samedi 29 février 2020

La Maladie et Non le Remède

Je traite encore des États-Unis.
Je suis tout de même Américain.

Le magnat de l'information du monde des affaires, ancien maire républicain (et démocrate, on suit l'argent où il y est) et multimillionaire Micheal Bloomberg a joint la course à l'investiture présidentielle démocrate.
Il est maintenant parmi des candidats qui ont mis des années à se magasiner des votes en faisant du bénévolat, du porte-à-porte, en s'investissant corps et âme dans leurs communautés respectives.

Bloomberg a investi 400 millions de sa poche.

À première vue, on dit que Bloomberg a simplement joint plus tardivement la course à l'investiture présidentielle démocrate. Mais ce qu'il fait en réalité, c'est la faire sortir des sentiers balisés. Oui, tous les candidats veulent gagner. Mais tous les autres demandent aux gens de voter pour eux. Bloomberg leur dit vous n'avez pas le choix. Je paie mon droit d'y être. Ce sera comme ça. J'ai les sous, je suis l'option.

Ils sont tous convaincus d'être l'option pour battre l'imposteur en place. Sanders avec sa mobilisation de masse et ses visées plus gauchistes, Warren avec sa finesse politique, Buttigieg avec son regard aiguisé sur l'unité, Biden en raison de sa longue expérience et de ses contacts depuis, Klobuchar avec sa fougueuse modération.

Bloomberg se présente comme l'autre millionnaire qui peut battre Trump simplement parce qu'il en a aussi les moyens.

Le vrai gagnant dans la candidature de Bloomberg, c'est Trump lui-même. Même parasite.

Bloomberg est dictatorial. Sexiste à souhait. Il est tout aussi raciste que l'autre plouc. Ignorant également.

Ça devient gênant de voir à quel point on tente de chasser l'autre et qu'on voudrait peut-être lui offrir comme rival...un miroir.

Bloomberg est plus riche que Trump. Mais ils viennent du même monde de putes. Pas pour rien que les deux sont parfois démocrates, parfois républicains. Un manipulateur sait retourner sa veste quand il se doit. Et les deux ont le culot de prétendre qu'ils sont trop riches pour être achetés par les gens au pouvoir. Leur argent est leur seul Dieu.
Pendant que Trump travaille en sourdine des projets immobiliers à l'étranger, Bloomberg filtre les nouvelles de ses médias pouvant offenser les marchés Chinois. C'EST UN AUTRE HOMME D'AFFAIRES!!!!! Il protégera la corruption (asiatique, ici) tant que ça paie!

Son argent achète le silence. Même quand ça devient immoral. Les mouvements féministes ont accepté son argent même si il est parfaitement anti#MeToo. Parce qu'il a fait ses versements quand on plaçait le violeur juge Kavanaugh en fonction.
Les partisans du contrôle des armes à feu ont commencé à parler sa langue de bois car le robinet Bloomberg les aspergeait d'argent.
Il ne promet pas l'unité de groupe, il promet le règne d'un roi qui a de l'or à uriner sur le peuple.

Du point de vue de Bloomberg, son aventure se comprend presque. Crétin et impopulaire bouffon, Donald J.Trump a tout de même gagné même si il avait 3 millions d'Étatsuniens de moins que sa rivale dans les votes. La convergence d'une carte électorale, des Bernie or bust qui s'absentent et un cycle de fausses nouvelles virtuelles payantes ont offert aux États-Unis le pire président qu'ils n'aient jamais eu. Un multimilionnaire sans charme n'aura pas vraiment d'autres chances de devenir président dans le futur.

Bloomberg tente de tout court-circuiter. Misant tous ses jetons sur le Super Tuesday du 3 mars.

Bloomberg, outre un opportuniste désaveu de la politique raciste qu'il a appuyé toute sa vie, mais qu'il désaprouverait maintenant (maintenant que tout le monde trouve ça raciste), le stop & frisk, n'a jamais démontré l'ombre d'un intérêt pour l'opinion des autres. Il n'a jamais demandé leur appui non plus. Il n'a jamais dit être honoré ou comblé du support d'autrui. Il s'en calisse.

Il vise un monopole. (comme PKP chez nous).

Il est la maladie à soigner.

