Techniquement, le quart-arrière sans emploi de la NFL a retiré sa plainte pour collusion contre la Ligue, et techniquement la Ligue n'a jamais admis qu'elle a conspiré entre elle afin de bannir le joueur qui avait choisi de poser son genou au sol afin que les gens à la peau noire soient mieux respectés en société, aux États-Unis.
Mais non techniquement, la NFL a perdu sur toute la ligne.
Les détails de l'arrangement financier entre la Ligue et Colin Kaepernick n'ont pas été révélé et ça importe peu. Kaepernick a gagné là où la Ligue a toujours vaincu ses opposants en cours: très souvent, ses propres joueurs.
La NFL n'avait pas le choix. En août dernier, un juge refusait à la NFL la demande de mettre un terme au procès, fautes de preuves. Ce que ça voulait aussi dire c'est que le clan Kaepernick avait recueilli justement surtout le contraire, bien des preuves de collusion. Et qu'avec une audience prévue alors en mars, la NFL ne voulait surtout pas que cette preuve soit rendue si publique.
Les propriétaires et les instructeurs de la NFL avaient déjà remis leurs témoignages au clan Kaepernick et ça ne regardait vraiment pas bien pour la NFL.
Les dépositions montraient que les propriétaires étaient terrorisés face à Donald Trump qui avaient vivement critiqué les "son-of-a-bitch" qui posaient leurs genoux au sol et déshonoraient (plus que lui) la fierté d'être Étatsunien.
Jerry Jones, propriétaire des Cowboys de Dallas, pour un, a précisé que le président l'a personnellement appelé pour lui dire "...que ce sujet est très rapporteur, très fort, pour moi. Dis à tout le monde qu'ils ne peuvent gagner cette bataille là. Cette bataille me soulève."
Trump, dans un monde à part, était convaincu que l'opinion publique était massivement derrière lui sur le sujet. Il ne pouvait plus reculer. Trump a eu des conversations du même ordre avec Stephen Ross, propriétaire des Dolphins de Miami et Bob Kraft, propriétaire des Patriots de la Nouvelle-Angleterre (plus sur lui demain). Suggérant fortement que la direction des décisions des proprios au sujet d'engager ou non l'agent libre qu'était Kaepernick allait être influencée par ces discussions.
Si le procès allait plus loin, de plus graves dommages se seraient pointés. Qui sait ce qui a pu se raconter dans les échanges sur ce joueur noir, entre joueurs, entre courriels. Même si Kaepernick perdait en cours, il allait laisser encore plus de laideur publique pour la NFL.
Et laideur, il y a.
Certains ont critiqué Kaepernick d'avoir accepté un arrangement. Il est si rare qu'un joueur peinture dans le coin, la NFL. Même Tom Brady, probablement le meilleur quart-arrière (terni par la triche) n'ayant jamais existé, n'avait pas pu battre la NFL en cours. Il a dû purger ses 4 (maigres) matchs de suspension pour avoir été complice dans le dégonflement des ballons remis aux équipes adverses en 2016.
Quel joli karma tout de même. Si la Ligue n'avait pas été si lourde à négocier avec les joueurs, entraîneurs et personnels qui posaient leurs genoux au sol, probablement que tout ça aurait été réglé plus tôt. Si la Ligue avait gardé le profil bas quand leur imbécile de président jappait son racisme sans honte, au lieu de plier comme des pâtes molles, le feu se serait peut-être éteint plus rapidement aussi. Si UNE SEULE des organisations offrait un poste, même de réserviste, ce cas de collusion n'aurait jamais vu le jour.
Trop souvent, la Ligue, et ça se répète un peu partout en société, ailleurs, s'est retrouvée du mauvais côté de l'Histoire au nom des sacro-saints profits. La NFL a payé 1 milliard pour faire taire les poursuites contre eux au sujet des commotions cérébrales, ayant l'air d'un stupéfait stupide, niant toute responsabilité. La responsabilité de la NFL au sujet de commotions cérébrales, personne, mais personne sur cette planète n'en doute. C'est toujours dans la conscience publique populaire.
Kaepernick ne jouera plus dans la NFL. Mais le but de Kaepernick était plus noble. Pas de revenir dans la NFL. Mais de souligner quelque chose qui était facile à éviter.
Bien que le dossier Kaepernick semble avoir été fermé, il restera dans les mémoires longtemps.
La NFL vivra toujours avec le spectre d'avoir volontaire détruit la carrière d'un homme qui ne voulait qu'attirer l'attention sur les injustices sociales faites aux noirs des États-Unis.
Voilà un erreur de la Ligue qui ne sera jamais pardonnée.
Tout comme les Républicains peinent à se pardonner la leur...
C'est la bête NFL qui a aujourd'hui un genou au sol.
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