mardi 31 août 2021

À La Recherche Du Temps Perdu**********************Les Conquérants d'André Malraux


 Chaque mois, dans ses 10 derniers jours, tout comme je le fais pour le cinéma (des 10 premiers) et tout comme je le fais pour la musique (vers le milieu) je vous parle de l'une des mes trois immense passions: La Littérature.

Lire c'est choisir de s'ouvrir sur le monde. C'est apprendre de l'univers d'un autre. C'est plonger dans l'inconnu. C'est partir, voyager, explorer, découvrir. Lire, c'est beaucoup mon métier. 


C'est aussi choisir de respirer sur un autre rythme. 

Et respirer, c'est vivre. 

LES CONQUÉRANTS D'ANDRÉ MALRAUX

L'intensité a été grande dans la famille Malraux. Le grand-père se suicide en 1909, le père, en 1930. André, aventurier, aviateur, vendeur de faux-tableau, colonel des Maquis et de l'armée régulière, historien de l'art, romancier, orateur, ministre, sera lui aussi, forcément, intense. 


Antifasciste et anti colonialiste, c'est d'abord dans La Nouvelle Revue Française qu'il publie, en feuilleton, son roman Les Conquérants. Le livre raconte, du point d'un narrateur occidental, intéressé par les nouvelles lui venant de Canton et de Hong Kong. Des manifestations y ont contre la présence européenne en Chine.  Il y rencontre un des organisateurs des agitations, un allemand, un allemand, qui lui, en retour, le met en contact avec Garine, un ami responsable de la propagande révolutionnaire à Canton. 

Si on découvre Garine en fin de première partie, on le suit en deuxième. Dans les émeutes menées contre les anglais. Garine fait découvrir au narrateur une série de têtes brûlées qui eux, ont davantage une haine des bourgeois. Le croisement des résistances devient explosif. On est prêt à tout pour se dire libre. Même si le jeu reste dangereux. 


Ce roman est une fameuse introduction à qui était André Malraux, l'homme. Publié en 1928, il est inévitable de ne pas faire de liens avec les résistances sociétaires de nos jours. Celles des personnages sont moins risibles, mais y trempe quand même. Mais le sentiment d'abandon total, même d'une certaine morale, est la même. La cause profonde pour laquelle on manifeste reste vague. Malraux traduit ses propres aventures dans une rencontre entre l'histoire et la civilisation. C'est une oeuvre d'un certain modernisme pour l'époque. Presque un film muet d'Eisenstein. Une prose de télégraphe. Précise. 


Ce sont de multiples affronts qui animent les manifestants, dont le communisme et la colonialisme. Des luttes nettement plus légitimes que des dictatures imaginaires ou des irritants gouvernementaux temporaires.  

Canton vibre à un rythme trépidant, hanté par la violence comme une voiture de course fonçant avec assurance contre un mur. 


Plusieurs, beaucoup trop, sont à bord de cette voiture en ce moment même.

Ce qui sera conquis d'ici peu, c'est la pandémie. La bêtise s'éteindra toute seule par elle-même.

Malraux était auteur-acteur de sa propre tragédie. Un mime universel. Le Chaplin du livre français. C'était une main d'homme tendue vers l'éternel et qui ne peur que saisir une autre main d'homme, obligé de cette merveilleuse intelligence qui était sienne. Un non-suicidable. 

lundi 30 août 2021

Vélo Dans La Lune (et toc)


"Close my eyes, fell me now(...) Turn My Head Into Sound..."

K.S. 

 Je dois me l'avouer une fois pour toute. J'ai quelques fois des troubles obsessifs-compulsifs. Des T.O.C.

J'ai eu, jadis, naguère, un Ipod qui contenait plus de 15 000 chansons que j'avais téléchargées de sites illicites, et qui avaient d'abord rempli ma bibliothèque Itunes, avant que je ne les importe sur le Ipod. C'était il y a facilement 10 ans. Peut-être même plus. On ne textait pas encore entre nous. On commençait à le faire et j'étais trop niais pour distinguer le courriel du texto. J'ai usé ce Ipod à la corde et je l'ai encore. Plein de musique. Il doit rester en permanence sur le chargeur pour fonctionner et ne pas s'éteindre illico. Mais de temps à autres, quand je travaille sur l'ordinateur fixe, il se trouve près de moi, dans la bibliothèque, je branche le chargeur/diffuseur, et je choisi une liste de lecture au hasard. J'en avais au moins une centaine.


