Le film est d'une absurdité désopilante. On force des mains les sourires des gens au passage des hommes de main de Staline, on suggère que Staline n'a pas vraiment une bonne oreille musicale et on s'en excuse aux murs des fois qu'ils soient pleins de micros secrets, la terreur est toujours en filigrane de tout.
Quand Staline décède, on prend trois jours pour le confirmer, pour que toute ombre de satisfaction personnelle soit bien broyée dans son élan. Et que pour tout nouvel élan soit de toute manière mieux orienté.
On réfère encore à "la liste", même Staline confirmé mort.
La terreur, lorsque vicieusement distillée, dérègle les réflexes humains les plus simples.
Aux États-Unis, la semaine dernière, une telle liste a existé.
Un déséquilibré, amoureux de la ligne de pensée de Donald Trump, a confectionné au minimum 13 bombes artisanales qu'il a envoyé à 13 personnalités , clairement identiifées au parti démocrate et généralement ouvertement anti-Trump.
Sur chaque paquet, l'adresse de retour était celle de la représentante démocrate floridienne au congrès Debbie Wasserman Schultz et était mal épelé 13 fois. Pour le paquet envoyé à Eric Holder, ancien procureur des États-Unis, premier afro-américain à ce poste, entre 2009 et 2015 sous la gouverne de Barack Obama, l'adresse d'envoi n'était pas la bonne, ce qui fait que le paquet est revenu aux bureaux de Debbie Wasserman Schultz, endroit d'où le paquet n'avait jamais quitté et les soupçons ont tout de suite été soulevés.
Le premier paquet découvert a été celui pour George Soros, lundi dernier. Milliardaire visé par Trump assez gratuitement, accusé par le président de financer des mouvements anti-Trump. Soros a beaucoup investi dans les causes démocrates et auprès des candidats démocrates. Un employé de Soros a trouvé le paquet à sa résidence de Katonah, à New York, l'a trouvé douteux. A tout de suite cru à une bombe, et est allé placé le paquet dans les bois avant d'alerter la police.
Tard, mardi soir, les services secrets ont conduit leurs standard filtration des colis et ont découvert la bombe artisanale au travers d'une enveloppe à bulle adressée à Hillary Clinton. La même chose se produit mercredi matin, mais cette fois, le paquet est adressé à Barack Obama. Ils ont tous deux été exterminés avant de joindre leurs destinataires.
John Brennan, directeur de la CIA entre 2013 et 2017, ancien conseiller de Barack Obama pour la sécurité intérieure et la lutte antiterroriste en tant qu'assistant au président au sein du bureau éxecutif entre 2009 et 2013, reçoit son colis à ses bureaux de CNN, tôt, mercredi matin. Un employé du Time Warner Center, où se trouve les bureaux de CNN, trouve le colis et avise aussitôt les autorités.
Le paquet destiné à Eric Holder revient en Floride, mercredi aussi.
Maxine Waters, membre du parti démocrate, représentante fédérale de Californie, opposant notoire à la guerre en Irak à l'époque, et ponctuelle attaqueuse verbale de Donald Trump a un franc parlé coloré. Ce qui rend "Aunt Maxine" populaire chez les milléniaux. Elle reçoit un premier colis à son bureau de Californie, puis un autre à son bureau de Los Angeles.
Un garde de sécurité du Tribeca Building qui accueille les bureaux de la maison de production de l'acteur Robert DeNiro, trouve mercredi, en fin d'après-midi, un colis suspect et le garde jusqu'au lendemain. Suivant l'actualité, il reconnaît le type de colis et le remet aux autorités. DeNiro a été on ne peut plus clair sur ses états d'âmes par rapport au vulgaire président en place. Ressemblant de plus en plus à mon père en vieillissant, physiquement et moralement, j'adore cet homme.
L'ancien vice-président de Barack Obama, Joe Biden, ne reçoit pas les deux colis qui lui sont adressés puisque rendu-là, le FBI les intercepte.
Finalement un paquet destiné à l'ancien directeur de l'intelligence nationale des États-Unis, James Clapper, est aussi trouvé, et annihilé, vendredi, dans un facilité postale. La même chose arrive à Cory Booker, sénateur du New Jersey depuis 2013.
6 timbres sur lequel était représenté le drapeau des États-Unis et le mot "forever" se trouvaient sur chaque colis. Les bombes n'étaient pas aussi dangereuses que prévue puisque qu'elles menaçaient peu, sinon pas du tout, d'exploser. C'était comme recevoir une balle de fusil par la poste. Mais le concept d'intimidation était bien en place.
Régulier troll du net visant tous ses gens, propriétaire d'une camionnette recouverte d'auto-collants pro-Trump et habitant la municipalité floridienne de Debbie Wasserman Schultz, on a mis la main sur un homme de 56 ans, ancien stripteaseur, dont la famille suggère de consulter quelqu'un depuis des années pour ses excès comportementaux, conseils qu'il ignore, et on a confirmé que ses empreintes et son ADN se trouvent sur au moins deux des paquets.
D'autre colis pourraient exister ailleurs.
On a pas mis encore la main sur la liste.
Faudrait réviser les derniers
La terreur se distille adéquatement pour la bande à Don.
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