lundi 23 décembre 2024

5 Trilogies Musicales Irlandaises

La trilogie Dublinoise: (Innocence & Steve, années naïves)

Larry Mullen Jr, Adam Clayton, David H. Evans et Paul D.Hewson deviennent U2 en 1976. Les deux derniers se choisissent The Edge et Bono comme pseudonymes artistiques. Bono se fait déjà appeler comme ça dès ses 14 ans. C'est la gang à Bono (et Gavin Friday) qui donnent le surnom The Edge à David, soit pour la forme angulaire de sa tête, soit parce qu'il aime rester en marge d'à peu près tout, discret. Mais passionné de la guitare.

Boy: 1980. Dès le départ, U2 frappe fort. Autour de guitares crues, bordée de base qui parfois guide les chansons au complet, Bono donne le maximum d'intensité racontant son passage d'enfant à adulte, duquel il sort à peine et attirant, un public gay avec la ligne "In the shadows, boy meets men..." Le band de Larry & Adam s'en amuseront. Dès le premier morceau, on a envie de les suivre. 

October. 1981. Ils semblaient si confiants sur le premier album, ça allait de soi que le second allait en souffrir un peu. Déjà on teinte politique et 3 d'entre eux, (Pas Adam Clayton) deviennent si religieux qu'ils questionnent leur propre statut de rock star. Ça colore l'album. The Edge partira même s'isoler dans les bois, après la sortie de l'album et la fin des tournées, pour mieux se repositionner moralement. Le son est toujours rock et brut. La base et la batterie, très dominants. 

War: 1983. Quand The Edge pense tout plaquer, il compose juste avant deux morceaux assez formidables qui le feront changer d'idée. Les gars, ensemble, présentent un album où pas une seule chanson n'est mauvaise. On propose une ode à Lech Walesa, déguisée en chanson d'amour et en éclats de guitare électrique. Piano assez formidable et apport des Coconuts de Kid Créole. Steve Lillywhite produit cette trilogie rock dont les trois titres ne comprennent qu'un seul mot. De l'innocence à la guerre. Qui comprend sa part d'innocence.   

La Trilogie Américaine (Avec Brian & Dan, Ça Plane.)

The Unforgettable Fire: 1984. Après avoir lancé un album et un film en spectacle au Red Rocks de Denver en extérieur, on s'est bâti des fans. Avec l'apport de notre Daniel Lanois et de Brian Eno, tous deux à la production, on produit quelque chose de si riche que ce sera un des 4 albums que j'écouterai le plus dans ma vie. Poétique dès le premier morceau, un de mes tout à fait préféré du groupe, on offre des textures et des espaces aériens nouveaux, des harmonies vocales intéressantes, une percussion de Mullen, formidable, et au moins un morceau qui sera un hymne de nos adolescences. Inspiré de leur passage aux États-Unis et au Canada. Le morceau titre est un chef d'oeuvre. 

The Joshua Tree: 1987. Toujours avec Brian & Daniel ont offre encore des textures de guitares et des couches de vibrations planantes innatendues. Du gospel et du folk. De la tendresse et du militant. On espère un monde meilleur que ce qu'on découvre aux États-Unis auxquels on veut quand même plaire et on plaira comme jamais on ne plaira plus dans les ventes. Hypnotiques par moments, épiques ailleurs. Incontournable de leur oeuvre. Sommet du monde pop rock. 

Rattle & Hum: Agissant à la fois comme un nouvel album, enregistré en partie en spectacle en Amérique du Nord, et comme trame sonore du (terrible) documentaire racontant la création de l'album et la tournée mondiale passée, on rate un peu la cible en embrassant trop goulument le blues, le folk, le soul américain et reprenant Bob Dylan, les Beatles, Hendrix, tout en faisant un clin d'oeil à John Lennon. Dylan compose un morceau avec eux. Jimmy Lovine produit cet assemblage de morceaux un peu éparpillés trop longtemps. Fin d'une trilogie aux titres à 3 mots.   

La Trilogie Industrielle (Berlin/Dublin/Miami).

Achtung Baby: 1991. Se réinventant en réutilisant Brian Eno et son terrain de jeu, avec David Bowie, à Berlin, en 1976, c'était osé. Et c'est formidablement réussi. On reconnait la guitare, cette fois plus torturée. Post-moderne même. Avant gardiste et psychédélique parfois. Riche production. Riche et étonnamment intime alors que le band implose presque au privé. Clayton ne se trouve pas aussi bon que les 3 autres. Mais on reste uni. Et les 4 mousquetaires verts sont un tout. Uni. Aventureux animal croisé de techno peint de rock pop avec un nouveau son de batterie pour Mullen et même une nouvelle voix pour Bono. Lanois/Eno sont de retour à la barre de la production. U2 Mach II réussi. 