C'est une primaire extrêmement importante qui a lieue aujourd'hui en Caroline du Sud.

Professionnellement mortelle pour certain(e)s.

vendredi 28 février 2020

À Hauteur de Gnôme

Ha! ce qu'il est con notre premier Minus.

OUiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii, il y a bien des armes sur les territoires autochtones.
OUiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii, c'est un lucratif marché de contrebande.
OUiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ce sont des milliers, voire des millions de dollars qui circulent illégalement.

Mais c'est un tout autre problème que celui des barricades actuelles qui sclérose notre économie canadienne. C'est complètement autre chose. Complètement, complètement autre chose. Je ne sais pas si c'est simplement maladroit, ou si, trop impatient. il a lancé ce pavé dans la mare afin de diriger à distance les opinions défavorables envers les autochtones. Pour que les Québécois se sentent menacés autant que Legault trouve que notre économie saigne.

Ceux qui sont menacés, et ce depuis plus de 12 000 ans en Amérique du Nord, ce sont les autochtones eux-mêmes. JAMAIS le contraire. Même pendant la crise d'Oka. C'était grossièrement résumé un paquet de ripoux qui voulaient faire de l'argent avec un terrain de golf et un paquet de ripoux, dont plusieurs issus des États-Unis avec un casier judiciaire ou deux, qui voulaient pas que ça se passe sur un territoire autochtone.

Les gens disent que Justin ne fait rien, mais ce n'est pas si facile de gérer tout ça. Le gouvernement canadien ne peut pas exclusivement brandir les notions de droits. Ce même gouvernement a reconnu les droits territoriaux ancestraux des autochtones du pays. C'est ce droit et ce droit unique, dans tous les sens du mot unique, dont veulent entendre parler la nation wet'suwet'en et la solidarité Mohawk canadienne.
"..y parait que..."

Legault, qui peine à se tenir au dessus de la mêlée (ou qui aime baigner dans une mêlée très très basse), a voulu rassurer sa base de voteurs racistes qui voudraient que la police fonce dans les barricades et démantèle tout ça. Il donnait une sorte d'explication qui voudrait démontrer pourquoi on intervient pas encore.

Pas certain que la SQ a apprécié l'intervention qui mêlait deux choses complètement. Enquêter sur la gestion des armes à feu sur la réserve est une chose. Négocier avec les gens aux barricades en est une autre. Ça a suffit pour mélanger tout le monde aussi. Yves-François Blanchet du Bloc a commis une bourde parlementaire en amalgamant tout ça et en disant "...le premier ministre Legault nous dit qu'il y a des armes aux barricades..."

NNNNNNNNNNOOOOOOOOOOOOOOOONNNNNNNNNN

Dans les réserves. Surtout sur le territoire.

L'impatience de l'homme d'affaires Legault le coulera.

L'impatience a tué mon père, j'en sais quelque chose. Ça m'a fait voir la vie différemment pour le restant de mes jours.

Mon père était assistant-entraîneur d'un club collégial dans la région de Québec en 2009. Pendant une séance de pratique, sans casque, il a mis le pied sur une rondelle et est lourdement tombé sur la glace. se créant un assez terrible hématome derrière le crâne. Stationné dans une salle d'urgence, il a perdu patience et s'est auto diagnostiqué "correct". Il a choisi de ne plus attendre et de rentrer à la maison. Ce qu'il ne savait pas est qu'un caillot s'était formé dans sa tête et allait le ralentir pour le mois suivant. Jusqu'à créé l'anévrisme qui l'a éteint d'un seul coup. Au sortir d'un match de hockey, les deux patins dans les pieds.

Mon père est donc mort d'impatience. Ça fait réfléchir.

Le premier Minus Legault devrait réfléchir avant de montrer son impatience de manière aussi bouetteuse.

Si ce n'était pas des AK-47, et qu'on avait des fusils de chasse, ça ferait une différence dans l'approche de la SQ? Pas du tout. C'est beaucoup plus compliqué. En intervenant et en démantelant, on coupe la tête d'un dragon pour en faire naître trois autres. De plus, sur les territoires où se trouvent les barrages, ce sont les peacekeepers, la police autochtone, qui doit intervenir et elle a promis de ne pas le faire. La SQ n'interviendra que si des vies sont en danger de mort, pas si le rythme des flots économiques ralentit.

