Chaque mois, vers le milieu, je vous entretiens d'un album de musique tiré de ma collection.
Tiré de mon coeur.
Le titre de ma chronique est inspiré de 4 albums que je connais par coeur, que j'ai réécouté maintes et maintes fois, qui font partie de mon ADN, de la composition de mon être. Par ordre de création:
Blonde On Blonde de Bob Dylan
The Idiot d'Iggy Pop
Low de David Bowie
The Unforgettable Fire de U2
B.I,B.I., c'est bibi, moi. C'est aussi la terminaison du mot habibi qui veut dire Je t'aime en dialecte irakien.
Musique, je t'aime.
Roxy Music est né en même temps que moi. C'est un band que j'adore.
(Ferry & Eno en solo, aussi)
En 1973, le groupe en est à son troisième album. Le premier avait ouvert les yeux et les oreilles avec un son à la fois primitif, expérimental, pop et glam. Un album qui menaçait de révolutionner les frontières du rock entièrement composé par Byan Ferry. Brian Eno et lui ne s'entendent pas bien du tout et Ferry prend toute la place, même si Eno créé beaucoup des partitions. Mais cette tension perpétuelle fait du second album, un album formidable qui promet encore beaucoup de choses pour le prochain. Eno veut plus d'oxygène dans le processus créatif, il quitte le groupe. 6 mois plus loin, Bryan Ferry, Andrew MacKay, Phil Manzarena, Paul Thompson, tous là depuis le début. John Gustaffson, engagé à la basse, et Eddie Jobson, engagé aux claviers à la place d'Eno, entrent en studio.
Le troisième album sera principalement composé par Ferry, mais aussi un peu, par Mackay, saxophoniste et joueur de hautbois et Manzarena, guitariste.
Les albums de Roxy Music, je l'avoue, je les découvre, jeune adolescent, d'abord par les pochettes qui flirtent avec ma libido croissante. Mais la musique me gagne tout de suite. C'est le dernier album officiel du band, découvert vers mon secondaire III, qui me fera revenir vers les anciens. J'achèterai un trio d'album (Stranded/Country Life/Siren) dont le premier m'accrochera l'oreille plus longtemps que les deux autres. Encore vendredi dernier, je me rendais à Québec en solo dans la voiture de l'amoureuse (voiture qui n'a pas le bluetooth) et m'apportais quelques disques comme partenaire de route.
Dont Stranded.
STRANDED de ROXY MUSIC
Sans Eno, Roxy Music devient moins expérimental, mais toujours aventureux. La première chanson sera aussi un single, qui ne fera pas mouche sur les radios commerciales grand public, mais ça, c'est toujours bon signe. Now I'm blind, I can really see.
Le second morceau est un élégant élan lyrique de Ferry accompagné d'un excellent solo de Manzie.
Amazona semble un jeu de mots entre le prénom d'Amanda Lear, mannequin amoureuse de Ferry et sur la pochette de l'album précédent, et l'Arizona, État des États-Unis. La chanson est co-composée par Phil Manzarena et son riff accroche dès le départ. J'y entends une touche de Gainsbourg au début, mais aussi Bowie, vers la 52ème seconde, qui aurait facilement pu chanter ce morceau. Il en avait la même grâce.
Étrangement, la chanson qui clôture la Face A du 3ème album est la toute première chanson que Ferry a composé de sa vie. Il a attendu deux albums pour l'endisquer. Il s'agit d'un long morceau empreint de cynisme face à la religion.
Serenade ouvre la face B. Manzie y brille à la guitare, très variée sur le morceau, et Paul Thompson à la batterie y est aussi un fameux drum hero.
La chanson suivante est la première à m'avoir complètement séduit. Composition partagée avec Andy MacKay, Ferry y chante un chagrin d'amour européen en anglais, français et en latin. J'adore toujours encore. Faut me voir imiter l'accent de Ferry au volant quand il chante son bout en français...Ouch! Je réussis même son trémolo.
Ma chanson préférée est sans contredit celle-ci. Elle est même dans ma playlist de jogging. La première minute 24 électrise mes sens avec la double voix de Ferry qui frise la folie. OUH! OUH! Elle symbolise clairement l'éclatement d'un party. Puis, quand la chanson glisse dans un riff sous-marin, en loop jusqu'à la fin, Ferry y contemple la vacuité de certains choix de vie, probablement le sien, pop star. La métaphore avec la perle y est sublime. Ferry est l'un des écrivains les plus sous-estimé de la planète pop. Sa plume est fameuse.
J'ai redécouvert Ferry sur les plaines l'an dernier, et je peine à me débarrasser de son oeuvre dans mes écoutes.
L'album se termine sur un titre ou Ferry semble y chanter la fin du glam rock. Moins fort que les autres morceaux même si le piano y est cristallin et la voix de Bryan y est râpeuse.
Pour amateurs de glam rock, art rock, pop, rock expérimental, proto-punk, piano, 70's.
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