Le titre de la chronique est inspiré de 4 albums que je considère tout simplement magique, que j'ai adoré et surécouté au point d'en connaître chaque note, chaque inflexion vocale et chaque variable musicale.
"Blonde on Blonde" de Bob Dylan
"The Idiot" d'Iggy Pop
"Low" de David Bowie
"The Unforgettable Fire" de U2
Bibi c'est aussi moi, ces albums sont dans mon ADN.
C'est aussi la terminaison du mot Habibi, qui veut dire "Mon amour" en dialecte irakien.
Musik ist Luv.
La musique est muse.
Et souvent formidable.
1987.
Je suis en couple avec la plus jolie des rousses. En fait, elle est aussi brune que ses yeux, mais se colore dans le fauve. Je suis fou amoureux. On écoute The Smiths ensemble qui a ce qu'il faut d'équilibre entre le romantique et le rythmique. Ce groupe, c'est surtout elle qui me l'a fait découvrir. Mais de mon côté je succombe à une formation australienne à la musique à la fois chaude comme le soleil et sèche comme le désert de Great Victoria.
Une tendance au chant collectif qui me plait énormément. Un concept d'équipe.
Je découvre Peter Garrett, Peter Gifford, Robert Hirsh. Jim Moginie et Martin Rotsey, mieux connus sous le nom de Midnight Oil. Je deviendrai, comme des millions de gens, grand grand fan de l'album Diesel & Dust qui sera locataire de la chanson de l'année suivante et qui les rendra riches.
Mais je serai plus grand fan encore, rétrospectivement de l'album précédent, enregistré trois ans plus tôt. Avec beaucoup de confiance, de diversité et de caractère.
En effet, l'album de 1982 les avait fait connaître en Australie et leur compagnie de disque, Columbia, leur commande alors un album qui serait plus commercial encore et qui ferait un malheur en Amérique. Mais on ne commande rien à la bande à Peter Garrett. Ils enregistrent ce qui leur plait à l'été 1984 et disent à leur maison de disque: "c'est à prendre où à laisser". Columbia prendra. Et attendra trois ans de plus plus la conquête planétaire avec les mêmes boys. mais dans mon coeur. quand les chansons de Diesel & Dust s'étendent trop longtemps, trop partout sur les ondes, je me réfugie sans arrêt dans cet album enregistré au Japon qui, justement, me parait plein d'exotisme, et qui m'offre des idées dystopiennes avec sa pochette d'un Sydney post-nucléaire.
RED SAILS IN THE SUNSET de MIDNIGHT OIL. 1984.
L'album offrira de multiples styles tout comme ce premier morceau, qui sera aussi le premier extrait envoyé aux radios et qui sera aussi chanté par le batteur Rob Hirst. La basse de Moginie est aussi très intéressante. Garrett, qui introduit les généraux au milieu, est le troisième co-auteur du morceau (avec Moginie et Hirst).
Le second morceau est aussi le second (et dernier) extrait envoyé aux radios. Hirst & Moginie en sont les auteurs. Un côté abrasif et post punk accompagne ce morceau mordant.
Devenant très politique (il en fera même son métier dans le futur) Peter Garrett signe (avec Moginie) un morceau qui parle d'escalade dans la course à l'armement entre les États-Unis et l'Union Soviétique. Les deux minutes avant minuit, font référence à l'horloge de la fin du monde créée peu de temps après la guerre froide. J'adore le rhytme autour de 0:34 mais davantage encore plus la chute vers 1:19. J'aime les sons diversifiés et Midnight Oil en offre tout pleins. Dans cette pièce, le solo est tout sauf tape-à-l'oeil. Fameux morceau.
Jimmy Sharman était un organisateur forain qui, vers 1911, montait des spectacles de boxe entre 40 et 50 fois par année. Son fils prendra la relève vers 1955 mais quand la boxe devient interdite lorsque non sanctionnée professionnellement en 1971, Jimmy Jr change la tenure des présentations pour présenter sous la tente familiale des auto-tamponneuses. La chanson a un côté lugubre hyper intéressant. J'ai longtemps pensé que les boxeurs de la chanson étaient des kangourous. Hirst & Moginie sont les auteurs du morceau. Un crescendo qui me donne encore des frissons vers 5:30.
J'ai utilisé cette ritournelle de 0;52 secondes de Robbie Hirst pour faire un splendide message sur répondeur, avec une voix de clown surexcité équipé d'un rire espiègle, et qui avait connu un énorme succès et placé des sourires sur le visage de tout ceux qui appelait chez nous. Mais pour les gars de Midnight Oil, cette liaison musicale leur avait été inspiré par un plate pâtissier.
L'intro aux claviers diffus rappelle un brouillard de chaleur du désert. La base de Gifford est l'épine dorsale de ce morceau. Garrett & Moginie signent le morceau. Moginie ne s'occupe pas que de la guitare mais aussi des claviers,
Rappelant un peu le riff de l'insupportable chanson thème de la gomme Juicy Fruit en ouverture, le morceau glisse vite dans ce que Midnight Oil fait de mieux: le chant collectif. Outre les chants en groupe, Rob Hirst le batteur, chante principalement la pièce. Le refrain (2:00) me plait beaucoup. Hirst & Moginie sont auteurs du morceau.
On introduit ce merveilleux instrument australien qu'est le didgeridoo sur cette pièce.
Denis Kevans était un poète, auteur compositeur de folk australien. On le surnommait le poète lorikeet. Il écrivait principalement sur les droits humains, politiques et sur l'environnement. En 1984, il avait 45 ans et Jim Moginie a mis un de ses textes en musique. La chanson parle du réacteur nucléaire de Three Mile Island qui avait fondu en 1979 à Harrisburg en Pennsylvanie.
La chanson suivante a aussi longtemps une de mes préférées de cet album. Elle débute au xylophone accompagné d'un peu de cuivres. avant de transformer ses allures jazzés sombres en pur country rock animé, cette fois accompagné d'un peu d'accordéon et d'orgue. Brillant. Seule chanson de l'album composée par les 5 membres du band. Ce qui explique la qualité probablement.
Garrett & Moginie signe le dernier morceau de cet album qui parle de la désillusion d'un homme arrivant de son bateau Néo-zélandais pour faire fortune en Australie.
Pour amoureux de musique apocalyptique, rugueuse comme du papier sablé, aux rythmes martiaux, aux guitares carboniques, aux chorales unies, aux textes juridico sociaux, à la croisée des sons des Clash, des Kinks, des Gang of Four et de Cheap Trick.
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