mardi 30 juin 2015

Platinum Blonde

Mark Holmes est né et grandit à Mansfield en Angleterre.

Sa mère, sa soeur et lui s'établissent à Toronto afin d'y rejoindre leur père. Celui-ci demande le divorce presqu'aussitôt.

Ses premiers band font des hommages à The Police.

Holmes, amer, s'investit alors complètement dans la musique et compose précisément All Fall Down sur le sujet. Il fait la rencontre du guitariste Torontois Sergio Galli et du batteur Chris Steffler.

À trois, ils fondent en 1982, Platinum Blonde.

C'est un an plus tard qu'ils changent ma vie de jeune adolescent. Auteurs d'un mini-album de 6 morceaux ayant étonnamment vendu, leur clip Doesn't Really Matter tourne en rotation très régulière sur la naissante station MTV et le groupe intéresse beaucoup. On exige plus de chansons pour un album complet en bonne et dû forme.

Holmes compose trois nouveaux morceaux (Cast a Shadow, Standing in the Dark et Leaders in Dangers) Galli & Holmes se partagent la paternité d,Un autre (Sad Sad Rain) et un premier album est créé. On lance la chanson tître sur la marché et je suis convaincu. Ce band, je l'adore. J'aurai la cassette dans mon walkman jaune longtemps. L'ai encore.  Recherche toujours la version CD.

MuchMusic qui ouvre ses portes prend le relais et les vidéos de Doesn't Really Matter et Standing in the Dark jouent beaucoup. Un band local en plus. S'ajouteront trois autres singles, plus modestes ceux-là.

L'album suivant, lancé en 1985, invitera le guitariste de Rush, Alex Lifeson (un fan) sur deux morceaux. Crying Over You & Holy Water. Pour rendre la politesse, Rush leur refait un clin d'oeil en 1993 avec un morceau du même nom que le tître ce second album de Platinum Blonde. De toute façon, le concept s'y prête, plusieurs morceaux de la face B sont de sérieuses références à la science-fiction,
L'album est un très grand succès en Amérique. Le premier single, Crying Over You, une composition de Holmes, avait été offert à l'équipe de Madonna qui l'avait refusé. Tant mieux, la chanson sera le plus gros hit commercial du band à vie. Le second extrait est aussi assez magique dans mon souvenir d'ado. Le troisième les fait percer aux États-Unis. Le quatrième, Nadine et moi on se frenchera dessus quand on les verra en spectacle au colisée. Pour cet album, le musicien écossais Kenny MacLean devient baseman du band. Il compose aussi un morceau (Temple of the New Born) et en co-écrit un autre avec Holmes (Holy Water). Ce dernier lâche la base et se concentre sur le chant et les compositions.

J'ai 13 ans, je m'achète une garde-robe qui copie celle des 4 gars sur la pochette. Je ne me jack toutefois pas les cheveux de la sorte, ni ne me les teint.

Ça pogne, surtout la chemise rose de Steffler et j'intéresse sérieusement les filles.

Les clips font durer la visibilité du band, du moins chez nous, jusqu'à tard en 1986.

On offre plus de place à Kenny MacLean et à la musique pop et soul sur l'album qui suit en 1987 et c'est plus ou moins une catastrophe.  Le second extrait montre que la signature Galli/Maclean est plutôt mauvaise. On y va avec une reprise des Ohio Players comme troisième extrait, reprise qui ne vaut en rien l'originale. Finalement, le dernier extrait est principalement pour une seule fan.  

Les platinum ne sont même plus blonds. La suite sera tout simplement mauvaise.
Alors que mon oreille savoure les airs de Tom Waits, les guitares de U2, de R.E.M.  et de The Church, les humeurs de The Cure, les blonds platines (bruns) m'offrent des cuivres aux claviers,

Kenny MacLean, infatigable musicien, tire le bras de Mark Holmes pour une réunion du band pendant des années. Steffler avait quitté dès 1988. Holmes faisait le DJ et le proprio de salles de spectacle. Galli grattait de la guit ici et là. Les gars acceptent, mais Maclean décède trois heures après le premier spectacle d'une condition cardiaque déficiente.

Le band, avec l'ancien baseman d'Honeymoon Suite, commence une tournée de 19 villes au Canada demain.

Ils commencent ça...dans le 450...

Ce sera la seule date au Québec.

