C'est fou ce qu'elle me fait de l'effet cette fille.
L'intelligence me séduit toujours.
Et le pire c'est qu'au début je la confondais avec Martine Desjardins. D'Artagnan du groupe des quatre mousquetaires du mouvement de la constestation étudiante, elle n'était pas toujours sous les projecteurs. Si bien que j'avais même dit à l'amoureuse : "Pourquoi des fois Martine Desjardins est si belle et que d'autres fois...bon... elle ne s'arrange pas autant?". L'amoureuse m'avait donné la seule réponse possible: "Parce qu'on a pas toujours le temps de s'arranger dans la vie, alors imagine pour des caméras inquisitrices..."
Puis, c'était aux nouvelles, on parlait des porte-paroles du mouvement étudiant et derrière la présentatrice de nouvelles il y avait cette photo avec les 4 faces. Pourquoi ont-ils mis deux fois la face de Martine Desjardins et une seule fois la face de Bureau-Blouin et Nadeau-Dubois avais-je demandé? Parce que les deux autres ont des noms de famille composés? Même l'amoureuse ne comprenait pas mais c'est elle qui a allumé en premier: c'était bien 4 personnes distinctes!
Et distincte est Jeanne Reynolds.
Étudiante de 20 ans du collège de Valleyfield, elle présente un tel dossier scolaire parfait qu'elle a reçu la plus haute distinction estudiantine au Québec: le prix du Lieutenant-Gouverneur. Son engagement est tout aussi exemplaire. L'étudiante en arts et lettres (ma branche!) a aussi accumulé plus de 800 heures de bénévolat, notamment dans la troupe de théâtre du collège dans laquelle elle brille comme comédienne.
Si certains soulignaient qu'il s'agissait d'une jolie contradiction que d'accepter une récompense du gouvernement alors qu'elle s'engage contre celui-ci dans le conflit étudiant, il est tout aussi comique de voir ce même gouvernement la menacer d'une amende de 25 000$ pour avoir désobéi à la loi stupidedix-huit alors qu'on la récompense de l'autre main pour quelque chose de relativement étranger au gouvernement: l'excellence.
Autre douce ironie, Line Beauchamps, trait d'union furtif entre le gouvernement et les étudiants dans le conflit, était aussi une ancienne élève de ce même collège de Valleyfield où elle avait, elle aussi, un dossier scolaire irréprochable.
Co-porte-parole de la Commision Large de l'Association Solidaire Syndicale Étudiante (la CLASSE) en compagnie de Gabriel Nadeau-Dubois elle a presque toujours cédé le passage au plus agressif Gabriel*. Comédienne? elle doit avoir une bonne part d'émotivité toujours prête à être dégainée, c'était assurément la stratégie la plus brillante que de la garder quelques fois sur les lignes de côté. Mais son altruisme, son honnêteté, sa générosité, son intégrité, son engagement militant, sa persévérance, son charisme en ont fait un visage tout ce qu'il y a de plus mémorable dans cet interminable conflit.
L'intelligence me séduit toujours.
Ses beaux yeux pâles, quelques fois cachés pas une couette folle, regorgent d'intelligence.
Merci Jeanne pour tout ce que tu es.
Et on suivra tous ce tu seras un jour.
Plus grande que tu ne l'es déjà.
*qui a, lui, 22 ans aujourd'hui même
jeudi 31 mai 2012
mercredi 30 mai 2012
Mai 78
Montréal aura eu son mai 1968.
En fait je dis Montréal mais peut-être ailleurs aussi en province, je ne peux parler que de ce dont je suis témoin depuis plus de 100 jours.
Et si je l'appelle "78" c'est par association à cette loi ignoble et insultante concoctée avec grave incompétence par autant de sans-talents.
Ce dont je suis témoin est très beau. Les gens dans la rue sont beaux. Pas au premier degré comme dans "ont de beaux traits, de belles formes, du charme" mais dans le sens qu'ils ont dans l'oeil cette fraction d'étoile qui inspire beaucoup. Ils sont aussi très inspirés.
C'est d'ailleurs à cette inspiration que je veux rendre éloge dans cette publication du jour. Voici un recessement des pancartes des plus brillantes aux pls originales en passant par les plus comiques qui ont été aperçus entre l'anarchopanda et les milliers de marcheurs qui sont si beaux à voir occuper les rues de jour comme de nuit.
Ce survol n'a pas la prétention de résumer l'ensemble des pancartes depuis février mais aussurément quelques unes qui m'on semblé des plus intéressantes/amusantes/inspirantes.
Les lignes que vous lirez bientôt sont issues de quelques 400/500 pancartes vues dans les rues au bout de morceau de bois, sur des t-shirts, en body painting, en banderolles et même quelques fois en simple slogan crié à tous. (Les lignes honorées seront en italiques)
Dans la catégorie des pancartes chiffrées, les assez simples:
-1675 douleurs
-50 sous par jour
-Mai 78
-Récupération fiscale 8 milliards
-2 millions en collusion avec les banques
-J'ai pas mes maths 536 mais je sais compter
-Agente 728, ma vedette
Il y a assurément quelques nains mentaux aussi parmi les manifestants, les gens masqués entre autre, mais il y aussi des gens plutôt cultivés.
Dans la catégore culutre générale des étudiants:
-Qui appuie la grève?: Louis Ferdinand Céline. Pas le meilleur allié obejctif possible disons...
-À Poudlard, c'est gratuit. Splendide référence à la magie souhaitée de la part de la génération dont les parents ont rendu J.K. Rowling multimillionnaire. Evidémment ces deux pancartes sont en faveur de la hausse et contre le mouvement de grève.
Ailleurs:
-Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais).
-(sur un t-shirt) L'Étranglé (accompagné d'une image faisant référence à l'étranger de Camus)
-Nous sommes devenus les bêtes féroces de l'espoir (Gaston Miron)
-Great spirits have always found violent opposition from mediocre minds (Einstein)
-Aujourd'hui notre éducation est morte (Camus)
-Je me révolte donc nous sommes (Camus encore)
-Mieux vaudrait encore un enfer intelligent qu'un paradis bête (Victor Hugo)
Dans le plutôt comique:
-La hausse est encore moins rentable que Scott Gomez
-Durkheim. Celle-là est involontaire comique. 99% de savent pas qui est Émile Durkheim. Placer simplement ce nom comme ça peut évoquer un pays, un meuble, une citation allemande, une plante, une guerre, mais il peut aussi évoquer le suicide, puisqu'Émile Durkeim était le philiosophe/sociologue du suicide...
Dans la catégorie étrange et ronflante:
-Hausser les frais, c'est vendre des diplômes bidons comme l'église vendait des indulgences au 14ème siècle. ...efficace? rédigé et pensé par un étudiant très cultivé et/ou en théologie/histoires des religions/histoire.
Mes préférées:
-Charest, t'as pas de Swag.
Swag ça veut en gros dire plus que cool. Ça fait référence à l'attitude et aux vêtements affichés. Dans le vocabulaire des 25 ans et moins pas au-dessus. Les libéraux ont assurèment dû se faire expliquer la choses par leurs ados.