C'était un brin excessif. Je couvrais largement ce qui plaisait à mon oreille* et à mon coeur.  Mais le Ipod, comme bien des choses, le Ipad, le cd, le Mp3, sont tombés hors de piste sur la route des affaires cools et essentielles à avoir.

Le téléphone intelligent les as avalés. Aujourd'hui, en plus de tout ce à quoi peuvent nous servir nos téléphones, on a un passeport vaccinal nous permettant d'être libre et à 90% hors de portée du virus pandémique qui fait si rage depuis trop longtemps. 


Pendant quelques années, j'ai pris congé de la consommation musicale, mes divers métiers me disposaient moins à le faire. Quand je traduisais je le faisais mais en même temps, certains textes plus ardus exigeaient ma pleine concentration. Ce n'était pas toujours le temps de jouir attentivement de la base de Keith Richards sur Sympathy For The Devil. Si j'écoutais Cookie de Leloup, J'avais tendance à la chanter d'un bout à l'autre en même temps et...OUPS! je traduisais soudainement..." ...au sujet de la cochonnerie au lieu de ...au sujet de la conversation, par inadvertance. 


Mais quand on a découvert Spotify...et qu'on s'est abonné solide, je suis redevenu un enfant dans un magasin de jouets. On relançait le mélomane que je suis dans la potion magique. Peu à peu, sur plusieurs années, j'ai reconstruis, davantage pendant la seconde portion de la pandémie, maintenant pleinement rivé à un ordinateur 80% de mes journées, la composition de mes 15 000 chansons et plus. 

J'ai 6 ou 7 listes de lectures de musique variée. Mais j'ai surtout plus de 150 listes de lecture d'artistes précis. Et me garde toujours une dizaine d'albums complets dans ma bibliothéque. 


La semaine dernière, en parlant à un ami, comme un alcoolique confesserait ses excès de consommation,  je lui disais que j'arrêterais bientôt. Puisque j'en était à 143. 

J'en ai refait une dizaine depuis**. Des longues, des courtes. des plus en plus courtes. Je les revisite pleinement et les retravaille avec bonheur. Par exemple j'avais 2h24 de The Church et à force de l'écouter j'ai réduit à 1h30. J'aimais pas tant tout. Quand j'ai fait 38 minutes de Mötley Crüe, je savais que j'avais atteint les bas fonds. Le lendemain, je réalisais tristement que je n'aimais qu'une seule chanson, de 1983, qui me rappelait ma 5ème année d'école primaire. Et dont le message du titre semblait s'adresser à moi (et Brigitte C.)


Belle & Sebastian, Bowie, Dylan, Dumas, Springsteen, McCartney, Lennon, Harrison, Supertramp, Ferry, Plant, Led Zep, les Stones, R.E.M., U2, Iggy Pop, Françoise Hardy, Etienne Daho, Benjamin Biolay, Tom Waits, Stevie  Wonder, James Brown, Moby, Talk Talk, Janet Jackson, Billie Holiday, Marillion, Prince, Alt-J, Arcade Fire, St.Vincent, Joni Mitchell, Neil Young, Cowboy Junkies, Blue Rodeo, Morrissey, The Smiths, Jethro Tull, Pink Floyd, The Clash, Joy Division, New Order, Ani DiFranco, Dire Straits, Donovan, Dutronc, Murat, Fersen, Arthur H, Yes, Fleetwood Mac, Velvet Underground, Lou Reed, Radiohead, Renaud, Vincent Delerm, Thom Yorke, Jake Bugg, Bright Eyes, My Morning Jacket, Rush, Gogol Bordello, The Strokes, Yo La Tengo, Marvin Gaye, Ladytron, Metric, Luna, Interpol, The Waterboys, Miles Davis, John Coltrane, PJ Harvey, Pet Shop Boys, les Hay Babies, Leo Ferré, Souchon, Fontaine, Pulp, Cohen, Eno chanté, Eno instrumental, Bashung, Patrice Michaud, Frankie Goes To Hollywood, Vallières, Lanois, Gabriel, Björk, The Ravoenettes, INXS, Cat Stevens, Death Cab For Cutie, Nina Simone, Franz Ferdinand, Patti Smith, The Church, Simple Minds, ZZtop, Van Halen, The Dandy Warhols, Jacques Brel, Midnight Oil, Genesis, Cat Power, Nick Cave, Depeche Mode, Duran Duran, The Pixies, Kate Bush, The Psychedelics Furs, The Cult, Euryhmics, Talking Heads, Cocteau Twins, Charlotte Cardin, Michel Rivard, Billy Idol, Thompson Twins, The Police, Sting, Elvis Presley, The Beatles, The Doors, The Who, Paul Simon, Simon & Garfunkel, Cigarette After Sex, Cream, The Byrds, Fela Kuti, Wire, MC Solaar, XTC, OMD, Les Trois Accords, Suzanne Vega, Damien Rice, Peter Murphy, John (Cougar) Mellencamp, Blondie, Japan, Elvis Costello, Sam Phillips, Raphaël, Codlplay, Jean Leloup/Leclerc ont tous trouvé leur voie entre 32 minutes (Thompson Twins) et 8h10 (Bowie). 


