mercredi 1 juillet 2015

10 Films Canadiens

Le Cinéma est/fût/est encore une passion chez moi.

Le Cinéma je le vis avec un grand C.

Je l'ai étudié, écrit, tourné, visionné, incarné, vécu et la rupture n'aura jamais été totale quand j'ai choisi de faire des choix versant dans le familial à l'aube des années 2000.

Ce qui m'a aussi rendu moins tolérant quand je vois des films mal travaillés. Rien ne m'impressionne plus qu'une bonne histoire. Ce qui ne m'empêche pas de m'extasier devant des films comme Sin City. Mais qui m'éloigne de tout Besson, qui tourne peut-être pas si mal mais écrit comme un ado de 14 ans.

Je consomme encore aujourd'hui, depuis 2009 je dirais, beaucoup beaucoup de films. La plupart du temps seul. Et à des moments où je choisi de voyager dans la tête d'un auteur, d'un univers, d'une texture mentale, où je choisis de me prêter pendant 90, 100, 120 ou 160 minutes dans une proposition qui me transportera ailleurs ou me passera 100 pieds au dessus de la tête.

Je baigne dans le cinéma comme on lirait un journal de la première à la dernière page. Je me laisse emporter, parfois entre 6 et 8 le matin. D'autres fois, à la place de dormir en jeune après-midi après une nuit de travail.

Je plonge avec bonheur dans les univers d'auteurs.
J'aime les histoires.
J'aimes les images.
J'aime les idées.
Les trois ensemble ça donne du Cinéma.

Une fois par mois, en ouverture de celui-ci et jusqu'à la fin de l'année, je vous propose 10 films, pas obligatoirement les meilleurs, qui m'ont parlé quand je les ai visionnés.  Il est possible que les films semblent concentrés sur des productions d'Amérique, mais étant américain, il ne faudra pas trop m'en tenir rigueur.

Je n'ai aussi pas tout vu quand même...

Voici 10 films Canadiens qui m'ont nourri de manière enrichissante.

Pourquoi Canadiens aujourd'hui donc? 

Ah! Pour honorer notre équipe de soccer féminine qui n'a pas à avoir honte de quoi que ce soit.

10. Goin' Down The Road de Donald Shebib. 1970.
Deux chômeurs un brin "Bougons" conduisent leur vieille Chevrolet de la Nouvelle-Écosse à Toronto afin de visiter de la famille, mais aussi pour se trouver un emploi. Les "Newfies" est un terme datant des années 50 voulant parler de quelqu'un de peu fortuné. Autant financièrement que mentalement. Peter & Joey sont deux newfies à la recherche d'un meilleur ailleurs. Pensant l'avoir trouvé, ils seront vite désenchantés. Drôle, mais aussi pathétique. Et traitant d'une réalité pleinement canadienne qui dure toujours dans l'Est du pays: la ruée vers l'Ouest. 

9. Les Bons Débarras de Françis Mankiewicz, 1979.
La petite Charlotte Laurier offre dans ce film probablement la meilleure performance livrée par un(e) enfant dans l'hsitoire du cinéma de chez nous. C'est certain que quand ce sont les mots de Réjean Ducharme qui vous sortent de la bouche, vous ne pouvez que bien paraître. Ce croisement de Des Souris et des Hommes et de poésie rurale est tout ce qu'il y a de plus génial. Michel Brault à la caméra donne une saveur gothique à ce film magnifique.

8. Dead Ringers de David Cronenberg, 1988.
Inspiré des vies des jumeaux identiques gynécologistes Stewart & Cyril Marcus retrouvés morts pendant un sevrage de barbituriques en 1975 à New York. Des jumeaux gynécos un peu tordus qui partagent tout, même leurs conquêtes amoureuses, jusqu'à ce que ça en devienne indécent, comme Cronenberg aime bien traiter l'indécence. Somptueux Jeremy Irons. Deux fois plutôt qu'une.

7. C.R.A.Z.Y. de Jean-Marc Vallée, 2005.
Les vies de 5 frères, Christian, Raymond, Antoine, Zachary et Yvan Beaulieu du point de vue du frère homosexuel Zachary. Portrait de famille Québécoise tout ce qu'il y a de plus nous autres. Avec un budget pour la trame sonore, ce que les producteurs sous-estiment constamment. Ma soeur Greenjelly a été l'amoureuse du "comédien" qui incarne Antoine quand ils allaient à l'école ensemble. Son frère a été la cause d'une de mes suspensions au primaire quand il était dans ma classe et le plus vieux des frères (Gravel) a été l'amoureux de mon amoureuse au secondaire...Histoire de chez nous je vous dis...