Qu'il y ait des AK-47 ou non, ça n'a rien à voir avec la situation de barrages sur les chemins de fer.
Legault n'a aucun doigté dans le dossier. Sans être mal intentionné, ses intérêts, d'homme d'affaires, ne sont qu'économiques.

Ce qui l'agace et le met à bout c'est que le problème est en Colombie-Britannique et que le Québec en subit les contrecoups tout en restant spectateur impuissant.

Oka, en 1990, ne nous as appris qu'à éviter le pire.  Mais pratiquement tout est resté sur la table à dessin sans réel croquis clair.
La patience de Trudeau pourrait être payante. Mais l'impatience de Legault n'est pas la meilleure manière d'entamer une discussion avec les Premières Nations.

Te$ $igneS de pia$$eS, Legault, le$ autochtone$ S'en tapent.

jeudi 27 février 2020

Troupe de Trump

Roger Stone a été trouvé coupable d'être le merdeux qu'il est. 40 mois en prison. Seul un pardon présidentiel pourrait le faire sortir du cachot.

Et le clown au pouvoir y pense très fort. C'est son grand ami. Il ne lui accordera pas de pardon tout de suite, mais on sent que ça fait mal au coeur du président de savoir son ami se dirige vers la prison. Il a d'ailleurs exigé qu'on réduise de beaucoup sa peine, qui menaçait de le coffrer pour au moins 7 ans en tôle, et a obtenu une oreille attentive puisqu'on a coupé la sentence de Stone de moitié.
Mais on sait que DJT protégera son bon ami.  Que ce n'est qu'une question de temps avant qu'il ne le gracie. On dit que Trump ne s'est pas ingéré, mais oh! drôle de coïncidence, 4 avocats contre Stone ont démissionné du cas avant la divulgation de la sentence. Oui, oui comme le feraient quiconque découvrant des incongruités illégales dans le dossier et, dégoûtés, ne voulant pas y être associés.

Du mauvais théâtre.

Il fût un temps où les gens entourant le président des États-Unis étaient des modèles à suivre. Au niveau professionnel tout comme au niveau personnel.

Les gens autour du président, ceux dont il savoure la présence et les conseils sont de véritables voyous.

Steve Bannon est une verrue sociale.
Il était chef en stratégie gouvernementale pour DJT pendant sa campagne et dans les premiers mois de ses sévices (sic) comme président. Bannon est un grand admirateur de l'ancien consultant des présidents Richard Nixon, Gerald Ford et Ronald Reagan, Pat Buchanan. Buchanan est commentateur politique à la télévision et clair partisan du paléo-conservatisme. Doctrine qui peut se défendre. Mais qui bien souvent, attaque. Fair enough. Bannon se qualifait de Leni Riefensthal de George Bush. Riefenstahl était la réalisatrice d'Adolf Hitler, la monteuse image du régime Nazi. Donc tout parallèle entre Hitler et Donalt Trump n'est pas gratuit. Il a même volontairement monté un vidéo copiant le film le plus populaire de Riefenstahl, The Triumph of the Will, pour le parti Républicain. En privé, il a été domestiquement violent envers son épouse, ce qui a résulté en divorce. Il l'a aussi ouvertement critiqué pour avoir envoyé leurs jumelles dans une école surpeuplée de Juifs. Il a l'intolérance bien publique. Et la communique sans complexes. Il a été viré par l'autre intolérant, celui à la peau parfois orange.

Paul Manafort est en prison.
Lobbyiste Étatsunien des présidents Ford, Reagan et Bush père, il était aussi lié à des groupes rebelles pour le dictateur Philippin, Ferdinando Marcos tout comme il était proche du dictateur zaïrois Mobutu Sese Seko.  Il sera envoyé en tôle pour évasion fiscale, blanchiment d'argent et le fait d'avoir agi en tant qu'agent non enregistré du gouvernement urkainien. Les faits reprochés remontant à plusieurs années avant le dernier scandale ukrainien.

