Je ne parle ni de vous, ni de moi. Nous habitons ailleurs qu'à Rimouski, Cacouna ou Amqui.
Nous avons tous de bonnes raisons de ne pas la connaître.
Mais ses proches?
Incluant son amoureux, Alexandre Livernoche?
La connaissaient-elle?
L'aveuglement familial a un peu sévi dans le cas de sa disparition.
Le 9 mai dernier, elle devait se rendre à Amqui pour y travailler comme tous les jours. Elle est chimiste, et jamais ne dérogeait-elle de son horaire, de sa discipline, de son parcours. Elle ne s'est jamais pointée. Elle est non seulement devenue introuvable ce jour-là, mais le localisateur de son téléphone cellulaire la plaçait même à Cacouna, soit en direction complètement opposée de la route de son travail. De plus, des images nous la montraient relativement énervée, se parlant toute seule, en regardant constamment au-dessus de son épaule, retirant 1000 gros dollars d'un guichet.
Puis plus rien.
La famille était catégorique. Ça ne ressemblait pas du tout à celle qu'elle connaissait. Elle avait très certainement été enlevée contre son gré et on lui faisait faire des choses qu'elle n'aurait jamais choisi d'elle-même. Sa voiture était maintenant en recherche nationale et son visage. diffusé partout.
Heureusement d'ailleurs, puisque c'est parce qu'il l'a reconnue des images de la télé qu'un Saskatchewanais l'a interpellée sur la rue et qu'il a alarmé les autorités.
Mais jusqu'au 15 mai, la famille rejetait tout hypothèse de fuite de son plein gré. Elle était kidnappée.
"Elle était extrêmement fatiguée ces derniers temps, mais rien de totalement anormal" disait ses proches.
C'était les conditions météo que l'on avait omis de considérer avec sérieux.
On découvre, 3 jours avant qu'elle ne soit retrouvée, que Karine a consulté comme dernier geste sur sur le net les mots-clés "mal de vivre" et "oppression". La police soutient alors que la disparition de Karine ressemble maintenant davantage à un départ. La famille rejette l'hypothèse.
La famille et les proches découvriront une nouvelle Karine.
Celle-ci a déclaré aux policiers avoir été enlevée par un homme qu'elle avait prise sur le pouce et qui l'avait amenée en Saskatchewan contre son gré. Toutefois, on a prouvé que son véhicule avait été abandonné au Manitoba et qu'elle avait fait le reste du chemin, elle-même, sur le pouce, jusqu'en Saskatchewan.
La chimiste de 26 ans a été accusé de méfaits pour ses mensonges, jeudi dernier.
Ironiquement, ce même jeudi. il a fait un splendide 30 degrés sur Montréal. Une journée formidable de beau temps. J'ai conduit la voiture nu pieds deux fois passé 14h. Toute la journée on a annoncé qu'en fin de soirée, il y aurait menace d'orage violent. C'était dur à croire, Jusqu'à ce que la nuit tombe, c'était juillet en mai. On s'est baigné quatre fois chez nous. même tout juste avant de se coucher.
On a tous fait fi des prévisions météo. On a pas voulu croire en l'orage.
Puis, quand personne ne regardait et que tout le monde dormait, l'orage a tonné.
Karine a voulu repartir à zéro. Elle a peut-être aussi été victime d'une désorganisation mentale.
Probablement les deux.
Faudra que ses proches l'admettent et l'acceptent. La voient. L'écoutent.
Pour ce qui est de nous, faudra fermer les caméras, maintenant.
Nous, les voyeurs.
C'est pas à la télé de lui être attentive.
Y a des météos devant lesquelles faut savoir tirer les rideaux.
Ses proches doivent pour leur part ouvrir les leurs.
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