mardi 20 avril 2010
L'Homme qui a Suicidé Jimi
"Nous sommes sur la colline parlementaire afin de protester contre la mort de Jimi Hendrix" disaient Paul & Paul dans les années 70.
Je suis aussi de cet avis.
Michael Jeffrey était le gérant du groupe The Animals au sommet de leur carrière. À l'unanimité les membres du band le tienne responsable de la séparation du groupe mais surtout du fait qu'ils n'ont pratiquement rien touché de la fortune qu'ils auraient pu avoir à l'époque. Quand The Animals se sépare, le baseman Chas Chandler se cherche un artiste à gérer. Jimi Hendrix lui tombe entre les mains. Comme Chandler n'a pas d'expérience de gérant encore, il fait appel à Michael Jeffrey pour l'aider malgré leurs différents du passé.
Jeffrey est un personnage controversé à bien des niveaux. Il a un passé secret à titre d'agent du FBI. Il est largement reconnu pour syphonner les fortunes des artistes qu'il gère. Si Hendrix est doué pour la guitare et le sens du spectacle, il est cruche en terme de chiffre. Hendrix signe un horrible contrat qui l'oblige à rester avec Jeffrey mais surtout à lui verser une large part de sa fortune personnelle tout en le nommant (Jeffrey) comme l'héritier testamentaire de millions de dollars d'assurance-vie. Si Hendrix meurt c'est une fortune qu'empoche Jeffrey.
En 1968 Hendrix s'achète un studio New Yorkais, le mythique Electric Ladyland. Chas Chandler est musicien lui aussi. Si Chandler y a mis du sien pour l'enregistrement des deux premiers album, il n'est plus particulièrement bienvenu dans le studio à Jimi. Jimi veut créer dans le désordre, à son rythme. C'est un artiste en ébulition qui veut improviser comme le font les jazzmen. Il enregistre une même pièce 63 fois. Chandler en a plein son casque et débarrasse le plancher laissant la gestion du band à Michael Jeffrey tout seul. Celui-ci en profite pour ouvrir des comptes un peu partout dans le monde, cacher les sous du guitariste et couler la fortune d'Hendrix tranquillement dans ses comptes à lui.
Woodstock fait de Jimi Hendrix une superstar.
Jeffrey reste toujours intimidant. Si il laisse le champs libre à Hendrix côté création, en échange il refuse que celui-ci s'informe sur sa gestion de l'argent. Dès 1969, Hendrix est fiché par le FBI. Qui de mieux placé qu'un ancien agent du FBI pour le vendre...
Si son passé reste secret ce que l'on sait c'est qu'il parle russe, qu'il connaît et a pratiqué des séances de tortures durant des interrogations et a assurément collaboré à quelques meurtres dans l'Army's Intelligence. Il suggère régulièrement, à tort ou à raison, qu'il possède un dangereux réseau. Dans son entourage on peut à l'occasion voir l'avocat de la mafia, Stephen Weiss. Quand le batteur d'Hendrix, Mitch Mitchell, intoxiqué, fait un sérieux crash de bateau, c'est le réseau underground de Jeffrey qui le sort du pétrin sans publicité et sans tracas. Les échanges d'enveloppes d'argent sont si nombreux que Hendrix en a assez. Il a enregistré son dernier album presque seul, s'aliénant les deux autres membres de son trio. Il tend la perche à gauche et à droite afin de savoir qui voudrait bien le gérer. Jeffrey est mis au courant et décide de "brûler" son poulain. Il le booke un soir en Floride puis le lendemain à Los Angeles et le surlendemain à New York. Il le booke dans des spectacles où le public est surtout ponctué d'enfants ou encore chez des proches des Black Panthers. Sabotage?...Hendrix n'est pas con. Il tente de faire retirer la police d'assurance vie de quelque millions sur sa vie. D'effacer Jeffrey de sa vie.
C'est toutefois Jeffrey qui effacera la vie en Hendrix.
Jimi, piégé par son gérant, est arrêté à Toronto pour possession de drogue. Michael Jeffrey est derrière tout ça Ceci lui est d'abord servi par Jeffrey comme un boxeur sert un uppercut à son adversaire en guise d'avertissement. Jimi Hendrix ne peut plus faire confiance à son entourage qui est largement sous l'emprise du crapuleux Jeffrey. Hendrix découvre que certains concerts qui l'ont payé 10 000$ auraient dû le payer cinq fois plus. Il découvre aussi des comptes aux Bahamas au nom d'une compagnie fictive de Jeffrey. Ça ne sent pas le rat, ça pue!
Jeffrey sait tout des enquêtes à son sujet d'Hendrix qu'il tient par les couilles. Un mois avant sa mort, Hendrix confesse à un ami de Los Angeles que la prochaine fois qu'il retournera là-bas ce sera dans un cercueil. Les bookings continuent. Toronto le lundi, Miami le mardi, mercredi à Anaheim...
Le 18 septembre 1970, Hendrix est retrouvé mort au Samarkand Hotel de Londres. Il serait mort étouffé par ses propres vomissures suite à un abus de barbiturique (Vesparax). Une pilule qu'on ne prend pas à répétition pour se suicider. Ses poumons sont noyés dans le vin rouge. Sa chemise, ses cheveux et son estomac débordent de vin rouge. Boisson qu'il prend rarement et qu'il aurait cessé de prendre bien avant que ses poumons et son estomac ne soient autant noyés. Et qui boit par les cheveux? vraiment? Même ben saoûl...
On apprend que cette technique de torture était utilisée dans les interrogatoires ennemis du FBI...
La femme qui l'accompagnait ce soir-là meurt dans de louches circonstances en 1996.
Jeffrey, qui avait dit que son artiste lui serait plus profitable mort que vivant, disparait pendant une semaine complète après la mort d'Hendrix. Il a cette réaction bizzare de simplement dire 7 jours plus tard que son artiste a finalement rejoint "le club des 27" c'est-à-dire l'âge des ses artistes partis trop tôt, victimes des excès de leur popularité.
Janis Joplin, Robert Johnson, Brian Jones, Alan Wilson et maintenant Jimi Hendrix.
Michael Jeffrey meurt dans un accident d'avion en 1973 ayant réussi à répendre avec succès la rumeur du "suicide" de son protégé à travers le monde.
Et amenant son secret dans sa mort.
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