Devinez où je serai demain soir?
Dans un parking du 450...
Ne serais-ce que pour voir si on y vendra la version CD de Standing in th Dark.

Et tenter de revivre un peu de 1983 à 1986.

Des années dorées...

...Blondes?

J'ai encore la couette qui me tombe sur l'oeil comme Holmes sur la pochette d'Alien Shore.
Et maintenant le gris du cheveux teint pâle.

RAJOUT:

lundi 29 juin 2015

La Ballade de Dick & Dave

Richard Matt avait été en prison à l'âge de 20 ans pour contrefaçon. Il s'était toutefois évadé de la prison de Erie, avait été recapturé puis libéré sous conditions deux ans plus tard pour bonne conduite. Violant ses conditions, il retourne derrière les barreaux deux ans plus tard. Nous sommes en 1990.

En 1993, il tente un vol mais se fait coincer. Il est en tôle pendant 3 ans avant d'être libéré sous conditions. Conditions qu'il viole à nouveau et le ramène en prison un an de plus.

C'est en 1997 que l'incorrigible Dick scelle son sort.

Convaincu que celui qui l'engage, William Rickerson, 76 ans, cache une grosse somme d'argent chez lui quelque part, Matt et un complice font le choix douteux de le kidnapper, le torturer, lui faire passer plus de 27 heures dans le coffre d'une voiture, avant de le tuer et de le démembrer pour tirer ses restes humains dans la Niagara River.

Matt quitte alors pour le Mexique où sa personnalité difficile le met encore dans le trouble. Lors d'une rixe à la sortie d'un bar, il tue un homme et purgera 9 autres années en prison là-bas. Il est renvoyé aux États-Unis à sa sortie en 2007, où depuis, on a découvert les restes de Rickerson et son complice a parlé.

On l'attends.

Il est arrêté, inculpé et trouvé coupable de la mort de William Rickerson. Il écope de la prison à vie sans possibilité de sortie.

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"Sweat you stink!"
(Sueur, tu pues!)

L'insulte est si facile. David Sweat a dû l'entendre toute son enfance. D'autant plus qu'il est frêle et maigre, pauvre sous toute ses déclinaisons et presque roux. Voilà une cible facile pour les intimidateurs scolaires.

Mais au pays du libre-fusil, les États-Unis, Sweat se découvre une passion pour les armes à feu. En leur possession, il se sent "big".

Mettant toujours sur papier ses projets, il se fait des listes, des plans, des esquisses. À 18 ans, il met sur papier le plan d'un vol qu'il n'aura pas le temps de commettre, Le plan est éventé et Sweat est envoyé en prison de 1997 à 1999. À sa sortie, il vend un peu de drogue douce et son cousin, duquel il est très proche, le consomme. Les deux sont de faible constitution physique, chétifs.  Ils se reconnaissent l'un dans l'autre,

En mai 2002, les policiers de New York tuent un jeune homme qui mettait la main sur son fusil, lorsqu'interpellé par ceux-ci. Sweat s'en trouve extraordinairement offusqué. Il se promet que si ça lui arrive, il saura se défendre mieux que ça.

Avec son cousin et un complice, toujours avec l'aide d'un plan détaillé de l'endroit, Sweat dévalise un magasin d'armes à feu et fait le plein d'armes. Ils ont fait le vol à deux voitures, l'une des deux voitures est volée. Le crime est perpétré le 4 juillet, congé férié aux États-Unis, Ils placent leurs voitures dans le stationnement d'un parc afin de faire passer les armes d'un véhicule à l'autre et d'en faire le décompte du butin.

Le policier Kevin Tarsia. 36 ans, se présente sur les lieux d'abord curieux sur la présence de ses deux voitures seules dans la nuit, dans un parc. Puis il se demande si l'une des voiture ne serait pas une voiture rapportée volée. Il n'a pas le temps de grand-chose, Sweat tire dessus à 15 reprises. Toujours vivant, Tarsia tente de répliquer mais on lui subtilise son fusil et on lui passe dessus en voiture, le traînant sur une bonne distance. Toujours vivant, on achève le policier de deux balles dans la tête.

Un an plus tard, Sweat et son cousin plaident coupable aux accusations afin d'éviter la peine de mort. Sweat écope de la prison à vie sans possibilité de libération.

