Angoisse

"puis-je verser tous mes pleurs dans ton jardin de fleurs ?"
         -Chasser le Malheur, Alfa Rococo


En psychologie, le déni est une notion pour désigner la non-considération d'une partie de la réalité.

C'est Sigmund Freud qui a théorisé tout ça.

Chez nous, quelque chose qui s'en rapproche est le Parti Libéral qui ne considère en rien une partie de la population, celle jugée plus ou moins rentable comme les écoles, les hôpitaux, les étudiants. Ça ne rapporte pas, essayons tout de même d'en tirer profit.

Mais je ne veux pas vous parler de vidanges je veux vous parler d'aveuglement.

L'acte de déni refuse de prendre en charge certaines perceptions : un fragment, éventuellement important, de la réalité, se voit totalement ignoré ; la personne qui dénie se comporte comme si cette réalité n'existait simplement pas, alors qu'elle la perçoit. Généralement on subit ce type de réaction quand on a un très gros choc. Notre structure psychotique est activée et la réalité nous dépasse. Nous suivons un film dont l'issue ne nous appartiens plus.

Un parfait exemple est la mort soudaine et innatendue d'un être cher. Ça prend du temps au cerveau et à la raison à accepter tout ça. Pour certains quelques jours, d'autres quelques semaines, d'autres quelques mois, d'autres des années et certains ne s'en sortirons malheureusement jamais.

On parle alors de psychose. Les psychoses sont fréquentes dans nos quotidiens respectifs. Supposons que notre profil psychologique est une route. Les routes ne sont jamais parfaites. Du moins pas longtemps. La psychose en est la route pleine de nids-de-poule. Il y a moyen de réparer ses routes,
d'emprunter un autre chemin pour arriver aux même fins. Un chemin parfois plus compliqué, ardu. Il existe toutefois cet orgueil malsain chez l'homme, le mâle, qui fait en sorte de ne jamais demander son chemin lorsqu'il est perdu. Il est tout à fait normal de dire à un ami ou à quelqu'un dont vous voulez le bien, de ne pas emprunter une route trop pleine de nids-de-poule. Il est encore plus normal pour un citoyen d'aviser la ville qu'il faudrait travailler la route quand la situation devient hors de contrôle. Si la ville n'a pas déjà pris les moyens pour réparer la route elle-même. En anglais on appellerait ce type de rappel "raising a flag". Ça vient de l'image au sens propre du travailleur qui lève un drapeau, nous suggérant de faire attention dans la rue, afin de nous prévenir du même coup que des gens travaillent à solutionner le problème.

L'angoisse d'un homme de Warwick a étouffé ce qu'il aimait le plus au monde. Le plus sombre des cauchemars s'est produit dans la nuit de lundi à mardi au 12, rue Richardson, à Warwick, dans les Bois-Francs. Lindsey et Karen avaient 13 et 11 ans. Leur père, de peur de perdre la garde des enfants qu'il avait une première fois gagné en défendant bec et ongles son cas et qui devait se présenter à nouveau pour une requête de garde complète de la part de leur mère, aurait fait le choix d'assassiner ses enfants avant de s'enlever la vie lui-même.

Non pas sans cracher son fiel via l'internet sur le système de justice au Québec et la conception de la paternité de la part des juges.

Sa tête l'avait abandonné. Aveuglé par le noir d'une psychose certaine, l'homme est tombé dans les trous de sa route mentale pleine de nids-de-poule. Entrainant des innocents.

Le raisonnement du triste sir allait comme suit: puisque ses enfants avaient déjà subit des épisodes de violence dans le foyer de sa mère et de son nouveau conjoint, il s'était promis que dans son coeur de père que jamais plus ses enfants (ne) seraient maltraité(s).

Raisonnement plus que tordu aujourd'hui n'est-ce pas?

Une ex-collègue et amie, bien au fait de ses problèmes de garde, a dit sur plusieurs tribunes hier et avant-hier que "C'était un très bon père de famille. Il les aimait, ses enfants". Son voisin disait de lui que c'était le meilleur voisin possible.

Peut-être, peut-être aux yeux des autres était-il perçu ainsi.
Mais c'est aussi lui qui as privés des innocents de toute forme de vie maintenant.
L'aveuglement, le déni est le même chez l'amie, le voisin que chez l'assassin.
L'horreur est trop grosse.

C'est terrible que sous un si beau soleil puisse aussi exister tant de malheureux nuages. 
Parlons nous. Parlons nous plus que tout. Sans tabou.
Empruntons-donc cette route, coûte que coûte.