Mais celle où que je consomme plus régulièrement depuis facilement deux semaines c'est Summer Dawn Dress In Dublin créée en hommage à My Bloody Valentine. 
Car oui, après les avoir créé, je leur ai tous trouvé des noms particuliers liés à eux. Un de leurs morceaux, une ligne de leur chanson et ainsi de suite. 


J'avais un peu oublié comment la formation irlandaise me transportait littéralement ailleurs avec son shoegaze. J'ai repimpé mon vélo, qui a plus de 22 ans,  et écoutant mon 1h36 de My Bloody Valentine, qui comprend entre autre, l'entièreté de l'album Loveless, j'ai réalisé que non seulement mon amour pour Bilinda Butcher ne s'était jamais tari, mais que je pouvais voler avec mon vélo dans la lune comme Eliott et E.T., en 1982,  mais surtout, que j'avais réussi ma liste de lecture la plus parfaite. 

La vie est belle, Bilinda dans les oreilles.    

L'aube est fabuleuse, ma satisfaction pleine, les voix de Shields et Butcher dans les veines.

*J'en ai 2.

** Recomptées, j'en ai 156

dimanche 29 août 2021

Picasso Cubique

Pour les yeux.



                                                   
                                                   
                                                         
                                                    
                                                              

                                                      


 Vous vouliez lire?
                                                           

                                                               J'ai préféré vous faire voir :)

À Valence, se termine aujourd'hui l'exposition Goya au travers des yeux de Picasso

samedi 28 août 2021

Simon & Garfunkel

 (à ma maman chérie, qui les aime beaucoup et dont c'est l'anniversaire aujourd'hui)

Paul & Art se connaissent dès l'école primaire et grandissent ensemble dans les années 40-50 dans la quartier principalement Juif de Queen's. à New York. Séparés seulement par trois maisons. Tous deux fascinés par la musique, ils découvrent ensemble de rock'n roll, les harmonies vocales splendides des Everly Brothers les séduisent particulièrement. Dès la petite école, le minuscule Paul découvre que faire de la musique, dans les spectacles de fin d'année, intéresse beaucoup les filles et change leurs regards sur lui. Art et lui formeront un duo de doo-wop et apprennent très tôt à harmoniser ensemble. À 15 ans, ils signent ensemble leur toute première chanson. Pour 25$, ils s'enregistrent dans un studio et le père de Paul envoie la chanson à Librairie du Congrès afin que les droits en restent protégés à jamais. Quand ils enregistrent leur morceau, un producteur traine en studio et est piqué de curiosité. Ils les signent pour un essai.