-Charest: Juste, pars.
Dé-li-cieux.
-Mon recteur est riche en tabarnak.
Par référence à ceci tout aussi mémorable chez nous.
Et la plus brillante à mon avis à brandir devant les policiers prêts à charger:
-Mon père est dans l'anti-émeute.
Donc si vous êtes du côté des policiers, peut-être freinez vous votre élan devant un tel manifestant. C'est une pancarte à la fois critique car elle était au coeur de la manif face aux policiers et s'associait donc au mouvement contestataire étudiant tout en restant pacifique en rappelant aux brutes en rut qui astiquent leurs matraque et chargent leur canne de poivre que nous sommes aussi vos enfants.
Malgré l'arnarchopanda et la candeur des casseroles, plus de 100 jours trop tard, le niveau de stress aidant, certaines des pancartes sont extrèmement violentes, voire totalement idiotes mais ne nous étonnons pas que dans des mouvements aussi grandissaient se trouvent aussi quelques cloches.
Heureusement, il y a avait aussi ceux-là nommées plus haut, fort amusantes.
En fait je dis Montréal mais peut-être ailleurs aussi en province, je ne peux parler que de ce dont je suis témoin depuis plus de 100 jours.
Et si je l'appelle "78" c'est par association à cette loi ignoble et insultante concoctée avec grave incompétence par autant de sans-talents.
Ce dont je suis témoin est très beau. Les gens dans la rue sont beaux. Pas au premier degré comme dans "ont de beaux traits, de belles formes, du charme" mais dans le sens qu'ils ont dans l'oeil cette fraction d'étoile qui inspire beaucoup. Ils sont aussi très inspirés.
C'est d'ailleurs à cette inspiration que je veux rendre éloge dans cette publication du jour. Voici un recessement des pancartes des plus brillantes aux pls originales en passant par les plus comiques qui ont été aperçus entre l'anarchopanda et les milliers de marcheurs qui sont si beaux à voir occuper les rues de jour comme de nuit.
Ce survol n'a pas la prétention de résumer l'ensemble des pancartes depuis février mais aussurément quelques unes qui m'on semblé des plus intéressantes/amusantes/inspirantes.
Les lignes que vous lirez bientôt sont issues de quelques 400/500 pancartes vues dans les rues au bout de morceau de bois, sur des t-shirts, en body painting, en banderolles et même quelques fois en simple slogan crié à tous. (Les lignes honorées seront en italiques)
Dans la catégorie des pancartes chiffrées, les assez simples:
-1675 douleurs
-50 sous par jour
-Mai 78
-Récupération fiscale 8 milliards
-2 millions en collusion avec les banques
-J'ai pas mes maths 536 mais je sais compter
-Agente 728, ma vedette
Il y a assurément quelques nains mentaux aussi parmi les manifestants, les gens masqués entre autre, mais il y aussi des gens plutôt cultivés.
Dans la catégore culutre générale des étudiants:
-Qui appuie la grève?: Louis Ferdinand Céline. Pas le meilleur allié obejctif possible disons...
-À Poudlard, c'est gratuit. Splendide référence à la magie souhaitée de la part de la génération dont les parents ont rendu J.K. Rowling multimillionnaire. Evidémment ces deux pancartes sont en faveur de la hausse et contre le mouvement de grève.
Ailleurs:
-Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais).
-(sur un t-shirt) L'Étranglé (accompagné d'une image faisant référence à l'étranger de Camus)
-Nous sommes devenus les bêtes féroces de l'espoir (Gaston Miron)
-Great spirits have always found violent opposition from mediocre minds (Einstein)
-Aujourd'hui notre éducation est morte (Camus)
-Je me révolte donc nous sommes (Camus encore)
-Mieux vaudrait encore un enfer intelligent qu'un paradis bête (Victor Hugo)
Dans le plutôt comique:
-La hausse est encore moins rentable que Scott Gomez
-Durkheim. Celle-là est involontaire comique. 99% de savent pas qui est Émile Durkheim. Placer simplement ce nom comme ça peut évoquer un pays, un meuble, une citation allemande, une plante, une guerre, mais il peut aussi évoquer le suicide, puisqu'Émile Durkeim était le philiosophe/sociologue du suicide...
Dans la catégorie étrange et ronflante:
-Hausser les frais, c'est vendre des diplômes bidons comme l'église vendait des indulgences au 14ème siècle. ...efficace? rédigé et pensé par un étudiant très cultivé et/ou en théologie/histoires des religions/histoire.
Mes préférées:
-Charest, t'as pas de Swag.
Swag ça veut en gros dire plus que cool. Ça fait référence à l'attitude et aux vêtements affichés. Dans le vocabulaire des 25 ans et moins pas au-dessus. Les libéraux ont assurèment dû se faire expliquer la choses par leurs ados.
-Charest: Juste, pars.
Dé-li-cieux.
-Mon recteur est riche en tabarnak.
Par référence à ceci tout aussi mémorable chez nous.
Et la plus brillante à mon avis à brandir devant les policiers prêts à charger:
-Mon père est dans l'anti-émeute.
Donc si vous êtes du côté des policiers, peut-être freinez vous votre élan devant un tel manifestant. C'est une pancarte à la fois critique car elle était au coeur de la manif face aux policiers et s'associait donc au mouvement contestataire étudiant tout en restant pacifique en rappelant aux brutes en rut qui astiquent leurs matraque et chargent leur canne de poivre que nous sommes aussi vos enfants.
Malgré l'arnarchopanda et la candeur des casseroles, plus de 100 jours trop tard, le niveau de stress aidant, certaines des pancartes sont extrèmement violentes, voire totalement idiotes mais ne nous étonnons pas que dans des mouvements aussi grandissaient se trouvent aussi quelques cloches.
Heureusement, il y a avait aussi ceux-là nommées plus haut, fort amusantes.
mardi 29 mai 2012
Le Corbusier
Charles-Édouard Jeanneret-Gris est né en octobre 1887 à La Chaux-de-Fonds dans le canton de Neufchâtel.
À 12 ans, il entame une formation de graveur-ciseleur à l'école d'art de La Chaux-de-Fonds. Quand Jeanneret-Gris a 16 ans, son professeur de dessin l'oriente vers l'architecture.
Dès 1909, il apprend la technique du béton armé en travaillant en tant que dessinateur chez l'architecte Auguste Perret, à Paris. En 1910, on le voit employé chez Peter Behrens où il rencontre Ludwig Mies Van Der Rohe et Walter Gropius, qui seront eux aussi de grands architectes (designer et urbaniste aussi dans le cas de Gropius).
C'est l'été de ses 24 ans que sa vie prend un virage important. Il fait un voyage qui lui fait parcourir Prague, Vienne, Budapest, Istanbul, Athènes et tout particulièrement le Mont-Athos qui inspirera sa philosophie d'architecte, puis Pise et nombre de villes chargées d'histoire et d'œuvres d'art en Italie. Durant ce voyage, il remplit six carnets de dessins dont il se servira à de nombreuses reprises pour illustrer ses propos et ses publications.