Sweat & Matt seront partenaires de cellule à New York dans une prison à sécurité maximum dont aucun prisonnier ne s'est jamais échappé.

****
Joyce Mitchell était une garde de sécurité de 51 ans prisonnière d'un mariage sans amour. David Sweat, manipulateur, la faisait se sentir "autrement". Avec la promesse de la débarrasser de son mari à leur sortie, et à raison de quelques sessions sexuelles, Sweat lui a parlé de son dernier croquis, Un plan d'évasion. Mitchell allait cacher des outils dans du steak qu'elle ferait livrer aux gars dans leur cellule commune. Et ceux-ci allait tailler le mur afin de faire leur route vers des égouts qui les mènerait à la sortie.

La prison dont on ne s'évaderait jamais ne serait plus qu'une légende. Mitchell devait à l'origine les attendre quelque part à la sortie, mais elle a pris peur et a posé un lapin aux deux évadés, le 6 juin dernier,
Depuis, les deux assassins étaient libres l'air et probablement en direction de la frontière canadienne (québécoise même).

Mitchell a aussitôt été arrêtée, car la proximité qu'elle entretenait avec Sweat a aussitôt vendu la mèche aux yeux de tous à l'intérieur de la prison. Gene Palmer, un autre agent correctionnel, de 57 ans, responsable de l'accès aux outils dans la prison, a aussi été placé en garde à vue, mais son dossier semble moins incriminant.

Sweat et Matt ont été en cavale pendant plus de 20 jours.

On a trouvé leur ADN ainsi qu'un pot de beurre d'arachides près d'un cabanon dans les bois, ce qui encourage alors les chercheurs qui sont à leurs trousses,

Au vingtième jour de cavale, Richard Matt, qui semble intoxiqué, est aperçu dans les bois. Comme dans un mauvais film, un toussement le dévoile et un échange de coup de feu l'atteint mortellement à la tête trois fois,

Sweat était toujours en fuite avant que la police ne le trouve hier et ne l'atteigne par balle à quelques 5 kilomètres de la frontière canadienne, à Constable, NY.

Ils détiennent un chien de leur chienne.

Sweat & Matt n'auront heureusement fait aucune autre victime.

Sinon Joyce Mitchell, son mariage c'est certain et peut-être Gene Palmer.

dimanche 28 juin 2015

Patrouilleuses de Rue

Dans mon quartier, il y a beaucoup d'italiens.

Il y a donc aussi beaucoup d'italiennes. Une fois mariée, certaines tombent assez facilement dans ce que j'appelle le DeseperateHousewifisme. C'est-à-dire, que ce sont des femmes au foyer qui se cherchent du "quelque chose" à meubler dans leurs journées.

Moi de jour, je suis presque toujours chez moi. Donc, je les vois. La plupart gère leur propre galerie et se jasent comme le faisait la grosse femme d'à côté de Michel Tremblay et Albertine de ruelle en ruelle.

Trois d'entre ces femmes, une italienne dans la soixantaine une non-italienne (je crois) faussement blonde et tatouée et une asiatique daltonienne, retiennent mon attention pour les mauvaises raisons.

Ce sont même trois irritants pour l'oeil. Je méprise la ville que j'habite, mais je m'y fais. Toutefois quand mon oeil croise l'une des trois, tous les jours, ce mépris refait surface.

La première est la mère de notre 10ème voisin sur la droite. Ou c'est la mère de celle qu'il a épousé, je n'ai jamais su. Je ne lui ai jamais parlé. Je la salue par politesse, mais je sens une grande retenue de sa part à s'entretenir avec moi comme elle le fait avec tout le monde dans la rue. Elle parle de manière très agitée, toujours avec une tête très consternée et avec cet élan italien qui donne l'impression que vous êtes en plein milieu du troisième acte d'une tragédie d'opéra. Je crois que je l'intimide. Je connais son fils (ou son gendre) dont le fils joue au hockey dans une catégorie un an plus vieux que le mien, année après année. On se croise dans les arénas de temps à autre. Comme le père et le fils ont tous deux très mauvaises réputations (le joueur est salaud et le père bruyant et exubérant dans la foule) je me contente généralement d'un distant "salut, ça va?" et du strict minimum dans la conversation.
"Comment va la saison? ton gars? ta fille? Ça roule comme vous le souhaitiez?". Je sais qu'il est électricien, même si je ne le vois jamais travailler et que sa femme quitte la maison tous les matins. Elle doit donc travailler ailleurs. La mère ou belle-mère, elle, patrouille les trottoirs comme la PDG du quartier. Elle marche même très souvent carrément DANS la rue. Comme son fils ou son gendre, enfin ses petits-enfants sont nos 10ème voisins, alors les parents/beaux-parents sont les 11ème voisins.

