C'est pas tout le monde qui fête.
Il y a beaucoup de gens seuls. J'aime être seul. Je pense à vous gens seuls.
C'est un luxe de choisir d'être seul. Mais c'est pas toujours choisi.
Y en a qui broient du noir. Qui voudraient être en amour, en couple, en famille, entre amis et qui n'ont rien de tout ça. Je viens de terminer une BD pour adulte de Derf Backderf. L'angle est intéressant. Triste à mourir, mais fait réfléchir. Backderf était un collègue de classe du tueur en série, à l'école secondaire. Avant qu'il ne devienne tueur en séries. Mais il y avait des signes. Backderf gravitait autour. Il le raconte en dessins. Avec humour autant soit-il, mais aussi en tentant de cadrer ce qui l'a mené à ses affreux crimes. Dahmer avait une mère atteinte de maladie mentale. Qui vivait des crises fréquentes. Si bien que le mariage a été fracturé. L'isolement mental et physique de Dahmer, une hérédité certaine dans la maladie mentale, une société qui n'acceptait pas l'homosexualité, tout ça bien additionné, ont fait un cocktail empoisonné dans la tête de l'assassin. Backderf ne plonge pas dans la psycho pop, mais expose, assez justement selon moi, avec une certaine intelligence, avec ses souvenirs de Dahmer, les conditions qui ont mené l'ignoble à commettre l'irréparable.Parmi celles-ci, l'abandon familial. L'isolement malsain. Les introvertis ne trouvent pas toujours l'isolement malsain. Le recherche, même. Mais dans son cas, la déconnexion était lourde.
Et c'est quoi Noël pour la majorité ? Se rassembler avec ses amis, sa famille. Se regrouper. Certains, certaines, ont peu d'ami(e)s. Peu de famille. Assez rien quand ils/elles voudraient tellement plus. C'est la majorité qui fait du bruit. Ceux et celles qui vivent des Noël seul(e)s sans l'avoir nécessairement souhaité ne le diront pas tout le temps. Dans l'anonymat du net peut-être. Ne voudront pas être parmi les plaintifs lamentards. Et pourtant, dans leur dedans, ils seront troué(e)s de partout. Pas si heureux. Contents que les congés de Noël n'en soient plus. Haïssent Mariah Carey plus que nous. Aiment Love, Actually. Film très lourd dans la suspension de crédibilité. Nooooooooooooooon un Premier Ministre ne craquera pas pour sa nouvelle employée.Il trempera dans le trafic sexuel, on le sait désormais.
Sans rire (jaune), plusieurs auront des Noëls tranquilles involontaires (beiges). Pour toutes sortes de raisons. Pas toujours choisies. Quand un couple se sépare, on ne choisit pas tout le temps de quel côté tombent les ami(e)s. On devine que le partage des enfants ne fait pas toujours des heureux. Le silence de certains soirs du temps des fêtes peut être aussi agréable qu'hanté pour certain(e)s.
Bing, Frank, des hommes comme des femmes, des enfants, des chorales, chantent la nuit silencieuse qu'on souhaite floconneuse. Avec le feu près du bord de la cheminée. Et si ce n'est pas quelqu'un pour nous coller ou nous réchauffer, des pensées qui ont le même effet sur soi, à propos de la dernière année qui s'apprête à se terminer.
J'invite ceux et celles qui voient la voie de la tristesse à détourner la tête. JE SAIS. Plus facile à écrire qu'à faire. Et à se la garder froide. Tout en ayant le coeur chaud.Donnez vous, de l'intérieur, du beau.
La flemme, avec l'année, on s'en débarrasse.
Le chien noir se chasse.Il faut trouver la manière.
Tout reste passager. Le temps des fêtes aussi. Pour ceux et celles qui en font des cauchemars.
Dans un monde de démons, pour y survivre, il faut savoir les garder à distance.
Et toujours, toujours, dans ce monde, se trouver une pertinence.
Même parmi les absences.
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