J'avoue avoir à me forcer par les temps qui errent pour aimer le nouveau gouvernement en place.
Oui je parles du PQ.
Je sais, je suis le premier à les avoir souhaité là où ils se trouvent. Je suis de ceux qui croient (croyaient?) qu'on a beosin de plus de femmes en poste de leader. Toutefois je me suis surpris l'autre jour à prendre grand plaisir à voir répondre Jean-François Lisée aux questions des journalistes au sommet de la francophonie. Qu'attends-t-il celui-là pour être califfe à la place du califfe? Le strapontin, ça ne lui va pas totalement bien.
Parce que Pauline brille par sa pâleur vous ne trouvez pas? Elle est plutôt nulle part et quand elle est au micro, elle manque cruellement de bons "clips" à présenter aux nouvelles. Est-ce une question de mauvais montage? de mauvaise foi de la part des journaleux? Bref, la reine est un peu triste à voir aller.
Mais pas autant que certains de ses subalternes. Marie Malavoy pour ne pas la nommer.
Ta
Bar
Nak.
Cette femme est tout simplement effrayante. Qu'elle mette en doute l'expérience de l'anglais intensif en 6ème année est une chose. Ça se discute, c'est selon. On aime où on aime pas, ça regarde chacun et elle a le droit de questionner l'efficacité de la chose. Mais quand elle parle de cette "langue étrangère" elle parle de la peur qu'elle a de l'anglais. Une peur ancestrale de pense-petit qui remonte au début du siècle quand les méchants anglais abusaient des petits français. Une réflexion qui est parfaitement inexistante chez une large frange de la population de tous âge. Je vous l'écris pour la 459876759ème fois: APPRENDRE UNE NOUVELLE LANGUE N'EST PAS RÉDUIRE LA LANGUE ORIGINALE, C'EST ÊTRE PLUS RICHE.
PLUS RICHE
PLUS RICHE
PLUS RICHE
PLU$ RICHE$
Chez certains quidams c'est dur à comprendre. Quand l'anglais vous échappe, vous vous sentez vulnérable, faible, petit. Si votre indépendance est pour se dérouler seulement en français rangez-là tout de suite au placard, elle n'aura jamais lieue.
The revolution will not be televised.
Vous ne l'avez peut-être pas comprise celle-là, elle était en langue étrangère. Comme dans extirpée d'une autre planète. Je ne me sens personnellement jamais plus étranger qu'en compagnie de français de France. Nos tempéremment sont aux antipodes. Nos valeurs aussi. Mais en présence d'Américains, pas même d'Étatsuniens, d'habitant d'Amérique, je suis quand même chez nous. Malgré nos énooooooooormes différences, en Amérique c'est chez moi. Et en Amérique, c'est 98% en anglais et 2% en français, qu'on aime ou non. Quand j'entends madame Malavoy parler en "trou de cul de poule" je la crois, elle, étrangère à moi. Je ne suis PAS français de France, je suis Québécois d'Amérique. Mes ancêtres ont peut-être été colonisés, ont été français aussi, voilà pourquoi je parle une variation de la langue de Molière, une maudite belle variation de la langue de Molière, une langue exceptionnelle à la hauteur de mon peuple tout aussi exceptionnel. Mais la peur de la langue de "l'envahisseur" je ne la connais pas. Parce que pour moi elle n'envahit rien, au contraire, elle transporte quiconque à des ambitions partout dans le monde. Partout sur terre. Et plus loin encore. Felix Baumgartner est autrichien, il a jasé dans la langue de Shakespeare avant son saut plus ou moins utile. Shakespeare c'est ce fantôme que vous voyez dans vos cauchemars, la nuit madame Malavoy, you strange bird, pas une chanteuse pop.
Tout ce qu'elle a raconté la semaine dernière relevait de la mauvaise blague. Je n'y ai pas cru pendant deux jours, plusieurs n'y croit pas encore. Ces propositions en tant que ministre de l'éducation sont tellement farfelues que certains concluent à une stratégie de bordel volontaire. Enlever l'apprentissage de l'anglais dès la première année: non. Vouloir couper les subventions aux écoles privées et ramener les élèves qui y sont au secteur public: non plus. C'est une lâche hérésie. Voilà une belle manière de se dédouaner d'un examen de conscience sur le système d'éducation dans son ensemble. Et difficile de ne pas penser que d'éliminer une certaine sélection n'est pas un nivellement par le bas. Crois-t-elle que sur le futur marché du travail, ces jeunes ne feront pas face à des sélections de tout genre afin d'aspirer à leurs rêves de carrière?
Il est d'un autre monde le rêve de Marie Malavoy.
Et son idée de parler de la souveraineté dans les cours d'histoire est une farce qu'il faudrait franchement taire. Raconter quoi? comment une nation, la seule sur terre, peut refuser pas une mais DEUX fois de devenir pays? Un cours sur la honte ou la fierté? Comment on se l'est fait volé en 1995?
Les partis politiques ne devraient jamais, jamais, jamais , JAMAIS, se mêler des cours d'histoire*. Allez demander aux Serbes si les Albanais kosovars existent dans leurs livres d'histoire. C'est là que commence le révisionisme. Dans les pays les plus discutables on réécrit l'histoire afin d'endoctriner les plus jeunes. Endoctriner comme dans brainwasher. Eux c'étaient les bons et eux les méchants. Marie voient encore les anglais comme les méchants, la pauvre petite.
Il faudra parler de la souveraineté dans les cours d'histoire quand elle sera survenue. Pas l'inventer avant l'heure.
Cette femme est passée dans l'actualité la semaine dernière comme la plus grosse fausse note d'une chorale qui a déjà des problèmes à tenir la note juste.
Marie Malavoy était en tout point, dans les visées, dans les propos, dans le ton et dans la pertinence, étrangère à tout tout tout tout tout ce que je suis.
Moi et bien d'autres intéréssés par le monde entier.
Pas juste par ce qui passe au salon à Outremont.
À Westmount aussi. De l'autre côté de la rue, madame.
À Londres, New York, Hong Kong, Paris, Singapore, Dehli, Genève, Butha-Buthe, Médine, Moscou, Shangaï, Reikjavik, Pékin, Berlin, Dublin et Sydney.
Si tu veux toucher à l'anglais qui pollue pour vrai, Malavoy, attaque le CRTC qui considère que les chansons bilingues qui passent à la radio sont des chansons françaises.
ÇA c'est un crime.
*Ils n'ont pas plus leur place ici.
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