Margaretha Geertruida « Grietje » Zelle est née en 1876 aux Pays-Bas.
Aînée d'une famille de quatre enfants, elle a trois frères. Son père est un homme très riche, un marchand de chapeau et de cape ce qui ne l'empêche pas de faire faillitte quand même. Ses parents se séparent quand elle vient tout juste d'avoir 14 ans. Sa mère mourra 8 mois plus tard.
Elle fait des études pour devenir enseignante et enseigne presqu'aussitôt puisqu'elle est "mature" pour son âge (19 ans). Tellement mature qu'elle a une liaison avec le directeur de l'école qui fait scandale et elle perd son emploi sur-le-champs.
Elle venait d'épouser un officier de la marine néerlandaise qui a le double de son âge. Ensemble, ils quittent vivrent aux Indes Nééerlandaise où elle aura une fille et un garçon. Ce dernier ne survit pas, empoisonné par une servante jalouse.
Son mari est un homme violent et alcoolique et elle le divorce en 1902, de retour en Europe. Elle a 26 ans et se fait embaucher comme écuyère dans un cirque. Au printemps 1905, elle triomphe dans un numéro de danseuse érotique exotique sous le nom de Mata Hari, qui signifie « soleil » en malais.
Couronnée d'aigrettes et de plumes, elle se produit d'une capitale à l'autre, guettée par les échotiers qui comptent ses chapeaux, ses chiens, ses fourrures, ses bijoux, ses amants. Elle les aide à créer autour de sa personne une légende. Personnalité flamboyante, elle s'invente ainsi un personnage et une histoire. Ce qui attire les foules, principalement mâles.
C'est en septembre 1916 que, procédant à des démarches pour un laissez-passer, qu'elle fit la rencontre (non sollicitée) du capitaine Ladoux, chef des services du contre-espionnage français. Il l'invite à mettre ses relations internationales et ses facultés de déplacement au service de la France. Elle accepte contre promesse d'une somme d'un million de francs… qui ne sera jamais versée. En tant que ressortissante des Pays-Bas comprenant et parlant la langue allemande, elle peut franchir librement les frontières. Gros avantage pour un espion.
Courtisée par de nombreux officiers alliés pendant la première Grande Guerre, elle soutire des confessions sur l'oreiller. Mais elle est plutôt évidente dans ses démarches. Les britanniques sont entre autre étonnament loquace en sa compagnie.
En janvier 1917, l'attaché militaire allemand à Madrid, le major Kalle que Mata Hari avait tenté de séduire, transmet un message radio à Berlin, décrivant les activités d'un espion, de nom de code H-21. Il livre en somme des informations que lui aurait confié Mata Hari Les services secrets français interceptent le message et, en fonction des informations qu'il contenait, furent capables d'identifier H-21 comme étant Mata Hari. Elle jouerait donc l'espionne là où c'est le plus payant, des deux côtés de la clôture.
Le contre-espionnage français fait une perquisition dans sa chambre de l'hôtel Elysées Palace sur les Champs-Élysées mais ne trouve rien. Toutefois, des télégrammes chiffrés interceptés établissent (et elle le reconnut) que le consul allemand aux Pays-Bas lui a versé 20 000 francs. « Pour prix de mes faveurs », précise-t-elle. Pour des « renseignements » sans préciser lesquels.
Mata Hari est-elle perpétuellement en double identité?
Elle était en fait une terrible espionne. N'aidant en somme pratiquement personne. Et mettant pratiquement toutes les nations dans le doute quand à ses allégeances. Elle collectionne les amants, voilà ce qui attire tout le monde. Mais faut-il encore savoir se la fermer sur l'oreiller...
Accusée d'espionnage au profit de l'Allemagne par la justice francaise dans le cadre d'une enquête sommaire, elle passe du statut d'idole à celui de coupable idéale dans une France traumatisée par la guerre et dont l'armée vient de connaître d'importantes mutineries.
Elle est condamnée à mort suite à procès plus ou moins sérieux. Elle sera exécutée par fusillade, dans les fossés de la forteresse de Vincennes. Selon la légende, elle aurait refusé le bandeau qu'on lui proposait et aurait lancé un dernier baiser aux soldats de son peloton d'exécution.
Juste avant d'être fusillée, Mata Hari se serait écrié : « Quelle étrange coutume des Français que d'exécuter les gens à l'aube ! »
Le temps prouvera qu'on n'avait finalement pas grand chose à lui reprocher mais que son cas était évoqué sous la presse populaire et médiatique dans un contexte politique tel que la raison d'État ne pouvait que l'emporter afin de sauver la face dans l'opinion publique.
En d'autres mots, on en aura inventé beaucoup plus sur elle, entretenant la légende et le mythe, qu'elle n'en aurait réèllement accompli.
Mata Hari était tuée à l'aube aujourd'hui, il y a 95 ans.
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