Ils seront Tom & Jerry. Art se rebaptisant Tom Graph, une référence à son intérêt pour les mathématiques et Paul se fait appeler Jerry Landis, du nom de famille d'un jeune fille qui lui a brisé le coeur (ou l'inverse). Leur gérant paie le DJ 200$ pour que leur single joue à la radio et le DJ en question est le légendaire Alan Freed. Ils vendent plus de 10 000 fois, et se font chacun un bon 4000$, ils n'ont pas encore 17 ans. Nous ne sommes pas encore dans les années 60. Ils signent et enregistrent d'autres morceaux, mais on ne vend pas autant. On complète ses études, sans trop être certain d'un avenir musical. Garfunkel étudie l'architecture avant de bifurquer vers l'histoire de l'art. Simon étudie l'anglais. Ce dernier enregistre un morceau tout seul sous le pseudonyme de True Taylor (et de Lou Simon). Garfunkel le prend comme une trahison. Ça reviendra beaucoup dans leur dynamique. Le petit, torturant souvent le grand. Garfunkel va seul lui aussi dans ce cas-là, sous le nom de Artie Garr, travailler un peu. Paul signe des morceaux sous les noms de Jerry Landis ou Paul Kane. Et compose des morceaux pour Carole King et Gerry Goffin

En 1963, Art et Paul graduent et l'intérêt est désormais pour le folk. Pendant un temps, ils performent ensemble dans les cafés de New York sous les noms de Kane & Garr. Tom Wilson, qui fera des miracles pour Bob Dylan, les remarque et quand Simon le convainc d'une audition, Wilson est renversé par The Sound of Silence. Ils sont signés tout de suite. Mais faudra garder les vrais noms. 


Le premier album est lancé en mars 1964. On vendra peu, mais on se lie d'amitié avec Bert Jansch, Martin Carthy, Al Stewart, Sandy Denny. Paul se prend d'affection aussi pour l'adolescente Kathy Chitty qui sera le sujet clairement de deux chansons, peut-être plus. Elle sera aussi de la pochette du premier album solo de Simon. Art et Paul sont maintenant universitaires. Et Paul, entre deux cours de droit, enregistre son premier album solo, en Angleterre. Y apparaissent des premiers élans de morceaux qui seront retravaillés à deux. L'album vend peu. Art étudie en Mathématiques pour la maitrise. The Sound of Silence, version acoustique, devient un succès dans les collèges, et underground. Ça vendra déjà plus d'un million de fois. Art et lui veulent capitaliser sur la vague de popularité et enregistrent/ré-enregistrent un album à deux, en vitesse. Ça vendra très très bien, mais on ne le prend pas beaucoup au sérieux. On se moque de la première ligne de The Sound of Silence, et de leur folk dont on est pas convaincu de la sincérité. 


Puisqu'ils avaient effectivement travaillé/retravaillé très vite, ils prennent 9 mois pour mieux faire pour le prochain effort commun. Ils font des tournées, sont vus à la télé, et on dit que le duo est plus cousin de Dylan que de Bobby Darin. Ils font la tournée des plus en plus populaires talk-show télé, et restent prudents face à l'industrie à laquelle il ne font pas confiance. Le réalisateur de cinéma Mike Nichols adore ce qu'ils font, et les veut pour faire la trame sonore de son prochain film. Simon reste frileux à l'idée. Toutefois, après avoir rencontré Nichols, il est si inspiré qu'il écrit de nouvelles chansons, après avoir connu un peu le syndrome de la page blanche. Simon aura 25 000$ pour livrer trois chansons pour le film. On lance le nouvel album fin 1967, début 1968. Art et Paul travaille de plus en plus en parallèle et de moins en moins en harmonie. Paul commence à penser à sa carrière solo. 


On aide à monter le Festival Pop de Monterrey et on y performe sur scène. Bookends est lancé 24 heures avant l'assassinat de Martin Luther King. L'album, doux, en cette ère de violence grandissante, sera si bien accueilli qu'il sera premier des ventes, en Amérique du Nord pendant 66 semaines. Mrs Robinson est retravaillée comme on électrifiera The Sound of Silence, avec le même succès et le duo devient riche. 

Les réalisateurs de films les veulent. Zeffirelli pour Brother Sun, Sister Moon, Schlesinger pour Midnight Cowboy, Simon dit non. Broadway leur fait aussi de l'oeil. Mais l'attention est surtout sur celui qui compose presque toute la musique. Paul. Art, en parallèle, se démarre une carrière d'acteur. Avec Mike Nichols, entre autres. Ils sont demandé pour toutes les grandes occasions, la mort de Kennedy, la marche des pauvres, des spéciaux télé. Leur dernier album ensemble sera leur meilleur vendeur, le meilleur vendeur de tous les temps pendant trois ans, et la chanson titre jette la lumière sur Art Garfunkel, ce qui était moins courant que chez Paul, en général.


