mardi 30 juillet 2019

Cinéma Narratif (1896-2019)

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"On va tu voir un film?"

À cette question, une seule réponse possible de mon point de vue.

"Ça n'existe plus en salle pour moi".

Au cinéma près de chez nous voici le programme:
Alladin
Annabelle 3
Crawl
Toy Story 4
John Wick 3
Le Roi Lion
Menteur
Rocketman
The Secret Life of Pets 2
Spider-Man: Loin des Siens

Sérieusement?
On vise qui?
Les enfants, les ados, les adulescents, à peine les boomers. Surement pas un X comme moi.
Et je ne suis pas si unique. Je ne peux pas croire que je sois si unique. Je mange du ragoût de boulettes en canne quand je ne suis pas inspiré et seul en cuisine. Et je ne suis pas fier.

Rien pour moi qui aime les histoires. Menteur serait le moins dommageable compromis. En y allant à reculons, je ne pourrais qu'être mieux surpris. Ne serais-ce que pour Catherine Chabot. Futur coup de foudre. Et Rocketman, on l'a vu et n'avons pas beaucoup aimé. Trop proche de la comédie musicale, pleine d'erreur de temporalité dans les compositions et passant par dessus de longs pans de la carrière de Reginald Dwight, comme ses enregistrements mythiques du château d'Hérouxville ou son show réunificateur entre John Lennon et Yoko Ono ni de la proche collaboration Lennon/Elton, du pari qu'ils s'étaient fait. On a même supposé que le "John" de son patronyme était inspiré de Lennon, ce qui est une réécriture de la vérité, c'était plutôt pour rendre hommage à Long John Baldry, que Elton admirait en début de carrière.
Quand Gus Van Sant avait repris Psycho, plan par plan, d'Hitchcock, à une scène près, tout le monde avait dit "but why the fuck?"
Disney refait la même chose avec à peu près tous ses films en ce moment. En moins bon. Pas en meilleur, ça non. Allez vous faire empailler ailleurs si vous trouver que reraconter la même chose, mais avec une coupe de cheveux différente ça fait vraiment une meilleure histoire.  On refait le portefeuille. On renouvelle la clientèle. On lance le New Coke.
On a refait Le Roi Lion avec des effets plus vrais que vrai fort impressionnant parait-il. Mais si ça, moi, nous je/nous ne veux pas être impressionné de la sorte? Si de voir un vrai lion mourir pour vrai pouvait faire peur disons...à un enfant?...REfaire des films, faire des suites, c'est la mort. La mort de l'inspiration.  Le Roi Lion? un seul mot maintenant:
Morbide.
Ça relève de la chirurgie plastique. On parle donc de la mort.

Poudre aux yeux. Rien pour l'âme.
Why the fuck? Money.

Y a Once Upon a Time...in Hollywood de QT qui a aussi été lancé ce dernier vendredi. En grande pompe. Avec le beau Leo et le beau Brad. QT semble bien nous livrer une histoire. Mais encore. J'ai rendez-vous avec la réaction outrageuse. J'ai une relation Bunuel/Dali avec Quentin Tarantino.
Je n'ai pas vu le film encore que je crois comprendre, tellement on fait attention pour ne pas me le dire à la radio, que QT nous refera le coup de la réécriture des faits véridiques autour de la triste mort de Sharon Tate en 1969. QT l'avait fait pour Inglorious Basterds, faisant mourir Hitler dans un cinéma, brûlé par la fille d'une famille juive décimée.

C'était un brin juvénile. SODEC, SOCAN, Telefilm Canada, je vais vous présenter un film où un homme intercepte Guy Turcotte avant qu'il ne commette ses affreux crimes. Ce sera un succès vous verrez. Tout le monde vivra! Peut-être pas Guy...Mais ce ne sera qu'un film. Des choses inventées. C'est ça le cinéma. Du fantasme. Un voyage inventé. Mais quand on reprend les bonhommes des comics, qu'on fait des suites de films, invente tant donc? Et suivant ce raisonnement, QT serait donc justifié d'inventer à peu près n'importe quoi. Même une morte pas morte, ou une morte vengée autrement que dans la vraie vie vraie.

Au moins, QT propose justement la victoire de la fiction sur la réalité. Si grossière aux USA.

Oui! j'irais probablement le voir. Pire, puisque je me suis donné la peine de m'acheter un coffret contentant tous ses films jusqu'à maintenant (sauf The Hateful Eight, don't care about that one anyhow) et que je sais que sur 3 heures de film, je passerai probablement une heure de pur bonheur tout en clin d'oeil, une heure d'ennui et une heure à trouver qu'il se la joue gros l'ancien commis vidéo, je vais fort probablement acheter ce film un jour.

Si narcissique qu'il aurait fait une demie tonne de clin d'oeil à ses propres films précédents. Ce qui serait justifié par une retraite du cinéma imminente parait-il. Raison de plus pour avoir ses presque-tout-films. (-les 8 détestables).

Le film aurait coûté quelques 100 millions. Pourquoi je vous en parle?
Parce qu'il n'y a plus d'histoires. Il n'y a que des chiffres.
Des machines à ca$h.

Wach.

Je me suis donc pris un Godard à la bibliothèque. Que j'appelle plus souvent Vievliothèque. Parce que j'y trouve la vie, pas la mort.
Le Godard pris,  je ne l'avais jamais vu. Je voulais Je Vous Salue Marie, j'ai pris le film qui a servi à le financer à la place. Plus ou moins par erreur. Post 68, Godard a fait du cinéma plus ou moins par erreur aussi.

Emmanuelle Seigner, 18 ans, joue plus Emmanuelle que Seigner. Elle a les seins exposés sur presque tout le film. Godard voulait des sous. Encore des sous. Des seins exposés, c'est des sous.

 "Et le froissement de soi, de leur robe matinale, faisait de leur gravier, un bruit de ruisseau"
Rilke, dans Nuit, Hiver. Cité dans le Godard.
Un peu de poésie au moins

Jean-Luc nous racontait quelque chose. Mais comme trop souvent, post-68, on entendait que sa voix. De tous les personnages. .

Son histoire était un monologue sur fond de musique classique inégalement réparti sur ses images. Comme toujours. Le cerveau trop agité dans la salle de montage. Se demandant pourquoi il filme quoi. Dans les volutes de ses gitanes.

Johnny Hallyday n'est pas un acteur. Aux côtés de Brasseur et de Baye, il joue comme Tarantino quand il fait l'acteur.

Faudra que je me tape des histoires bientôt.
Ce sera donc ailleurs qu'au cinéma.

Mais au moins ma cible Godard était gratis
Même si il faisait sa pute.
Et je n'ai pas perdu un sou en salle.
Salle qui ne me raconte plus rien vraiment.
La salle étant devenu trop sale.

J'ai évité le broiement dans la machine à con.
La machine à sous.

Le noyé des narrations atteint la rive.

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