Zooropa: 1993. Reprenant dans les retailles des sessions d'Attention Bébé en Allemagne, on reste dans le space-age exprérimental et même le dance. Les inclinaisons musicales sont osées et on est désormais relativement loin du rock (qui était plus près de The Clash ou des Ramones) des premiers albums. Avec un morceau composé pour Wim Wenders ont confirme le parfum ambient dans la palette du band. On a encore le coeur sur la main derrière ce techno rock. Eno reste à la prod. The Edge s'y greffe. Flood aussi.

Pop: Après un passage plus Eno et Pavarotti sur un projet commun, on fignole une heure de musique qui n'a plus le choc des deux albums précédents. On reste dance, rock, moins expérimental. On surprend peu. Massive Attack, Tricky ou les Chemicals Brothers semblent faire mieux dans le même style au même moment. On ne se démarque pas beaucoup. De la pop facile à admirer, dure à complètement aimer. 2e trilogie mal conclue consécutive. Même la pochette semble sans grande créativité.

La Trilogie des titres d'albums de 5 à 6 mots (Missionnaires Planétaires).

All That You Can't Leave Behind: 2000. Après de multiples missions dans le monde pour faire des rencontres auprès de leaders gouvernementaux et, peu à peu, écrémer sa naïveté en se magasinant un Prix Nobel de la Paix, Bono, près de 10 ans après U2 Mach II, en Allemagne, rebranche son band avec Lanois & Eno. Et ce sera un de leurs albums les plus léchés au niveau de la production. Avec une guitare de The Edge comme on en a jamais entendu. On reconnait U2, on score au moins 4 fois en single, on rejoue dans les arénas. Plaisirs modestes et presque sophistopop. Ils ne peuvent nier le titre. Ils trainent tout ce qu'ils ont été, avec eux.

How To Dismantle An Atomic Bomb: 2004. Après l'épuisement de leur Rocktronica, on est revenu plus fort avec l'album de 2000. Et on offre un autre single à jouer dans les stades et les arénas. Steve Lillywhite est de retour à la production. The Edge veut un son de guitare comme celle de Steve Jones des Sex Pistols. Lillywhite y arrivera, il était plus rock. Conservateur comme dans les 3 premiers disques, mais aussi grande gueule et parfois exploratoire que dans les 3 trilogies suivantes.

No Line On The Horizon: 2009. Hiatus de 5 ans, leur plus long entre albums. Eno/Lanois/Lillywhite. États-Unis, Maroc, Irlande, Angleterre. On enregistre partout. Bono écrit de la perspective de plusieurs personnages. Achtung était une réponse au pot particulièrement pourri qu'était Rattle & Hum. All That You Can't Leave... était une réponse à Pop, qui était un rare échec. Après deux nouveaux morceaux avec Rick Rubin, accompagnant une compilation, No Line...est une riposte au conservatisme de How to Dimantle... Pour la troisième fois, on conclut une trilogie de manière brouillonne.       

La Trilogie des Chansons (Méditatifs et Existentiels)

Songs of Innocence: 2014. Hiatus beaucoup plus long. On questionne sa pertinence musicale. On aura cuisiné avec Danger Mouse. On propose donc un single qui ne sera même pas de l'album et un album dont le titre fait référence à William Blake. Portant le poids des années passées d'un band qui peine désormais à faire écho et qui commet le terrible impair d'imposer à tous les nouveaux acheteurs d'un téléphone intelligent, le dit album, forcé gravé sur le téléphone, démarant dès qu'on ouvre son application musicale et surtout, innefaçable. On s'excusera de ce moment d'absence d'humilité, et on retiendra peu d'un album qui n'est pourtant pas si mal.

Songs of Experience: 2017. 9 producteurs se relaieront sur ce qui devait sortir en 2016, mais que le Breixit et l'élection de l'erreur (répétée) Trump, en Amérique, ont forcé la réécriture de certains passages pour Bono, soudainement très en verbe contre cette toxicité double. "Democracy is flat on it's back" chantera-t-il très justement. La surproduction peut paraitre lourde et le reste un peu. U2 semble désormais plus petit dans ce milieu de Kendrick Lamar, Coldplay et Ellie Goudling. 

Songs of Surrender: 2023. C'est The Edge qui a envie de revisiter les anciens morceaux du band et de les réinventer musicalement en gang. Bono lance une auto bio (que j'ai, pas lue encore) qui sert d'accompagnement aux morceaux choisis pour cet album. Qui a des airs de retraite pour le quatuor irlandais. 

Et pourtant, cette année, ils ont lancé un single. Ça s'appelle Please

Comme dans Svp, ne nous oubliez pas...