Mais la relation entre les deux est à son pire. Et on se sépare, ne se réunissant, pendant quelques temps que 2 ou 3 fois par année. 

Paul a eu une très favorable carrière solo. Art, un peu moins. Et le concert du duo, qui se réunira souvent jusqu'à nos jours, à Central Park, en 1981, attirera plus de 500 000 personnes, un chiffre historique. Une soirée magique.

Le duo a vendu plus de 100 millions de fois dans le monde. 

Se séparait il y a 50 ans.  

vendredi 27 août 2021

Mots Imbuvables


Si vous en voulez tout plein, surfer Twitter ou Facebook, triste jungle parfois.

Oeuvrant dans le monde du mot depuis longtemps, et sans le savoir bien avant longtemps déjà, il y a une série de mots que vous ne verrez jamais utiliser. Par choix. Je vous en EXplique quelques uns, et vous dit un peu pourquoi.

Baskets: 

Jamais. Jamaisjamaisjamaisjamais. On a un mot (pas bon, mais beau) pour ce que portent dans leurs pieds les gens quand ils veulent faire du sport ou tout simplement avoir l'air sportif. ESPADRILLES. C'est même un très très joli mot, presqu'une bestiole volante pleine de couleurs. Essayez-le dans votre salon: espadrilles! Ça vole presque avec élégance. Ça rappelle aussi escadrille, un vol aérien je vous dis. De l'élégant ballet.  


Baskets
? Faites-moi rire! Non seulement il s'agit d'un mot anglais qui ne m'apparait que comme un calque, mais pour nous un basket, c'est un complément de phrase comme dans panier de... ballon de..., matche de..., c'est un sport, mais très certainement ce en quoi on place nos pieds. Une fois, on m'a demandé de changer ma traduction d'espadrilles par basket, j'ai refusé de le faire. Ils l'ont peut-être changé eux-mêmes par la suite, je m'en moque. J'ai encore eût des contrats avec eux, mais ça ne pouvait pas durer quand ils ont refuser que je traduise NRJ Awards. J'ai demandé le divorce. (la vraie trad. serait chaussure de course, de toute manière). 

Ex:


Comme dans "mon ex" (amoureux/euse, conjoint/conjointe, époux/épouse). J'ai toujours eu cette piqûre interne à l'audition de ce terme brandi parfois comme un trophée de chasse. Avoir un(e) "Ex" c'est une certaine forme d'échec amoureux. Je n'en vois nullement la fierté d'exposer cela. Ça exorcise diront certain(e)s mais bon, c'est archi irritant pour mon oreille. Ceci étant dit, je ne dirai jamais devant la personne qui dit ce mot en parlant d'un(e) ancien(ne) partenaire amoureux, mais de l'intérieur, ça me fera toujours l'effet d'une morsure d'insecte, moins plaisant celui-là, et je rangerai momentanément la personne qui s'en sert comme bouclier social dans la catégorie vulgaire de mon esprit. C'est pas du snobisme. C'est du caprice verbal. Ceci étant dit, Serge Gainsbourg a réussi un tour de force quand on lui a dit qu'il ne serait jamais capable de faire une chanson complète rimant en "ex" sans utiliser le mot "sexe" pour Françoise Hardy. Non seulement le morceau est immortel pour moi, mais je supporte pleinement son "ex-amour, n'a pas de chances, ou si peu" Il faut dire qu'il a triché en glissant souvent vers la rime en "eux". Comme dans Queue,

Woke: 