De retour chez lui, il construit une maison pour ses parents en 1912 qui sera nommée "La Maison Blanche" et qui sera aussi appellée La villa Jeanneret-Perret, lui prêtant le nom de ses parents (et pour éviter la confusion avec la fameuse résidence officielle et le bureau du président des États-Unis). Il lance sa propre agence d'architecture mais comme sa réalisation de la Maison Blanche/villa Jeanneret-Perret à largement dépassé ses coûts initiaux et que la livraison à ses parents fût très en retard, sa réputation est mauvaise et il peine à avoir des contrats.
La Première Grande Guerre éclate et c'est une "chance" pour les architectes. Sans souhaiter la destruction de la France, (bien que Le Corbusier n'hésitera pas à vanter le talent d'Hitler...) bientôt tout sera à reconstruire. Soucieux de bien construire, il dépasse le prix du devis de construction continuellement. À la fin de la guerre, presque trentenaire, artiste dans l'âme, fasciné par les machines et la vitesse, il s'engage à tranférer son petit cabinet d'architecte à Paris.
Il est alors présenté à Amédée Ozenfant et ensemble ils se développent un talent pour la peinture et un style qu'il crééront en réaction au cubisme: le purisme. C'est bien joli mais ça ne nourrit pas le jeune homme.
C'est au lancement de la revue l'Esprit Nouveau en 1920, revue à laquelle il collabore régulièrement y exposant ses idées sur l'ubanisme et l'architecture, qu'il se trouve le pseudonyme de "Le Corbusier", dérivé de "Lecorbésier", un parent du côté maternel. Il signe aussi quelques articles de son vrai nom afin de créer l'illusion qu'il existe beaucoup d'auteurs à cette jeune revue alors qu'ils sont en réalité très peu. Le Corbusier et Ozenfant peignent toujours mais leur styles deviennent si différents qu'à partir de 1925, ils se brouillent et ne se fréquentent plus.
Son cousin, jeune architecte et futur designer Pierre Jeanneret, devient son associé et voilà le générateur qui le relancera dans son cabinet d'architecture. Entre 1920 et 1930 il est très productif. Il dessine entre autres la Villa Ker-Ka-Ré aussi appelée Villa Besnus, les ateliers Lipchitz-Miestchaninoff, L'appartement Beistegui, construit en surélévation d'un immeuble des Champs-Élysées, à Paris, la Villa Church, à Ville-d'Avray, La Villa Stein, connue aussi sous le nom de « villa les terrasses » et La Villa Savoye qui aura une influence considérable dans l'histoire de l'architecture.
Pour compléter cette suite, il est aussi l'architecte derrière la réalisation en 1925 du Pavillon de l'Esprit nouveau, à l'occasion de l'Exposition internationale des Arts décoratifs (Exposition universelle de Paris) .
À partir de la crise économique de 1929, Le Corbusier va concentrer sa réflexion théorique sur l'organisation de la concentration urbaine. Aménagement du front de mer d'Alger en 1930, étude d'urbanisation de Rio de Janeiro; Le Corbusier est toujours populaire mais tous ces projets seront fortement critiqués.
De 1945 à 1952, Le Corbusier construit la Cité radieuse de Marseille, un complexe d'habitation sous la forme d'un parallélépipède sur pilotis, qui constitue une innovation importante dans la conception architecturale des résidences d'habitations. Dans cet immeuble, il a tenté d'appliquer ses principes d'architecture pour une nouvelle forme de cité en créant un village vertical, composé de 360 appartements en duplex distribués par des rues intérieures.
L'immeuble contient des logements mais aussi une épicerie, une boulangerie, un café, un hôtel / restaurant, une librairie et sur le toit-terrasse, une école maternelle, un gymnase, une piste d'athlétisme, une petite piscine et un auditorium en plein air.
Il va appliquer ses principes urbains et architecturaux à l'échelle d'une ville quand les autorités indiennes, dans les années 1950, lui confient le projet de la ville de Chandigarh, nouvelle capitale du Penjab. Il dessine les bâtiments du complexe administratif pour cette ville indienne (palais de Justice, palais du Capitole, Secrétariat et palais de l'Assemblée). Il y fait une synthèse entre les théories novatrices de ses débuts et l’utilisation de nouvelles formes.
Il se lancera aussi dans l'aventure de la reconstruction de la chapelle Notre-Dame-du-Haut à Ronchamp en Franche-Comté, détruite par les bombardements de septembre 1944.
Il meurt le 27 août 1965, à l'âge de 77 ans, au cours d'une baignade en Méditerranée à Roquebrune-Cap-Martin et y est enterré.
L'Allemagne, l'Argentine, la Belgique, la France, le Japon et la Suisse ont proposé à L'UNESCO de mettre certaines oeuvres signées Le Corbusier à l'inscription du patrimoine mondial.
La ville de Laval au Québec, Canada d'Amérique, a donné le nom du célèbre architecte à son boulevard le plus laid.
Triste hommage.
À 12 ans, il entame une formation de graveur-ciseleur à l'école d'art de La Chaux-de-Fonds. Quand Jeanneret-Gris a 16 ans, son professeur de dessin l'oriente vers l'architecture.
Dès 1909, il apprend la technique du béton armé en travaillant en tant que dessinateur chez l'architecte Auguste Perret, à Paris. En 1910, on le voit employé chez Peter Behrens où il rencontre Ludwig Mies Van Der Rohe et Walter Gropius, qui seront eux aussi de grands architectes (designer et urbaniste aussi dans le cas de Gropius).
C'est l'été de ses 24 ans que sa vie prend un virage important. Il fait un voyage qui lui fait parcourir Prague, Vienne, Budapest, Istanbul, Athènes et tout particulièrement le Mont-Athos qui inspirera sa philosophie d'architecte, puis Pise et nombre de villes chargées d'histoire et d'œuvres d'art en Italie. Durant ce voyage, il remplit six carnets de dessins dont il se servira à de nombreuses reprises pour illustrer ses propos et ses publications.
De retour chez lui, il construit une maison pour ses parents en 1912 qui sera nommée "La Maison Blanche" et qui sera aussi appellée La villa Jeanneret-Perret, lui prêtant le nom de ses parents (et pour éviter la confusion avec la fameuse résidence officielle et le bureau du président des États-Unis). Il lance sa propre agence d'architecture mais comme sa réalisation de la Maison Blanche/villa Jeanneret-Perret à largement dépassé ses coûts initiaux et que la livraison à ses parents fût très en retard, sa réputation est mauvaise et il peine à avoir des contrats.
La Première Grande Guerre éclate et c'est une "chance" pour les architectes. Sans souhaiter la destruction de la France, (bien que Le Corbusier n'hésitera pas à vanter le talent d'Hitler...) bientôt tout sera à reconstruire. Soucieux de bien construire, il dépasse le prix du devis de construction continuellement. À la fin de la guerre, presque trentenaire, artiste dans l'âme, fasciné par les machines et la vitesse, il s'engage à tranférer son petit cabinet d'architecte à Paris.