Ce band qui a vendu plus de 170 millions de fois dans le monde, selon moi auraient autant d'incontournables que de membres du band: War, The Unforgettable Fire, The Joshua Tree et Achtung Baby

L'année qui s'en vient marquera leur 45e année d'enregistrement studios ensemble. Remarquables inséparables. 

dimanche 22 décembre 2024

Il Fût Vraiment Une Fois, à Hollywood, Un Tremplin

Le film de Quentin Tarantino. Once Upon a Time, in Hollywood. 2019.

Je n'ai vraiment pas aimé. Premièrement, je n'aime pas les uchronies. Tricotes-moi une histoire, fictive ou pas, autour d'un fait réel je serai le plus intéressé des hommes. Mais change l'histoire de ce fait réèl, là, j'embarques pas vraiment. QT en a fait deux comme ça. Inglorious Basterds et Once Upon a Time in Hollywood

Dans le premier il partait d'un guet-apens réel pour assassiner Hitler qui n'a jamais réussi son coup car Hitler ne s'y était jamais présenté. QT le fait s'y présenter. À la limite, ça se défend. Dans le second, les disciples de Charles Manson y goûtent autrement que ce qui s'est passé dans la vraie vie vraie. J'ai pas applaudi là où ça applaudissait. Parce qu'il y avait un peu de vrai. Juste assez pour que dans 100 ans on pense que ce soit comme ça que ça ce soit vraiment passé. 

Mais il y avait plusieurs autres facteurs qui m'on agacé. Mentalement, j'ai rebaptisé le film "Brad drives a car". Il y a de nombreuses scènes qui ne sont que ça. Brad conduisant une voiture. Aucunement utile sinon pour remarquer la reconstitution d'époque (quand même très bonne) et j'ai eu le temps de trouver ça long. Quand on trouve un film long, il ne touche pas sa cible. Il y a aussi cette direction narrative qui m'a agacé. Cette scène éternelle entre Leonardo DiCaprio et cette jeune actrice, tournant une scène de film western qui a brisé complètement un rythme qui me paraissait déjà semi-improvisé. Je ne voulais pas penser à tout ce que je pensais "à côté" du film. Je voulais être plongé dedans. Imprégné du film.

Non, je n'ai pas aimé. Et je vais quand même vous en parler. Et surtout, à côté.

Parce que ce prétendu "dernier film de Quentin Tarantino" (ce sont ses dires) il a quand même eu un fameux flair. Victoria Thomas, directrice de casting de son film, mais Quentin lui-même, qui en a le dernier mot dans la sélection finale des auditions ont eu du pif dans la distribution. Plusieurs, participant, participantes surtout, de ce film ont, depuis 2019, largement fleuri dans leurs carrières, depuis. 

Chez les participant(e)s qu'on voit à l'image, en voilà 7 qui s'épanouissent sous nos yeux. 

Margaret Qualley: Incarnant la fictive membre de la famille Manson Pussycat, cette même année, 2019, elle jouait dans la série de science-fiction de Netflix IO, Mary Dalton dans l'adaptation du livre de Richard Wright, Native Son, pour HBO, a incarné la danseuse Ann Reinking, rôle pour lequel elle a eu une nomination au Emmy Awards, en plus de jouer avec Kristen Stewart et Jack O'Connell dans une fiction sur Jean Seberg. Elle a tourné pour Rhys Ernst et Rowan Athale, avant de le faire pour Philippe Falardeau sur l'histoire vraie de l'auteure Joanna Rakoff et son expérience avec J.D.Salinger et Phyllis Westberg. Elle n'a jamais cesser de tourner, le faisant pour Zachary Wigon et Claire Denis, toujours dans des rôles importants, ce qui lui a laissé le loisir de se choisir un rôle secondaire chez Yorgos Lanthimos. On l'a revue cette année dans un autre de ses films, chez Ethan Coen, mais surtout dans le très remarqué The Substance. Elle est prochainement promise dans Happy Gilmore 2, sous la direction de Richard Linklater et encore sous la direction à nouveau d'Ethan Coen.

Julia Butters: Elle n'avait que 9 ou 10 ans quand QT l'a remarquée suffisamment à la télé pour lui donner un rôle dans son film. Elle y est excellente. Steven Spielberg l'a trouvée tout aussi bonne, la choisissant pour The Fabelmans. Elle aussi joué pour les frères Russo et pour Robert Budreau. À maintenant 15 ans, elle est promise dans un film sous la direction de Nisha Ganatra en 2025.

Austin Butler: Il incarne Tex Watson dans le film de QT. Enfant de Nickelodeon, il a fait beaucoup de télévision jouant entre autre dans ICarly et CSI NY. On lui a donné le rôle titre d'Elvis de Baz Luhrmann, il a animé Saturday Night Live, tourné pour Jeff Nichols et Denis Villeneuve, et est promis dans un Western et un thriller en 2025.  

