTRES.

Non à PKP.
Non.

Reste dans ton jardin.
Continue de cultiver ton chou jaune.

mardi 27 février 2018

À La Recherche Du Temps Perdu***************L'Hiver de Force de Réjean Ducharme

Chaque mois, dans les 10 derniers jours, comme je le fais pour la musique (vers le milieu) et pour le cinéma (dans les 10 premiers jours) je vous parle de littérature.

Lire c'est penser, prier, parler à un ami, s'ouvrir les sens. C'est l'écouter se confesser, exprimer ses idées, c'est forger les siennes, écouter la musique, suivre un rythme qui n'est pas le sien, apprendre des idées des autres, les aimer ou les mépriser. Lire c'est découvrir ou redécouvrir la vie sous de nouveaux angles, de nouveaux regards. C'est marcher sur la plage de la vie , celle des autres et la sienne aussi. 

Lire, c'est un peu beaucoup mon métier. Ce n'est pas un job, c'est pour moi, simplement respirer. Vivre.

Certains auteurs vous font un bien immense. Réjean Ducharme est cet auteur pour moi.
Était.
Est toujours.
Restera.

L'HIVER DE FORCE de RÉJEAN DUCHARME

Quand j'ai lu L'Hiver de Force, j'ai trouvé un miroir. Comme quand je découvrais Rock & Belles Oreilles à la télé. Enfin je suis moins seul! avais-je pensé. Avec RBO je retrouvais mes amis et toutes les méchancetés qu'on s'accordait de dire sur des gens que trop de gens respectaient sans raisons réelles. ENFIN!!!! hurlions nous dans nos sous-sol. De l'humour pour nous!!!! Comme nous!!! De l'irrévérence! Nous aurions pu écrire du RBO! nous calibrions sur les mêmes critiques que RBO.

Quand j'ai lu L'Hiver de Force j'ai aussi découvert quelqu'un qui calibrait comme moi. Des critiques des mouvements politiques. Des critiques de la tivi. Du cynisme. De la désillusion par rapport aux idéaux de la révolution tranquille. Même des critiques des Canadiens de Montréal!!! et un tel style! Un tel lyrisme. Lire du Ducharme, c'est nager dans la poésie plurilingue. C'est flirter en tout temps avec la satire, l'enfance, l'immaturité, la liberté, l'amour et l'envie d'être aimé. La beauté de la langue qui danse dans tous les sens.

Ducharme met souvent en scène dans ses livres des couples. Des couples qui tentent de ne faire qu'un. Nicole et André sont tous deux correcteurs/réviseurs. Je ne me doutais pas que ce serait un jour mon propre métier (ce livre y a été pour quelque chose?). Ces résistants des impostures idéologiques et des mouvements collectifs se méfient du monde adulte comme on se méfie de la police en roulant en voiture. Choisissant de vivre à l'ombre de la société, dans la simplicité, à la fois volontaire et forcée, ils écoutent la télé, même fermée, parce que lorsqu'elle est fermée, tout son vide est sincère et légitimisé.

Toune, Laïnou, Petit Pois, les côtoient.
Une amie, une chanteuse, actrice.
Claire Richard? Pauline Julien? Luce Guilbeault? Denise Filiatrault? Carole Laure?

"L'action" se déroule en 1971 (le livre est paru en 1973) et on peut même dater certains moments d'écritures de réels matchs de séries éliminatoires du Canadien répertoriés sur le net (wwww.hockeydb.com).

Ruptures de ton, immobilisme mouvant, candide tragédie, langue éclatante, excès de calembours, raconter l'histoire de L'Hiver de Force serait simplement parler du Québec, de son hiver, de ses travers, de La Flore Laurentienne de Marie-Victorin, de désenchantement dans la vie adulte, des Québécois. Québécois qui ne changent pas tant que ça.

Réfugiés de leur appartements, le commando André/Nicole s'attaque à la contre-culture de consommation, aux dogmes de la gauche hédoniste, à l'humanité.

