Il y a des gens qui se sont étonnés d'entendre Eugénie Bouchard, un nom extrêmement francophone, une jeune fille élevée à Westmount par Michel et Julie, s'exprimer dans un très difficile français quand elle a remporté un important tournoi de tennis la semaine dernière. Je dirais même que j'ai vu des visages outrés devant leur téléviseur. Son site personnel est aussi unilingue anglophone. De toute évidence elle a grandi pendant 18 ans dans la langue de Shakespeare.
Je n'en ferais pas des nuits blanches mais je trouve quand même ça particulier. C'est une jumelle, peut-être que sa soeur est son pendant francophone...
En revanche, Hélène Campbell, 21 ans, jeune fille d'Ottawa qui a récemment été double gréffée pulmonaire, parle un français impeccable. Une bonne partie de ma famille porte le nom Campbell, habite l'Ontario et ne parle même pas aussi bien le français qu'elle le fait. Et c'est fou ce qu'elle est belle quand elle prend la parole. À 14 ans, la pauvre enfant apprennait qu'elle aurait besoin d'une double greffe des poumons pour continuer à vivre. En mars dernier, ses poumons fonctionnaient à 20% et sa survie n'était pas garantie. Deux mois auparavant, elle avait reçu l'aide du Bieber-boy, Justin, qui avait utilisé les réseaux sociaux pour elle afin de sensibiliser les gens aux dons d'organes. Une autre Ellen, aussi influente que Bieber en Amérique, l'a aussi beaucoup aidé.
Elle était franchement radieuse en conférence de presse cette semaine. Ce sont de beaux matins qui se présentent maintenant à elle.
C'est fou ce que croire en la vie peut rendre beau.
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Je glisse lentement vers l'Onatrio mais là-bas tout est généralement plus lent.
En Ontario, la nuit de dimanche à lundi allait être passablement intense. Un BBQ entre "amis" allait dégénérer et des coups de feu seraient tirés entre membres de gangs rivaux à Toronto.
Mais là où les inquiétudes me sont nées a plutôt été quand le chef de la police de Toronto a fait son point de presse à la suite de la fusillade qui a fait deux morts, une jeune fille de 14 ans et un jeune homme de 21. Le chef a dit, visiblement sous le coup d'une trop grande émotivité, qu'il n'avait jamais vu une chose d'une telle ampleur en 35 ans de carrière et qu'il n'avait jamais vu un crime aussi dégoûtant en Amérique du Nord.
Bon...
Réglons la seconde phrase tout de suite avec deux cas des derniers mois en Amérique du Nord (et chez nous au Québec): Guy Turcotte, Luka Rocco Magnotta. Sans vouloir jouer au crime le plus odieux, ce chef de police n'est pas très...actuel.
Si on revient à la toute première phrase, Je n'ai jamais vu une telle chose en 35 ans de carrière...je crois que la région de Toronto a de quoi être aussi très inquiète. Ceci veut donc dire que la ville serait, à peu près 35 ans justement, en retard sur le problème des guerres de gangs?
Le chef de police a confirmé le lendemain, qu'il s'agissait bien de réglement de comptes entre gangs rivales. En 2005, il y avait déjà de sérieuses pistes, très très publiques. Croyait-on avoir tout réglé depuis? Ce chef, qui a confessé à tout le monde que ceci est beaucoup trop gros pour lui, n'a rien fait pour rassurer quiconque. Le lendemain il faisait une conférence de presse, non pas pour parler de la mise en place d'un plan d'intervention ou d'une piste d'enquête mais surtout pour parler de ses craintes de représailles.
Il y a eu trois fusillades en trois jours depuis.
Talk about leadership.
(je l'ai écrit en anglais pour Eugénie)
C'est fou ce que la peur de la mort peut rendre laid.
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