Chaque mois, vers le milieu, tout comme je le fais pour le cinéma (dans ses 10 premiers jours) et tout comme je le fais pour la littérature (dans ses 10 derniers), je vous parle de l'une de mes trois immenses passions: la musique.
Le titre de la chronique est inspiré de 4 albums que je connais tant par coeur, que j'ai tant consommé, que j'en connais toutes les nuances, toutes les notes, toutes les paroles, tout le contenu.
Par ordre de création:
Blonde on Blonde de Bob Dylan
The Idiot d'Iggy Pop
Low de David Bowie
The Unforgettable Fire de U2
B.I.B.I. c'est moi. C'est aussi la terminaison du mot habibi voulant dire, en dialecte irakien, je t'aime.
Musique, je t'aime.
CLOSE TO SILENCE de THOMAS OTTEN.
1999.
J'ignore sincèrement comment cet artiste s'est pointé à mon oreille. J'ai une petite idée toutefois. Je travaillais alors dans un sous-sol de magasin de musique centenaire et je fournissais, en disques, la bibliothèque Nationale du Québec qui naissait en face. Je devais donc, parfois, écouter certaines nouveautés, brièvement, pour pouvoir diriger les albums aux bons endroits dans les sections musicales de la Bibliothèque. Je ne connaissais pas Thomas Otten, dont c'est le premier album de toute manière. Je le pensais même, en raison de son nom et sa tête blondinette, qu'il était Scandinave. Mais il semblerait qu'il soit Français.
Je doute aussi que je l'ai découvert par "écoute de nouveautés" puisque la chanson Sanza était la chanson précise que je visais en écoutant son album. C'était par l'appel de ce toujours bouleversant morceau que j'étais happé vers le cd.
J'ai oublié Otten pendant presque 20 ans, mais pas Sanza. Qui ne jouait en tête toutes ses années. Je l'ai mollement cherché sous le nom de "Senza", plusieurs fois, sans succès. Tombant sur du mielleux italien et du pas terrible. Je me rappelais une pochette montrant une tête blonde, en extérieur, face à un champs, avec quelque chose comme un cadre de fenêtre autour du corps ou quelque chose comme ça. Je ne me tromperai pas beaucoup là dessus au final. J'avais la lettre "O" en tête aussi. Mais je cherchais parmi les artistes scandinaves. Puis chez les artistes scandinaves chantant du nouvel-âge. Puis chez les artistes scandinaves chantant du nouvel âge ou du classique, dont le nom commence par la lettre "O". Chaque fois assez mollement. Me disant " Bah! c'est juste une chanson que j'aimais beaucoup!".
En 2016, laissant tomber le mot "scandinave" dans mes recherches, ne gardant probablement que le chanteur nouvel âge et la lettre "O", je suis tombé sur une page wikipédia sur le sujet et le nom de Thomas Otten m'est apparu! OUI! C'était lui! Et le SEnza que que je cherchais était un SAnza.
Ducon!
Et, téléchargeant l'album, je découvrais du fameux.
Du bon.
Otten, bien que Français un nom scandinave, a été formé en musique classique. Il avait appris le piano et le chant lyrique. Mais avant 1996, il était biologiste. Surtout, sa voix, exceptionnellement, n'a jamais mué. Il a toujours gardé un très haut contre-alto. Il a donc abandonné la biologie pour tirer avantage de cette anomalie rare et a étudié au Conservatoire National de Région le chant, à Lille, puis à Paris. Comme il chante dans toutes les langues et pas vraiment en français, je ne pouvais pas facilement le retrouver.
Il y a des morceaux que j'aurais juré avoir déjà entendu chez Enya. Pourtant, Frédéric Momont écrira la plupart des pièces. Il semble parfois flirté avec le spirituel et l'ecclésiastique, on me dirait qu'on est accueilli, post-mortem, avec cette trame sonore que je le croirais. La chanson titre fait rire mes enfants qui l'apellent la chanson "fee-doo-da" qui est une référence à un sketch de François Pérusse où ce dernier, ne voulant pas recevoir l'appel de quelqu'un(Jean-Charles)feint un répondeur en direct en disant un mou "fee-doo-da, je ne suis pas à la maison présentement merci de laisser un message,...Jean-Charles...arrrgh! fuck!". La harpe y est fort agréable. Il existe peu d'instruments du genre guidant presque directement vers la détente.
Comme on pourrait facilement imaginer cette musique jouée dans une église ou un lieu de culte, la présence de l'orgue n'est pas tellement surprenante.
La chanson bijou de cet album je l'ai pensée sur des tonnes et des tonnes de séquences de films n'existant que dans ma tête. Toujours en chanson de générique de fin. Je la trouve tout simplement parfaite. Instrumentalement, vocalement, harmonieusement. L'utiliserai surement sur une fin dramatique en images somewhere. C'est sublime. La présence de la chorale est hantée.
Il y a quelque chose de si aérien qu'on pourrait y sentir du cosmique et de l'astral. le nouvel-àge, dans lequel se classe probablement sa musique, nage souvent dans le céleste. Sa rare condition vocale est impressionnante et nous tombe dessus comme une gentille bruine par jour de chauf soleil. Nous habillant de rafraîchissements et de frissons. Il ne pouvait que me plaire en glissant le nom de l'un de mes réalisateurs préférés, le cavaliere de la mémoire, des rêves, de la fantaisie et du désir, Federico, le seul et unique.
Il y a quelque chose d'excessivement cinématographique dans son approche musicale. Thomas ferme son fort joli album sur de l'extrêmement délicat. Comme on s'envelopperait doucement dans des draps baignés d'amour.
Pour amoureux de nouvel-âge, de contre-alto, de voix haute, d'Enya, de musique de détente, d'aérien, de musique lyrique et classique, de fusion ethnique, de chorale, de musique cinématographique inspirante.
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