...avec des idées semblables, ce n'est pas étonnant qu'on ne se sente pas, mais pas du tout, solidaires du reste de l'humanité. Quelle manie l'humanité! quel product!

Le printemps (...) c'est le sprint où s'écorche le vampire quand il est allé chasser trop loin pour rentrer avant l'aube dans son sépulcre.

Ducharme, c'est personnel, c'est pour moi un appel. Ligne par ligne.

Pour amateurs d'antihéros, de cynisme, du Québec, de poésie, de lyrisme, de médisance équilibrée, de diversions alambiquées, de tous les hippies, artistes, journalistes, taoïstes, nudistes et tout ceux qui nous aiment (comme faisant partie du gros tas de braves petits crottés qui forment l'humanité).

Et pour adulescents.


Merci so much la vie, pour Reggie D.!

Mes hivers n'ont jamais été forcés

Pas juste à cause du hockey.

En grande partie grâce à toé.

Et tes pieds de nez.

Qui voqueront en moi pour l'éternité.


lundi 26 février 2018

L'Invasion Mongole

En 1235, le Khan Ögedeï ordonne au prince Batu, petit-fils de Gengis Khan, d'envahir la Rus' de Kiev, la plus ancienne entité politique commune de l'histoire des trois États slaves orientaux moderne: Russie, Ukraine, Biélorussie.

Batu fait utiliser de la poudre noire inventée par les Chinois et ce succès les fait écraser les gens sur place.

Ce sera Subotaï, chef du peuple des Rennes, qui avait brillé dans les combats précédents, qui dirigera les combats suivants. Il fait espionner la Pologne, la Hongrie, l'Autriche orientale. On veut investir le coeur de l'Europe d'alors.  Les Mongols seront dévastateurs. Il ne gagnent pas leurs batailles, ils pulvérisent sauvagement. 

Les combats avec les polonais seront ardus. Les troupes de Batu font face à beaucoup de résistance. Même si les Polonais sont beaucoup moins nombreux à se battre, ils sont plus déterminés à lutter au prix d'en mourir. Ça surprend les Mongols. Mais ceux-ci prennent la Pologne tout de même.

On envahira la Bohême et la Moravie en deux armées, la première dirigée par Batu & Subötaï. La seconde commandée par Baidar et Khadan (ce dernier est un autre petit fils de Gengis Khan). Le roi Venceslas de Bohême réussit, dans un premier temps, à faire repousser la seconde armée. Puis, il réussit aussi, avec l'aide du duc Frédérick d'Autriche, à les repousser de la ville d'Olomouc. Ce sera l'un des rares royaumes de l'Europe de l'Est à n'avoir jamais été conquis ou ravagé. Baidar et Khadan attaquent la Moravie afin de rejoindre Batu & Subötaï qui font des ravages en Hongrie. La moitié de la population Hongroise périra. Même si la royauté hongroise fait appel à du renfort du duc d'Autriche , c'est encore trop maigre pour changer l'issue des batailles. Les civils sont impitoyablement tués, plusieurs noyés de force. La Hongrie est massacrée quand les renforts autrichiens, surpris, se replient. On traversera la Danube pour mieux occuper les territoires, ce qui était aussi inattendu de la part des Mongols.

Le Khan Ögedeï meurt après un excès d'alcool dans une partie de chasse. Il n'avait que 46 ans. Ceci force un repli. Et le massacre de tous les prisonniers qu'on aura pas le temps de gérer. Batu retourne en Asie, pour l'élection d'un nouveau Khan. L'Europe occidentale est épargnée grâce à ce repli.

La Hongrie, dont les villes fortifiées n'ont pas été conquises, en profite pour réinvestir dans la fortification de toutes ses villes.