Mikey Madison: Elle joue Sadie dans Once Upon a Time In Hollywood. Cette merveilleuse actrice de 25 ans aura fort probablement une nomination dans la catégorie de la meilleur actrice aux prochains Oscars pour son excellente performance dans le rôle titre du film de Sean Baker, Anora. Elle a fait une voix pour The Addams Family en film d'animation, a joué pour Scott Coffey, dans une xème version de Scream, tourné pour Emanuelle Pickett et continue de jouer un rôle principal dans la série Lady in the Lake, après avoir tenu le rôle principal de la série Better Things jusqu'en 2022.

Maya Hawke: La fille d'Ethan Hawke et Uma Thurman joue "Flower Child", un rôle tricoté autour de ce qu'aurait pu être Linda Kasabian, qui n'a pas participé aux meurtres du clan Manson, mais était à l'extérieur, dans la voiture. Elle a été de la saison III de Stranger Things et y est toujours, ainsi que dans la série télé The Good Lord Bird. Elle a tourné au cinéma avec Liev Schreiber, Vanessa Kirby, Andrew Garfield, Kiana Madeira, Camila Mendes, pour Wes Anderson, Bradley Cooper, Nicol Paone et pour son père. Pas mal pour cette enfant de la balle.

Victoria Pedretti: Jouant Leslie Van Houten, l'actrice juive, d'origine italienne a joué dans les deux séries de Netflix Haunting of Hill House et Haunting of Bly Manor. Elle a aussi été fabuleuse dans la série You, toujours sur Netflix. Elle a joué au cinéma pour Joséphine Decker, Bardia Zeinali (pour Kacey Musgraves du même coup), Ava DuVernay, Esteban Arango et est promise dans un film de Rachel Rose avec Alicia Vikander. Elle était de deux pièces de théâtre de New York, cette année. 

Sydney Sweeney: Incarnant Dianne "Snake" Lake, la plus jeune égarée du clan Manson. Syd a joué pour Zu Quirke, Michael Mohan (dans une histoire située à Montréal), avec Megan Fox, a été parfaite dans la série The White Lotus pour laquelle elle eu deux nominations aux Emmys, a tourné pour Tina Satter, Tony Tost, Will Gluck, pour Marvel, à nouveau pour Micheal Mohan et pour Ron Howard avant de nous être promise dans des films de Micheal Pearce, avec Julianne Moore, et David Mihôd pour 2025. Elle a aussi animé Saturday Night Live cette année. 

Je vais peut-être choisir de réécouter ce que je n'ai pas vraiment savouré la première fois. Voilà, réservé à la Vievli. 

samedi 21 décembre 2024

Les Lettres de Circleville

1976.

Circleville, Ohio. 

Mary Gillispie est chauffeure d'autobus scolaire. Elle reçoit par la poste une lettre manuscruite la sommant de cesser une liaison (inexistante) avec le directeur de l'une des écoles qu'elle fréquente en milieu de travail. L'auteur(e) de la lettre non signée dit savoir où elle habite et lui parle même de détails intimes comme de ses propres enfants. Elle ne parlera pas de cette lettre à son mari, Ron. Elle en reçoit une similiare 8 jours plus tard, n'en parlera toujours pas non plus. Jusqu'à ce que Ron en reçoive une à son tour. Exposant "l'affaire". Et disant que la vie de Mary sera menacée si elle ne met pas fin à cette affaire. Inexistante. Mary & Ron n'en parlent qu'à 3 personnes, la soeur de Ron, son mari Paul Freshour et la soeur de Paul. 

L'auteur(e) de la lettre menace de rendre tout ça public en faisant appel à la radio, aux journaux et à la télévision locale. Publiquement il veut exposer la tricherie amoureuse. C'est plutôt le beau-frère de Mary qui fera appel aux journaux en écrivant à l'auteur(e) prétextant qu'ils savent qui est cette personne. Ce qui n'est pas vrai. Ça fonctionne un temps, puisque les lettres cessent pendant plusieurs semaines. 

Mais le 19 août 1977, tout change. Un appel est fait à la maison de Ron & Mary. Ron prend l'acoustique et écoute ce qui se dit. Il rage et confirme qu'il savait que c'était cette personne sans préciser laquelle, prenant un fusil, et quittant la maison en trombe. Mary a le temps de savoir que la personne au téléphone serait en train de surveilller le camion de Ron en ce moment même. Mais Ron prends la voiture et quitte en trombe. Armé. 