Il est alors présenté à Amédée Ozenfant et ensemble ils se développent un talent pour la peinture et un style qu'il crééront en réaction au cubisme: le purisme. C'est bien joli mais ça ne nourrit pas le jeune homme.
C'est au lancement de la revue l'Esprit Nouveau en 1920, revue à laquelle il collabore régulièrement y exposant ses idées sur l'ubanisme et l'architecture, qu'il se trouve le pseudonyme de "Le Corbusier", dérivé de "Lecorbésier", un parent du côté maternel. Il signe aussi quelques articles de son vrai nom afin de créer l'illusion qu'il existe beaucoup d'auteurs à cette jeune revue alors qu'ils sont en réalité très peu. Le Corbusier et Ozenfant peignent toujours mais leur styles deviennent si différents qu'à partir de 1925, ils se brouillent et ne se fréquentent plus.
Son cousin, jeune architecte et futur designer Pierre Jeanneret, devient son associé et voilà le générateur qui le relancera dans son cabinet d'architecture. Entre 1920 et 1930 il est très productif. Il dessine entre autres la Villa Ker-Ka-Ré aussi appelée Villa Besnus, les ateliers Lipchitz-Miestchaninoff, L'appartement Beistegui, construit en surélévation d'un immeuble des Champs-Élysées, à Paris, la Villa Church, à Ville-d'Avray, La Villa Stein, connue aussi sous le nom de « villa les terrasses » et La Villa Savoye qui aura une influence considérable dans l'histoire de l'architecture.
Pour compléter cette suite, il est aussi l'architecte derrière la réalisation en 1925 du Pavillon de l'Esprit nouveau, à l'occasion de l'Exposition internationale des Arts décoratifs (Exposition universelle de Paris) .
À partir de la crise économique de 1929, Le Corbusier va concentrer sa réflexion théorique sur l'organisation de la concentration urbaine. Aménagement du front de mer d'Alger en 1930, étude d'urbanisation de Rio de Janeiro; Le Corbusier est toujours populaire mais tous ces projets seront fortement critiqués.
De 1945 à 1952, Le Corbusier construit la Cité radieuse de Marseille, un complexe d'habitation sous la forme d'un parallélépipède sur pilotis, qui constitue une innovation importante dans la conception architecturale des résidences d'habitations. Dans cet immeuble, il a tenté d'appliquer ses principes d'architecture pour une nouvelle forme de cité en créant un village vertical, composé de 360 appartements en duplex distribués par des rues intérieures.
L'immeuble contient des logements mais aussi une épicerie, une boulangerie, un café, un hôtel / restaurant, une librairie et sur le toit-terrasse, une école maternelle, un gymnase, une piste d'athlétisme, une petite piscine et un auditorium en plein air.
Il va appliquer ses principes urbains et architecturaux à l'échelle d'une ville quand les autorités indiennes, dans les années 1950, lui confient le projet de la ville de Chandigarh, nouvelle capitale du Penjab. Il dessine les bâtiments du complexe administratif pour cette ville indienne (palais de Justice, palais du Capitole, Secrétariat et palais de l'Assemblée). Il y fait une synthèse entre les théories novatrices de ses débuts et l’utilisation de nouvelles formes.
Il se lancera aussi dans l'aventure de la reconstruction de la chapelle Notre-Dame-du-Haut à Ronchamp en Franche-Comté, détruite par les bombardements de septembre 1944.
Il meurt le 27 août 1965, à l'âge de 77 ans, au cours d'une baignade en Méditerranée à Roquebrune-Cap-Martin et y est enterré.
L'Allemagne, l'Argentine, la Belgique, la France, le Japon et la Suisse ont proposé à L'UNESCO de mettre certaines oeuvres signées Le Corbusier à l'inscription du patrimoine mondial.
La ville de Laval au Québec, Canada d'Amérique, a donné le nom du célèbre architecte à son boulevard le plus laid.
Triste hommage.
lundi 28 mai 2012
La Montagne Des Singes
Au pied de la montagne des singes se tenaient les singes rouges qui vivaient heureux ne demandant que leur juste chance dans la vie.
Il était prouvé depuis longtemps qu'un passage à la grande école ne garantissait en rien un travail dans le pays-village à tête de chien. Leur existence était un mystère pour les singes d'une autre génération et le resterait. Obsurcis par les nuages du sommet, les singes de la montagne ne consédéraient en rien les petits singes rouges auxquels ils ne pensaient jamais.
En fait c'est faux, ils y avaient pensé à ces petits singes ce jour de février là quand ils ont décidé de leur exiger des sous pour renflouer leurs investissements gaziers, nordiques, d'amphithéâtre Nordiques, d'Îlots ou tout simplement pour baigner dans la saisons des bonis.
Les singes rouges vivaient leur vie, innocents et relativement en marge, dans un pays-village qui ne demandait pas mieux que de les y garder. Ils regardaient de leur branche de petit arbre la litanie de violence et d'excès du monde des grands singes mais y étaient peu impliqués. Vivre en harmonie avec les vieux singes de la montagne était déjà suffisant, si il fallait en plus qu'ils fassent la gigue des excès...non, ils auraient un jour eux aussi, leur juste chance. Chacun sa branche.
Mais 9 ans dans la chaise du pouvoir dans le pays-village à tête de chien avaient installé un lourd système de corruption dans le régime. Laissez faire, laissez faire, laissez faire jusqu'à ne plus être capable de cesser de faire. Il fallait bien que quelqu'un rembourse tous ses excès. Les petits singes rouges étaient innofensifs aux yeux des macaquess, peu en nombre, peu de poids politique ou économique, pourquoi ne pas les dégarnir un peu. Peu d'impact en perspective.
Là, était l'erreur des singes de la montagne.
Tentant de jouer de l'image publique les singes de la montagne ont réussi à faire tanguer celle-ci pendant un temps. Mais derrière les lunettes fumées de ses dirigeants, il n'y avait que de l'ombre, de l'ombre qui ne trompait pas les autres races de singe logeant au pied de la montagne. Les singes de la montagne, sans complètement s'en rendre compte devenaient eux même aveugles. Sourds aussi. Puis finalement muets.
Pas les singes du pays-village.
Pratiquant d'abord la colère, puis la résistance, (que les singes de la montagne ont tenté de déguiser sous toutes les formes de dénomination) ils ont finalement opté pour le bruit, pour la cacerolazo. La cacerolazo était une pratique qui avait été en partie initiée sous le régime de Salvador Allende au Chili quand des habitants étaient spontanément sortis dans les rues afin de frapper sur leurs casseroles pour signifier qu'ils avaient faim (en Algérie aussi semble-t-il). Quand les États-Unis ont assassiné Allende et installé Pinochet qui a aussitôt interdit les rassemblement de plus de 4 personnes, les chiliens se sont regroupés intelligemment par groupe de 4 et ont continué de taper sur leurs casseroles pour se plaindre.
C'était beaucoup de cela dont il s'agissait: de plaintes, de part et d'autres, chez toutes les races de singes.
Étais-ce la danse des morts ou la danse des vivants qui se dansaient au rythme des casseroles dans les rues?
Seul le temps pourrait le dire.