Quand Batu revient en Croatie, état distinct uniquement associé à travers une union personnelle, mais aussi gérée par le roi  Béla de Hongrie, il détruit la cathédrale et la fait incendier. On veut capturer le roi Hongrois, Béla qui fuit avec succès un peu partout. Les Croates sont brillants. Non seulement sont ils de solides adversaires qui battront les Mongols, mais le roi Béla se faufile à chaque fois, loin des Mongols. Même si une grande partie de la Croatie est pillée et détruite, les Mongols ne réussissent pas à occuper le territoire durablement. Ni complètement.

La conquête d'une large partie de la Hongrie trace le chemin pour Vienne, en Autriche. On attaque d'abord les fermes pour faire naître la peur et créer la panique dans la population. On attaque ensuite les villes où on assassine brutalement, pille, saccage, viole ou réduit à l'esclavage la population. Mais le duc d'Autriche réussit à réunir ses meilleurs chevaliers et ses alliées étrangers et on anéantit les troupes mongoles. Les Autrichiens perdent une centaine d'hommes contrairement à 7 fois plus du côté des Mongols. Les armures de chevaliers font la différence face aux flèches de feu des Mongols qui forçaient leurs adversaires à garder une certaine distance en tout temps dans les corps à corps.

Au sein des troupes mongoles tout n'est pas rose. Batu et un fils d'Ögedeï, Güyük, sont tant en rivalité qu'ils pourraient se tuer l'un et l'autre. (Güyük mourra, à 42 ans, en route vers son armée. Sans autres explications).

On ne connaîtra pas plus de succès en Bulgarie.

La Serbie leur résiste aussi, mais le roi Serbe est contraint de donner un de ses fils à l'ennemi afin de faire jurer aux Mongols de ne pas reprendre les hostilités.

L'empire mongol fondé par Gengis Khan sera peu à peu morcelé au travers des temps entre les steppes russes, la Perse, la Mongolie et la Chine. Certaines principautés maintiendront une continuité dynastique jusqu'en 1920.

Les historiens considèrent que les invasions mongoles figurent parmi les conflits les plus meurtriers de l'histoire de l'humanité d'alors.

Justin Trudeau revenant d'Inde a été aussi dévastateur pour ce qui est le plus important dans sa vie.

Son image.
Maudit mongol.
Il a perdu du lustre, sa dignité, le respect, la crédibilité, l'intérêt,  le sérieux, l'importance qu'on pouvait accorder à un dignitaire international.

Il est resté le comédien jouant au premier minus.

Make Trudeau a drama teacher again.

dimanche 25 février 2018

La Révolution du Désir

En vous écrivant sur le discours d'Emma Gonzalez, la semaine dernière, je suis tombé sur un autre discours.
Celui de Nathalie Portman. Un discours du 20 janvier dernier.

Prononcé lors de la marche des femmes pour un peu de dignité planétaire à Los Angeles.
Discours presque complètement passé sous le radar.

Symptomatique de l'espace qu'on choisit d'accorder aux femmes dans l'actualité sociétaire planétaire.

Son discours me reste en tête depuis.

Sur le tournage du film Leon, Nathalie Portman avait 12 ans. Le film parlait, entre autre, d'une jeune fille découvrant sa propre féminité, sa voix et ses désirs. Elle y jouait cette fille. Et le vivait aussi en vrai, en même temps. À 12 ans. Quand le film est sorti, elle en avait 13. Était très fière du film. Jusqu'au courrier de ses fans qui l'on traumatisée. Un de ses écrits était un homme qui fantasmait ouvertement sur l'idée de la violer.

Sa vie a tout de suite été teintée de ce triste fantasme. Elle a compris, à 13 ans, qu'elle serait d'abord un corps pour certains hommes. Et qu'à ses 18 ans, on pourrait ensuite, légalement appliquer le fantasme de ce dégénéré. Portman a ensuite fait des choix de carrière où la sexualité était inexistante des scénarios qu'on lui proposait. Elle refusait même les scripts qui incluaient un simple baiser avec un autre personnage. Elle faisait le choix délibéré d'être reconnue comme prude. Lisant les critiques qui parlaient de ses naissantes courbes, elle a vite compris qu'elle ne serait d'emblée qu'un corps dans cette industrie. Que si, en plus, elle devait présenter ce corps sexuellement à l'écran, ça ouvrirait encore plus la porte aux pervers de tous genres. Et étoufferait sa voix.