Quelques minutes plus tard, Ron est retrouvé mort au volant de son camion, embouti dans un arbre. Il aurait eu le temps de tirer au moins une fois de son arme. De l'avis de tous, il n'y avait pas meilleur homme que Ron Gillispie. Honnête et humain, généreux et aimé de tous. Comme il avait bu, son taux d'alcoolimie sert de prétexte à une police laxiste qui classe vite dans la catégorie "mort au volant parce qu'ivre au volant". On pense un collègue de travail suspect quand même, et on le passe au polygraphe n'en révélant pas les résultats mais classant "mort d'alcoolémie au volant." 

Soudainement, plusieurs résidents différents ont reçu une lettre anonyme, toujours manuscrite de la même main, disant que le shérif local cachait quelque chose. Les proches de Ron resteront surpris, Ron n'était pas reconnu comme un gros buveur. 

Mary et le directeur de l'école débuteront effectivement une affaire ensemble, mais après que les premières lettres eurent été envoyées. 

1983. Mary est visuellement harcélée sur sa route scolaire. Des affiches sont placées sur son trajet la menaçant directement. Agacée, elle choisit de vouloir les arracher de là où elles sont, mais remarque que l'une d'elles était un piège qui devait faire tirer un fusil en sa direction lorsqu'elle enlevait la pancarte d'une manière précise. Ce qu'elle ne fait heureusement pas. Le # de série du fusil relie à son propriétaire qui serait...Paul Freshour. Qui vient de se séparer de la soeur de Ron. Mais Paul, lorsque confronté, dira que son fusil lui avait été volé il y a plusieurs années. On lui dictera les lettres afin qu'il les écrive et un expert en écriture confirmera qu'il serait l'auteur des lettres. Mary dira que sa soeur l'avait approchée pour dire qu'elle soupçonnait que son (ex) mari en était l'auteur et le patron de Paul confirmera qu'il était absent du travail le jour des pancartes et du piège avec arme à feu. Il sera condamné à la prison pour tentative de meurtre.

Mais de l'intérieur, il recevra à son tour des lettres ravie de "l'auteur(e)" se disant heureux/heureuse de le garder en prison. Paul se dit complètement innocent. Même si il est dans une prison à l'extérieur de la ville, les lettres sont postée de Columbus, en Ohio, ne viennent donc pas de sa propre main. En 1990, il est éligible à être libéré mais en raison des lettres, qu'il ne peut systématiquement PAS écrire de sa cellule, on ne lui accorde pas. On le fera 4 ans plus tard.

Les lettres cesseront. Enfin, presque...

Quand on continuera d'enquêter là-dessus, au travers des années, un(e) comique, où l'auteur(e) original(e), écrira aux stations de télé: "Laissez tranquille le shériff sur ce sujet. Si vous venez en Ohio, you old sickos, vous en paierai de votre peau".

On dit que le fils du directeur d'école peut avoir été l'auteur de Circleville. On dit aussi que la soeur de Ron pourrait être à la source de tout ça, puisque son nouvel amoureux aurait été vu près du piège à fusil. Finalement, plusieurs pensent aussi que c'était le collègue de travail de Mary, suspect initial, qui était secrêtement amoureux d'elle, mais qu'elle ne lui offrait aucune ouverture à ce sujet pouvait être l'indésirable auteur. 

Malgré tout ça, on tournait en rond comme dans un cercle avec cette affaire, à Circleville.

Paul Freshour, décédé il y a 12 ans, sortait de prison, s'y trouvant peut-être pour rien, il y a 30 ans. 

vendredi 20 décembre 2024

La Mélancolie à 11

C'est drôle comment la mélancolie fait autant de bien que de mal.

C'est le propre de la mélancolie. Une zone de presque confort avec lequel on compose comme dans un refuge emo. Mais aussi parfois une tristesse latente, cachant quelque chose de plus profond. Ou de plus lourd ?

C'est presque tout le temps les deux. Voilà pourquoi il y a "mélan" dans le mot. Comme dans mélanger. Mélanger toute sortes de sentiments. 

Quand The Cure a lancé son 14e album studio, le vendredi 6 novembre dernier, nous étions des tonnes à savourer la tapisserie sonore éthérée et solennellement sentimentale qui incluait soudainement l'ancien guitariste de King Crimson et de Bowie, Reeves Gabrels. qui a tout à fait compris la tâche sur un album qui a très certainement plongé tous les Générations X (et bien d'autres) dans un passé joignable uniquement de l'intérieur.  Sur le réseau social Threads, c'en était devenu ridicule. Les gens ne parlaient pratiquement que de cet album pendant tout le week-end. Et de l'effet qu'il avait eu sur eux. Parfum gothique lesté de vapeurs de nostalgie.