Il ne s'agissait plus uniquement des petits singes rouges. Il s'agissait d'une bonne partie de la race. Une vague de 70% de mécontentement qui se levait tranquillement.
Un important clivage, non sans ciccatrices visibles à court terme, se formant toutefois entre les singes des villes et ceux des régions. Entre les générations aussi.
Mais pour le moment, la fumée sortait de la tête de la montagne des singes.
Une montagne en forme de tête de singe.
Il était prouvé depuis longtemps qu'un passage à la grande école ne garantissait en rien un travail dans le pays-village à tête de chien. Leur existence était un mystère pour les singes d'une autre génération et le resterait. Obsurcis par les nuages du sommet, les singes de la montagne ne consédéraient en rien les petits singes rouges auxquels ils ne pensaient jamais.
En fait c'est faux, ils y avaient pensé à ces petits singes ce jour de février là quand ils ont décidé de leur exiger des sous pour renflouer leurs investissements gaziers, nordiques, d'amphithéâtre Nordiques, d'Îlots ou tout simplement pour baigner dans la saisons des bonis.
Les singes rouges vivaient leur vie, innocents et relativement en marge, dans un pays-village qui ne demandait pas mieux que de les y garder. Ils regardaient de leur branche de petit arbre la litanie de violence et d'excès du monde des grands singes mais y étaient peu impliqués. Vivre en harmonie avec les vieux singes de la montagne était déjà suffisant, si il fallait en plus qu'ils fassent la gigue des excès...non, ils auraient un jour eux aussi, leur juste chance. Chacun sa branche.
Quand un troupeau de singe de la race des macaques est devenu maître de la montagne, les petits singes rouges n'en ont pas fait de cas. Les autres non plus d'ailleurs, ils avaient aidé à les rendre maitre de la montagne en quelque sorte et si les macques régnaient c'était en grande partie parce qu'on leur avait laissé le champs libre d'investir les lieux.
Mais 9 ans dans la chaise du pouvoir dans le pays-village à tête de chien avaient installé un lourd système de corruption dans le régime. Laissez faire, laissez faire, laissez faire jusqu'à ne plus être capable de cesser de faire. Il fallait bien que quelqu'un rembourse tous ses excès. Les petits singes rouges étaient innofensifs aux yeux des macaquess, peu en nombre, peu de poids politique ou économique, pourquoi ne pas les dégarnir un peu. Peu d'impact en perspective.
Là, était l'erreur des singes de la montagne.
Tentant de jouer de l'image publique les singes de la montagne ont réussi à faire tanguer celle-ci pendant un temps. Mais derrière les lunettes fumées de ses dirigeants, il n'y avait que de l'ombre, de l'ombre qui ne trompait pas les autres races de singe logeant au pied de la montagne. Les singes de la montagne, sans complètement s'en rendre compte devenaient eux même aveugles. Sourds aussi. Puis finalement muets.
Pas les singes du pays-village.
Pratiquant d'abord la colère, puis la résistance, (que les singes de la montagne ont tenté de déguiser sous toutes les formes de dénomination) ils ont finalement opté pour le bruit, pour la cacerolazo. La cacerolazo était une pratique qui avait été en partie initiée sous le régime de Salvador Allende au Chili quand des habitants étaient spontanément sortis dans les rues afin de frapper sur leurs casseroles pour signifier qu'ils avaient faim (en Algérie aussi semble-t-il). Quand les États-Unis ont assassiné Allende et installé Pinochet qui a aussitôt interdit les rassemblement de plus de 4 personnes, les chiliens se sont regroupés intelligemment par groupe de 4 et ont continué de taper sur leurs casseroles pour se plaindre.
C'était beaucoup de cela dont il s'agissait: de plaintes, de part et d'autres, chez toutes les races de singes.
Étais-ce la danse des morts ou la danse des vivants qui se dansaient au rythme des casseroles dans les rues?
Seul le temps pourrait le dire.
Il ne s'agissait plus uniquement des petits singes rouges. Il s'agissait d'une bonne partie de la race. Une vague de 70% de mécontentement qui se levait tranquillement.
Un important clivage, non sans ciccatrices visibles à court terme, se formant toutefois entre les singes des villes et ceux des régions. Entre les générations aussi.
Mais pour le moment, la fumée sortait de la tête de la montagne des singes.
Une montagne en forme de tête de singe.
dimanche 27 mai 2012
Framboise et Catherine
Elles étaient soeurs.
Toutes deux très jolies.
La première, Framboise, est rebelle, fonceuse, batailleuse, aggressive, indisiciplinée, effrontée. Elle se fait facilement renvoyer de son école pour insubordinations multiples. Dans la maison Dorléac, elle se tient sur la galerie d'en avant.
La seconde a appris à céder le pas à l'ainée. Née 19 mois plus tard, elle est de tempéremment plus docile. C'est la seconde marche du podium pour la tout aussi belle Catherine. Comme la première prend toute la place, Catherine facilement s'efface. Dans la maison Dorléac, elle occupe le porche de la maison arrière.
Comme papa et maman travaillent tous deux dans les arts, dans les arts elles baigneront. Papa est superviseur des doublages et c'est d'abord leurs jolies voix qu'on entendra dans les années 50.
En 1960, à l'Épi Club, Framboise fait la rencontre de l'acteur Jean-Pierre Cassel, le père de Vincent tandis que Catherine y rencontrera Roger Vadim dont elle aura un fils trois ans plus tard.
Bien que Framboise est la fonceuse, c'est aussi la plus désordonnée des deux. Catherine héritera du premier rôle au cinéma en 1956, une collégienne dans le film...Les Collégiennes d'André Hunnebelle. Sage est Catherine.
Framboise pour sa part, comme si le titre l'avait attirée, tourne dans Les Loups dans La Bergerie d'Hervé Bromberger en 1960.
Les deux filles sont si belles qu'elles seront toutes deux mannequins pour Christian Dior.
Jacques Poitrenaud cherche une jeune fille pour jouer la soeur du personnage joué par Framboise dans Les Portes Claquent. Framboise suggère tout naturellement sa petite soeur. Catherine joue le rôle mais n'y prend aucun plaisir. Elle s'ennuie du porche arrière. Framboise aime les planches, elle fait du théâtre.
1964 fait des deux soeurs des superstars. Jacques Demy fait chanter* Catherine dans la comédie musicale devenue culte Les Parapluies de Cherbourg tandis que Framboise fait La Peau Douce, au sens propre comme au sens figuré, avec François Truffaut. C'est Truffaut qui lui transforme Françoise en prénom fruité. Le film de Truffaut est un échec mais Framboise et François ont un brève liasion et leur amitié restera un succès sur toute la ligne. Phillipe De Broca la place aux côtés de Belmondo dans L'Homme de Rio puis avec Molinaro (avec sa soeur) et Vadim qui la font aussi tourner la même année.
Catherine se sent un peu bousculée dans cette soudaine célébrité tandis que Framboise fonce à vive allure. Boulimique, Framboise tourne dans près de vingt films en à peine huit ans de carrière, aussi bien en français qu'en anglais, ce qui contribue à sa popularité à l'étranger. (Mais Dorléac a quand même une manière de parler anglais tout à fait impossible!)
