mercredi 31 mai 2017

Jared Kushner, Bête Espion International

Dans un des films, (UN FILM), prequel du film d'espionnage The Hunt For Red October, il y a cette scène où l'agent secret Jack Ryan a cette conversation sur l'idée de garder les communication ouvertes (mais cachées) avec le gouvernement russe. C'était une manière de tenter d'éviter une guerre nucléaire entre les États-Unis et l'ancienne Union Soviétique dans la tête de Tom Clancy.

Jared Kushner a vu cette scène et du comprendre qu'il s'agissait du manuel d'instruction visuel sur comment se comporter criminellement dans les rapports internationaux.

En fin de semaine dernière a été mis en lumière le fait que le gendre de Donald Trump, époux d'Ivanka, a passé la période de transition de la présidence de son beau-père, à négocié ce type de communication secrète avec les russes. et ses propositions étaient si amateures que même l'ambassadeur russe en aurait été estomaqué. L'inexpérience à la maison blanche est un monstre à plusieurs têtes maintenant.

Il a aussi été démontré que Kushner aurait appelé secrètement (pourquoi secrètement si il prétend qu'il ne faisait rien d'illégal?) au moins trois fois pendant la campagne en cours en 2016 entre avril et l'automne. Quiconque est familier avec les relations entre les États-Unis et la Russie sait pertinemment bien que l'ambassadeur russe aux États-Unis, Sergey Kislyak, a ses conversations enregistrées depuis toujours en sol Étatsuniens, et que toute conversation auquel il aurait pris part aurait été interceptée par l'intelligence des États-Unis, mais aussi par les systèmes d'intelligence européènnes.

Mais Kushner ne savait pas. Puisqu'il semble aussi désintérressé que son beau-père à faire ses devoirs dans les coulisses du pouvoir.

Jusqu'à maintenant, il a presque paru normal que les autres joueurs gravitant autour de Trump ait eu l'air si désorganisés. Micheal Flynn est instable et perdu dans l'espace depuis au moins 2014, il n'était donc pas tellement étonnant de le voir travailler contre ses propres intérêts. Carter Page ne semble tout simplement pas mentalement tellement habile.  Jeff Sessions a cru que son statut de sénateur le protégeait de voir s'éventer ses réunions secrètes russes, mais Jared Kushner? N'était-il pas supposé être l'intellectuel du lot?

Vous connaissez les frères ance? Ignor et Arrog.

Dans un autre film, Paul Newman dit à Tom Cruise:
"Fiston, tu as appris tout ce que je t'ai montré, mais je ne t'ai pas tout montré".

Les Russes (qui aident à éventer tout ce que l'on sait) sont peut-être en train de sacrifier Kushner afin de garder un meilleur contrôle sur celui qu'il conseille: Donald Trump.

Les grands-parents de Kushner sont des survivants ukrainiens de l'Holocauste. L'affinité avec les Russes est donc naturelle chez les Kushner.

Micheal Flynn ne serait donc pas le seul à avoir menti en remplissant le formulaire pour obtenir une habilitation à la sécurité internationale.

Les deux ont tout simplement violé la loi afin de camoufler leurs contacts russes.

Et qui camoufle, maquille.
Qui maquille cache.
Et qui cache, ment bien souvent.

Sommes nous encore dans le refus du dévoilement des états financiers du Président des États-Unis?

Le préquel de The Hunt For Red October dont je vous parlais plus haut se nomme The Sum of All Fears.

Donald accuse (bien entendu) les journalistes d'inventer des choses.

On prend maintenant les journalistes par la gorge pour les agresser et on gagne nos élections grâce à des fientes comme Donald.

Trump n'est pas POTUS (President Of The United States) mais bien TSOAF.

La somme de toute nos craintes.