D'un monde perdu. Dès le mardi suivant. Quand les États-Unis ont préféré le prédateur à la Femme comme leader #1. La hantise du nouveau disque des Britanniques devenait trame sonore beaucoup plus sombre. L'Amérique du Nord ne sera plus la même. 

Le Canada n'est pas en reste. Un abominable avec très très forte insistance sur les trois dernières syllabes du mot abominable, ne mène pas dans les sondages pancanadien, il domine. Et le trop usé gouvernement Trudeau a été toute la semaine un bateau qui prend l'eau avec un capitaine bien seul. Cette caricature de Serge Chapleau résumes brillamment lundi dernier quand Chrystia Freeland, ne voulant pas être associée au déficit qui était pourtant promis au jour 1 du règne Trudeau, et sur laquelle elle a assurément ses empreintes, et excédée des décisions de son chef, a choisi le moment pour quitter la barque. 

Car si Pierre Poilièvre est en seado, Justin est en barque. Qui coule. Et l'idée que la pensée conservatrice, l'ignorance religieuse, la haine, avale le Canada comme il est presque promis de le faire, la mélancolie glisse toute seule dans nos flux de pensées. Comment pourrons nous s'en sortir dans un monde d'Elon Musk, Jeff Bezos et de Joe Rogan ? Dans un monde si dégueulasse ?  Et je suis un homme ! Je ne peux même pas m'imaginer Femme qui ont un top ten de raisons de s'inquiéter davantage, d'à peu près tout. 

En commençant par leurs droits. Et la manière dont on les voit et les perçoit. Qui revient au moyen âge. 

La Presse Canadienne a nommé Piêtre (sic) Poilièvre personnalité médiatique de 2024. Celui qui méprise les journalistes avec un arrogance phénoménale, qui leur ment, qui est à un cheveu mince de chanter le même refrain que son modèle populiste au Sud, et de dire que les médias sont l'ennemi du peuple. Si ce n'est pas déjà fait. Peu importe les critères statistiques évoqués par la Presse Canadienne, sucer la queue de cet olibrius fait honte. 

Décourage.

Je crois avoir deviné une autre tuerie scolaire aux États-Unis cette semaine. Au Wisconsin. Il y en a TOUS LES JOURS.  J'ai pas trop voulu savoir les détails. Ça donne trop la rage de les voir multiplier par millions les prières, LES PRIÈRES CALISSE!!!!!! quand des enfants, des adultes, sont tués pour rien à coups de fusils.  

La religion est la PIRE des fictions !!!!!!!!!!!

Ça place la mélancolie à 11 sur une échelle de 10. Les États-Unis sont un pays si malade. On attrape leur grippe.

On est si près de valider toutes les fraudes monopolisée par cette limace qu'est PP, ça fait mal juste d'y penser. 

Le gouvernement Trudeau, quand il quittera le pouvoir, donc bientôt, aura un déficit phénoménal. En plus de promettre de faire comme son père en endettant le pays quand il est entré au pouvoir en 2015, Justin a aussi eu la pandémie mondiale dans les jambes. Et lui aussi, il a fait ce qu'il a pu devant ce phénomène rarissime . Quand Trudeau quittera, le Canada n'aura jamais été aussi rouge.

De honte.  

jeudi 19 décembre 2024

Pluie de Novembre

(à Gisèle, Adèle et 9 femmes de festival de Montréal)

Je vous parlais de déshumanisation en début de semaine. C'est le message accentué actuellement dans le monde en tant que sociétés, un peu partout sur terre. Cette tendance a quand même toujours existée, mais on normalise de plus en plus. En Chine, c'est même favorisé de tricher si c'est pour atteindre les résultats. C'est attendu si on est sur le point de ne pas atteindre les objectifs visés. Même aux plus hautes instances.

Un autre message qui est subtilement toujours passé est que la vie d'une femme, bah !...c'est pas important de toujours s'en soucier. Ses besoins, ses envies, sa personne: accessoires dans la vie de certains hommes.

Entendant une chanson que ma conjointe aime beaucoup et joue souvent, son vidéo m'est revenu à l'esprit. C'était pernicieux. 

1991. November Rain, Gun's & Roses, vous vous souvenez ?

Cette chanson, inspirée du concept musical Funeral For a Friend/Love Lies Bleeding d'Elton John, sera la plus longue (à 8:57) à atteindre la position #1 du Billboard aux États-Unis pendant 30 ans. Le réalisateur britannique de clips Andy Morahan tournera le vidéo. Et c'est du clip que je veux vous parler. C'est ce que je me suis rappelé réentendant la chanson. C'était discriminatoire. 

Le clip raconte la nouvelle de l'écrivain et critique musical Del James (Ici avec Axl), Without You. Dans cette nouvelle, la femme d'une rock star se tire une balle dans la tête quand elle en a assez qu'il l'a trompe à répétition. 9 minutes d'intéressante chanson, 9 minutes de clip. 