Deneuve, un patronyme maternel, est désormais celui de Catherine et ce qui la distingue de sa soeur au générique. Deneuve tourne avec Polanski qui choisit de tourner la même année avec Framboise. Un rôle très près du tempérement naturel de l'ainée Dorléac.
Elles ont toutes deux cette beauté lasse dans le regard, beauté dont la paupière, peut-être fatiguée de battre pour tant de caméras, peut-être tout simplement lourde de cils abrillant l'oeil, a semblé choisir de se tenir au milieu de la rétine. Comme à mi-chemin entre l'oeil fermé et l'oeil ouvert.
Une beauté dont les écrans/les clients redemandent.
Varda fait tourner la cadette dans un film très mal reçu. Mais Catherine n'en fait pas de cas.
Jacques Démy réunit les deux soeurs, plus ou moins proches l'une de l'autre, chacune sur sa galerie artistique, la plus vieille agressive, la plus jeune plus passive, dans une autre comédie musicale: Les Demoiselles de Rochefort.
Ce n'est que le troisième film auquel participent les deux soeurs ensemble. Ce sera la dernier.
Françoise Dorléac, en retard pour aller prendre son avion à l'aéroport de Nice et assister à Londres à la première des Demoiselles de Rochefort en anglais, roule trop vite dans sa Renault de location et manque un virage sous la pluie à l'entrée de la bretelle de sortie Villeneuve-Loubet sur l'autoroute A8 le 26 juin 1967.
Sa voiture fait plusieurs tonneaux et elle ne s'en sort pas vivante.
Catherine est effondrée. Elle devient zombie pendant plusieurs années. Elle travaille sans cesse pour noyer son chagrin. Bien qu'elle n'était pas proche de sa soeur, elle sent qu'elle perd la moitié d'elle-même.
La suite est connue.
Elle tourne avec de très grands réalisateurs et réussit à donner à plusieurs autres de bonnes réputations grâce à des performances extraordinaires. Indochine représentant (à mon avis) le sommet de sa carrière. Le film pour lequel elle restera immortelle.
Catherine s'installera sur la galerie d'en avant dans la maison Dorléac. N'oubliant jamais celle qui défonçait les portes dans la famille.
À New York, on sent une effervence autour des jeunes soeurs Mara.
Ça n'égalera jamais l'effervescence autour de Framboise et Catherine entre 1959 et 1967.
*C'est en fait Danielle Licari qui fait la voix de Deneuve dans les chansons des Parapluies...
Toutes deux très jolies.
La première, Framboise, est rebelle, fonceuse, batailleuse, aggressive, indisiciplinée, effrontée. Elle se fait facilement renvoyer de son école pour insubordinations multiples. Dans la maison Dorléac, elle se tient sur la galerie d'en avant.
La seconde a appris à céder le pas à l'ainée. Née 19 mois plus tard, elle est de tempéremment plus docile. C'est la seconde marche du podium pour la tout aussi belle Catherine. Comme la première prend toute la place, Catherine facilement s'efface. Dans la maison Dorléac, elle occupe le porche de la maison arrière.
Comme papa et maman travaillent tous deux dans les arts, dans les arts elles baigneront. Papa est superviseur des doublages et c'est d'abord leurs jolies voix qu'on entendra dans les années 50.
En 1960, à l'Épi Club, Framboise fait la rencontre de l'acteur Jean-Pierre Cassel, le père de Vincent tandis que Catherine y rencontrera Roger Vadim dont elle aura un fils trois ans plus tard.
Bien que Framboise est la fonceuse, c'est aussi la plus désordonnée des deux. Catherine héritera du premier rôle au cinéma en 1956, une collégienne dans le film...Les Collégiennes d'André Hunnebelle. Sage est Catherine.
Framboise pour sa part, comme si le titre l'avait attirée, tourne dans Les Loups dans La Bergerie d'Hervé Bromberger en 1960.
Les deux filles sont si belles qu'elles seront toutes deux mannequins pour Christian Dior.
Jacques Poitrenaud cherche une jeune fille pour jouer la soeur du personnage joué par Framboise dans Les Portes Claquent. Framboise suggère tout naturellement sa petite soeur. Catherine joue le rôle mais n'y prend aucun plaisir. Elle s'ennuie du porche arrière. Framboise aime les planches, elle fait du théâtre.
1964 fait des deux soeurs des superstars. Jacques Demy fait chanter* Catherine dans la comédie musicale devenue culte Les Parapluies de Cherbourg tandis que Framboise fait La Peau Douce, au sens propre comme au sens figuré, avec François Truffaut. C'est Truffaut qui lui transforme Françoise en prénom fruité. Le film de Truffaut est un échec mais Framboise et François ont un brève liasion et leur amitié restera un succès sur toute la ligne. Phillipe De Broca la place aux côtés de Belmondo dans L'Homme de Rio puis avec Molinaro (avec sa soeur) et Vadim qui la font aussi tourner la même année.
Catherine se sent un peu bousculée dans cette soudaine célébrité tandis que Framboise fonce à vive allure. Boulimique, Framboise tourne dans près de vingt films en à peine huit ans de carrière, aussi bien en français qu'en anglais, ce qui contribue à sa popularité à l'étranger. (Mais Dorléac a quand même une manière de parler anglais tout à fait impossible!)
Deneuve, un patronyme maternel, est désormais celui de Catherine et ce qui la distingue de sa soeur au générique. Deneuve tourne avec Polanski qui choisit de tourner la même année avec Framboise. Un rôle très près du tempérement naturel de l'ainée Dorléac.
Elles ont toutes deux cette beauté lasse dans le regard, beauté dont la paupière, peut-être fatiguée de battre pour tant de caméras, peut-être tout simplement lourde de cils abrillant l'oeil, a semblé choisir de se tenir au milieu de la rétine. Comme à mi-chemin entre l'oeil fermé et l'oeil ouvert.
Une beauté dont les écrans/les clients redemandent.
Varda fait tourner la cadette dans un film très mal reçu. Mais Catherine n'en fait pas de cas.
Jacques Démy réunit les deux soeurs, plus ou moins proches l'une de l'autre, chacune sur sa galerie artistique, la plus vieille agressive, la plus jeune plus passive, dans une autre comédie musicale: Les Demoiselles de Rochefort.
Ce n'est que le troisième film auquel participent les deux soeurs ensemble. Ce sera la dernier.
Françoise Dorléac, en retard pour aller prendre son avion à l'aéroport de Nice et assister à Londres à la première des Demoiselles de Rochefort en anglais, roule trop vite dans sa Renault de location et manque un virage sous la pluie à l'entrée de la bretelle de sortie Villeneuve-Loubet sur l'autoroute A8 le 26 juin 1967.
Sa voiture fait plusieurs tonneaux et elle ne s'en sort pas vivante.
Catherine est effondrée. Elle devient zombie pendant plusieurs années. Elle travaille sans cesse pour noyer son chagrin. Bien qu'elle n'était pas proche de sa soeur, elle sent qu'elle perd la moitié d'elle-même.