Nous y voilà.

mardi 30 mai 2017

À La Recherche du Temps Perdu*******************American Pastoral de Philip Roth

Lire c'est penser, prier, parler à un ami, l'écouter, l'entendre, le comprendre ou pas, c'est ouïr des confessions, des fantasmes, c'est avoir l'oeil et la tête sur de nouvelles idées. de nouveaux angles, c'est forger ses propres idées, les confronter, c'est écouter de la musique, suivre un rythme. c'est vivre des moeurs qui ne sont pas les nôtres, adverses ou nouvelles, c'est explorer sous une nouvelle lumière. c'est s'ouvrir les sens et agrandir les espaces. C'est se ballader sur la plage du monde et des gens qui le compose. Lire c'est apprendre la vie par les yeux, la tête et le coeur. C'est un regard, une inspiration, un respire. Lire c'est la vie des autres et la sienne aussi.

Chaque mois (vers la fin) je vous parle d'un livre qui m'a séduit par son auteur, son contenu, son sujet, parfois les trois. Et j'essaie de vous dire un peu pourquoi.

Lire c'est aussi un peu mon métier. Lire pour moi, c'est mieux respirer.

AMERICAN PASTORAL de Philip Roth

J'ai commencé à lire Roth par son premier, Portnoy's Complaint. Je le lisais au boulot quand mon patron, un homme que je respectais beaucoup, m'a vu le lire et m'a alors recommandé de lire Patrimony. Excellent livre sur le rapport père/fils, que j'ai aussi lu très vite. 22 ans séparait le premier livre du second que je lisais de lui, et encore, je le trouvais fort sensible et intelligent. Roth est de ces auteurs juifs des États-Unis qui visent le roman ultime en y plantant l'adjectif "American" dans leur oeuvre. Le nom de Roth est toujours lancé quand vient le temps de parler de Nobel de littérature, ce qui confirme qu'il ne l'aura probablement jamais. Mais il en a la plume.

Roth a un alter ego dans ses livres: Nathan Zuckerman qu'il réutilise ici et là. Il a écrit 9 livres mettant en vedette Zuckerman. American Pastoral est le 6ème de ces romans. Il lui a valu le Pulitzer de 1998.

Le livre raconte la vie du couple d'intouchables qu'étaient Seymour Irving Levov dit "le Suédois" et son épouse Sylvia, dont la beauté avait été récompensé d'un prix local dans les années 50. Lors d'un rassemblement d'anciens étudiants de Newark, Zuckerman retrouve le frère de Levov. Qui lui parlera de son grand frère. qui était l'idole de tous, et qui, de par ses multiples succès sportifs et scolaires, ainsi que son succès en affaires, et son mariage parfait avec la femmes parfaite, avait tout de l'homme intimidant parfait. Le couple est devenu la famille parfaite quand ils ont eu une fille. Toutefois, le tumulte des années 60, l'intensité de l'adolescence, feront faire à leur fille toute sorte de choses de l'ordre de la manifestation et de la révolte. Ce qui sabotera la santé mentale de Sylvia, et plongera Le Suédois dans une instabilité parentale douloureuse. Les choix de leur fille auront un impact extraordinaire sur l'unité familiale et peu à peu, le couple parfait, la famille parfaite, ne sera que failles et chute libre.

Roth intègre, dans l'histoire de la famille Levov, de réels évenements comme les terribles manifestations de Newark en 1967, le scandales du Watergate, la révolution sexuelle, Deep Throat, le phénomène autant que le nom de code, les mouvements sociaux radicaux comme les Black Panthers et les multiples bombes qui sautent entre 1969 et 1973. La présidence de Lyndon B.Johnson est bien présente dans le roman et Roth trace un portrait des États-Unis d'alors, avec un amour certain pour l'époque et ses rues agitées.

Le roman est en partie inspiré de Swede Masin, (photo plus haut avec sa femme) un réel athlète originaire de Newark, rare garçon aux cheveux blonds dans le quartier juif, qui avait beaucoup inspiré Roth et ses contemporains. Il n'a toutefois pas eu de fille ayant placé sa famille dans de drôles de situation en raison de ses engagements sociaux.

Moi-même jeune père quand j'ai lu le livre, j'ai tout de suite senti une filiation envers le pauvre suédois du roman. J'ai moi-même fait souffrir mon père de par mes choix dans la vie, je le sais. Je me posais aussi la question si mon fils me ferait souffrir de la sorte en grandissant. Pour le moment, ce n'est pas le cas. J'ai un fils parfait. Une fille de la même trempe. Pour nous en tout cas, je ne parle pas dans l'absolu.