Dans le vidéo, le chanteur Axl Rose est au lit, cauchemardant des rappels du passé de sa vie avec celle qu'il avait épousé, incarnée par sa copine de l'époque, la modèle Stéphanie Seymour. Il se rappelle leur mariage, où déjà, elle a le visage faussement heureuse sous un voile qui s'assombrit quand le voile est levé. Elle serait peut-être déjà malheureuse. Slash ne trouve pas la bague de mariage alors Duff lui en donne une. La bonne ? une des siennes? on ne sait pas. Slash quitte l'église et apparait soudainement dans un espace de New Mexico performant un solo autour d'une église isolée. 

Après le mariage, elle a encore du nuage dans les yeux. Aussitôt dans la voiture, elle regarde au loin un moyen de s'évader. De quoi ? Si on a pas lu la nouvelle de James, on ne sait pas. On coupe le gâteau et oh! tiens, si on a pas saisi qu'elle était triste, elle porte soudainement une robe noire. Et la pluie (de novembre) tombe violement sur tout le monde. Qui ont une réaction de panique et foutent le bordel se tirant même dans le gâteau pour partir s'abriter. Chaos absolu. 

La scène tout de suite après nous montre la mariée, maintenant morte, dans un tombeau. Sans autres explications. Si on a pas lu Del James, on ne sait pas. Cancer ? Mais si on est futé, on remarque que le visage de Stéphanie Seymour est à moitié "coupé" et la partie gauche est reflétée par un miroir car elle se serait tiré une balle au visage (dans la nouvelle de Del James). Axl est triste, regarde le ciel, et on le revoit au piano en spectacle, Slash debout sur son piano avec un orchestre derrière eux. Enterrement, la pluie de novembre contre-attaque. Axl met un bouquet de roses rouges sur sa tombe fermée, les roses décolorent sous la pluie. 

Ce que je vous ai raconté, c'est le clip, et aussi la nouvelle de Del James. Elle se fait sauter la tête, malheureuse de son union avec celui qui ne la respecte aucunement. Ce qui n'est nullement expliqué autrement que par les mots de la fin qui sont pour Del James avec la précision que c'est basé sur sa nouvelle Without You.

Mais...

Du 9 minutes, 50% du clip est le mariage,  10% est l'enterrement, 35% est le band en spectacle où jouant de la guitare dans un champs et 5% est Axl cauchemardant.

Qu'est-ce qui est 0% du clip ?

La tricherie de la rock star. 

Tricher n'est jamais très grave. 

Et la femme, on l'aime accessoirement. La respecter, c'est secondaire.

C'est ce que la pluie de novembre devrait nous faire comprendre.

Les temps doivent encore changer de nos jours. La femme vaut plus que ça.

Entendre la flasque de marde Elon Musk dire que Justin Trudeau n'a rien compris en se présentant comme féministe et non comme "a manly man" et que c'est pour ça qu'il va prochainement perdre ses élections devrait nous faire comprendre que seul Elon Musk est celui qui se trompe dans cette même phrase.  Oui, Justin va perdre. Mais c'est davantage une question d'éducation. Et d'écoeurantite. Et que l'avenir est femme et non alpha.  

mercredi 18 décembre 2024

The Mod Squad

Ils étaient la Mod Squad

Un noir, un blanc, une blonde.

L'unité d'agent d'infiltration la plus cool de son époque à la télévision. L'époque est 1968. 

Pete Cochran, incarné par Micheal Cole, est un personnage expulsé de sa famille riche de Beverly Hills parce que trop hippie et arrêté pour vol de voitures. Lincoln Hayes, joué par Clarence Williams III, est issu d'une famille de 13 enfants, a été arrêté dans les émeutes de Watts en 1965, et Julie Barnes, jouée par Peggy Lipton, est fille de prostituée de San Francisco qui a fuit l'univers toxique de sa mère pour rejoindre L.A. mais qui est aussi arrêtée pour vagabondage et errance. Afin d'éviter des peines d'emprisonnement, Adam Greer choisit de les prendre sous son aile, d'être leur mentor, et d'en faire un trio de jeunes infiltrateurs pour la police de Los Angeles. 

C'est la prémisse de cette série télé qui a comme producteurs Aaron Spelling et Danny Thomas. Un an avant Easy Rider, c'est l'un des premiers essais à tenter saisir la contreculture, de la part des États-Unis. 