Elle s'est présentée prude, sérieuse, intello, dans le but qu'on écoute cette voix, que l'on entende aussi ses propres désirs dans un univers où le terrorisme sexuel restait toujours en marge des plateaux de tournage. Un terrorisme sexuel qui l'a frappée et habitée dès ses 13 ans. Et qui est exposé depuis quelques mois un peu partout.

Le monde qu'elle se tricotait était celui dans lequel elle peut s'habiller comme elle le veut, dire ce qu'elle veut, être ce qu'elle veut et exprimer ses désirs comme elle le souhaite, sans craindre pour sa sécurité physique ou sa réputation.

J'ai déjà eu une ancienne boss, originaire de Toronto, qui me demandait des suggestions de lieux pour habiter Montréal, puisque je connaissais bien la ville. Chaque endroit que je lui proposais, elle me demandait "Yeah, but is it safe?" et la première fois, ça m'avait surpris. Comme ça n'avait jamais été une question d'importance pour moi, la sécurité du quartier ne m'avait pas effleuré l'esprit. Encore aujourd'hui, j'ai l'inconsciente prétention de me planter dans un quartier, qu'au pire, je changerai moi-même de ma présence.

Mais je comprends mieux les peurs féminines depuis. Les craintes. Les inconforts. Je les entends. Et les rationalise. Nous, hommes, devons aussi cheminer dans tout ça.

Et ça, c'est le monde dont rêve Nathalie Portman. Qui n'est pas si loin.

Ce monde serait le monde dans lequel le désir des femmes et leur sexualité pourraient s'exprimer pleinement, est c'est selon moi le monde tout à fait normal dans lequel nous devrions vivre. En tout cas, ici, en Amérique du Nord.

Ce monde est l'opposé du puritanisme.

Nathalie Portman a mis les bons mots sur ce qui se passe depuis un peu plus d'un an. Depuis les révélations autour de Bill Cosby je dirais.

Nous vivons la révolution du désir.

Je vous en parlais encore, justement hier. Sans y mettre les mêmes mots.

L'écho de la voix de Portman devait avoir plus de portée en janvier dernier.

Beaucoup plus de portée.

Et faire oublier celles qui présentent d'abord et avant tout des corps bien avant leur art.

Dua Lipa, Ariana Grande, Fifth Harmony, Iggy Azalea...

Ces artistes sont des appels à l'objectification des corps féminins.

samedi 24 février 2018

Survies

Quand Elvis Presley à révolutionné l'offre musicale publique, autour de 1956, la planète en a eu pour presque 10 ans de nouveaux regards sur la présentation des artistes en public.

On le trouvait nettement trop sexuel pour le conservatisme religieux de l'époque. Puis nous ont été présentés les bad boys of rock'n roll, les Rolling Stones. Extraordinairement sexuels. (On découvrira les Beatles plus subtils, mais tout aussi sexuels, Lennon en tout cas). Et lentement mais surement, les termes sex, drug and rock'n roll sont devenus signes d'un style de vie dans le domaine musical. On utilisera même le sex, drug & rock'n roll, entre nous, quand on fera les fous certains weekend, par référence au style de vie des bands de musique. Et rien de péjoratif n'en serait alors pensé.

Jusqu'à nos jours.

J'ai personnellement beaucoup aimé Duran Duran dans les années 80, lorsque j'avais entre 8 et 18 ans, entre autre parce que j'admirais leur facilité à attirer de très jolies femmes dans leurs vies. Ils ont presque tous épousés des mannequins. Et je sais qu'avant de se marier, ils ont tous largement profité de la totale dévotion de leurs fans. John Taylor se questionne encore aujourd'hui sur l'âge réel de certaines de ses admiratrices avec lesquelles il a passé, jadis la nuit, et ne veut pas du tout connaître la réponse.

