jeudi 3 juillet 2025

Cinema Paradiso**********Singles de Cameron Crowe

Chaque mois, dans ses 10 premiers jours, tout comme je le fais pour la littérature (dans ses 10 derniers) et tout comme je le fais pour la musique (vers le milieu) je vous parles de l'une de mes 3 immenses passions: Le cinéma!

Je l'ai surconsommé (le surconsomme encore), l'ai étudié, en fût diplômé, y ait travaillé, en fût récompensé, avant de quitter le milieu. Mais le cinéma ne m'a jamais quitté.

Je vous parles d'un film qui m'a marqué par son histoire, ses interprètes, sa réalisation, sa cinématographie, sa musique, son montage, son sujet, ses thèmes, sa vibe, son audace, bref d'un film dont j'ai aimé pas mal tout les choix. 

SINGLES de CAMERON CROWE

1992.

Les premiers 10 mois de cette année là, j'était, effectivement, pour la dernière fois de ma vie, célibataire. Enfin, si j'ai eu des relations, rien n'avait été sérieux. Au 9e mois sortait ce film de Cameron Crowe, son 4e et son premier d'une série de 3 relativement sans fautes. Contenant tous les éléments d'un sain divertissement. En 1992, mes co-locs et moi, on le découvrait avec ce film. 100% grunge et même situé à Seatlle, Cameron Crowe savait dans quel milieu il trempait ses personnages. Il avait été journaliste adolescent, ce qu'il racontera dans 2 films, pour le Magazine Rolling Stone. Il aura toujours le flair musical. Même si le grunge ne me séduirait jamais, ce film, tout à fait imprégné du grunge, allait beaucoup me séduire. Bridget Fonda surtout. Je n'aurai d'yeux que pour elle dans Godfather III, Bodies, Rest & Motion, Jackie Brown ou Lake Placid.

Le film raconte les relations entre voisins et amis d'un même bloc, et leurs sentiments les uns avec les autres, amoureux ou autre. Nous avions cet âge: 20 ans. Nous pouvions 100% se faire parler par ce film. Si ils sont sentimentalement errants, nous l'étions aussi. Enfin presque plus pour moi. Mais professionnellement, je le suis parfaitement resté. Je suis traducteur de formation, mais je bosse partout ailleurs aussi pour joindre les deux bouts. 

Ce film est drôle mais contient aussi sa part tragique. les clins d'oeil sont nombreux. La scène grunge y est bien représentée avec Pearl Jam comme band du personnage de Matt Dillon qui avait été proposé à Johnny Depp qui avait refusé. Dillon porte d'ailleurs la garde robe du bassiste de Pearl Jam, Jeff Ament. Tous les personnages sont très vêtus de leur époque. Soundgarden et Alice In Chains s'y trouvent aussi. Debi Mazar a été coupée au montage. Eric Stolz a 2 présences en mime. Tim Burton en réalisateur en devenir. Jeremy Piven en caissier. Paul Giamatti en amoureux frencheur en public. Le (faux) band de Dillon, Citizen Dick, chante Touch Me, I'm Dick, une parodie de Touch Me, I'm Sick de Mudhoney. 

On peut déjà sentir la touche Cameron Crowe de trouver la ligne qui tue, Dans Jerry Maguire ce sera "You had me at Hello" ou "Show me the money", ici, une ligne comme "What took you so long ?" suivie de "I was stuck in traffic" fait tout à fait mouche sur plusieurs niveaux.


 Ces personnages sont dans la jungle urbaine de la jeune vie adulte comme nous l'étions. Et il est dur de ne pas sourire à toutes les 10 minutes dans cette comédie. Moderne, en 1992. Amusant de voir les communications par téléphones branchés au mur. Ou dans une cabine téléphonique dans un bar, cabine qu'on prend pour une toilette. On nous exposait très clairement que c'est toujours l'ego ou l'orgueil qui brise les couples. Un couple semble sur la bonne voie, mais fera face à de gros choix. Un autre semble parfaitement mauvais l'un pour l'autre. (Ce qui me plaisait, je voulais Bridget Fonda pour moi.). 

J'aurai une co-loc tout à fait amoureuse de grunge, en 1993-1994, une ancienne amoureuse, oui, qui aura cette trame sonore et qui la jouera si souvent, ça n'a pas dû m'aider à aimer le grunge, inconsciemment. Mais j'allais trouver le vrai amour, dès octobre. Ma perle rare.

Sans qui la belle grande fille à mes côtés qui me parle baseball pendant que j'écris (oui ça se peut, comme les filles qui parlent NBA), n'existerait pas. Ni le beau grand garçon qui nous quitte d'ici deux semaines pour son premier appartement. Pour y vivre avec sa partenaire amoureuse. 

Oh! pas très loin, non. Mais ce sera différent. Tout comme ces gens dans ce film qui parfois, sont si seuls. Mais tous ensemble. 

Singles est une belle croquée dans une époque. Une époque qui était la nôtre. Naïve et innocente. Il était facile de se reconnaitre dans ces personnages alors. Tout autant maintenant. Pour une vue sur la génération X, c'est un choix divertissant. Qui nous montre foncer sur ce qu'on devrait fuir, se contenter parfois de si peu, se désorganiser dans un monde qui cherche à nous organiser.   

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