Charles-Édouard Jeanneret-Gris est né en octobre 1887 à La Chaux-de-Fonds dans le canton de Neufchâtel.
À 12 ans, il entame une formation de graveur-ciseleur à l'école d'art de La Chaux-de-Fonds. Quand Jeanneret-Gris a 16 ans, son professeur de dessin l'oriente vers l'architecture.
Dès 1909, il apprend la technique du béton armé en travaillant en tant que dessinateur chez l'architecte Auguste Perret, à Paris. En 1910, on le voit employé chez Peter Behrens où il rencontre Ludwig Mies Van Der Rohe et Walter Gropius, qui seront eux aussi de grands architectes (designer et urbaniste aussi dans le cas de Gropius).
C'est l'été de ses 24 ans que sa vie prend un virage important. Il fait un voyage qui lui fait parcourir Prague, Vienne, Budapest, Istanbul, Athènes et tout particulièrement le Mont-Athos qui inspirera sa philosophie d'architecte, puis Pise et nombre de villes chargées d'histoire et d'œuvres d'art en Italie. Durant ce voyage, il remplit six carnets de dessins dont il se servira à de nombreuses reprises pour illustrer ses propos et ses publications.
De retour chez lui, il construit une maison pour ses parents en 1912 qui sera nommée "La Maison Blanche" et qui sera aussi appellée La villa Jeanneret-Perret, lui prêtant le nom de ses parents (et pour éviter la confusion avec la fameuse résidence officielle et le bureau du président des États-Unis). Il lance sa propre agence d'architecture mais comme sa réalisation de la Maison Blanche/villa Jeanneret-Perret à largement dépassé ses coûts initiaux et que la livraison à ses parents fût très en retard, sa réputation est mauvaise et il peine à avoir des contrats.
La Première Grande Guerre éclate et c'est une "chance" pour les architectes. Sans souhaiter la destruction de la France, (bien que Le Corbusier n'hésitera pas à vanter le talent d'Hitler...) bientôt tout sera à reconstruire. Soucieux de bien construire, il dépasse le prix du devis de construction continuellement. À la fin de la guerre, presque trentenaire, artiste dans l'âme, fasciné par les machines et la vitesse, il s'engage à tranférer son petit cabinet d'architecte à Paris.
Il est alors présenté à Amédée Ozenfant et ensemble ils se développent un talent pour la peinture et un style qu'il crééront en réaction au cubisme: le purisme. C'est bien joli mais ça ne nourrit pas le jeune homme.
C'est au lancement de la revue l'Esprit Nouveau en 1920, revue à laquelle il collabore régulièrement y exposant ses idées sur l'ubanisme et l'architecture, qu'il se trouve le pseudonyme de "Le Corbusier", dérivé de "Lecorbésier", un parent du côté maternel. Il signe aussi quelques articles de son vrai nom afin de créer l'illusion qu'il existe beaucoup d'auteurs à cette jeune revue alors qu'ils sont en réalité très peu. Le Corbusier et Ozenfant peignent toujours mais leur styles deviennent si différents qu'à partir de 1925, ils se brouillent et ne se fréquentent plus.
Son cousin, jeune architecte et futur designer Pierre Jeanneret, devient son associé et voilà le générateur qui le relancera dans son cabinet d'architecture. Entre 1920 et 1930 il est très productif. Il dessine entre autres la Villa Ker-Ka-Ré aussi appelée Villa Besnus, les ateliers Lipchitz-Miestchaninoff, L'appartement Beistegui, construit en surélévation d'un immeuble des Champs-Élysées, à Paris, la Villa Church, à Ville-d'Avray, La Villa Stein, connue aussi sous le nom de « villa les terrasses » et La Villa Savoye qui aura une influence considérable dans l'histoire de l'architecture.
Pour compléter cette suite, il est aussi l'architecte derrière la réalisation en 1925 du Pavillon de l'Esprit nouveau, à l'occasion de l'Exposition internationale des Arts décoratifs (Exposition universelle de Paris) .
À partir de la crise économique de 1929, Le Corbusier va concentrer sa réflexion théorique sur l'organisation de la concentration urbaine. Aménagement du front de mer d'Alger en 1930, étude d'urbanisation de Rio de Janeiro; Le Corbusier est toujours populaire mais tous ces projets seront fortement critiqués.
De 1945 à 1952, Le Corbusier construit la Cité radieuse de Marseille, un complexe d'habitation sous la forme d'un parallélépipède sur pilotis, qui constitue une innovation importante dans la conception architecturale des résidences d'habitations. Dans cet immeuble, il a tenté d'appliquer ses principes d'architecture pour une nouvelle forme de cité en créant un village vertical, composé de 360 appartements en duplex distribués par des rues intérieures.
L'immeuble contient des logements mais aussi une épicerie, une boulangerie, un café, un hôtel / restaurant, une librairie et sur le toit-terrasse, une école maternelle, un gymnase, une piste d'athlétisme, une petite piscine et un auditorium en plein air.
Il va appliquer ses principes urbains et architecturaux à l'échelle d'une ville quand les autorités indiennes, dans les années 1950, lui confient le projet de la ville de Chandigarh, nouvelle capitale du Penjab. Il dessine les bâtiments du complexe administratif pour cette ville indienne (palais de Justice, palais du Capitole, Secrétariat et palais de l'Assemblée). Il y fait une synthèse entre les théories novatrices de ses débuts et l’utilisation de nouvelles formes.
Il se lancera aussi dans l'aventure de la reconstruction de la chapelle Notre-Dame-du-Haut à Ronchamp en Franche-Comté, détruite par les bombardements de septembre 1944.
Il meurt le 27 août 1965, à l'âge de 77 ans, au cours d'une baignade en Méditerranée à Roquebrune-Cap-Martin et y est enterré.
L'Allemagne, l'Argentine, la Belgique, la France, le Japon et la Suisse ont proposé à L'UNESCO de mettre certaines oeuvres signées Le Corbusier à l'inscription du patrimoine mondial.
La ville de Laval au Québec, Canada d'Amérique, a donné le nom du célèbre architecte à son boulevard le plus laid.
Triste hommage.
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