Kellyanne Conway est la lie de la vérité.
Après Steve Bannon, elle est celle qui a remplacé Manafort comme directrice de campagne. Le grand-père maternelle de Conway, Jimmy "The Brute" DiNatale, était lié au syndicat du crime de Philadelphie. Ça ne faisait pas d'elle une criminelle pour autant. Toutefois, elle a traduit les mensonges et les inventions dans les interventions publiques de la part des gens de son parti par "faits alternatifs" qu'on pourrait aussi retraduire par lubies schizoïdes puisque ça semble donner le droit de dire absolument n'importe quoi pour se sortir (ou placer) un argument en toute impunité. Elle a publiquement endossé des produits d'Ivanka Trump, violant à maintes reprises le code d'éthique de la Maison Blanche.  En juin 2019, le United States Office of Special Counsel a recommandé qu'elle soit limogée suite à de multiples violations du Code Hatch de 1939. Elle est, bien entendu toujours bien active près du criminel en chef.

Stephen Miller s'est marié la semaine dernière. Chaque torchon, sa guenille.
Miller est conseiller senior au président des États-Unis. Il est une force dominante de la politique dure de répression migratoire aux États-Unis et était au coeur de la décision de séparer les enfants migrants de leurs parents à la frontière mexicaine. Il a supprimé toute la documentation prouvant que les réfugiés avaient un effet positif sur l'économie des États-Unis. Il a toujours lancé des accusations sur de la fraude électorale, CONTRE les républicains, mais n'a jamais amené de preuves de rien. Il a aussi été démontré qu'il a fait la promotion des suprématistes blancs, du racisme et a encouragé plusieurs théorie du complot. C'est un véritable torchon pur pus.

Brad Parscale est la rouille sur le bolide.
Il est responsable du site du parti, et consultant media du Gran' Ol' Party. Il a concocté des sondages dirigeant les questions vers l'intolérance. Flairant les fibres vulnérables. Il a engagé la firme Cambridge Analatyca qui elle, a définitivement fraudé les identités virtuelles. Lui, il nage dans le virtuel. Il sait si les Russes sont dans le décor. Il travaille actuellement beaucoup avec eux, encore.

Stone, Bannon, Manafort, Conway, Miller, Parscale, tout juste un petit indice de la corrosion présidentielle actuelle aux États-Unis.

On a les leaders qu'on se mérite dit-on.
Il ne faudrait pas croire que 330 millions d'Étatsuniens sont dirigés par un quarteron d'imbéciles.

Peut-être faudrait-il, à l'instar d'Asbestos, changer le nom du pays pour United Dumb States of America.

UDSA. Ça sonnerait plus vrai qu'America.

La Maison Blanche n'a pas été aussi souvent souillée qu'elle l'est actuellement.

mercredi 26 février 2020

Muhammad Hosni El Sayed Mubarak (1928-2020)

Né à Kafr El-Meselha, en Égypte, il connait du succès à l'école militaire dans les forces aériennes. Il sera diplômé en sciences de l'aviation. Il sera pilote dans une escadrille. puis instructeur presque toutes les années 50.

De février 1959 à juin 1961, il sera élève dans une école de pilotage en Union Soviétique. Il y apprend l'art de manier différents jets bombardier. À son retour en Égypte, il fait plusieurs titres de commandement et doubler le nombre de pilotes sur les bases du Caire. En 1968, il devient grand patron des forces aériennes égyptiennes.

En octobre 1973, à l'aube de la guerre du Kippour, il est architecte d'une attaque surprise contre les soldats Israéliens dans la banquiste Est du Canal de Suez. On touche 90% des cibles visées. Mubarak devient un héros national. Il est promu dès l'année suivante comme maréchal chef. La suite de son succès dans ce conflit est un impact davantage psychologique qu'au sol. Ses exploits sont plus ou moins ternis alors qu'on l'accuse d'avoir saboté quelques documents pour prendre le crédit sur des choses dont il n'était pas l'initiateur. Quelques photos sont aussi retouchées pour le faire apparaître là où il n'était pas.