Message qui ne pourrait être plus juste

Je me suis déjà expliqué là-dessus, je ne le ferai pas longtemps. Je peine à trouver que c'est un défaut de se faire traiter de "woke". Je comprends le côté péjoratif qu'on essaie de lui coller, mais un "woke" est à la base quelqu'un empreint de justice sociale. Rien de désagréable là-dedans. On semble vouloir étiqueter les EXcessifs (tiens! EX qui revient dans un contEXte négatif!) comme des "wokes". Je trouve très sincèrement que l'utilisation du mot de manière péjorative, en dit beaucoup plus long sur ceux qui se servent du mot et au finale, ça dessert complètement leur propos. Ça ressemble à quand nous étions plus jeunes et que nos parents, pour parler de mauvaises fréquentations, traitaient certains de "punk" dans les années 70-80. Quelqu'un qui utilise "woke" pour dénigrer quelqu'un d'autre se vieillit de 10-12 ans. Je ne l'utiliserai donc jamais. Je ne suis pas si vieux. (On ne m'a jamais traité de "woke" si vous pensez que c'est la source de mon refus du mot, vous vous trompez).

En s'étouffant avec le mot

Sponsorisé:

C'est ce qui a démarré l'idée de ces mots que je trouve si imbuvables. On a un mot pour dire la même chose qui est commandité. Je n'ai jamais entendu ce mot ailleurs que dans la bouche d'un(e) Français(e) de France. On est pas en France. Un sponsor, ça n'existe pas, c'est un commanditaire. C'est un affreux mot directement lié à To sponsor, (commanditer) en anglais. Je le lis de plus en plus et c'est chaque comme entendre "si j'arrais mal je te le dirais" ou "Ils jouzent". Je l'ai relu sur un site où je venais de placer un article à vendre sur le net. C'était bien mal me connaître de d'abord me proposer de payer pour de la publicité gratuite mais non! puisque je la PAIERAIS! c'est déjà un non-sens. Comme Progressiste-Conservateur. La publicité je le tolère sous la torture seulement, et je ne suis jamais volontaire, alors payer pour? Relisez le titre de ce blogue! Mais aussi, on me suggérait d'être "sponsorisé". Alors là, on tuait toute sympathie possible de ma part. Plutôt mourir que de parler de sponsor. Je tue d'ailleurs systématiquement tout ce qui est "sponsorisé" sur le fil Twitter. Même ce qui est noble. Sponsorisé ne l'est jamais. 

 Autrice:


Je me suis déjà expliqué là dessus. En 1979, le gouvernement Québécois a révisé l'entièreté des corps de métiers existants au Québec t les as tous légalement féminisé. Parce que justement, les Femmes devenaient davantage les égales des hommes à peu près partout. Un enseignant devenait une enseignante, un instituteur, une institutrice, un pompier, une pompière, un policier, une policière et ainsi de suite. Un auteur, une Auteure. Je n'ai jamais parlé d'un auteur quand il s'agissait d'une Femme, peu le faisait, c'était une auteure et quand on disait l'auteure pour bien le marquer on fait entendre le "re" en l'appuyant suffisamment pour que l'autre/les autres comprenne(nt) tout de suite la féminisation. L'Académie Française impose maintenant autrice, ce qui sonne aussi mal que factrice pour parler d'une Femme facteur, mais surtout, qui vient de la France venant dire encore aux Québécois que la langue, c'est eux qui en font la loi. Non merci. On était rendu là depuis 1979, nous. Pas de notre faute si on était déjà en avance. Pas la France qui va nous dire comment s'exprimer au Québec. Ce sera Auteure jusqu'à la fin de mes jours. 

 Stores:


C'est pas le mot que je considère comme imbuvable. C'est la chose. Des stores. Mon cerveau refuse de reconnaître l'existence des stores. Un rideau, tout juste. Mais j'ai été élevé dans une maison aux rideaux extraordinairement clairs. Que ma mère confectionnait elle-même. Et dans un chalet où il y avait absence de quoi que ce soit dans nos fenêtres, sous peine de gâcher la merveilleuse vue sur le lac que nous avions. Zéro interférence entre une fenêtre et le dehors en ce qui me concerne pour la majeure partie de ma vie. "Hey! mais je ne veux pas qu'on nous voit en dedans!" disait ma blonde aux débuts de nos co-habitations. Ma réponse était spontanément toujours la même, et aussi la plus honnête, "mais moi, je veux voir dehors!". Ça ne nous as jamais empêché de tricoter notre premier enfant sur le divan du salon. Nous habitions un deuxième étage de toute manière. J'ai fini par céder parce que ce que Femme veut...vous connaissez la tortueuse ritournelle. Mais je peux aussi vous confirmer qu'il y a une boîte de stores au deuxième étage chez nous, toujours dans le walk-in, souhaitait être installés et une autre dans le garage pour une fenêtre du sous-sol, je crois. Peu importe, je ne sais pas comment installer cela, et honnêtement, des stores? Mon cerveau oublie pour vrai de comprendre (avec mauvaise foi) à quoi c'est utile.