'sont quand même italiens.

Ce quartier, dans sa tête, appartient à la madre.

Quand nous avions emménagé en décembre 2002, dès que le mois de juin suivant s'est pointé, ils avaient organisé une vente de garage*. Mes parents et mes deux soeurs étaient venus de Québec passer la nuit chez nous un week-end et ma mère et mes deux soeurs s'étaient rendus un samedi matin, avec leur candeur toute 418, pour aller fouiner dans leur vente de garage.
Comme si c'était un pré-requis pour acheter, la madre avait demandé à ma mère qui elle était. Ma mère, toute heureuse de se présenter avait dit qu'elle était la mère du papa dans le jeune couple qui habite la-bas depuis décembre. La madre avait fait une face comme on fait quand on débouche un pot d'aliments pourris et elle avait dit avec un brin de snobisme et une once d'indignité:
"Oh! je les connais pas eux..."

Ma mère et mes soeurs avaient tous éclaté de rire. Comme si ça avait été une obligation!** Elles l'avaient flairée comme elle est: "petit boss des bécosses de la rue". Elle est toujours en train de marcher entre chez elle et ailleurs.

Autant que la blonde tatouée. Plus bas, au sud de chez nous, il y a "les blocs". Des appartements qui offrent une régulière rotation de locataires. Des HLM. Certains transpirent la pauvreté. La blonde tatouée y est avec ses deux filles depuis au moins deux ans. Elle a une tête de chien. Je ne dis pas ça pour être méchant, elle a vraiment une tête de molosse. Vous savez cet air qui menace toujours de mordre de japper ou d'attaquer? Elle n'a pas une once de féminité. Je l'imagine toutefois très bien se servir d'un bat de baseball. Elle semble perpétuellement tendue. Elle a de bonnes épaules et est très peu délicate. Elle marche d'un pas lourd. Elle a la voix rauque de la fumeuse et paraît extrêmement vulgaire. Elle semble marcher TOUTE la journée dans les rues du voisinage. Je la vois toujours quand je reviens de travailler de ma nuit et ce n'est pas comme si elle revenait où se rendait travailler, elle semble toujours improviser.

On me dirait qu'elle serait assistée sociale que je ne serais pas du tout surpris. Elle a tout du cliché de la personne vivant sur les prestations d'aide sociale. On me demanderait de dessiner une assistée sociale que je la dessinerais.

Je la vois sous plusieurs angles. Quand elle se rend au dépanneur se chercher des cigarettes, quand elle les fume sur le perron avant du bloc, quand elle traverse la rue plutôt errante, quand elle se rend pour aller chercher ses deux filles (plus jeunes que la mienne) à la même école que la mienne. JAMAIS je ne l'ai vu rire. Je suis même incapable de l'imaginer rire. C'est con, pour avoir entendu un peu de ses conversations avec ses filles, je trouve qu'elle dégage une tonne d'ignorance.

Plus con encore, je suis franchement tanné de la croiser dans les rues. D'autant plus qu'elle regarde partout sans jamais sembler voir quoi que ce soit. On se croiserait ailleurs dans une autre ville, que je serais le seul à la reconnaître.

Elle patrouille les rues telle une verrue sur un bras bronzé.
(Là je suis méchant et j'assume)

La dernière habite tout à fait en face de chez moi, L'asiatique daltonienne a hérité de ce patronyme car elle s'habille de manière outrancière. Comme quelqu'un qui ne distingue aucunement ses couleurs. On la remarque d'abord parce que c'est une asiatique au cheveu teint blond platine. Assez rare, déjà. Ensuite parce qu'il n'est pas rare de la voir porter un gilet rose fushia assorti d'un bermuda bleu ciel ou une chemise violette foncée sur un pantalon jaune serin criard. Elle est un furoncle.