Ewan McGregor, qui ne cesse de vibrer aux même endroits que moi, dansant sur les mêmes sensibilités tout le temps, a fait de l'adaptation du roman en film, sa première réalisation, en plus d'incarner Levov dans le résultat final. Jennifer Connelly et Dakota Fanning brillent aussi dans le film.  Les deux femmes sont particulièrement formidables dans le film.

Le livre nous amène plus loin. Dans les États-Unis des années 60 et 70, dans les familles lustrée mais dont le vernis craque avec le temps, dans la sensibilité familiale sombre et complexe.

Pour coeur de révolutionnaire, pour coeur de père, pour bay boomer, pour une idée des agitations de cette époque, pour splendeur Gatsbienne de Weequahic.

Parce que les bombes ne font d'heureux qu'au sens figuré.

lundi 29 mai 2017

Bernier-Les-Lunes

Jonathan.

Jo est originaire de Laval. J'ai un large préjugé défavorable face à cette ville. Mais je laisse toujours la chance au coureur de me prouver que j'ai tort. Laval m'a confirmé chaque préjugé que j'avais, en ajoutant quelques nouveaux avec le temps qu'on en peut plus appeler préjugé puisqu'ils ne sont plus que des faits validés.

Peu importe.

Lors de son premier match comme gardien de la Ligue de Hockey Junior Majeur du Québec (pour Lewiston) il encaisse son tout premier but, marqué par son frère Marc-André des Mooseheads d'Halifax. Il est si bon junior, que les Kings en font leur choix de première ronde, le 11ème de la Ligue, en 2006. Il termine brillamment ses rangs junior et maintiendra principalement une bonne moyenne de 2,67 buts accordés sur 10 ans. Ce n'est pas là qu'il sera complètement lunaire. Quand Los Angeles lui fait une place dans son équipe, il est nerveux et accorde 16 buts en 4 matchs pour une ronflante moyenne de 4,03. Il est jeune, pas grave, il ira se parfaire dans les mineures où il recommence à briller. pendant 3 ans. En 2009-2010, il ne garde que 3 matchs dans la LNH, mais obtient une passe, un blanchissage et n'accorde que 4 buts pour une splendide moyenne de 1,63. Il obtient son meilleur % d'arrêt à vie avec .957. L'année suivante, il garde 25 matchs et fait très très bien. Laval est fière de son garçon, mais l'année suivante il garde 16 matchs et a une fiche perdante. Les Kings gagneront leur première Coupe Stanley à vie et Bernier regardera les 20 matchs du banc. Oh! il aura une bague, mais l'attention est franchement sur Jonathan Quick, le gardien #1, qui se mérite même le trophée du joueur le plus utile des séries.

Quand Bernier a la Coupe pendant la semaine à laquelle il y a droit , il passera dans notre secteur et se fera prendre en photo avec (ainsi qu'avec quiconque le souhaite) à l'aréna locale. Mon fils sera du lot. Le malaise est palpable au travers de l'excitation. La Coupe est nettement plus intéressante que le joueur qui a regardé la conquête comme nous, assis. Mais qui se l'est tout de même méritée, Et qui aura son nom de gravé dessus.  Les gens ont peu de choses à lui demander car il n'a joué aucun match. Ou ne font que lui rappeler qu'il aura sa chance un jour, ou lui rappelle que son rôle était moralement participatif. On sent que Jonathan aurait voulu y mettre plus de sueur et d'honneur. L'année suivante, il fait très bien en seulement 14 matchs. Il fait si bien que Toronto y voit son gardien d'avenir et l'obtient contre 3 joueurs (le gardien Ben Scrivens, un choix au repêchage et Matt Frattin). À Toronto, il aura la chance de devenir le gardien #1 qu'on anticipe en lui. Mais il commence bien mal. Avec un moment de parfaite lune, excessivement honteux, dont il ne pourra jamais complètement se relever.
Invité à une soirée hommage à Nelson Mandela, il parle de l'homme sans le connaître du tout et au lieu d'avouer son ignorance (ou encore de s'être informé de l'homme que l'on honorait) il en parle comme d'un athlète remarquable au comportement exceptionnel sur la glace et hors glace...DUH! Il sera aussi mauvais que les Leafs et sera même du club école de la Ligue Américaine pour ses 4 derniers matchs avec la faible organisation. Il est plutôt excellent avec Anaheim cette saison, mais en séries éliminatoires, quand Gibson se blesse et que Bernier devient l'homme devant le filet, il ne livre pas la marchandise. Très facile d'imaginer que le club pourrait s'en débarrasser dès l'an prochain.