La suite est connue.
Elle tourne avec de très grands réalisateurs et réussit à donner à plusieurs autres de bonnes réputations grâce à des performances extraordinaires. Indochine représentant (à mon avis) le sommet de sa carrière. Le film pour lequel elle restera immortelle.
Catherine s'installera sur la galerie d'en avant dans la maison Dorléac. N'oubliant jamais celle qui défonçait les portes dans la famille.
À New York, on sent une effervence autour des jeunes soeurs Mara.
Ça n'égalera jamais l'effervescence autour de Framboise et Catherine entre 1959 et 1967.
*C'est en fait Danielle Licari qui fait la voix de Deneuve dans les chansons des Parapluies...
samedi 26 mai 2012
Le Rubis du Grand-Père Shaunessy
Nous avions tous rendez-vous à Jambon-De-Pierre pour aller voir notre ami Robidoux.
Ça faisait longtemps qu'on s'était vu, ça faisait longtemps qu'on avait bu. On ferait beaucoup des deux.
Perdant tranquillement la faculté de voir en pratiquant le seconde activité avec beaucoup d'acharnement.
On est tous partis à la même heure et sommes arrivés vers 14h00. Notre auto a consommé de l'essence payée plus cher. Robidoux nous as accueilli avec deux trois verres de whiskys d'avance. D'ailleurs, il ne le remarquait pas mais son verre lui coulait sur le pied gauche. Robineux le Robidoux.
"Qu'est-ce qui s'est passé avec la véranda?" a demandé McMurtry.
"Hein? quoi? la véranda?" a érré Robidoux.
"On dirait qu'elle a passé au feu" ai-je rajouté.
"Aaaah! C'est ça l'odeur de roussi..." a dit Robidoux, inquiétant.
"As-tu toujours ton chien?" a ajouté Jim qui aime beaucoup les chiens.
"Je le trouve p'us, amenez-vous en dedans!" a dit Robidoux nous invitant dans la section non incendiée de son chalet. Gen a vu un collier de chien parmi les cendres de sa véranda mais n'en a parlé qu'à moi et à Gus.
Dans le chalet il y avait un voisin de Robidoux, André Naline. Un méchant énervé. C'est lui qui aurait incndié la véranda en réussissant à faire flamber un pet avec un briquet la nuit précédente. André parlait trop fort, riait trop fort, parlait trop, bougeait mal, mettait tout le monde sur le gros nerf. Il avait aussi avec lui son chien blanc, un ben beau chien mais un fatigant lui aussi qui léchait tout le monde. Mais si c'était un ami de Robidoux c'est aussi un des nôtres. André à commencé à nous raconter une longue histoire qui ne faisait que confirmer qu'il était plutôt plate. À la fin de sa tirade qu'on a cessé d'écouter après 10 minutes, Barnabé a grogné.
"Quoi?" a rétorqué tout-de-suite André.
"Quoi, quoi?" a répondu Barnabé.
"T'as grogné!"
"Ben oui, ça ne veux rien dire, j'ai le droit de grogner. Qu'es-ce que la vie si on n'a plus le droit de grogner dans un salon!" a maugréé Barnabé grognant encore trois ou quatre fois pour donner bon poids à son argument et se faisant roter dans le dernier grognement par inadvertance.
"L'autre fois je taponnais dans mon garage..." a commencé Stevens pour changer de non-conversation.
"Pourquoi c'est toujours dans le garage que les gars taponnent?" a coupé MJ.
"Non moi l'autre fois c'était sur le divan..., ai-je commencé, la fille était une vraie tigresse" ai-je complété.
Je ne me souviens plus si Stevens a continué son histoire de garage mais Rick, Gen, MJ et moi on était ailleurs. On écoutait Robidoux nous parler de celui qui avait bâti ce chalet il y a 100 ans: son grand-père.
"Mon grand-père était irlandais..." commença-t-il
"Robidoux? irish?" demanda Rick.
"Shaunessy, c'était le père de ma mère. Il est mort d'une bien drôle de manière: dans le bain, les veines bien ouvertes, vidé de son sang, dans une eau rouge." dit Robidoux
"Je ne savais pas que les bain avait des veines" dit MJ.
"Je ne savais pas non plus que les veines du bain contenaient du sang" a rajouté Gen.
"J'étais convaincu que tous les membres de ta famille ne se lavait jamais" ai-je complété avant que cela ne dégénère et que la bataille ne deviennent générale. Même McMurtry, Gus, André Naline, Jim et Stevens ont plongé dans la mélée. Barnabé, l'animal, pissait dans le bois. Les deux filles ont fait semblant de se battre ensemble, conscient que certains gars voulaient bander à les voir se chamailler(pas moi-trop occupé a manger le soulier de Robidoux). Les gens nés dans les 6 premiers mois de l'année ont gagné 8 à 3.
Lorsque tout le monde a changé de linge pour se débarrasser du sange des autres. Robidoux nous as raconté toute l'épopée de son grand-père Shaunessy de Dunloy à Grosse Îsle équipé d'un mince calecon de rechange et d'un courage à tout épreuve. Il se déguisait en mendiant pour vivre.
"Il était mendiant?" a demandé Gen.
"Non! il se déguisait en mendiant pour faire des sous!, le travail était pauvre!"
"Il était pauvre" a dit MJ
"NON le travail était pauvre, c'était les années de la grande noirceur"
Un soir qu'il avait bien bu, un soir comme les autres donc (il est irlandais rappelons-le), il vola à un vieux monsieur un précieux rubis.
Dans le port, il fit la promesse de donner le rubis à un matelot pour pouvoir embarquer sur un bateau qui se rendait en Amérique et ne le donna jamais au matelot qui était mort du typhus ou des suites du coup de pioche entre les deux yeux que le grand-père Shaunessy lui avait asséné. Une fois en Amérique, il avait bûché tout le bois qu'il voyait et l'avait vendu à un prix d'or se rendant riche.
Quand il a su que quelqu'un cherchait le rubis et était à ses trousses, ses cheveux sont passés du roux au blanc d'un coup. On vint à sa porte et on le menaca comme le gouvernement le fait avec les étudiants aujourd'hui.
Robidoux nous contait ça avec des yeux qui avaient l'expression propre aux hommes qui ont vu des choses qu'il vaut mieux cacher aux simples mortels. Les filles tenaient leurs consommations comme une soeur tiendrait un cierge sur son sein. Les gars tremblaient tous. Tous sauf, Gus, Stevens, McMurtry, Barnabé, André Naline, Rick & Jim.
"Et ensuite?" lui ai-je demandé "il lui ont piqué son rubis ou merde?"
"Son rubis? nonon...juste son piano qu'il ne payait plus de toute façon, c'est le shylock qui est venu"
"Mais...mais...mais..." ont dit plusieurs bouches, stups & faites.
"Non j'ai rajouté le rubis pour faire cool mais l'histoire de mon grand-père est pas si hot que ça, juste un poor ol' irish punk"
On a tous sauté sur Robidoux pour lui flanquer la volée de sa vie et pour abandonner son corps aux vautours. Tous sauf le filles qui ont pris des photos de notre bataille et de Barnabé en train de mettre ses deux fesses nues dans la face d'André Naline dans la mélée tout en menaçant de placer les photos sur Facebook.
