À 34 ans, en 1906, elle joint un regroupement de femmes fondé par Emmeline & Christabel Pankhurst. Ces femmes seront les premières à être appelées les suffragettes, un mouvement extrêmement important pour les femmes du monde d'aujourd'hui, au début du siècle. L'un des cheval de bataille les plus importants de ce mouvement, sinon LE plus important était le droit aux femmes de voter lors des élections. Deux ans après avoir joint le mouvement, non seulement quitte-t-elle son poste d'enseignante, mais elle joint la University of London pour y faire des examens comme "étudiante libre" en langues. C'est la seule manière qu'une femme puisse y être diplômée. En faisant l'examen sans suivre le cours universitaire. Et il ne s'agit pas du traditionnel diplôme universitaire commun mais d'un "certificat honorifique".
Elle écrit beaucoup pour le journal du Women's Social & Political Union (WSPU) appelé Votes For Women (le message est clair).
Déterminée, elle mène, presque toujours sans le consentement de la WSPU, des gestes de désobéissance civile publics. Militante de plus en plus ferventes, sa propre organisation la considère même comme un "électron libre" parmi leurs rangs. Elle mène des actions radicales de sa propre initiatives.
En 1912, ce sont 6 mois qu'elle doit passer derrière les barreaux, ses coups d'éclats versant vers l'anarchie, car elle a mis le feu dans une boîte aux lettres.
À cette époque en Angleterre, plus une femme est ronde, plus elle ressemble à une femme mature et en santé qui plaira aux hommes. On encourage donc vivement le gavage. Davison bouscule le garde du corps de la prison d'Holloway et se jette dans la cage d'escalier pour attirer l'attention. Sa chute est amortie par une grillage métallique mais sa colonne vertébrale est douloureusement blessée.
Le désespoir devient peu à peu obscène.
En 1913, Emily Davison se rend au prestigieux Derby d'Epsom, une prestigieuse course épique. Elle se trouve parmi les 500 000 spectateurs sur place et y trouve une place tout près de la piste, dans le virage Tattenham Corner. Quand la course est lancée, elle passe sous la clôture avec à la main une banderole sur lequel est inscrit Votes for Women dessus. Les chevaux passent à une vitesse folle, mais Emily réussit à se faufiler entre deux ou trois chevaux et leurs jockey et se rendre jusqu'au cheval du roi George V, dans le but probable d'y accrocher la banderole en question autour du cou du cheval.
Tentative de suicide, geste anarchico-stupide, désespoir troublant le jugement, Emily Davison est violemment renversé par le cheval qui projette aussi son cavalier au sol et qui s'affale à son tour. Emily Davison a été piétiné par le cheval qui filait à vive allure. Celui-ci se relève sans son cavalier et termine la course seul. Le cavalier est blessé mais ses véritables blessures sont morales. Jamais il n'oubliera le visage désespéré de la femme que son cheval a renversé.
L'idée du suicide est vite écartée car Emily avait des rendez-vous dans les jours suivants et un billet de train pour aller rejoindre sa soeur prochainement,
Emily Davison meurt de ses blessures 4 jours plus tard.
Ses funérailles ont lieu à Bloomsbury dans le district de Camden où 2000 suffragettes appartenant à différentes associations militantes assistent à la cérémonie. Elle est inhumée à Morpeth.
Elle avait 40 ans.
En 1999, le parlementaire travailliste Tony Benn révèle avoir placé clandestinement une plaque à la mémoire d'Emily Davison, là où elle avait passé la nuit dans la chambre des communes, dans le placard à balais du palais de Westminster. "Il s'agit d'un des rares monument dédié à la démocratie dans tout le building" affirmera-t-il avec cynisme.
5 ans après la mort d'Emily Davison, les femmes de 30 ans et plus ont le droit de voter en Angleterre.
Emily Davison sous-estime la vitesse des chevaux aujourd'hui, il y a 102 ans.
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