Quand ma fille est née, j'étais en sa jeune compagnie un matin et j'ai manqué le passage de la collecte des vidanges. Comme je sais que dans sa routine, le camion ira ensuite faire l'autre côté de la rue, j'ai donc transporté ma poubelle de l'autre côté de la rue, ne serais-ce que temporairement, le temps que la camion ramasse mon affaire. Cet autre côté de la rue se trouvait donc sur le trottoir face à chez l'asiatique daltonienne. Comme elle n'a rien à faire de ses journées, elle m'épiait probablement et a traversé la rue pour venir sonner chez moi. J'étais en bedaine, avec ma fille naissante dans les bras,

"Oui?" j'ai demandé dégoûté du visage devant moi.
Avec un fort accent asiatique et un brin de frustration le furoncle a dit:
"Vous avez mis votre poubelle chez moi"
"Non, je l'ai mise sur le trottoir"
"Devant chez moi"
"Oui c'est temporaire, j'attends que le camion de vidanges passe et je le reprends, ne craignez rien..."
"...les fourmis,,,"
Comme il n'y avait pas de verbe dans sa phrase, j'ai pensé qu'elle se présentait je me suis aussi présenté. Laid fourmie a enchaîné:
"Il va y avoir des fourmis"
"Pas plus qu'il n'y aura de dragons, allez, dormez en paix"
J'aillais fermer la porte mais elle faisait glisser son faux-pas vestimentaire dans ma maison et j'ai pris peur. J'étais moi-même en bedaine donc assez douchebag, assez fraîchement sorti du lit, donc les cheveux en bataille, et de plus en plus irrité par ce bout de femme (elle m'arrive au genou, c'est peut-être ça les couleurs, le besoin d'attirer l'attention).

J'ai finalement été coucher lâchement un sac de poubelle fermé sur ma poubelle (comme si ça allait changer quoi que ce soit!) et l'asiatique voyait son grave problème du jour enfin réglé.

Fuckin' diplomat que je suis,

Mais cette semaine, j'ai surpris la blonde tatouée fouiller dans ma benne à recyclage.

"Qu'est-ce que vous faites?" que j'ai demandé avec trop de politesse.
Sans s'arrêter, sans même lever les yeux, elle a répliqué qu'elle cherchait des canettes.

"C'est peine perdue, je vais les porter moi-même dans la machine à l'épicerie, ne cherchez pas pour rien"

Ça m'a un peu fendu le coeur.

Cette patrouilleuse de rue est toujours dans les rues parce que c'est presqu'une sans-abri.
Ces deux petites filles...enfin...

Je l'ai rattrapée plus loin sur la rue et lui ai donné un sac plein de canettes.

"je peux ben te donner celles-là si tu veux" que je lui ai dit en lui donnant le sac.
Elle n'a pas souri, n'a pas dit merci, l'a pris et est partie.

Irritant je vous dis...


*Sport national des banlieues
** Devant la reine,, on s'incline et se présente....

samedi 27 juin 2015

Surdité Volontaire

Ce n'est pas ce qui nous arrive qui nous fait souffrir, c'est ce qu'on se raconte sur ce qui nous arrive qui le fait.

L'autre jour, je marchais sur une rue du centre-ville à une heure tardive, alors que les rues étaient étonnamment désertes. J'avais rendez-vous pour un contrat de traduction avec un potentiel nouveau client. Inutile de préciser que c'était un rendez-vous assez important. J'avais fait un effort malgré le beau temps pour m'habiller comme un esclave de bureau, veston, cravate et souliers chics. L'amoureuse m'a presque pris en photo tellement elle me trouvait mignon.

Je marchais distraitement car j'avais les yeux sur les adresses, pas toujours clairement indiquées sur cette rue du centre-ville et je tentais de valider de temps à autre avec mon téléphone intelligent dont je suivais l'application GPS.

En tournant un coin de rue, je lève la tête et aperçoit du coin de l'oeil, un homme de bonne stature, d'un certain âge, et plus bedonnant que sportif, sur un vélo qui fonce vers moi et qui semble tout à fait hors de contrôle. Le trottoir est alors en petite côte qui descend et l'homme affolé, agite les bras pour me faire signe de me tasser, ce que je fais tel un chat, plongeant dans la haie d'un inconnu tout près et évitant la collision de justesse.

Je suis ressorti du buisson, ai enlevé les quelques feuilles et branches dans mes cheveux, j'ai regardé par où le cycliste avait poursuivi sa route, il était déjà loin.