Le pauvre Bernier fait un peu pitié.

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Maxime.

Samedi dernier, le parti conservateur canadien se trouvait un nouveau chef. Maxime Bernier était le favori étant celui qui avait accumulé le plus d'argent des 13 candidats en lice. Maxime a même mené le scrutin pendant 12 tours de vote. Sans obtenir la majorité requise. Au 13ème tour, il se faisait coiffer contre toute attente, par Andrew Sheer, un conservateur anti gay et anti avortement. Mais qui qui sourit beaucoup dans son jour du seigneur.

Maxime m'a toujours impressionné. Jamais dans le bon sens. En mai 2008, il allait perdre son poste de ministre des affaires étrangères, dans le cabinet de Stephen Harper, dans la légèreté absolue. Après avoir oublié pendant 15 jours, des documents confidentiels chez son amoureuse, une fille assez vulgaire ayant comme ancien amants des gars des Hell's Angels et et du crime organisé, et qui avait ensuite travaillé pour une compagnie centrée sur les questions de sécurité aéroportuaires. Ce qui pouvait laisser croire qu'elle pouvait être une taupe cherchant à s'infiltrer dans le transport sécuritaire de choses douteuses aux aéroports (ce qui ne fût jamais prouvé par la suite).

Lors d'un séjour en Afghanistan, afin de remonter le moral des troupes canadiennes sur place, Bernier fait preuve de dilettantisme, en amenant et distribuant des gâteaux Jos Louis aux soldats sur le terrain. Il est fier des gâteaux Vachon de sa région, et sa région est fière des Bernier père et fils. car Gilles, père de Maxime, a eu l'appui inconditionnel de sa région toute sa vie. Même quand les conservateurs de 1993 l'avaient rejeté après des soupçons de fraudes et de malversations. (Jamais prouvés).

Son fils Maxime sera l'un des 17 députés pointés par Élections Canada pour son implication dans la fraude pancanadienne concernant les excès de dépenses électorales de 2006. Harper torpillera Élections Canada tout son règne, en bon agresseur de messager.

Maxime essuiera encore quelques critiques quand il aura des propos climatosceptique et quand il questionnera la pertinence de la loi 101 au Québec. En fait, outre en Beauce, où on boirait son urine, chaque fois qu'il parle, on grince des dents. Est-il simple d'esprit?

Les publicités* qu'il approuve nous portent à le croire. (les deux photos, ici dans le blogue, aux références cinématographiques sont réelles!)

Samedi, il multipliait les entrevues alors que tout semblait indiquer qu'il serait assez facilement le nouveau chef du parti conservateur pendant 12 tours.

Le parti conservateur voulait vraiment se voter son moment Stéphane Dion.
Et pourtant non, le parti a finalement choisi sa droite républicaine, pieuse, conservatrice et a revoté pour un clône de Stephen Harper, mais capable de sourire comme une nageuse synchronisée.

Même vieux rétrograde, d'une autre époque, différent emballage.
Parce qu'on est en 1957.

Quand on lui a demandé, à Maxime, si il était déçu du résultat final, on l'a senti prêt à pleurer. Il était très visiblement lourdement blessé.

Y aura toujours la Beauce pour lui donner des gros bis mouillés.

Le pauvre Bernier faisait un peu pitié.



*Le jingle est un jingle radio, les images de l'hyperlien n'ont donc rien à voir avec Bernier, sinon le ridicule qu'elles épousent parfaitement.

dimanche 28 mai 2017

Politburo

Malsaine fût la semaine passée.