L'idée du band qui se tape ses fans au lit n'est pas nouvelle. Sex sells, c'est toujours le cas. Mais de plus en plus, il tue. Et ce n'est pas complètement une mauvaise chose.

Le 13 février dernier, en l'espace de 48 heures, le band canadien Hedley est passé de superstar a persona non grata. Banni par les stations de radios, abandonné par sa propre gérance, largué par de grands commanditaires, refusé de prestation au Gala prochain des JUNO et traité avec méfiance par les organisations charitables passées auquel le groupe avait fait affaire. Hedley, un groupe de musique des plus payants pour l'industrie, au Canada, est alors accusé d'inconduites sexuelles répétées par plusieurs de ses fans.

Une jeune femme de 21 ans, a discuté avec une amie proche du band, qui lui a raconté des histoires d'agressions qui l'ont fait frémir. Devant la perspective que cette histoire soit fréquente, la jeune femme a lancé sur Twitter un message aux potentielles victimes de la formation Hedley, en les invitant à confesser les histoires qui auraient mal tournées. Le réponse a été riche. Des jeunes femmes aussi jeunes que 14 ans se sont plaintes d'inconduites sexuelles répétées de la part de membres du groupe. Plus d'une cinquantaine de jeunes fans ont répondu à l'appel.

Il faut savoir que le groupe a un public extrêmement jeune. 35 ans et moins principalement. Même que dans au moins 2 de leurs vidéos, des enfants y sont clairement mis en vedette. Ça aide à forger un public assez jeune.

La jeune fille qui avait lancé l'appel reste anonyme. Parce que trop près du band. Elle ne veut pas que sa propre vie soit impactée davantage qu'elle ne l'est devenue par l'appel qui l'a vite dépassée. La précision de certaines des dénonciations ajoute à la crédibilité du sujet . Le groupe a nié dès le lendemain.

Mais devant la multiplication des dénonciations et les réactions publiques, c'est devenu autre chose.

Plus de 30 stations de la chaîne Corus Radio ont juré ne plus jamais faire jouer de Hedley sur leurs ondes par respect et support pour les victimes présumées. Les commanditaires sont tombés. Les organisateurs des JUNO leur ont suggéré de ne pas faire de prestation sur scène même si ils étaient nommé dans quelques catégories. Mais le gong de la crédibilité a sonné quand la gérance du groupe les as abandonné. Laissant alors croire que la gérance et le groupe ne s'entendaient pas sur le sujet.

Aucune accusation réelle n'a été déposée face à la loi. Mais un ressac autour du band a créé une grosse vague. Est-ce de la démesure ou de réelles histoires? Certaines sont si précises qu'elle semblent vraies. Mais on reste dans la conjecture et la présomption. Entre temps, le band lutte pour préserver son image.

Le traumatisme d'un viol ou d'une agression sexuelle peut être dévastateur. La peur, la honte, la perte de dignité, la solitude, l'isolement le souvenir malsain de l'expérience peuvent vous ravager les sens longtemps. Parfois toute une vie. Certains agressés tomberont en mode survie pour le restant de leurs jours.

Hedley a choisi de se retirer de la course aux JUNO dans lesquels ils concouraient. Ils ne seront fort probablement pas à la soirée de remise de prix non plus. Ils continuent toutefois leur tournée.

Ce qui ne joue pas en leur faveur, c'est les images qu'ils ont tournés dans leurs clips. Celui de Anything illustre absolument le style sex, drugs & rock'n roll dans lequel carburent des artistes depuis longtemps. La nudité y est partout. Ce ne serait pas mal si il n'y avait pas autour du band, ce parfum de scandale. Mais là...ça engraisse le monstre.