Quel abruti!

Que faisait-il sur le trottoir avec son vélo? Que faisait-il sur un vélo tout court, alors que visiblement il s'agissait d'un moyen de transport qu'il maitrisait très mal ? Il aurait été préférable qu'il aille apprendre ailleurs qu'au Centre-Ville de Montréal.

Il aurait pu me tuer! C'était très dangereux. Je ne comprend pas pourquoi il n'était pas dans la rue, dans un bien meilleur état que le trottoir puisque récemment refaite. Les trottoirs sont de toute façon fait pour les pétions, pas pour les vélos. Encore moins pour les vélos hors de contrôle ! Si j'avais été une personne âgée, j'étais mort. Le culot de cet idiot!

J'ai regardé mon linge, j'étais dans un état lamentable. Ma chemise blanche avait des taches de terre brunes indécrottables, ma veste était déchirée, mes mains sales, et j'avais mal à la cheville. Je ne pouvais tout simplement plus me rendre à mon rendez-vous dans cet état. J'étais en christ et en raison de l'être. Ce cycliste méritait un sérieux coup de pied au cul!

J'ai pris mon téléphone intelligent, heureusement il n'était pas brisé et j'ai remis le rendez-vous qui avait déjà été compliqué à arranger.

Quel abruti!

...Encore une fois...

L'autre jour, je marchais sur une rue du centre-ville à une heure tardive, alors que les rues étaient étonnamment désertes. J'avais rendez-vous pour un contrat de traduction avec un potentiel nouveau client. Inutile de préciser que c'était un rendez-vous assez important. J'avais fait un effort malgré le beau temps pour m'habiller comme un esclave de bureau, veston, cravate et souliers chics. L'amoureuse m'a presque pris en photo tellement elle me trouvait mignon.

Je marchais distraitement car j'avais les yeux sur les adresses, pas toujours clairement indiquées sur cette rue du centre-ville et je tentais de valider de temps à autre avec mon téléphone intelligent dont je suivais l'application GPS.

En tournant un coin de rue, je lève la tête et aperçoit du coin de l'oeil, un homme de bonne stature, d'un certain âge, et plus bedonnant que sportif, sur un vélo qui fonce vers moi et qui semble tout à fait hors de contrôle. Le trottoir est alors en petite côte qui descend et l'homme affolé, agite les bras pour me faire signe de me tasser, ce que je fais tel un chat, plongeant dans la haie d'un inconnu tout près et évitant la collision de justesse.

Je suis ressorti du buisson, ai enlevé les quelques feuilles et branches dans mes cheveux, j'ai regardé par où le cycliste avait poursuivi sa route, il était déjà loin.

Wow!

Ce gars aurait pu me tuer! Mon temps de réaction a été impeccable! c'est vrai ce qu'on raconte dans des moments de forte poussée d'adrénaline: on se découvre des pouvoirs. Je me suis précipité comme un coureur au premier but retourne à son but quand le lanceur tente de le coincer. Comme un pro! Mon fils aurait été fier de moi, 

Mon travail physique de nuit a remporté des dividendes. J'ai perdu beaucoup de poids. La même situation il y a 3 ans et mes 200 livres frappaient les siens de plein fouet! J'étais presque élégant dans mes mouvements d'esquive. J,ai taché ma chemise blanche , mais il y a moyen de cacher ça sous ma cravate et en gardant mon veston fermé. Celui-ci est un brin déchiré, mais ça aussi, ça se cache bien si je m'assoies dessus, 

J'ai repassé ma main dans mes cheveux en broussaille afin d'en dégager les quelques feuilles et pour leur redonner le chic d'il y a 3 minutes. 

Me sentant hyper athlétique, j'ai repris le pas avec un rythme plus soutenu, marchant presque d'un pas fier. J'ai regardé l'adresse, validé avec mon Iphone, même pas en retard!

Wow!

Même vélo, même buisson, Différentes interprétations. Différents états d'esprit.

***********

Différentes interprétations.

Différents brouillards. 

C'est Dieu qu'il faut tuer bande d'égarés!

"Un fanatique est quelqu'un qui ne veut pas changer d'avis, ni changer de sujet"
- W.Churchill

Encore une fois hier en France, en Tunisie, au Koweit...