Les temps changent et il faut s'adapter. Entre 1968 et 1974, on traite d'avortement, de violence domestique, d'abus contre des enfants, d'illettrisme, de concierges irresponsables, d'immigration illégale, de rassemblements anti-guerre, de brutalité policière, de manifestations étudiantes, d'éducation sexuelle, de soldats revenants du Vietnam, de symptômes de désordres post-traumatiques, de racisme, d'euthanasie, de drogue et trafic de drogue. 

On infiltrera des écoles pour solutionner le meurtre d'un enseignant, un journal underground pour y trouver un fabricant et poseur de bombes, on une classe d'acteurs afin d'y trouver un étrangleur de jeunes filles blondes. Buddy Ruskin est le créateur du contenu de la série, aidé de Tony Barrett, Harve Bennett et Sammy Hess. Ruskin s'inspire de sa propre expérience dans le milieu de l'autorité où il engageait de jeunes contrevenants de la sorte afin de retracer des trafiquants de narcotiques. 

La série présente, entre autre, une réalité d'humains à la peau noire qui est toute neuve aux États-Unis. I Spy depuis 1965, Star Trek & Mission: Impossible depuis 1966, Mannix depuis 1967. Le succès de la série qui sera nommée 6 fois aux Emmy Awards, 4 fois aux Golden Globes (et fera gagner la jeune Peggy Lipton pour son jeu) inspirera les autres stations à aussi investir sur les humains à peau noire, comme le prouveront Julia la même année, The Bill Cosby Show et Room 222 en 1969, The Flip Wilson Show en 1970. Quand on dit à Spelling qu'un baiser sur la joue de Lincoln à Julie n'est pas acceptable sur les ondes, même si ce n'est qu'amical, Spelling se bat pour que ça reste. On l'avertit qu'on aura une tonne de plaintes. Il n'y en aura aucune. 

Plusieurs acteurs et actrices, qui seront plus connu(e)s dans le futur, où qui l'étaient déjà,  y passent pour des rôles invités: Carolyn Jones, ancienne femme d'Aaron Spelling, Leslie Nielsen, Ed Asner (3 fois dans des rôles différents), Vincent Price, Sammy Davis Jr (3 fois dans des rôles différents), Andy Griffith, David Cassidy, Richard Pryor, Lee Grant*, Richard Dreyfuss (2 fois dans des rôles différents), Jo Van Fleet, Sam Elliott, Martin Sheen, Desi Arnaz Jr, René Auberjenois, Stefanie Powers, Cesar Romero, Harrison Ford, Lou Gossett Jr, Sugar Ray Robinson et Billy Dee Williams seront de certains épisodes.

Clarence Williams III a comme grand-père un important musicien de jazz et de blues et son propre père est aussi musicien. Il commence au cinéma dans un film si important qu'il sera enregistré à la Bibliothèque du congrès des États-Unis. Il fait beaucoup de théâtre avant de jouer pour la première fois à la télé, et c'est à 28 ans qu'il fait ses débuts dans cette série. Il ne cessera jamais de faire de la télé et sera le père de Prince, au cinéma, Mr Simms dans Tales From the Hood, tournera pour Giuseppe Tornatore,  avec David Chapelle, Eddie Murphy et John Travolta, et pour John Frankenheimer et Ridley Scott avant de décéder, à 81 ans, il y a 4 ans. 

Peggy Lipton est d'abord mannequin avant de faire quelques apparitions à la télé dès ses 19 ans. Elle a un film à son actif et 21 ans quand commence la série. Quand celle-ci se termine, malgré le succès, elle quitte le métier afin de se consacrer à son rôle de mère (de Rashida Jones entre autres) et à son mariage avec Quincy Jones avec lequel elle tâte de la musique. Elle ne retourne sur images que 15 ans plus tard, pour la télévision, sous la direction de David Lynch. Qui engagera aussi, Clarence Williams III pour quelques épisodes. Elle sera du film tiré de la série, et de sa dernière saison. en 2017. Fera plus de télévision que de cinéma. Elle meurt en 2019 du cancer du colon, à 72 ans.

Micheal Cole a joué dans la série Gunsmoke et dans deux films quand il commence The Mod Squad, à 27 ans. Quand la série se termine, il se consacre principalement au théâtre. Continuera d'apparaître à la télévision de temps à autres. Sera de la première adaptation télé de It, de Stephen King. Il sera du roman savon General Hospital et développe un problème d'alcool qui le force à entrer à la Betty Ford Clinic. 

Il meurt lui aussi, à 84 ans, le 10 décembre dernier.

La Mod Squad est désormais effacée. 

Mais ne le sera jamais de nos télés.    

 Son décès m'a fait penser à cette série que je n'ai pas connue, même en différée.

Mais qu'on dit valait la peine d'être écoutée. Jeunes et moins jeunes pour mieux cohabiter en société. Mission depuis, de plus en plus échouée.

*pour un épisode qui se gagne un prix.