mercredi 29 juillet 2015

Dans une Boîte à Laval

Laval est un peu coincée dans les années 80.

Comme si avant la chute du maire Vaillancourt, on avait préparé le 50ème anniversaire de la capitale de la corruption en se rappelant les débuts de cette ère de crosse.

On a fait une "place du 50èrme" qui est en fait un stationnement encadré de clôture avec une scène sur le flanc nord.

C'es là que j'ai vu Platinum Blonde et replongé entre 1983 et 1987.
Aux côtés de trois pelés, deux tondus et quelques égarés.
Tous de mon âge.

C'est là que Laval a (va?) présenter Patrick Norman sur scène. Mais Pat il bosse beaucoup. Et il a renouvelé admirablement son public sur plusieurs années depuis. C'est parce qu'il n'a pas laissé passer, la chance d'être aimé et que le coeur devient moins lourd, quand on est en amour.

En 1984.

Et ce soir qui présentent-ils pensez vous?

The Box.

THE BOX!

Vous vous souvenez 1985? L'Affaire Dumoutier?

Ce qui était remarquable c'était l'aspect "cinéma" de la chanson. Les voix françaises qu'on entend à l'arrière, Le bassiste dans le rôle de l'aliéné , le chanteur dans le rôle du commissaire, le guitariste en journaliste, le claviériste du groupe en policier au début, puis qui revient en avocat de la couronne à la fin, Elizabeth Dumoutier apparemment  frappée à la tête par une pelle, mais dont la tête est intacte et endormie, bien peignée, dans les premiers plans quand on la découvre supposément morte.

Drôle avec le recul.

Mais il y avait aussi la musique. J'aimais leur musique dans les années 80. J'avais entre 8 et 18 ans. C'était les années d'or. Pour Laval aussi probablement on apprenait à cochonner son prochain impunément dans les années 80 avec Gilles. Voilà pourquoi on a joué la nostalgie. C'est un peu tout ce qui reste à Vaillancourt et ses sbires, la nostalgie des jours heureux.

C'est drôle parce que dès 1993, dès mon arrivée à Montréal du 418/819, nous savions déjà tout des crosses de Laval. Nous savions que c'était l'endroit par excellence pour crosser le système. Nous étions tout juste sur la voie d'accotement de cette voie. Nous avions 20 ans, fréquentions une université qui nous promettait l'absence de jobs, il nous fallait penser à des plans de sortie.
Qui était aussi des tremplins. Il fallait penser à notre futur. On savait que Laval était la voie de la corruption en cas de rejet ailleurs.

Quand le roi Gilles est tombé, les gens surpris étaient les plus naïfs. Pensiez vous qu'il régnait sur le 450 toute ses années parce qu'il était bon? C'est parce qu'il laissait faire les bonnes personnes. Et je ne parlerai pas de nationalité dominante dans le secteur de la crosse, j'aime trop l'Italie pour ça.

Le chanteur de The Box semble d'origine italienne (Pisapia). C'est peut-être pour ça qu'on les as invité à Laval. Jean-Marc était claviériste pour Men Without Hats. Peut-être que les prochains sur scène seront justement Men Without Hats. On peut entendre l'influence de Men Without Hats sur des morceaux de The Box. Men Without Hats c'est très 80's.

Peut-être aussi que Laval est aujourd'hui principalement peuplée de vieilles biques de 43 ans comme moi à qui on veut faire plaisir.

"Hey babe! on va tu voir The Box à Laval?"
"Corey Hart?"
"Est-ce que ça sonne pareil The Box et Corey Hart?"
"The Boy in the Box c'était lui, non?"
"Noooooooon! Closer Together, Closer Togetheeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeer!"

J'aurai hurlé en tombant d'un édifice convaincu de ma mort prochaine que ce n'aurait pas pu être pire.

Ça ne lui a pas tenté.

Je pense que c'est parce que c'était dans un parking à Laval.
Le parking du 50ème spectateur.

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