Quelqu'un a mis le feu au salon.
Un glandeur c'est certain.
Mais pas nous.
On s'en est tous sorti sain et sauf.
Sauf André Naline.
On le trouve p'us mais personne ne le cherche.
À part peut-être son chien.
Que Jim a adopté.
Et aimera tendrement.
Ça faisait longtemps qu'on s'était vu, ça faisait longtemps qu'on avait bu. On ferait beaucoup des deux.
Perdant tranquillement la faculté de voir en pratiquant le seconde activité avec beaucoup d'acharnement.
Barnabé, Stevens, McMurtry et moi avions quitté du 514 tandis que Gus et sa blonde (Gen), Rick et sa chick, (Marie-Johanne (MJ)), Jim et son gin sont partis de Québec.
On est tous partis à la même heure et sommes arrivés vers 14h00. Notre auto a consommé de l'essence payée plus cher. Robidoux nous as accueilli avec deux trois verres de whiskys d'avance. D'ailleurs, il ne le remarquait pas mais son verre lui coulait sur le pied gauche. Robineux le Robidoux.
"Qu'est-ce qui s'est passé avec la véranda?" a demandé McMurtry.
"Hein? quoi? la véranda?" a érré Robidoux.
"On dirait qu'elle a passé au feu" ai-je rajouté.
"Aaaah! C'est ça l'odeur de roussi..." a dit Robidoux, inquiétant.
"As-tu toujours ton chien?" a ajouté Jim qui aime beaucoup les chiens.
"Je le trouve p'us, amenez-vous en dedans!" a dit Robidoux nous invitant dans la section non incendiée de son chalet. Gen a vu un collier de chien parmi les cendres de sa véranda mais n'en a parlé qu'à moi et à Gus.
Dans le chalet il y avait un voisin de Robidoux, André Naline. Un méchant énervé. C'est lui qui aurait incndié la véranda en réussissant à faire flamber un pet avec un briquet la nuit précédente. André parlait trop fort, riait trop fort, parlait trop, bougeait mal, mettait tout le monde sur le gros nerf. Il avait aussi avec lui son chien blanc, un ben beau chien mais un fatigant lui aussi qui léchait tout le monde. Mais si c'était un ami de Robidoux c'est aussi un des nôtres. André à commencé à nous raconter une longue histoire qui ne faisait que confirmer qu'il était plutôt plate. À la fin de sa tirade qu'on a cessé d'écouter après 10 minutes, Barnabé a grogné.
"Quoi?" a rétorqué tout-de-suite André.
"Quoi, quoi?" a répondu Barnabé.
"T'as grogné!"
"L'autre fois je taponnais dans mon garage..." a commencé Stevens pour changer de non-conversation.
"Pourquoi c'est toujours dans le garage que les gars taponnent?" a coupé MJ.
"Non moi l'autre fois c'était sur le divan..., ai-je commencé, la fille était une vraie tigresse" ai-je complété.
Je ne me souviens plus si Stevens a continué son histoire de garage mais Rick, Gen, MJ et moi on était ailleurs. On écoutait Robidoux nous parler de celui qui avait bâti ce chalet il y a 100 ans: son grand-père.
"Mon grand-père était irlandais..." commença-t-il
"Robidoux? irish?" demanda Rick.
"Shaunessy, c'était le père de ma mère. Il est mort d'une bien drôle de manière: dans le bain, les veines bien ouvertes, vidé de son sang, dans une eau rouge." dit Robidoux
"Je ne savais pas que les bain avait des veines" dit MJ.
"Je ne savais pas non plus que les veines du bain contenaient du sang" a rajouté Gen.
"J'étais convaincu que tous les membres de ta famille ne se lavait jamais" ai-je complété avant que cela ne dégénère et que la bataille ne deviennent générale. Même McMurtry, Gus, André Naline, Jim et Stevens ont plongé dans la mélée. Barnabé, l'animal, pissait dans le bois. Les deux filles ont fait semblant de se battre ensemble, conscient que certains gars voulaient bander à les voir se chamailler(pas moi-trop occupé a manger le soulier de Robidoux). Les gens nés dans les 6 premiers mois de l'année ont gagné 8 à 3.
Lorsque tout le monde a changé de linge pour se débarrasser du sange des autres. Robidoux nous as raconté toute l'épopée de son grand-père Shaunessy de Dunloy à Grosse Îsle équipé d'un mince calecon de rechange et d'un courage à tout épreuve. Il se déguisait en mendiant pour vivre.
"Il était mendiant?" a demandé Gen.
"Non! il se déguisait en mendiant pour faire des sous!, le travail était pauvre!"
"Il était pauvre" a dit MJ
"NON le travail était pauvre, c'était les années de la grande noirceur"
Un soir qu'il avait bien bu, un soir comme les autres donc (il est irlandais rappelons-le), il vola à un vieux monsieur un précieux rubis.
Dans le port, il fit la promesse de donner le rubis à un matelot pour pouvoir embarquer sur un bateau qui se rendait en Amérique et ne le donna jamais au matelot qui était mort du typhus ou des suites du coup de pioche entre les deux yeux que le grand-père Shaunessy lui avait asséné. Une fois en Amérique, il avait bûché tout le bois qu'il voyait et l'avait vendu à un prix d'or se rendant riche.
Quand il a su que quelqu'un cherchait le rubis et était à ses trousses, ses cheveux sont passés du roux au blanc d'un coup. On vint à sa porte et on le menaca comme le gouvernement le fait avec les étudiants aujourd'hui.
Robidoux nous contait ça avec des yeux qui avaient l'expression propre aux hommes qui ont vu des choses qu'il vaut mieux cacher aux simples mortels. Les filles tenaient leurs consommations comme une soeur tiendrait un cierge sur son sein. Les gars tremblaient tous. Tous sauf, Gus, Stevens, McMurtry, Barnabé, André Naline, Rick & Jim.
"Et ensuite?" lui ai-je demandé "il lui ont piqué son rubis ou merde?"
"Son rubis? nonon...juste son piano qu'il ne payait plus de toute façon, c'est le shylock qui est venu"
"Mais...mais...mais..." ont dit plusieurs bouches, stups & faites.
"Non j'ai rajouté le rubis pour faire cool mais l'histoire de mon grand-père est pas si hot que ça, juste un poor ol' irish punk"
On a tous sauté sur Robidoux pour lui flanquer la volée de sa vie et pour abandonner son corps aux vautours. Tous sauf le filles qui ont pris des photos de notre bataille et de Barnabé en train de mettre ses deux fesses nues dans la face d'André Naline dans la mélée tout en menaçant de placer les photos sur Facebook.
Quelqu'un a mis le feu au salon.
Un glandeur c'est certain.
Mais pas nous.
On s'en est tous sorti sain et sauf.
Sauf André Naline.
On le trouve p'us mais personne ne le cherche.
À part peut-être son chien.
Que Jim a adopté.
Et aimera tendrement.
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