Je pense beaucoup à mes parents et mes beaux-parents ces temps-ci.
Eux qui avaient à vivre une douzaine à l'adolescence entassés les uns contre les autres dans un six pièces et dormir dans un garde-robe, un poulaillier si ils avaient été tannant ou encore dans la main du plus vieux si il avait eu la chance de s'endormir les paumes ouvertes débordants du lit.
La première quinzaine de juin, tel qu'anticipé (première partie ici), est une véritable horreur.
Si l'anxiété sur la blessure de mon fils au mollet droit s'est amenuisée, le rush de fin de session des ados est venu rajouter la couche de stress manquante. Comme nous étions en manque d'anxiété, l'évier a bouché. Ce qui a mené à un premier mur, au fond d'une armoire de la cuisine, qui fût défoncé. Puis, comme il y avait reflux, qu'il fallait passer un "fish" et une caméra afin d'aller voir où se trouvait le bouchon. un second mur a été arraché, défoncé dans le sous-sol. Tout juste à côté de l'ordinateur. Le reflux faisait couler l'eau par les joints à quelques centimètres de la boîte électrique. Il a fallu déplacer l'indéplaçable et garder les routeurs en marche pour ne jamais perdre l'accès internet indispensable au traducteur/bloggeur que je suis.
Le tapis a été en partie arraché sur un coin et ce qui se trouvait en dessous entre le tapis et le ciment de fondation avait pris l'eau et était en partie moisi. Des séchoirs se sont fait crier la gueule sur deux étages pendant 6 jours, 24/h sur 24. Un premier plombier est venu nous soulager de 412$ de crosse subtile avant que les assurances n'y mettent leur nez.
Le déjà surchargé sous-sol est sans dessus dessous et comme il faudra remplacer l'entièreté du tapis, il faudra aussi vider ce sous-sol bientôt. Ce seront les gens des assurances qui feront tout ça, mais ça reste extrêmement lourd à imaginer.
Ça veut aussi dire que notre compliquée installation internet à trois routeurs sera débranchée au minimum 2 jours au pire 4. À moins qu'on ne réinstalle toute cette merde ailleurs, ce qui est hors de question.
Les tupperwares et les casseroles qui logeaient là où se trouvaient l'armoire de la cuisine dont le mur du fond a aussi été arraché au deuxième sont tous empilés dans la verrière. Ça, ça me plait assez toutefois. Plus besoin de se pencher et de chercher quoi que ce soit, tout est à vue. Mais c'est justement d'une laideur obtue à l'oeil ce kit qui traîne près du papasan dans l'habituelle jolie verrière.
On attend dans ce bordel, la remise des rapports, le retour des plombiers pour un lavage après le débouchage et la suite de cette entreprise de démolition/reconnstruction. On est en camping. je vous écrit à plat ventre dans le sous-sol. J'ai mal au dos. Je tente de prendre de l'avance tous les jours. je travaille des 20 heures par jour.
Au milieu de tout ça, le rituel annuel familial, l'anniversaire de Punkee (heureusement pensé miraculeusement ailleurs dans un centre d'amusement entre amis depuis longtemps), l'anniversaire de l'amoureuse et l'anniversaire (fêté précocement car il est né en juillet) de notre plus vieux.
Quand je m'endors, je ne le choisis pas, la batterie de mon corps tombe à off comme un téléphone intelligent ou un Ipad dont la faible énergie ferait fermer la machine.
L'autre tantôt, je ne sais plus quand, le temps est devenu une vague variable, j'avais 15 minutes entre deux rendez-vous. j'ai voulu texter quelque chose à l'amoureuse (je travaille aussi de nuit rappelez-vous) et crevé à mon retour à la maison vers 11h00 le matin, je me suis étendu pour texter sur le lit au troisième. Le seul étage où un séchoir ne faisait pas tonner sa voix. Je crois m'être endormi quand mon cul a touché au lit. J'ai retrouvé le téléphone un peu trop loin sur le lit à mon réveil. J'ai dû carrément tomber inconscient. À mon réveil, quand le plombier a sonné à la porte, j'ai eu l'impression d'avoir dormi 6 bonnes heures. J'avais dormi 10 minutes. Le téléphone qu'était devenu mon corps avait complètement rechargé. J'ai même eu le temps de commencer à rêver. Je rêvais que je jouais au bowling (wut?) et qu'à mes côtés se trouvaient une grande quantité de gnous.
(...)
Des gnous, docteur, what the fuck?
La seule explication que j'ai trouvée par la suite a été cette publicité télé de je ne sais quoi où un homme frotte une lampe poussiéreuse dans un garage, un génie apparaît et lui demande un voeu et l'homme lui demande tout excité "a million bucks!".
Le génie lui fait apparaître un million de chevreuils (a buck) .
Je l'avais beaucoup ri.
Je ne ris pas beaucoup ces temps-ci.
Je navigue d'un anxiété à l'autre.
On sait que quand tout ça sera réglé ce sera nickel et nettement mieux qu'avant. Que c'était un mal nécessaire pour un futur grand bien.
Mais nous sommes dans le présent.
Et la vitre du téléphone intelligent qu'est mon corps commence à fendre.
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