Le politburo est une contraction des mots "bureau politique", conseil qui fût créé en 1919 en Union Soviétique au comité central du Parti Communiste de l'Union Soviétique (PCUS). Le conseil était formé de gens qui allait dicter la ligne directrice des politiques suivies par l'URSS. L'autorité du politburo se superposait à celle du gouvernement officiel de l'URSS (appelé successivement le conseil des commissaires du peuple, puis le conseil des ministres). La fonction de secrétaire général, chargé de coordonner les activités du politburo, a été pour sa part créée 3 ans plus tard, en 1922, et le tout premier secrétaire général en était le sanguinaire Joseph Staline (qui dirigeait tout depuis 3 ans de toute manière). Staline restera en poste jusqu'à sa mort en 1953.

Les premiers titulaires sont Lénine, Staline, Trotsky, Kamenev et Krestinsky.
Le politburo compte entre 8 (dans les années 20) et 35 membres. On appelle le politburo praesidium du comité central du parti communiste entre 1952 et 1966. Quand Lénine meurt, les opposants à Staline sont un à un exclus du politburo.

En 1953, quand Staline meurt à son tour, 19 des 33 membres entrés en fonction depuis 1949 mourront de mort "non naturelles". des 8 membres des jeunes années 20, seulement deux meurent en liberté et de mort naturelle. Les 6 autres sont éliminés (lire tués) par le régime Stalinien.

Le politburo était un obscur groupe de radicaux malsain qui a encore de larges tentacules dans une Russie qui se voudrait tellement Union Soviétique à nouveau sous Poutine.

La semaine dernière, dans un divorce houleux et rendu grand public, Le Parti Qubécois et Québec Solidaire ont lavé leur linge sale publiquement. En fait Jean-François a fait grand plat de la non-association de Québec Solidaire avec son parti (le PQ), se plaignant que QS était dirigé en fait par un politburo, soit un groupe de radicaux nuisibles au changement social.

Le fossé s'est creusé entre les deux partis chaque jour la semaine dernière. On a appris qu'en secret, le 10 avril dernier, les 4 partis à saveur indépendantiste (le PQ, QS, le Bloc Québécois et Option Nationale) avaient tous signé une entente de principe sur une démarche commune d'accession à la souveraineté. Une entente secrète, éventée la semaine dernière. Une signature que Québec Solidaire a aussi fait d'une main très molle et reniée. Manon Massé a confessé une certaine confusion dans les objectifs lors de la signature de l'entente en avril dernier.

L'accusation du politburo de la part de Lisée est forte. Elle est aussi malsaine que le politburo peut l'avoir été sur la société soviétique et post-soviétique.

87% des membres de QS étaient d'accord avec une association entre les partis souverainistes, dont le PQ. Ils auraient laissé tomber plus que les souverainistes du PQ, du Bloc ou d'Option Nationale.
Du côté du PQ, il reste risible de voir que Lisée se présentait fièrement comme le leader de la clarté et de la transparence et on apprend qu'il signe des ententes secrètes...

Parizeau parlait de la cage à homard.

Homard rouge soviétique...

Malsain je disais.

samedi 27 mai 2017

La Télé & Nous

On aime beaucoup Netflix l'amoureuse et moi. Les enfants aussi.

L'amoureuse et moi sommes unis par la série télé Suits dont nous avons vu tous les épisodes disponibles. Si ce n'était d'elle, je n'aurais pas passé le troisième épisode. Les avocats, leur modus operandi, leur style, ne suscite que très peu d'admiration de ma part. De plus, aux États-Unis, les avocats n'ont pas le même statut qu'ici. Là-bas, ils sont tout simplement impliqués partout. Pas chez nous. On ne les fréquente qu'en dernier recours. Aux États-Unis, ils sont mieux perçus que les enseignants (vomir ici).