En avril 1975, le président Anwar Sadat  le nomme vice-président de l'Égypte. Il sera important dans le désengagement futur des rapports de force envers Israël. En septembre 1975 il se rend à Ryhad et à Damas pour persuader l'Arabie Saoudite et la Syrie d'aussi se désengager d'ententes avec Israël. Si le père de Bashir Al-Assad le refuse en Syrie, Mubarak se lie d'amitié avec le prince Fahd. Que son propre président Égyptien, Anwar Sadat, refusait de voir. Ce lien diplomatique devient fort important pour l'Égypte. Il se liera d'amitié avec plusieurs figures importantes du monde arabe, créant des liens entre autre, avec le Soudan, le Maroc et l'Arabie Saoudite. Il sera si important que l'ambassade des États-Unis a besoin de lui pour établir des ponts avec les pays arabes.

Lors d'une parade annuelle au Caire, en 1981, le président Sadat est assassiné en train de regarder les cortèges, et Mubarak est blessé. Remis de ses blessures, il est nommé 4ème président de l'histoire de l'Égypte.

Dans les années 80, Mubarak sera brutal face à ses opposants. Il refusera de visiter Israël et devient moins enthousiaste a vouloir apaiser les tensions avec Israël. On parle de paix froide entre l'Égypte et Israël durant cette période. Mais partout, les Juifs sont toujours dépeints sous un mauvais jour. Il gardera de bonnes relations avec l'Union Soviétique, et aussi avec les États-Unis, qui font croire à un État Palestinien. L'expérience de l'assassinat de son président lui ayant éclaté en pleine figure, il en développe une forte paranoïa et sera extrêmement répressif aux résistances qui se présentent à lui. Il ne cherchera pas souvent conseil chez ses ministres mais davantage chez ses chefs militaires. La police, sous son régime, qui durera 30 ans, pratique régulièrement les interrogations en battant les interviewés, souvent gardés captifs suspendus par les poignets au plafond, fouettés, électrocutés, parfois suspendus par les chevilles aussi, menacés de mort et abusés sexuellement.

Il sera toujours en guerre ouverte avec l'islamisme intégriste. Et ses positions envers Israël font en sorte qu'on tentera souvent, sans succès, de l'assassiner aussi. Il aurait survécu à 6 tentatives d'assassinat ce qui ajoute alors à son mythe national. L'État fera travailler, sous son règne autour de 8 millions de personnes, pour une population de 75 millions d'habitants. Il enverra des forces dans la coalition pendant la guerre du Golf de 1991.

À Port Saïd, en 1999, il est blessé au genou par un assaillant y plantant un couteau. 

En 2003, il se dit contre l'invasion des États-Unis en Irak car il juge que le conflit Israëlo-Palestinien devrait être résolu avant. Il dit ensuite que les États-Unis ne devraient pas se retirer trop vite, sinon le chaos (ce qui arriva) laissé derrière sera immense.

Chaque fois qu'il est réélu, l'opposition disparaît ou se retrouve en prison. Selon vos inclinaisons politiques, vous pourriez finir facilement en prison. Ou tout simplement mourir. La corruption de son gouvernement obtient un 3,1 sur 10, 10 étant honnête, et 0 gravement corrompu, par la Transparency International Corruption Perception Index.

Quand il devenait de plus en plus certain que l'un de ses fils serait son successeur, les protestations ont commencé à grogner.

En janvier 2011, on appelle à sa démission. Un mois plus tard, un coup militaire le sort du pouvoir. On en a assez de la famille et on arrête tout le monde. Pour corruption. Et pour ne pas avoir freiné quelques assassinats de protestataires. Il est condamné à trois ans de prison.

Depuis 2010, sa santé décline beaucoup. Il est relâché en mars 2017.  Mais passe beaucoup de temps dans les hôpitaux.

Il y meurt, hier, à 91 ans.


mardi 25 février 2020

La Bataille de Los Angeles

Février 1942.

La colère et la paranoïa est encore vive aux États-Unis, frappés deux mois avant par une lâche attaque japonaise à Pearl Harbor. Le lendemain de ce "jour d'infamie", les États-Unis entrent dans la Deuxième Guerre Mondiale.