J'arrive:

Quand c'est vrai, on le voit

Ça c'est aussi quelque chose que je n'écrirais pas non plus. Je le lis beaucoup sous mon toit. Quand je l'utilise c'est toujours plus complet. C'est suivi de "...dans x minutes" " ...au coin de X et X" ou "...autour de x heures". Des choses comme ça. Je dirais que ces deux mots, ensemble, se sont multipliés et continuent de la faire en conjugaison avec la croissance de la popularité des téléphones intelligents (qui ne seront jamais des portables encore mois des smartphones, ducon), des textos, et avec la croissance de nos enfants. Toujours utilisé quand le repas est prêt ou lorsqu'on exige quelque chose d'eux, on se fait souvent répondre "j'arrive" et trop souvent, je suis forcé de répondre, après plusieurs minutes que ce n'est pas vrai. Une fois face à la personne, je reste désagréable en rajoutant, "écrire j'arrive, c'est toujours prouver le contraire, quand c'est vrai, on ne se questionne pas, on le voit.". 


Pisse-vinaigre.

Mais aussi vrai.

Allez! en ce beau vendredi, je dois sponsoriser l'annonce de mon ex, une autrice, tout à fait woke, la maudite, qui vend des stores que je lui avait posé dans notre appart à l'époque.

Mon fils m'a demandé si j'avais mis ses baskets par texto. Et ben oui! les deux paires se ressemblent tellement, je les avais bien dans mes pieds! Il m'a demandé de lui descendre, il avait un match de deck-hockey. Je lui ai texté j'arrive.

Mais vous ai écrit ceci, avant.   

jeudi 26 août 2021

Première de Classe Chez Les Plus Bêtes


 Vers 1985-1986, années dorées, ma génération et moi étions en secondaire 2 à l'école. C'est à dire au Collège, nous avions 13-14 ans. Comme ce n'était que notre seconde année dans "la grande école", cette école ne pouvait pas encore complètement bien jauger les cas de problèmes de comportements ou de tempérament. La toute première année, un peu intimidés, on l'avait joué plus discrète. On s'était gardé une petite réserve. On jaugeait nous aussi. Mais à la seconde, on conquérissait. Par un calcul très malhabile, ou tout à fait pensé dans le but de repousser les limites des pires comportements et au terme de l'année scolaire, d'en expulser quelques-uns (j'en serai*), la classe dans laquelle on étaient plusieurs à atterrir était composée d'une quantité impressionnante de ce qu'on appelait "les tannants".


C'était probablement calculé ainsi, avec le recul, puisque notre classe était la seule, des 5 classes de secondaire 2, à se trouver dans un mur de palier d'escaliers entre deux étages. Les singes étaient encagés. C'était aussi la seule dont les fenêtres donnaient accès directement à un toit. Ce qui était commode quand on voulait clore un argument ou tirer la pipe à quelqu'un en tirant un de ses accessoires par la fenêtre, sur le toit. Cette personne devait ensuite négocier son droit de passer par la fenêtre et se rendre sur le toit afin d'aller chercher son étui, auprès de l'enseignant(e). Lorsque dénoncé, si on était habile, et qu'on savait bien négocier ses appuis complices en classe, c'était ma parole contre la sienne sur ce qui c'était produit. Ou pas. J'étais au coeur de toutes les intempéries comportementales et avait mes habitudes. Les samedi matins, j'étais ponctuellement en retenue. Assez souvent, la classe dégénérait. Avec les enseignant(e)s les plus jeunes surtout. Leur ainesse n'étant parfois que de 10 ans, il ne pouvaient que nous paraître plus ami que tricoteur de lois. Partenaires de galère. 


