Mais l'est-on trop? vraiment?
La musique rythme nos vies.
le titre de la chronique est inspiré de 4 albums qui sont de mon ADN, qui me décrivent bien et dont je connais tous les accords par coeur.
Par ordre de création:
Blonde on Blonde de Bob Dylan.
The Idiot d'Iggy Pop
Low de David Bowie
The Unforgettable Fire de U2
Le titre a aussi comme acronyme B.I.B.I., c'est-à-dire moi. C'est aussi la terminaison du mot habibi, qui veut dire je vous aime en dialecte irakien.
Musique, je vous aime.
Gavin Friday est un ami d'enfance de Paul Hewson et David Evans, mieux connus sous les pseudonymes Bono & The Edge de la formation U2. C'est d'ailleurs Friday qui leur a trouvé leurs surnoms. Son nom d'origine à lui est Fionan Martin Hanvey. Il a fait la rencontre de Bono à 14 ans, lorsque coincé dans un party auquel Friday n'avait pas été invité et surpris à voler quelque chose dans la maison. Ils sont aussitôt devenus amis. C'est d'ailleurs avec le frère de The Edge qu'il fonde son premier band, très théâtral, The Virgin Prunes.
Il quitte le band en 1986 pour préparer son premier album solo avec son collaborateur multi-instrumentaliste Maurice The Man Seezer. Trois ans plus tard, il collabore toujours avec Seezer mais ne pose que son nom sur la pochette. Il a de l'ego le Gavin.
En 1995, il lance un album qui me sera fameux, encore aujourd'hui. Un album dont la jaquette est signée par un texte de Patrick McCabe, écrivain irlandais traitant souvent de la folie, de l'absurde et de l'incapacité à s'accommoder au passage du temps et à son modernisme. Sujets traités par McCabe avec un humour noir. cynique et acidulé. McCabe est l'auteur de deux livres adaptés en films, dont un (film) que je possède chez moi.
Gavin Friday is an irish bud,
Là fhéile pàdraig sona dhuit!
SHAG TOBACCO de GAVIN FRIDAY.
L'album ouvre sur la très sensuelle et ombrageuse pièce titre. D'abord parlée dans un murmure, elle glisse dans le chant vers la seconde minute et met admirablement la table pour un album épicurien. J'aime beaucoup les arrangements en fin de morceau qui laissent croire à du mouvement noctambule.
Je suis Salome, I am romantic, Je suis Apollo, I am gigantic. J'aime tout du morceau suivant. la progression musicale, le jeu vocal et ses inflexions, le texte polymorphe comportemental, presque sociopathe. l'ambiance glauque, la voix de Caruso en fin de chanson, le choeur fantôme qui accompagne le fade out. Un bijou sonore.
La pièce suivante a été recrutée dans le film de Baz Luhrmann. Un film que j'ai en horreur et dont la montage épileptique vient cochonner la beauté du texte. Friday fera de la populaire musique de films dans les années à venir.
La chanson suivante est formidable. Elle évoque un fantasme tout ce qu'il y a de plus masculin. Une femme bien ordinaire peu être complètement transformée en petite robe noire. The Edge et Bono participent tous les deux au morceau. dans les voix.
Marc Bolan a eu un impact énorme en Angleterre à l'ouverture des années 70. Un impact qui n'a jamais été mesuré de la même valeur en Amérique. Friday lui lève son chapeau en reprenant un de ses morceaux.
Friday est de ceux qui protègent jalousement ses droits sur le net. Cela fait trois ans que je veux vous parler de cet album et je soupçonne que les hyperliens ne dureront pas longtemps. La pièce Dolls est assurément l'une de ses meilleures. Les inflexions vocales y sont fameuses. Il murmure, il chante, il grimace, il utilise même la voix qu'auraient un lutin enragé. C'est qu'il cause de la vision des gens face aux travestis. Il en parodie le dédain. L'accordéon en fin de chanson est fantastique.
Mr Pussy est de type cabaret. La partie du milieu (1:26) Nante! no nante! nante parlare est de l'archaïque slang gay de Londres. How do I know? Oscar Wilde reader, I am. La voix en fin de chanson, incarnant le Mr Pussy en question, ne laisse aucun doute sur l'orientation sexuelle de cet animateur de foule fictif.
À plusieurs reprises j'ai voulu emprunter le titre du morceau suivant pour une de mes chroniques, et finirai surement par le faire un jour. En souhaitant qu'une troisième guerre mondiale ne naisse vraiment nulle part. C'est le film Mission, Impossible qui l'empruntera pour vrai pour la trame sonore du premier film de sa franchise. Une trame sonore qui fera la part belle aux Irlandais avec entre autre la partie rythmique de U2, Larry Mullen Jr et Adam Clayton, interprétant le thème principal.
La production de la base de Seezer de la part de Tim Simenon est lourde sur le morceau suivant, ce qui lui donne un air de tango argentin de ruelles de Ballygall. Maurice The Man Seezer sera encore sur cet album de tous les morceaux. Jouant absolument de tout. Ici, du clavier, de la base et de la programmation de batterie.
La pièce suivante est probablement la plus chargée d'échos personnels. Il y parle de ses amis devenus fameux (U2), de ses anciennes croyances catholiques. de ses dépendances, de son ancien coin de vie, il semble amer, Mais fier aussi. Il marmonne des choses en fin de chanson, ce qui donne au morceau un aspect mystique.
Tim McGinty était un acteur écossais du début des années 70. Vers le milieu des années 70, il s'est spécialisé en tant que mime dans les rues de Dublin. Il était en fait "statue" et pouvait rester immobile pendant des heures. On le surnommait The Diceman. Diagnostiqué du HIV en 1990, il en est décédé rapidement en février 1995. à 43 ans. Une plaque a été placée là où il avait été le plus populaire. Friday a écrit ce morceau pour lui. Le clip en hyperlien le montre aussi à l'oeuvre.
L'album se clôt sur un morceau instrumental au titre français. Un très très bon album selon moi, sans véritable point faible. Sinon qu'il ne cadrait aucune dans le grunge de l'époque qui sévissait dans les radios.
Pour amateur de pop alternatif, de sensualité, de sexualité, de théatrâlité, de gothisme, d'élans classique, musique lounge, cocktails, de parfums d'Irlande en cette journée de fête nationale des Irlandais.
Branche familiale paternelle personnelle.
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