Le 23 février, le président Franklyn D. Roosevelt s'adresse à la nation et les Japonais veulent intervenir encore pendant son discours afin de faire passer le message qu'ils seront toujours d'attaque, mais cette fois de par et d'autres du pays de l'Oncle Sam, sur la côte Ouest. Pendant une vingtaine de minutes, un sous-marin japonnais se tient à 2500 mètres de la côte de la Californie. 5 minutes après le début du discours de Roosevelt, le sous-marin lance des missiles visant les réserves d'essence dans le but de créer une gigantesque explosion, mais atteignent plutôt les quais et les puits d'huile. Aucun matériel militaire n'est affecté. Mais on a attaqué. Et trois bombardiers Étatsuniens répliquent pour détruire le sous-marin, mais sans succès. On lance aussi un raid aérien puisque le sous-marin a tant raté sa cible qu'on pense qu'on tente de créer une diversion pour une attaque pire et plus grosse, par la voie des airs, comme à Pearl Harbor.

De gentils et loyaux collaborateurs sino-Étatsuniens avaient averti les États-Unis que le Japon pourrait facilement choisir d'attaquer les États-Unis aussitôt que le lendemain du discours de FDR. Ceci avait convaincu l'armée de rester sur ses gardes. Des précautions étaient donc déjà en place, et la confusion qui suivra sera formidable.

Dans la nuit du 24 au 25, vers 2h00 du matin, des objets volants non identifiés sont repérés dans le ciel de Los Angeles. On alerte les services d'intelligence navale qui s'attendent à une attaque dans les 10 prochaines heures. Des tirs sont localisés dans le ciel de la part de la défense des États-Unis. Mais on ne rapportera aucune touche réelle. On cache même les infos à ce sujet. Vers 19h18 en soirée, le 24, on commence à se détendre et à cesser d'être sur ses gardes. Mais à 2h15 dans la nuit, on repère encore des objets volants non identifiés. On remet les alertes. On conseille même aux citoyens dans les environs de masquer leurs fenêtres. À 2h21, on ordonne de couper toute l'électricité autour. On perd de vue les OVNIS, mais vers 2h43 on signale la présence de ce que l'on pense être des avions près de Long Beach, à peu près 25 avions à 12 000 pieds d'altitude.

Mais vers 3h06 on commence à comprendre qu'on panique pour rien. La confusion sera remarquable. On identifie à la fois des essaims d'avions, de ballons...attendez...DE BALLONS? en effet, aux heures signalées, de nombreux ballons météorologiques ont été lancés dans les airs. On rapporte entre 1 et quelques milliers d'avions circulant entre "très très lentement" et 320 kilomètres à l'heure. On prétend qu'au moins 1440 balles ont été dirigées contre "l'ennemi" mais on a jamais atteint une seule cible.

Le ciel de Los Angeles sera un concert de lumières et de bruit dans la nuit.

On annonce qu'il s'agissait d'une fausse alarme.

Plusieurs édifices, et des véhicules seront endommagés par des fragments de tirs. 5 citoyens perdent la vie de causes indirectes. 3 dans des accidents de voiture, surpris par ce qui se passe dans le ciel, et 2 de crises cardiaques liées à l'angoisse du moment.

Aucune explication publique ne sera donnée, ce qui aidera la rumeur qu'il s'agissait d'une pratique en cas d'attaque. Mais avec le temps, on déclassifie les dossiers et apprend qu'on avait confondu des ballons météorologiques avec des avions et qu'un sous-marin japonais avait bien tiré en leur direction deux jours avant, mais n'y était plus ni le 24, ni le 25.

Que tout le reste n'était que mystification. La Une du journal, le lendemain sera largement truquée pour laisser croire à une invasion martienne.

On conclut que c'était une erreur issue de panique de l'époque, une pratique qui aurait effrayé 2 millions de citoyens et qui en auraient tué 5 ou une stratégie afin de diminuer les appareils militaires californiens.

Mais on es reste pas si gêné puisque de nos jours, on y fait des visites guidées dans les environs et on y a érigé un musée racontant de nouveaux mythes.

Dont la théorie de l'invasion martienne.

Y a que moi qui sait les vérités là-dessus;)

On a même tricoté un film là-dessus en 2011.

Ça se passait dans la nuit d'aujourd'hui, il y a 78 ans.

  

lundi 24 février 2020

À La Recherche Du Temps Perdu*****************La Succession de Jean-Paul Dubois

Chaque mois, comme je le fais pour la musique (vers le milieu) et tout comme je le fais pour le cinéma (dans les dix premiers jours), dans les dix derniers jours, je vous parle de l'une de mes trois grandes passions: la littérature.