Je me suis vite aperçu que ce qui plaisait à l'amoureuse c'était Harvey Specter, qu'elle trouve beau, à qui elle me trouve des airs physiques (moi pas, mais bon, puisqu'elle le trouve beau...) et pour ses répliques faisant référence au cinéma qui, effectivement, pourraient exister parfois, sortis de ma bouche. Moi, au contraire, je me sens nettement plus proche du personnage de Mike Ross, un imposteur, à la mémoire phénoménale, joué par un acteur de source irlandaise, portant un nom irlandais à l'écran aussi, nettement plus humain que le froid Harvey.  Nous avons écouté tous les épisodes et j'en ai surtout gardé quelques chansons que j'ai shazamé en cours de diffusion et qui sont maintenant sur mon Iphone. Il n'y a plus d'épisodes disponibles sur Netflix, mais je ne guette pas vraiment la suite.

Puis, je l'ai initiée à la série Love que mes amis me conseillaient vivement. Love raconte l'histoire d'une rencontre entre un cocu sympathique, enseignant (toute ma famille l'est), tuteur de jeunes acteurs sur les plateaux de tournage de Los Angeles (Je suis formé et ai travaillé en télé/cinéma) et d'une jeune femme un peu paumée, au caractère vif, easy go-lucky qui me ressemble davantage dans sa self-destruction.  La série est principalement drôle. Mais cruelle aussi. Jusqu'à maintenant. Puisqu'on a vu que 8 épisodes sur 10. Je soupçonne l'amoureuse de ne pas aimer. Elle a dormi le dernier épisode et ne m'est pas revenue sur la série depuis trois semaines. Elle ne se reconnaît probablement pas dans ces personnages dont les traits sortent des cadres plus traditionnels.

On aime se reconnaître dans notre télé. Voilà pourquoi on a aimé Les Invincibles, Boomerang, Les Beaux Malaises, Hypno, Minuit, Le Soir en se reconnaissant pleinement dans les situations, dialogues, scènes. C'est aussi parce qu'on ne se reconnaît pas du tout que l'on évite l'émission de gags illustrée Dans Ma Tête, qui nous prend par la main pour nous faire comprendre des blagues et piétiner notre faible imagination, que l'on se sauve de TVA, que l'on fuit Salvail, Snyder ou McQuade.

C'est comme ça partout dans le monde. On aime ce en quoi on se reconnait.
(et pas juste en télé ou au ciné, je ne vous apprends rien j'espère)

On a perdu Nicole Leblanc cette semaine, une actrice qui a marqué le Québec en incarnant son personnage de Rose-Anna dans le téléroman Le Temps d'Une Paix de Pierre Gauvreau. Les gens l'ont adorée. Parce que toute une génération s'est reconnue en elle. Une autre génération découvrait un pan de société québécoise. C'était aussi, à la ville, une femme formidable. Une belle-soeur d'origine. Bien de chez nous.

Le Québécois consomme sa télé. Aime ses artistes.
Beaucoup.

Le CRTC a choisi de ne plus obliger les stations Séries +, Historia et VRAK, à diffuser du contenu francophone canadien original. J'ai travaillé dans la pauvreté extrême du milieu de la télé et du cinéma au Québec. Quand j'ai quitté le milieu, la norme était de faire des miracles. Une norme que j'ai étrangement retrouvée souvent dans d'autres milieux par la suite. La norme du miracle attendu est encore de mise sur les plateaux de tournage au Québec.

Je serais menteur de dire que je suivais beaucoup de contenu local sur Série + ou Historia. Mais VRAK, oui, avec mes ados. Et l'idée d'y trouver un autre Musique Plus doublé/sous-titré, mal foutu, est très certainement moins coûteuse, mais aussi nettement moins représentative de ce que nous sommes.

Qui ne devrait pas être ce qu'un certain Canada Conservateur veut nous faire croire au Québec.

Que nous sommes petits et pauvres.

On est peut-être petit.
Mais au niveau créatif, on ne sera jamais pauvre.

Parce qu'on faisait déjà des miracles.
Et qu'on fera maintenant de l'invraisemblable.

Parce qu'on se reconnait trop dans Netflix.

Et que l'argent domine les sens des diffuseurs.

Restons magiques. Envers et contre tous.