Il y avait cet enseignant de religion qui m'avait fait réfléchir sur tout le mal qu'on pouvait affliger aux autres. NON pas par sa matière à laquelle je ne crois pas. Dans l'absolu chaos de ce qui devait être un de ses cours, je l'avais surpris dans le corridor en train de pleurer et j'avais tenté de calmer la cohue à mon retour en classe. Les cahiers se tiraient d'un bout à l'autre de la classe et je me vois encore, sage à mon bureau, devant l'incompréhension de certains, avec ce cahier d'enseignement religieux pendant d'un luminaire au plafond, devant moi. Ça m'avait affecté que nous étions la source des pleurs de ce jeune adulte. On l'avait brisé. Mais comme j'étais généralement au coeur de tout ça, l'était peut-être au début, j'ai été châtié par la suite autant que les autres. Je le méritais. 


Une de ses fois où la galère (qu'on appelait "la foire") était totale, les suspects habituels s'activaient (mais cette fois, peu moi) et tout le monde faisait les cons. L'enseignant de mathématiques, un touffu poilu aux lunettes qui ne semblait avoir qu'un nez comme visage, avait choisi, contre nature, de se fâcher. Il avait commencé à nous "expulser" de la classe en nous forçant à rester en classe "parce qu'on est trop en retard sur de la matière importante". Ce qui était pire que pire. On avait pas le congé de la classe, on souffrait la matière et après deux "expulsions" on gagnait la retenue du samedi auquel j'étais déjà assez abonné. 


Je ne me souviens plus pourquoi, probablement pour avoir lancé LA vanne qui avait fait marrer tout le monde, ce qui était une sorte de concours non avoué de classe en classe, l'une des plus sages et brillantes élèves de la classe (aujourd'hui auteure reconnue) s'était fait "expulsée" pour son commentaire. Ce n'était pas du tout dans sa nature de se faire sortir des classes. (Tout en y restant). Ça l'a agressé. Je ne me rappelle plus sa phrase, mais me rappelle son attitude. Elle avait dit à voic haute presque malgré elle, que si c'était comme ça, elle ferait mieux de retourner chez elle, elle comprenait tout de toute manière. L'orgeuil était à "on". L'enseignant la supplia alors de rester en classe. Elle s'était retournée vers cette classe pour leur demander, arrogante, "Alors? Qu'est-ce que je fais?". On avait tous crié des conneries. Je pense même qu'il y en un qui avait dit "tu te mets toute nue!". Ce qui n'aidait rien. Je me rappelle avoir alors pensé qu'elle réagissait mal à une situation qu'elle n'avait jamais vécu. Que ce qui l'écoeurait d'abord était d'être associée aux plus bêtes de la classe. Que la conne, maintenant c'était elle et que c'était ça qui lui était insupportable. Qu'elle aurait préféré noyer la honte ailleurs. 


J'ai pensé à ça avant hier quand la ministre libéral Chrysta Freeland, une vraie première de classe, et son équipe de campagne se sont fait coincer avec un video critique assez honteux et gauchement manipulé contre le candidat Conservateur Erin O'Toole. On voit ça davantage chez les Conservateurs et aux États-Désunis. Chez les cons. Cette remarquable Femme, probablement plus intelligente que 80% de la population, qui a encaissé le pire des réseaux sociaux simplement parce qu'elle est Femme, a dû se trouver sotte d'être soudainement celle que l'on suspend temporairement du fil Twitter. 


Dans la même soupe, ne serais-ce que temporairement, que les covidiot(e)s, les conspirateurs/trices, les anti-vaxx, les désinformateurs, les négationistes, les complotistes, bref, les ignorants. 

Justin Trudeau et sa gang n'étaient pas prêts pour la campagne électorale actuelle. La rumeur veut qu'on cherche présentement ouvertement de "grandes idées". Ce qui serait franchement trop tard, très amateur et qui confirme que cette élection est une erreur.   


*J'ai quand même marqué l'histoire de cette école puisque l'unique motif de renvoi alors était les échecs scolaires, ce que je n'avais aucunement étant même membre de l'équipe de Génies en Herbes. Mais au niveau comportemental...mon dossier était lourd... je devenais un rare cas de renvoi pour influence néfaste.