Lire, c'est un peu beaucoup mon travail de traducteur. Je le fais tout le temps sans toujours m'en rendre compte. Ce n'est, pour moi, pas 100% travailler. C'est un troisième poumon.

Lire c'est s'ouvrir de nouveaux horizons, explorer de nouveaux mondes, de nouveaux univers, voyager. C'est apprendre, se confronter à de nouvelles visions. Comprendre. Son contraire. Mettre acquis en danger.

Lire c'est réapprendre à respirer. Et respirer, c'est vivre,

LA SUCCESSION de JEAN-PAUL DUBOIS

JPD a écrit pour Le Nouvel Observateur une série d'article sur l'Amérique qu'il a réunit au final dans un recueil appelé "L'Amérique M'inquiète". Ça en fait aussi l'un des auteurs Français (il est de Toulouse) au style des plus américains qui soit. Sa conjointe étant Montréalaise, quelques unes des intrigues de ses livres placent l'action chez nous.

C'est Kennedy & Moi, ensuite adapté en film, qui me l'avait fait découvrir avec bonheur. Deux autres des ses livres ont aussi été adaptés au cinéma tellement ses narrations s'y prêtent. Le Cas Sneijder (qui a un lien Québécois) est devenu La Nouvelle Vie de Paul Snejder et Si Ce Livre Pouvait Me Rapprocher de Toi est devenu Le Fils de Jean sur grand écran.

Certaines thèmes reviennent perpétuellement dans ses livres.

-Les prénoms de Paul ou Anna.
-La tondeuse à gazon qui serait une de ses douces perversions.
-Le rugby, le sport étant un sujet sur lequel il a longtemps écrit.
-Les accidents maritimes ou d'avion. Les accidents en général.
-Les voitures
-Le dentiste, toujours méprisé, méprisant.
-L'amour et le sexe, mais ça, n'est-ce pas tout simplement la vie?

Il est à la fois drôle, précis, rendant des scènes ou des situations drôle dans la tragédie, rendant le triste cocasse. Il est un croisement entre John Updike, John Fante, Emmanuel Bove, Cormac McCarthy, Charles Bukowski et Jim Harrisson. Tous des auteurs qui me plaisent beaucoup. Très difficile alors de ne pas y trouver mon compte dans son oeuvre.

Ses deux citations préférées, et parfois répétées telles quelles dans ses livres sont de Sartre et Günther Anders.

"Tout homme, fait de tous les hommes et qui les vaut tous et que vaut n'importe qui" qui sont les derniers mots du livre Les Mots de Jean-Paul Sartre.
et
"L'Homme est plus petit que lui-même" d'Anders,

Le parfois très poétique et élégant Dubois s'accorde le droit à la paresse, au bonheur et à la dépression.

Ça tombe bien, moi aussi.

Dans son 21ème roman, son 22ème lui valant le précieux Goncourt, Dubois nous livre une histoire bouleversante où l'évocation nostalgique du bonheur se fond à la tristesse de la perte. On y retrouve toute son élégance, son goût pour les situations absurdes et la liste presqu'entière de ses obssessions.

Paul (encore) vit à Miami et est inadapté au monde qui l'entoure. Athlète de Jaï-alaï, variante de la pelote Basque, il apprend la mort de son père. Il est alors forcé de revisiter le passé familial. Il y découvre de nouvelles choses. Un grand-père proche de Staline traînant une lamelle de son cerveau quand il fuit l'URSS, son propre père, médecin aussi et insensible, un oncle cocufiant son père avec maman Anna (encore).

Une famille vouée passionnément à sa propre extinction.

Paul doit se confronter à l'histoire tragique de son ascendance et se résoudre à vider la demeure pleine de secrets. Deux carnets signés de la main de son père l'aideront à donner un sens à tout ça.

Dubois a une sensibilité à part, un univers à lui seul, et quel que soit le drame qu'il nous conte c'est avant tout la grâce de son imagination décalée qu'il s'agit d'apprécier. Absurdité de situations, intime alchimie entre tragique et comique, émotion, ironie, dérision, poignantes introspections, le livre est tout ce qu'il y a de plus solides.