Chaque mois, vers le milieu, comme je le fais pour la littérature (vers la fin) et pour le cinéma (dans les 10 premiers jours) je vous parle musique.
Le nom de ma chronique est inspiré de 4 albums que j'ai tant écouté que je les connais par coeur. Ils font partie de mon ADN.
Par ordre de création:
Blonde on Blonde de Bob Dylan
The Idiot d'Iggy Pop
Low de David Bowie
The Unforgettable Fire de U2.
B.I.B.I. c'est bibi. Moi.
C'est aussi la terminaison du terme habibi qui veut dire, en dialecte irakien: je t'aime.
Musique, je t'aime.
PENTHOUSE de LUNA
En 1995, Claude Rajotte est un incontournable pour les albums et les artistes à découvrir. Il anime une émission appelée Numusik sur les ondes de Musique Plus et ce qu'il présente sort de l'ordinaire. Ça me correspond énormément. Nombreux seront les artistes que je découvrirai par le biais de ses observations.
Luna est l'un de ceux-là. Je ne connaissais pas Galaxie 500. Le guitariste-chanteur Dean Wareham en est issu et quitte ce band pour retourner vivre New York en 1991. Là, il se joint à Justin Harwwod, bassiste de The Chills et au batteur de Ultra Vivid Scene, qui cède vide sa place à Stan Demeski, ancien membre des Feelies. Le premier album sort en 1992, et est offert, en trio. On aime. Luna sortira un second album en 1994, maintenant avec comme membre permanent, le guitariste Sean Eden et la participation de Sterling Morrison, guitariste d'un de leur groupe fêtiche: The Velvet Underground.
Un an plus tard, Ils offrent un album que j'écouterai en boucle. Quand un brave copain achète le CD et que je lui double sur cassette.
Encore aujourd'hui, l'album vieillit bien et trois chansons tirés de cet album (et 5 autres comprenant sa voix) peuplent les listes de lecture de mon téléphone intelligent.
Plongée enchantée.
La première chanson est extraordinairement agréable et l'une de mes préférées. À cheval entre la féérie et le rêve, la voix de Wareham y est pour beaucoup. Douce, posée, jamais forcée. Je la chante parfaitement sur le même ton. Pas viril me direz vous. I don't care. Fancy drinks and lucky toast, I like this time the most.
La seconde contient un riff intéressant d'Eden à la guitare. J'aime beaucoup la construction musicale de la chanson qui contient, à mon humble avis, une belle américanité. Cette chanson, c'est beaucoup Sean Eden harmonisant de sa 6 cordes.
La troisième fait participer Tom Verlaine (ancien membre de la formation Television) à la guitare 12 cordes. Tirant son tître du roman de Paul Auster de 1989, tout à fait New York. Ville que j'aime d'amour aussi. Plus tard, dans l'existence du groupe, la splendide Britta Phillips viendra remplacer Harwood à la base et cette chanson en spectacle, avec sa voix en support, est tout simplement parfaite.
Jane Scarpantoni y joue aussi du violon.
La 4ème chanson est ma préférée. J'aime tout de ce morceau. J'y imagine un video différent chaque fois. Où ça bougerait beaucoup. En ville. Avec un homme et une femme. Se pourchassant mutuellement. Très guidé par la guitare. Acoustique et électrique. La base y est aussi fort intéressante. It's quiet at the snake house, and my legs are turned to jelly. Une ligne à placer après une course dans un clip. On imagine une belle neige en fin de morceau. Snow on NY. J'adore.
Tom Verlaine revient à la guitare électrique pour les 23 minutes à Bruxelles, qui dureront 6:41 sur disque. Ce morceau est le plus Velvet Underground de l'album. Très cousin de The Gift dans la rythmique. Mais comme je suis le plus grand fan fini des Velvet U, (j'ai tout) je ne peux qu'aimer.
La chanson suivante est assez aérienne. Pas pour rien qu'on y évoque l'espace. Là aussi, l'apport vocal de Britta Phillips, toujours en support, ajoute, en spectacle une superbe variation. Magic.
La chanson qui suivra sera piquée par Twin Peaks. Ou est-ce l'inverse? peu importe, celle de Luna, c'est très bien.
Quoi de plus ricain qu'un long morceau, guidé par la guitare, portant le nom d'une ville (de plusieurs villes) comme cette chanson. Matt Buzzel y fait du support aux voix. Soft.
Un Hedeghog est un hérisson. On sent Dean irrité dans cette chanson, comme assis sur un hérisson. C'est Wareham qui compose toutes les musiques et toutes les paroles de Luna. La base de Harwood est très intéressante sur ce morceau grungy.
L'avant dernier morceau est encore guitaristement intéressant. Il y a un peu de l'essence de ce que faisait R.E.M., un autre groupe que j'ai beaucoup beaucoup aimé. Peinant encore à me limiter
à 100 de leurs chansons dans une liste de lecture de mon téléphone.
Le dernier morceau est aphrodisiaque. La reprise de la chanson de Gainsbourg/Bardot, interprétée par Wareham et Laetitia Sadier de Stereolab sur disque, devenait phénoménalement sexy en spectacle avec Britta et son accent anglophone. La chanson originale était si bonne, celle-là, l'est tout autant. Même si des reprises, je ne suis pas souvent friand.
Je les verrai se séparer presque sur scène dans leur dernière tournée, au Café Campus. N'ayant de yeux alors que pour Britta Phillips. Qui sera ensuite de toute les équipées de Dean.
Pour amateurs de guitares, de voix douces masculines, de nuits, de country rock, de rock alternatif, de Velvet Underground, R.E.M., Jonathan Richman and the Modern Lovers, New York.
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