6. Tout Est Parfait de  Yves Christian Fournier, 2008.
Fabuleux tableau de village désenchanté où ses jeunes ne s'y retrouvent en rien. Quand un ado voit ses 4 meilleurs amis disparaître, une ombre plonge sur les gens du village. Sombre, mais aussi tellement ensoleillé. La finale du film est encore largement rehaussée par un investissement sonore fantastique de Blonde Redhead. Film si parfait que les organisateurs des Jutra ont choisi de perdre toute leur crédibilité en le snobant entièrement. Les Français ont fait pire rebaptisant le film Everything is fine aloirs qu'il n'y a pas un christ de mot d'anglais dans le film. Brillament scénarisé par Guillaume Vigneault, fils de Gilles. 

5. The Apprenticeship of Duddy Kravitz de Ted Kotcheff, 1974 
Mordecai Richler était une partie importante de la mémoire du Québec anglophone. Il vieillissait abominablement mal, mais les fouilles-merdes aiment se retirer dans la controverse. Cette histoire semi autobiographique de jeune entrepreneur plein de projets met en vedette Jack Warden, Micheline Lanctôt, Randy Quaid (quand il avait sa tête) et un jeune Richard Dreyfuss. Tourné principalement à Montréal et dans ses environs, Kotcheff engage toutefois bien peu de canadien dans le tournage. Mais le produit original, la matériel source, le livre duquel le film est adapté, l'auteur, Richler, sont tout ce qu'il y a de plus chez nous.

4. The Sweet Hereafter d'Atom Egoyan, 1997.
Adapré d'un roman de Russell Banks, le 7ème film d'Atom Egoyan, excellent cinéaste jusqu'à ce film, atteint la grâce absolue. Ironiquement, j'écris ceci alors que je viens de pleurer comme une madeleine sur la fin de la saison 1 de la brillante série britannique Broadchurch qui traitait sensiblement du même sujet: le deuil dans une petite communauté tissée serrée. Bouleversant. Et la neige au cinéma: toujours payant.

3. Les Ordres de Michel Brault, 1974.
L'infâme épisode de la crise d'octobre au Québec et de sa gestion dégoûtante commandé par le non moins répugnant Pierre Eliott Trudeau. Par la lorgnette d'un homme sensible comme Michel Brault, ce film, qui tourne l'homme quand il fait le mal et l'homme quand il en souffre, est l'un des plus beaux jamais réalisé. Inspiré des vrais témoignages des vraies victimes de ce sombre chapître de l'histoire du pays.

2. Leolo de Jean-Claude Lauzon, 1992.
Tom Waits à la trame sonore... je ne me répéterait donc pas sur ce qui peut rehausser la qualité d'un film. L'histoire, un tiers piqué à Ducharme, un tiers puisé à même la propre vie rêvée du jeune Jean-Claude Lauzon et un tiers piqué à Philip Roth est une chef d'oeuvre à tous les niveaux. À voir et à revoir. Parce que Lauzon aura été la montagne avant de la frapper de plein fouet.

1.The Corporation de Mark Achbar & Jennifer Abbott, 2003.
De l'équipe qui avait créé le tout aussi brillant Manufactoring Consent, documentaire qui nous montre par A+B tout ce qui ne fonctionne pas sur notre planète. Et ça commence par l'argent et cette folie de vouloir toujours en faire plus au point d'en faire une grave psychose collective internationalisée. Aussi fascinant qu'épeurant. À la fois comédie, drame et film d'horreur. Dans un documentaire. Fameux.

Deux autres films formidables du Canada:
Laurentie de Mathieu Denis & Simon Lavoie, 2011.
Lies My Father Told Me de Jàn Kadàr, 1975.

Faites-vous plaisir et apprenez en un peu plus sur nous, tapez vous un seul de ses films mentionnés ci-haut.

We are good people to know.

je viens de réaliser que sans le vouloir, j'ai été 100% équitable en plaçant, sans le vouloir je le répète, autant de films québécois francophone que de films canadiens anglais. En revanche, je ne peux nier que deux de ses 6 films canadiens anglais ont aussi été tournés à Montréal et ses environs, mon secteur. Je suis probablement coupable de prêcher en faveur de ma paroisse...  

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