Le band, qui sera beaucoup moins exposé, en tout cas au pays, lutte aussi pour sa survie.

En revanche, si effectivement des filles de 14 ans ont été impliquées avec des membres du band, faudra que des autorités mettent leur nez sur le dossier. Et la survie utile sera celle des victime seulement.

"I can do anything" ?

Not anything, no.

vendredi 23 février 2018

Tintin En Inde

Qu'est-ce qu'il est con.

Les Indiens se moquent de lui.

"Nous ne nous habillons pas comme ça tous les jours, ducon" (traduction libre)

Quand on est une poupée de cire, dans la chaleur de la cuisine, on fond.

Proverbe Jonezien.

La visite de Justin Trudeau en Inde,  avait mal commencé. Rien ne semblait planifié. Personne en Inde n'avait ni le temps, ni l'envie de recevoir Selfie Trudeau. Il n'a rencontré de politicien qu'aujourd'hui (il y est depuis lundi). Alors il a trainé sa petite famille à gauche et à droite, se faisant prendre en photo, tout le monde s'est costumé en folklore insultant pour les Indiens, et de multiples photos de la famille ont circulé, faisant grincer des dents tous et chacun. Ne serions nous pas insultés si des délégations étrangères venaient se costumer en police montée, nous visitant?

Mais voilà que le ridicule est venu lui friser le toupet davantage. Parmi les amis du parti, les invités canadiens sur place, Jaspal Atwal. Un homme Sikh, membre de la Sikh Youth Federation, un groupe nationaliste extrémiste banni du Canada en 2003.

Atwal, était l'un des 4 hommes qui ont tiré sur un ministre du cabinet, d'origine indienne, à Vancouver en 1986.  Ils ne l'ont pas tué, seulement blessé, mais Atwal a été condamné à la prison pour sa tentative de meurtre. Il a été libéré parce que le Canada n'a pas l'argent pour garder ses prisonniers trop longtemps sur parole peu de temps après sa condamnation. Il avait, au préalable, un an avant,  été aussi accusé d'avoir physiquement attaqué Ujjal Dosanjh, qui deviendrait ensuite premier ministre de la Colombie Britannique. Dosanjh était un opposant public du mouvement séparatiste Sikh.

En 2010, Atwal était au coeur d'une fraude d'assurances automobiles, rapportant des véhicules faussement volés, changeant les # d'identification de ceux-ci et revendant les voitures. C'était alors son métier de vendre des voitures.

Atwal, cette graine de vermine, était parmi les "dignes" invités de Justin et compagnie. Comme le mouvement séparatiste sikhs est considéré comme indésirable en Inde, la simple présence d'Atwal parmi les invités de Trudeau, laissait planer un inconfort absolu partout. Justin a tenté de sauver les meubles et l'a écarté d'un dîner en jetant le blâme sur un député obscur.

Mais Justin le comédien bluffe.

Atwal est dans l'entourage du Parti Libéral depuis au moins 2011. Il était aussi de l'entourage de Micheal Ignatieff lors de son passage éclair. Il apparaît sur des photos, aux côtés de Justin Trudeau dès 2013. Et sur plusieurs autres depuis. Il a été confirmé important commanditaire financier pour le parti.

Justin tente de nous le montrer loin de lui, mais ils ont eu plus souvent les bras autour des épaules qu'autre chose.

L'Inde, et le monde entier, se demande comment un homme avec un tel dossier criminel, ait pu obtenir un VISA de voyage.

Atwal, Boyle, Yehzov, Kahdr... dis moi qui tu fréquentes et je te dirai qui tu es...

Jaspal Atwal se faisait prendre en photo avec Sophie-Lune Grégoire pas plus tard que mercredi.

"Mais ce n'est pas notre ami!"

"Nous prenons tout ça au sérieux, bien entendu..." disait Justin.

Nous ne prenons pas tous Trudeau au sérieux par ici.

Poupée de cire.
Fondant dans la cuisine.
Et c'est collant...