Nous sommes un petit miracle.
Je ne le dirai jamais assez. Nous sommes 8 millions.
8 millions, majoritairement de francophones, depuis plus de 400 ans. Nous sommes le village gaulois d'Astérix. À l'Est, à l'Ouest, au Nord, au Sud, nous sommes entourés de l'anglophonie. Sur tout le continent du Nord, nous sommes isolés dans notre langue. Et toujours, nous avons résisté. Toujours nous résisterons. Nous sommes increvables.
Nous ne nous battons pas pour notre langue, nous survivons, jour après jour, mois après mois, année après année, siècle après siècle. Nous sommes formidables d'ingéniosité car nous trouvons toujours des moyens de nous sortir du pétrin. (Bien que nous soyons aussi facilement enclin à nous y plonger).
8 millions de Québécois, et nous réussissons à nous distinguer dignement ailleurs. En mars dernier, on insultait la France en damant le pion à 17 autres camemberts, quand un fromage de conception Québécoise, L'Extra, de la coopérative Agropur, s'imposait comme le meilleur camembert de sa catégorie, tel que jugé par 50 experts, au Wisconsin, à la World Championship Cheese Contest.
De plus, le Canada raflait aussi la troisième place, avec le Comox, de la Natural Pastures Cheese Co, en Colombie-Britannique.
Mais la première place avait son siège social à Longueuil. Une population de 246 899 habitants.
Au dernier championnat du monde Junior de hockey, le capitaine du club canadien était Maxime Comtois. Un autre Longueuillois. Leur prodige de 17 ans, Alexis Lafrennière, une sensation du monde du hockey pour les années à venir est aussi Québécois. Il vient de St-Eustache.
Quand une certaine partie du Canada à souhaité la mort de Comtois après qu'il eût raté un lancer de pénalité à la Coupe du Monde, (davantage parce qu'il était francophone, ce qu'on lui reprochait dans les menaces), le Québec n'a jamais été plus tricoté serré derrière lui.
Le Cirque du Soleil, Céline Dion, Robert Lepage, Bombardier, Barefoot Surf Travel, Moment Factory, Arcade Fire, Xavier Dolan, Hoaka Swimwear, Element AI, Les Basics, FH Studio, Michel Tremblay, Frank & Oak, SSENSE, JJJOUND, Yannick Nézet-Séguin, les exemples de succès à l'étranger ne manquent pas.
Et nous ne sommes que 8 millions...
Et pas tous des adultes ou des travailleurs.
Quand un ami m'a envoyé le court-métrage d'une amie commune (plus la leur que la nôtre, nous ne l'avons fréquentée qu'en leur présence), j'ai été séduit par le film en question. Simple dans sa narration, mais admirablement exécuté. J'en aimais tous les choix. Les cadrages autant que les silences. Qui sont parfois autant de dialogue pour des scènes réussies. La musique, tout simplement parfaite. Les couleurs. Les sons. Les actrices, 100% justes. La précision du regard sur une femme faisant la paix avec elle-même.
Un très joli, habile et touchant petit film. Qui nous glissait à la fois le visage de la réalisatrice le temps d'une photo de fond d'écran sur téléphone intelligent (elle aurait pu jouer, elle est aussi actrice), mais aussi, plus amusant encore, elle a utilisé le nom et la profession de l'une de nos proches. Son amie. Notre amie.
Hollywood a entendu parler de nos amis.
Hollywood? Pourquoi Hollywood?
Parce que hier matin était annoncé les prochains candidats aux Oscars du 24 février prochain. Les Oscars étant la récompense ultime du meilleur du cinéma des États-Unis, il était formidable de constater que plusieurs artistes étaient d'origine étrangère. Que bien des films, Roma, Cold War, Bohemian Rhapsody, étaient aussi d'origine étrangère. Et pas seulement dans la catégorie du meilleur film dans une langue étrangère (pas Bohemian, bien en Anglais).
Finalement, le choc.
Dans la catégorie du meilleur court-métrage, pas un, mais bien DEUX films québécois, dont celui de notre amie.
Quelle journée époustouflante que ce 22 janvier 2019 pour elle et son équipe. On a pianoté sur nos téléphones toute la journée sur le sujet. Excités comme si c'était nous qui étions en lice.
Ce qui est aussi un peu vrai.
Le Québec est formidable.
Grâce en partie à des gens comme notre amie.
De...(je ne vous dis pas où, bande de groupies), une population de 2050 habitants.
Qu'elle gagne où non l'Oscar du meilleur court-métrage importera peu au final.
La simple nomination ouvrira les vannes de subventions pour les projets futurs.
Qu'on lui souhaite tous, aussi plein de bonne réception.
Maintenant, bulle, envole-toi
Il est facile d'être fier de son Québec quand son talent brille jusqu'au bout du monde.
Hier était un de ses jours.
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